COLLECTION D'OUVRAGES ORIENTAUX PUBLIEE PAR LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE. SE VEND A PARTS CHEZ BENJAMIN DUPRAT, LIBRAIRE, RUK DU CI.OÎTRE-SA1NT-BENOÎT, n" 7 ; A LONDRES CHEZ WILLIAMS AND NORGATE. l4, HENniETTA STREET ( COVF.NT-GABDEN ). PRIX: 7 fr. 50 c. SOCIÉTÉ ASIATIQUE. MACOUDI. r-' LES PRAIRIES D'OR. TEXTE ET TRADUCTION PAU C. BARBIER DE MEYNARD ET PAVET DE COURTEILLE. TOME PREMIER ^^ "" : ^âm -C r' "^ ^,. ||i *^%^ v PARIS. IMPRIMÉ PAH ArTORISATIO> Dli LIÎMFKHUMB A L'IMPRIMERIE IMPÉRIALE. M DCCC LX.1. .M' AVANT-PROPOS DES EDITEURS. En présentant au public le premier volume dos Prai- ries d'or de Macoudi, nous ne pouvons passer sous si- lence les circonstances qui en ont retardé la publication. Dans le courant de 1862, tandis que les éditeurs d'Ibn Batoutab inauguraient, avec un zèle si promptement cou- ronné par le succès, l'importante collection d'auteurs orientaux dont l'initiative appartient à la Société asiatique de Paris, M. Derenbourg, chargé de l'édition des Prai- ries d'or, se mettait immédiatement à l'œuvre; et, dès l'année suivante, un tiers du tome I" était sous presse. M. Derenbourg, consacrant à ce travail tout le temps que lui laissait la rédaction du catalogue des manuscrits hébreux à la Bibliothèque impériale, avait déjà copié la moitié de l'ouvrage et relevé les variantes sur plusieurs manuscrits, lorsque des devoirs impérieux le mirent dans l'obligation de renoncer à une entreprise pour laquelle il était si bien préparé. En continuant la tâche de notre prédécesseur, nous sommes heureux de pou- voir le remercier ici des utiles matériaux qu'il nous a transmis , et du concours qu'il a bien voulu nous pro- mettre pendant la durée de notre publication. Cepen- II AVANT-PROPOS. dant les remaniements inévitables qu'entraîne un chan- gement d'auteur ont ralenti notre marche pendant ces deux dernières années. Désireux de ne pas accroître les dépenses de la Société, nous avons dû placer une tra- duction nouvelle en regard de toute la partie du texte qui était déjà clichée, nous créant par là des entraves dont nous avons eu quelquefois beaucoup de peine à nous affranchir. Si plusieurs passages de notre traduc- tion ont une allure contrainte, si l'expression arabe n'est pas rendue partout avec toute la fidélité ou la précision désirables , nous prions le lecteur de tenir compte de ces difficultés, contre lesquelles, heureusement, nous n'au- rons plus à lutter. Nous réservons pour le dernier volume, consacré à l'index développé de tout l'ouvrage, les détails qu'on s'at- tendrait à trouver ici sur la personne et les écrits de Maçoudi. Notre but, en dérogeant à un usage généra- lement adopté, n'est pas seulement d'éviter de nouveaux retards-, nous voulons surtout ne rien livrer au hasard dans l'examen d'un livre qui occupe une place si impor- tante dans le domaine scientifique des Arabes. La vie nomade et studieuse de Maçoudi, son génie, ses défauts ou, pour parler avec plus d'équité, les préjugés et les superstitions de son siècle, tant de notions, souvent exactes, parfois aussi conl'uses ou absolument fausses, c'est dans l'œuvre même à laquelle il a attaché son nom qu'il faut les étudier; et, pour se renseigner sur la foule de questions accessoires qu'entraîne un si vaste sujet, on interrogerait vainement les biographies arabes ou les écrivains qui ont suivi de loin les traces de leur il- lustre devancier. Mais si la variété de ses connaissances et les richesses inestimables qu'il dut à ses lectures ou à AVANT-PROPOS. m ses voyages donnent une haute valeur à son livre , l'exa- men critique des matériaux de toute sorte qu'il mit en œuvre nous entraînerait loin des bornes d'une préface. Nous ne saurions nous entourer de trop de secours dans l'étude d'une question si large et si compliquée; et, en prenant, dès ce moment, l'engagement de soumettre au lecteur, sous forme de mémoire, le résultat de ces re- cherches consciencieuses, nous ne nous dissimulons pas combien est délicate la tâche dont nous assumons la responsabilité. Bornons-nous aujourd'hui à résumer en quelques lignes la vie de Maroudi, le caractère général de son livre et les matériaux qui ont été mis à notre disposition. Abou'l-Haçan Ali, fils d'el-Huçein,fds d'Ali, el-Maçoudi, appartenait aune famille originaire du Hedjaz, et il devait son surnom de Maçoudi à un de ses ancêtres, Maçoud, contemporain de Mahomet. Il vit le jour à Bagdad dans les dernières années du iii^ siècle de l'hégire. A peine sorti de l'adolescence, il s'exila volontairement afin de satisfaire son goût pour les voyages. Dès l'an .Soo (912), il visita le Moullan et la ville de Mansourah. Trois ans plus tard , après avoir parcouru le Fars et le Kerman , il pénétra dans l'Inde et habita successivement Cambaye, Saïmour (3o/i, 916 de J. C), et passa peut- être à la même époque par l'île de Ceylan; puis il s'em- barqua à Kanbalou, qui n'est autre que Madagascar, et fit voile vers le pays d Oman. D'après un passage un peu vague des Prairies d'or, on peut conjecturer qu'il navigua dans les parages de la Malaisie et jusqu'au littoral de la Chine; quant à la mer Caspienne et aux côtes orientales de la mer Rouge , il n'est pas douteux qu'il ne les connût parfaitement. Après avoir consacré ses plus belles années IV AVANT-PROPOS. à ces lointaines explorations, il rentra sur le territoire musulman pour coordonner les matériaux qu elles lui avaient procurés. Il nous apprend lui-même qu'il était à Tibériade (Palestine) l'an 3iZi {926), et qu'ii séjourna successivement à Antioche , sur les frontières de la Syrie et à Bassorah, en 332 (g/iS), date signalée par la publi- cation des Prairies d'or. Des circonstances qui nous sont peu connues le forcèrent à quitter l'Irak, et il passa les dix dernières années de sa vie tantôt en Syrie, tantôt en Egypte. En 3/i/i (gSS), il était à Fostat ou vieux Caire, et y rédigeait le dernier de ses ouvrages, celui qu'il a surnommé le Livre de l'Avertissement ( Kitab et- tenbih). Ce fut dans cette même ville qu'il mourut l'année suivante à un âge peu avancé, s'il faut en croire Abou'l- Mebasin ^ Maçoudi nous a laissé, dans la belle préface de ses Prairies d'or, la liste de ses principaux ouvrages. En rapprochant cette liste de certains passages du Livre de l'Avertissement , on retrouve les titres de vingt-trois compositions de tout genre, dont quelques-unes, comme les Annales historiques [Akhbar ez-zeman) et le Livre moyen [Kitab el-awsat), n'avaient pas moins de vingt à trente volumes. En présence de cette masse énorme de documents réunis pendant une existence si courte et dont les voyages absorbèrent la plus grande partie , ' Le lecteur qui voudrait des renseignements plus étendus pourra consulter la notice publiée par Deguignes dans le tome I" des Notices et extraits , celle de S. de Sacy dans le tome VIII du même recueil; un mémoire d'E. Quatremère dans le Journ. usiat. 1889, t. VII, p. 5 et suiv. d'Ohsson, Des peuples du Caucase, p. 3 et suiv. M. Reinaud, Introduction à la géographie des Orientaux, p. A4 et suiv. et l'article Masoudy , du même savant, dans la Biographie générale de F. Didot, t. XXXIV, p. 1A7. AVANT-PROPOS. v on ne peut se défendre d'un sentiment d'incrédulité, et l'on serait porté à croire, avec S. de Sacy, que plu- sieurs de ces écrits étaient, non pas des traités spéciaux, mais différents chapitres d'un même ouvrage. Cependant, indépendamment de la distinction si nettement établie par l'auteur lui-même entre ses autres ouvrages et les Prairies d'or (voyez ci-dessous, p. 6 et suiv.), il serait facile de retrouver, dans les beaux âges de la littérature arabe, des exemples d'une aussi étonnante fécondité, et de citer, à côté du nom de Maçoudi, ceux de Bokhari, d'ibn el-Athir et de Mohammed el-Bosti. D'ailleurs, à en juger d'après les Prairies d'or et le Livre de l'Avertisse- ment , les seuls de ses écrits qui existent en Europe \ notre auteur écrivait avec une extrême précipitation; son style heurté et quelquefois incorrect, ses redites, ses contra- dictions prouvent la rapidité et le laisser-aller de son tra- vail. On voit que l'abondance de ses matériaux le gêne, et qu'il ne s'est pas donné le temps de faire un choix judicieux parmi tant de trésors. Sa vive imagination embrasse d'un coup d'oeil mille objets divers : histoire, géographie, étude des races et des religions, sciences et arts, traditions et contes populaires; il a tout appris, tout retenu, et il veut tout dire en même temps au lecteur. Malgré un certain ordre dans la classification des ma- tières, il ne suit pas un plan méthodique, et l'art si dé- licat des transitions ne l'embarrasse guère; c'est ainsi que dans le chapitre xvi du MoroaJJ (ci-dessous, p. 32 5), après avoir promené le lecteur dans toutes les mers du globe , ' M. de Kremer a trouvé , en 1 8/I9 , à Alep une copie ancienne qui, selon Rédiger, renferme le premier volume de YA/thbur ez- zeman. (Voyez \e. Tournai do la Société asiatique allemande, toine V, p. A29.) VI AVANT-PROPOS. lui avoir fait traverser ïes steppes du Thibet et du Kho- raçan, il le ramène brusquement en Espagne, puis dans i'Inde, etclôt cette course vagabonde par une incroyable digression sur la médecine indienne , dont la naïveté met le traducteur au supplice et ne dispose pas le lecteur à l'indulgence. Hàtons-nous de dire que, pour apprécier sainement la valeur des Prairies d'or, il faut tenir compte de la place que Maçoudi leur avait assignée dans la série de ses travaux. Rien n'est plus défavorable à la réputation d'un auteur qui a beaucoup produit que d'établir un ju- gement définitif sur l'examen partiel de son œuvre. Le Livre de l'Avertissement, que Quatremère nomme un peu trop poétiquement le chant du cygne, à le consi- dérer isolément, n'est qu'un résumé froid et décharné, une fastidieuse nomenclature de noms et de dates dont la lecture otfre aussi peu d'attraits que celle d'une table des matières. Mais, dès qu'on le rapproche des Prairies d'or, il acquiert soudain une valeur inespérée : les faits laissés dans l'ombre s'illuminent d'une vive clarté, l'es- quisse incolore s'anime, et mille renseignements inat- tendus naissent de cette double étude. Sans nul doute, les Prairies d'or n'auraient pas moins gagné à un pareil examen , si le temps ne nous en avait pas ravi les élé- ments. On sait que les Annales historiques de Maçoudi, son œuvre capitale, et l'Histoire moyenne, ([ui en était le complément, olfraient le répertoire complet de l'éru- dition musulmane au iv^ siècle de l'hégire. Mais l'étendue de ces deux ouvrages en rendit, du vivant même de l'au- teur, la reproduction difficile et très-coûteuse. Il com- prit la nécessité de réunir tous ces matériaux dans un abrégé où les faits généraux seraient analysés avec assez AVANT-PROPOS. vu de précision pour satisfaire la curiosité du public, sans dispenser les érudits de recourir, pour les dévelop- pements, à ses précédents écrits. Telle lut la pensée qui lui inspira la composition des Prairies d'or; il se mit à l'œuvre avec ardeur, en 332, et, ce qui serait à peine croyable s'il ne mettait une alTectation très significative à répéter sans cesse cette date, une année lui suffit pour terminer la première rédaction de son livre, la seule qui nous soit parvenue. Cette nouvelle production fut accueillie avec faveur, et les copies se multiplièrent avec une rapidité qui dut nuire à leur bonne exécution; car, peu d'années avant sa mort, nous voyons l'auteur en publier une seconde édition corrigée et augmentée de près du double. Mais la première, malgré ses imperfec- tions, avait pris place dans toutes les bibliothèques, et le lecteur la jugeait moins sévèrement que l'auteur; aussi continua-t-elle à circuler au détriment de la se- conde, et c'est la seule que les écrivains postérieurs à Maçoudi paraissent avoir eue sous les yeux. L'opinion du public savant sur le mérite réel de notre auteur est fixée depuis la fin du xvnf siècle, et il serait oiseux aujourd'hui de défendre Maçoudi contre les ac- cusations gratuites dont il a été l'objet de la part de Reiske. Les observations de l'auteur des Prolégomènes sont, il est vrai, plus fondées; mais elles ne portent que sur des erreurs de détail, et il est juste de recon- naître que si Ibn-Klialdoun est plus profond dans ses déductions historiques, c'est à Maçoudi, l'imam des écri- vains, pour nous servir de ses propres expressions, qu'il emprmite ordinairement ses exemples et les éléments de ses discussions philosophiques ^ ' Un écrivain dont l'ériuiilion est rehaussée par l'éclat du VIII AVANT-PROPOS. Un grand nombre d'extraits et de citations avaient déjà valu parmi nous une certaine popularité aux Prairies d'or, lorsqu'un savant orientaliste , le docteur Aloys Sprenger, entreprit de les traduire entièrement aux frais du Comité des traductions de Londres. Le premier vo- lume, renfermant la traduction des dix-sept premiers chapitres, accompagnés de notes abondantes, parut en 1 84 1. Dans une préface pleine de vues ingénieuses et empreinte de cette originalité qui s'allie quelquefois si bien aux conceptions les plus sérieuses, cet érudit s'efforce de démontrer l'absolue nécessité de demander à l'étude de l'Orient la connaissance des origines et des progrès de l'humanité. Se plaçant sous ce point de vue grandiose, le docteur Sprenger se proposait de grouper autour de sa traduction et dans une série de mémoires les renseignements les plus précieux, puisés dans nos collections de manuscrits orientaux. Il avait déjà réuni , à cet effet , plusieurs centaines d'extraits , lorsque son départ pour l'Inde vint interrompre un travail qui pro- mettait une ample moisson à la science. L'exécution du style, M. E. Renan, a établi entre Maçoudi et Pausanias une sorle de parenté qu'il nous semble difficile d'admettre. Le voya- geur grec est un artiste, un poète plein d'amour pour les ilctions de la mythologie et d'admiration pour les chefs-d'œuvre de la Grèce; sa description ne dépasse pas les limites de son pays na- tal. Le voyageur musulman est un auteur cosmopolite, moins enthousiaste, mais plus curieux, et qui a pris la terre pour champ d'observations. Pausanias , Grœcorum omnium mendacissimas , comme le nommait Scaliger, ne craint pas de se donner comme le témoin oculaire d'une foule de faits merveilleux. La bonne foi de Maçoudi ne peut jamais être révoquée en doute; ses souvenirs l'égarent quelquefois, mais il n'est jamais la dupe de son imagi- nation. Il y a du sophiste dans l'un, il n'y a dans l'autre qu'une curiosité naïve, mais toujours sincère. AVANT-PROPOS. ix programme tracé par le traducteur anglais absorberait les années d'une existence plus que moyenne, lors môme qu'elle ne dépasserait pas le plan adopté par la Société asiatique. Donner un texte aussi pur que possible , soigneuse- ment revu sur plusieurs manuscrits, et accompagné d'une traduction aussi fidèle que le permet le génie de notre langue, telle est la tâcbe qui nous est imposée et à laquelle nous consacrerons tous nos efforts. Quoique peu d'auteurs exigent plus que le nôtre des éclaircisse- ments de toute sorte, nous avons, suivant en cela l'exemple des traducteurs des Voyages d'Ibn-Batoutab , usé d'une grande sobriété dans la liste de nos variantes comme dans nos annotations. A l'exception des leçons les plus importantes que nous ne pouvions nous dispenser de relever, ou do quelques erreurs graves qu'il était urgent de signaler, ordinairement une parenthèse ouverte dans la traduc- tion indique, d'une manière suffisante, les rectifications dont les développements nous sont interdits. Si, dans un grand nombre de cas, notre traduction diffère de la version anglaise , nous ne nous sommes déterminés à tran- cher la difficulté à notre point de vue qu'à bon escient et d'après une étude plus attentive des manuscrits. La même observation s'applique aux passages de ce volume dont la traduction existait déjà, notamment au chapitre de ÏInde, publié en entier par M. Gildemeister \ et à divers fragments cités par M. Reinaud ^. Nous avons ' Dans l'ouvrage inlilulé Scriptorum Arabum de rébus indicis îoci et opuscala. Bonn, i838, i" lascicule. " Mémoire sur l'Inde; Relation des voyages faits par les Arabes cl les Persans dans l'Inde et à la Chine, cl au Ires ouvrages. X AVANT-PROPOS. consulté ces savantes publications avec toute l'attention dont elles sont clignes, et nous nous empressons de re- connaître les services qu elles nous ont rendus. Nous terminons ces courtes observations par la des- cription des matériaux qui nous ont servi à établir notre texte. Des trois manuscrits des Prairies d'or que possède la Bibliothèque impériale, un seul est complet et presque toujours correct, c'est le n° y i 4 du supplément arabe mis en ordre par M. Reinaud. Cette copie, que nous désignons par la lettre A , a été apportée de Constanti- nople , il y a trente ans environ , et se compose de deux volumes in-i 2. Le tome V"^ a /iy3 feuillets, et le second 359 ; il est de deux mains différentes. Le tome P', à partir du feuillet 272, et le tome II en totalité , ont été copiés par un Africain, Mohammed, fds d'Ahmed el- Benderi, qui termina son travail en 1120 (1708). Ce manuscrit est, sans contredit, un des meilleurs et le plus complet de tous ceux que possèdent les biblio- thèques de l'Europe; il présente peu de lacunes, et l'orthographe des noms propres y est moins défigurée que partout ailleurs : nous n'avons donc pas hésité à le prendre comme base de notre travail. La seconde copie, que nous désignons par l'initiale B, lait partie de l'ancien fonds arabe n° 698. C'est un in- folio de 187 pages, écrit à Safed , l'an 97/1 (i566), par un certain Ibrahim , fils d'Abou'l-Yemen ; il est d'une bonne écriture, mais peu correct et incomplet : une partie de la préface est omise , et le volume finit au chapitre xxxv. Le manuscrit 679 ancien fonds (lettre C dans nos variantes) se compose de trois volumes petit m-lx°. Les AVANT-PROPOS. xi erreurs grossières et les lacunes innombrables qui le déparent le rendent à peu près inutile. Nous indiquons par D une copie appartenant à la Société asiatique de Paris. C'est un exemplaire complet, de 3 1 2 feuillets in-folio, terminé , au mois de redjeb Sg i (i 19/1), par Hibet Allah, fds de Mohammed, fds d'Ali, fds d'IIaçan, le koreïchite. L'exécution de celte copie ne justifie pas la confiance que son ancienneté pourrait ins- pirer. De nombreuses transpositions qui détruisent le sens , une grande négligence dans la ponctuation des noms propres, et souvent l'omission des points diacri- tiques , en rendent la lecture difficile. Nous ne l'avons donc consultée qu'avec réserve, et principalement pour ce qui concerne le Khoraçan et l'Inde. Dans ces pas- sages , une main persane a tracé en marge des corrections dont nous avons fait notre profit. Cet ancien manuscrit a été acheté, il y a quelques années, à Bénarès, par M. Lees, qui se proposait de le faire imprimer en entier. Nous ne saurions assez reconnaître la libéralité avec la- quelle ce savant, non content de renoncer à son entre- prise en faveur de la nôtre , s'est empressé aussi de nous céder la copie qu'il possédait. M. Derenbourg a dû à la bienveillance de MM. les administrateurs de la bibliothèque de Leyde la commu- nication des deux manuscrits portant dans le catalogue de M. Dozy les numéros SSy et 282, et les a coila- tionnés soigneusement avec les copies de la Bibliothèque impériale. Le docteur Sprengcr, qui a fait principale- ment usage, pour sa traduction, de la copie n" SSy, la considère comme la meilleure de toutes celles qu'il a consultées; malheureusement elle ne va pas au delà du chapitre xxxiii. La comparaison de cette copie avec le XII AVANTPROPOS. manuscrit A nous a presque toujours fourni les leçons les plus satisfaisantes. Le n° 282 , d'une exécution moins irréprochable, nous a pourtant été d'un grand secours dans plusieurs passages douteux. Le manuscrit 53 7 est désigné dans nos variantes par L, et le manuscrit 282 par L^. Citons enfin, et seulement pour mémoire, des ex- traits d'une copie africaine exécutés par un taleb pour M. Cherbonneau, professeur d'arabe à Constantine, et que M. Defrémery a bien voulu nous confier. Ce cahier, d'une centaine de feuillets m-[\°, commence par le cha- pitre de l'Inde, et s'arrête au début de la description de l'Egypte. L'écriture en est soignée , mais il est à re- gretter que chacun de ces chapitres n'y soit reproduit que par extraits plus ou moins étendus ; car l'original sur lequel cette copie a été faite paraît ancien et d'une bonne exécution. Si l'on songe à la diversité des sujets traités par l'au- teur et à l'imperfection des textes sur lesquels nous avons travaillé, on jugera peut-être avec moins de sévérité les erreurs inséparables d'une publication aussi étendue. Nous accueillerons avec une vive reconnaissance toutes les observations qui tendraient à rendre notre ouvrage plus digne des suffrages du monde savant et du but que la Société asiatique s'est proposé en nous confiant cette tâche honorable. ^_^;-J^^-:=sJ) ^c>V-X^ ^^>c-JÛjs!) y^y^ LIVRE DES PRAIRIES D'OR ET DES MINES DE PIERRES PRÉCIEUSES. AU NOM DU DIEU CLÉMENT, MISÉRICORDIEUX ET SECOURABLE. Louanges à Dieu, qui est digne d'être Joué, et qu'on doit célébrer et glorifier! Que Dieu accorde sa bénédiction et sa paix à Mohammed, ie sceau des prophètes, et à sa sainte postérité J 2 LES PRAIRIES D'OR. LgX.£blJL« oLjLuglj l^^\jt.« uIl_5 l«X-xi! yLwj5i>^ iCi^-idl (^.^sLJlij ^^.JâjtLl t-^Êjî^jft (jotys? pcJlï^l -LJijt^ ^n»,» la îtj c^UjUI x*xw^ CHAPITRE PREMIER. GÉNÉRALITÉS SUR LE BDT DE CE LIVRE. L'auteur dit : Dans Tintroduction de notre ouvrage inti- tulé «Annales historiques» [Akhbar ez-zeman), nous avons décrit la forme de la terre, ses villes et ses merveilles; les mers, les vallées, les montagnes et les fleuves qu'elle ren- ferme; le produit des mines, les différents cours d'eau, les marais, les îles situées dans les mers ou les lacs; les grands monuments et les édifices vénérés. Nous y avons exposé l'ori- gine des êtres et le principe des générations, la différence des pays entre eux; nous avons dit que tel fleuve était de- venu mer, telle mer continent; que tel continent s'était changé en mer dans le cours des âges et la succession des siècles, par suite d'influences astronomiques ou physiques. Nous avons expliqué la division de la terre en climats, l'in- fluence des astres, la direction des chaînes de montagnes et CHAPITRE PREMIER. 3 »jJL«JI obi^jJaJlj *AJLiI yjjJiJl^ 5^i*xJI ^i;i^ a^UJl U3 A-gjlj:>i o^^'^^**-^^ (»^'^^ j-f!^^ AQ^xU^a.! o^Vxifc.1 ^^ ft«XJtt.^ b>5«XJ |t^«w<^ ^^^V^ ^^ (.^^•*<^ ''^^S^ I^* l'étendue relative des contrées. En citant les opinions di- verses émises par les Indiens et d'autres peuples païens sur les temps primitifs, sur l'origine et les commencements de l'histoire, nous avons enregistré aussi les théories des lé- gistes, fournies par les livres saints et soutenues par les dif- lerentes religions. A cette introduction succèdent l'histoire des anciens rois, des peuples tombés dans l'oubli, des nations et des tribus qui ont disparu de la scène du monde; les variétés de races et d'espèces, les différences de culte (jui les distinguaient; leurs sages maximes , les opinions de leurs philosophes , l'histoire de leurs rois et de leurs empereurs, telles que le temps nous les a transmises. Nous avons ajouté à ces faits généraux la biographie des prophètes, des apôtres et des saints jusqu'au moment oîi Dieu a élevé par sa grâce et illustré du don de la prophétie Mohammed, son envoyé (qu'il soit béni et sanctifié!); nous avons raconté la naissance du Prophète, sa jeunesse, sa mission, sa fuite; les expédilions militaires coujmandées 4 LES PRAIRIES D'OR. A^J A_jIî^ u'j>' ti' *y|,;-**'J *:?)^-*— *^ ^^^i^^^ AAJWuSj 8Ui.A^^ (j>«^^ yw» JjjlJi— «^ ^j^jj (l^^■^ iULfrilî ^ijU»ol_5 iLi^il JUajî î«Xiû Là_jLaJj oLaaasj x\9 iXsij^ (S^^ c:^^! L>LJ ,5 oUlaAwi^ U jUaJCifcij »Uk*Mwj U JlîJTÎ par lui-même ou par ses lieutenants, jusqu'à l'époque de sa mort; entin l'histoire du khalifat et de l'empire musul- man à chaque période , ainsi que les guerres suscitées par les T'/ia/e'6jYÉ'5 ou descendants d'Ali, jusqu'au moment où nous avons entrepris la rédaction de ce livre, c'est-à-dire sous le règne d'el-Mottaki lillah, prince des croyants, l'an 332 de l'hégire {ç)^5 de J. C). A la suite de ce premier ouvrage, nous avons écrit notre Histoire moyenne (Kitab el-awsat), où sont racontés, en sui- vant l'ordre chronologique, les événements du passé, de- puis la création du monde jusqu'à l'époque où se terminent notre grand ouvrage et cette Histoire moyenne, qui en est le complément. Nous croyons utile aujourd'hui de donner le résumé et l'abrégé de ces développements dans un livre moins consi- dérable, qui ne renfermera que l'esquisse des matières contenues dans les deux compositions précédentes, mais où nous ajouterons un certain nombre de faits scientifiques ou de renseignements relatifs à l'histoire omis dans ces deux ouvrages. CHAPITRE PREMIER. 5 à^ UxkJiS' iuoUJLi^ f^U^t (jo|>^ C:^^'*;^ s«Xi&mL ^^i cj«jcJl^ \%i>*ù^\ \jL«o^j^ ^\y\^ {j^jiCûS^ OtAAoJlj ;^1)^^^ «Xj^mJ! jijljiil i tjy-A-*i |.UJl? IjijJsj 0>!>*^^ b^J (j^Asî^îj ulPb 5)\ » â^V fuJl jLIa-^i A .ç> ."> Nous réclamons l'indulgence du lecteur en faveur des erreurs ou des négligences qui peuvent se présenter dans ce livre; car notre mémoire s'est atTaiblie et nos forces se sont épuisées par suite des fatigues résultant de longs et pénibles voyages à travers les niers et le continent. Avide de connaître par nous- même ce qu'il y a de remarquable chez tous les peuples, et d'étudier de nos propres yeux les particularités de chaque pays, nous avons visité dans ce but le Sind, le Zanguebar, le Sinf (sud de la Cochin- chine), la Chine et le Zabedj (Java) ; passant de l'Orient à l'Occident, nous avons couru des dernières limites du Kho- raçan au centre de l'Arménie, de l'Aderbaïdjan, de l'Erran, de Bcïlakan, et exploré tour à tour l'Irak et la Syrie. Nous pouvons comparer cette course à travers le monde à la marche que le soleil décrit dans les cieux, et nous appli- quer ces vers du poëte : Nous parcourons le monde en tous sens; aujourd'liui nous sonnnes dans l'extrême Orient et demain dans l'Occident. G LES PRAIRIES D'OR. ^^^t ^(3«xJu dLàÂj ^ (jM»-cwbJI isy** 4,* "^j^Xa j, ^b ,3~-»i (il (j^ dLX_Aw^^ v^L-LmU; b«X-àk.i3 ^j\»> «XxUj^ (H^ (:)^^3 (^ IjLauX.J UâXo <5h»> t-^l^^t (^ ^iJi l«X^ éylXJI^ r*3^^ ^y^>o\ (^ iLjL^t cjbcXJ^ c:>bUjJi 9^y\^ ^^i^LxJS Vj^^ »La_:^3-**' V^-^^ cybbjJl ^yo\ À c:>i)UH cj^^ ajLjJI Tel le soleil , dans sa marche infatigable, s'avance vers des contrées oii jamais caravane n'osa pénétrer. L'auteur ajoute : Dans ces voyages nous avons fréquenté plusieurs rois, aussi différents par leurs mœurs et leurs opinions que par ia situation géographique de leur pays, et progressivement nous avons trouvé chez eux le même accord à reconnaître que les vestiges de la science ont dis- paru et que sa splendeur est éteinte; l'étude, en se géné- ralisant, a perdu de sa profondeur; on ne voil plus que des gens pleins de vanité et d'ignorance, savants imparfaits, qui se contentent d'idées superficielles et méconnaissent la vérité. Aussi une pareille étude et une érudition de ce genre nous parurent si peu dignes de nos efforts, que nous pré- férâmes composer nos ouvrages sur les doctrines et les • croyances différentes; tels sont : le Livre de l'exposition des principes de la religion, le Discours sur les bases des croyances, le Livre du secret de la vie et l'Arrangement CHAPITRE PREMIER 7 jiyij ê^^^i J^^S^^y r^b Lf'^ *i;JC«3 «JùsiûUj ^Ijr^l C-»L^I (j^ dJi i (j-UI Jj^li»! v-JU>jj X*Uill ijUxAÙLwiJI des preuves louchant les principes religieux. Ce dernier renferme les principes et les règles à suivre dans les arrêts et jugements; la certitude que fournissent le recueil des lois apostoliques et la jurisprudence des moudjtehid (inter- prètes sacrés); les règles pour apprécier et décider ce qui est préférable; la connaissance des versets du Koran qui sont abrogés et de ceux qui leur sont substitués; ce qu'il faut entendre par l'unanimité (idjma), et ce qui la consti- tue; le moyen de discerner Je particulier du général, les ordres des interdictions, les choses permises de celles qui sont défendues; les traditions générales et celles qui ont été transmises par une seule autorité; les actes du Prophète et les conséquences qui en dérivent pour la juridiction; on y trouve enfin l'exposé des doctrines de nos adversaires, au- tant quand ils nous combattent que lorsqu'ils sont d'accord avec nous. Nous écrivîmes ensuite le Livre des réflexions sur la qua- lité d'imam , ou examen des doctrines professées par ceux qui restent attachés à la lettre du texte religieux et ceux qui admettent la libre interprétation (au sujet de l'hérédité de l'imam), les arguments de chaque parti, etc. et enhn le 8 LES PRAIRIES D'OR. aXJL) ^!).>) j*LJi3l^ Ai»*i».»IaJt IgxV^j iCJoJJtt ^^j=?-^i iUj«xXt iùjUuJî -U»»^illj^lytîî t-ysS^-* *^V*^ t^^Wt' (^ Â-jLillj Livre de la sincérité, qui traite également de l'imamat. Nous mentionnerons encore nos autres traités sur les différentes sciences extérieures et intimes , visibles et occultes , passées et existantes. Nous y avons éveillé l'attention du lecteur sur les conjectures de ceux qui remontent le cours des âges pour étudier le passé, et sur les prévisions de ceux qui interro- gent l'avenir; nous avons reproduit leurs opinions à l'égard d'une lumière qui brillerait sur la terre et se répandrait pendant les époques de stérilité et d'abondance, enfin sur les suites des prédictions historiques dont l'origine est ma- nifeste et dont les commencements ne sont un mystère pour personne. Citons aussi nos écrits politiques, études sur le gouver- nement de l'Etat et de ses parties, sur son organisation na- turelle et ses subdivisions; enfin nos recherches sur l'origine et la composition de l'univers et des corps célestes, sur les matières épaisses ou subtiles qui tombent ou ne tombeni. pas sous le sens, et les théories philosophiques relatives à ce sujet. En composant ces ouvrages sur l'histoire universelle, en CHAPITRE PREMIER. 9 ^UJÎ J.-)uo ^jlj ^IS^l UUs^ *l^5 Uo^AaS 45JI iO^UJî i 4j.oc_^î jIa*j J^:>^ |/Si »jJlj,jU£^iil b«Xr>.jj l3"Aâ:c:^j (^«-N^j !^AaJU3 jWs^ ^Ui ^jUJî oL^ l^jj u^j^ï »ii>jJv=^ j^ iiSiU. j.l.ii5 «àlj; ç* AJùUftjlvXJLç 3wlis? IxMMJi O^ô-tj JJÎ5 tfiXJî (^AJi t^ ^M recueillant les faits que le temps nous a transmis sur les prophètes, les rois et leur règne, les nations et leur place sur le iïlobe, nous avons été désireux de suivre la voie tracée par les savants et les sages, el de laisser après nous un sou- venir glorieux, un monument solide et construit avec art. Les auteurs qui nous ont précédé nous paraissent pécher ou par une trop grande abondance de détails, ou, au con- traire, par une concision exagérée. Bien que les matériaux aient augmenté avec le temps et en raison des événements qui les ont fait naître, les esprits les plus judicieux en ont souvent négligé des partiels importantes; chacun d'eux a consacré ses soins à un objet spécial et s'est borné à étudier les particularités que lui offrait son pays natal. Or celui qui n'a pas quitté ses foyers, limitant ses recherches au champ borné que lui présentait l'histoire de sa patrie, ne peut être comparé au voyageur courageux qui a consumé sa vie dans les explorations lointaines et affronté chaque jour un danger pour fouiller avec persévérance les mines (de la science) et arracher de l'oubli les restes précieux du passé. 10 LES PRAIRIES D'OR. ^ " '" j fil y Le nombre des ouvrages qui traitent de l'histoire est considérable; parmi les différents auteurs qui ont écrit les annales des temps anciens ou qui ont raconté les événements des âges modernes , les uns ont réussi , les autres , au contraire, sont restés inférieurs à leur tâche; mais on est obligé de re- connaître que tous ces écrivains s'y sont appliqués dans la mesure de leurs forces, et ont déployé toutes les ressources de leur talent. Tels sont : Wahb, fils de Monabbih; Abou Mikhnaf Lout, fils de Yahia el-Amiri ; Mohammed , fils d'ishak el -Wakidi ; Ibn el-Kelbi; Abou Obeidah Mamer, fils d'el-Motanni; Ibn Aïach; el-Haïtem, fils d'Adi et-Tayi; Gharki, fils d'el-Kitami; Hammad « le conteur »; el-Asmayi; Sehl,fils d'Haroun; Abd Allah , fils d'el-Mokaffa ; el-Yezidi ; Otbi el-Omawi ; Abou Zeïd Saïd, fils d'Aws l'Ausarien; Nadhar, fils de Chomeïl; Abd Allah, fils d'Aiechah; Abou Obeid el-Kaçem, fils deSellam; Ali, fils de Mohammed de Médaïn; Dammad, (fils de) Rafi, CHAPITRE PREMIER. il t^ (j^^' '^"^i <4r*^' **^ (j^ i^^^^i (sy^^ *^> (:^' (j? 15—^^3 ixJ^jJl c.>LjO <_.^»>U0 ^Liwi^^iïL iùl^uw ^ f^VS^I juiii tr* ^y-^i j^^î t->U-^> t;,^i».Lo J^^^l j\jiS' ^.;.^\j>o ^>^l i^A^Î (^ Jys^3 Q-fyL*v ^ *X4^^ iS^'j-^^ ^J*^^ «N^ (jJ «X-^^ ^J^i Vj?/=^ cjIaxM v_û*nU <5jj^' dt"^^ k>^ (J^ '^^^j t$;^>^ t^y'^A' fils (le Selmah; Mohammed, fils deSellam el-Djomhi; Abou Otrnan Amr, fils de Bahr el-Djahiz; Abou Zeid Omar, fils de Chebbah en-Noraairi ; Zoraki i'Ansarien; Abou-Saib el- Makhzoumi; Ali, fils de Mohammed, fils de Soleiman en- Nawfeli; Zobeir, fils de Bekkar; el-Indjili; er-Riachi; Ibn Abid Ommarah, fils de Watimah l'Egyptien; Iça, fils de Loheiah l'Égyptien; Abd er-Rahman, fils d'Abd Allah, fils d'Abd el-Hukm l'Egyptien; Abou Haçan ez-Ziadi; Moham- med, fils de Mouça le Kharezmien ; Abou Djafar Moham- med, fils d'Abou's-Seri ; Mohammed, fils d'el-Heilem, fils de Chebabah le Khoraçanien, auteur du Livre de la Dy- nastie; Ishak, fils d'Ibrahim de Moroul, auteur du Livre des chansons, etc. Khalil, fils d'el-Heitem el-Hartémi, auteur des Ruses et stratagèmes de guerre et d'autres ouvrages; Mohammed , fils de Yezid el-Mouberred el-Azdi ; Mohammed , fils de Suleïman el-Minkari el-Djewheri; Mohammed, fils de 12 LES PRAIRIES D'OR. Jvj^^ ^l'Ua-i^l jlïUlL oj^l jl;^ s^^ Uû^Aff^ (^«X^î ^ /<>J&^! jUiwt t_>ULJ (^A-^-Uo (<>^>jl «i'j— LXI ^jj^^o^l* cjjy— *-i' <_»LxJil t;.«J»-lo ^^yXjciJl tiJ^Ul /ot A^ât:»^-=k> (j-p ^1 «Xa£ ^ aXSI «>yu^^ SiH^^ *^^{ c-'Ul^ï Zakaria el-Gallabi l'Égyptien , auteur du Livre des hommes généreux [Kilab el-adjwad) , etc. Ibn Abi'd-douniah , précep- teur du khalife el-Moktaii-billah ; Ahmed , fils de Mohammed el-Khozayi , surnouimé el-Khakani, originaire d'Antioche; Abd Allah, fils de Mohammed, fils de iMahfouz el-Belawi l'Ausarien, ami d'Abou Yezid Ommarah, fils de Zeïd el- Medini; Ahmed , fils de Mohammed, fils de Khaled el-Barki l'Ecrivain, auteur du Livre de la Démonstration [Kitah et- Tibian] ; Ahmed, fils d'Abou Taher, auteur d'une chronique de la ville de Bagdad, etc. Ibn el-Wecha; Ali, fils de Mod- jahid, auteur de l'Histoire des Oméiades, etc. Mohammed, fils de Saleh, fils de Nitah, auteur de l'Histoire des Abba- rides, etc. Yousef, fils d'Ibrahim, auteur de l'Histoire d'Ibra- him, fils d'el-Mehdi, etc. Mohammed, fils d'el-Haret le Ta- glébite, auteur du livre intitulé «Mœurs royales» {Kitab aklilak el ■ molouk) , qu'il a composé pour el-Fath, fils de CHAPITRE PREMIER. 1.) !il^ ô^jI ^yiJ»^ *AJi* (^ C5^^J *^ .-£û ^j^ Xilî irjUll i_;JV+î^5 «JoUS'til^jls JJi iC^P loC> ^J\ c:*:>jî ^^^j.^.1^ L-^i \j>j.aS\^ Uiàj ^^5j !*Xr=» c-ocMÎ ôjsjft ^:?:î Khaltan, etc. Ahou Saïd es-Soulckari , auteur des Poésies des Arabes; Obeid Allah, fils d'Abd Allah, fils de Khordadbeh. Ce dernier est un écrivain distingué et remarquable parla beauté de son style, aussi a-t-iî eu un grand nombre d'imi- tateurs qui lui ont fait des emprunts et suivi fidèlement la voie qu'ilavait tracée. On peut s'en convaincre en examinant son grand ouvrage historique. Ce livre se distingue entre tous par le soin et l'ordre de si méthode, l'abondance de ses renseignemenls sur l'histoire des peuples, et la biogra- phie des rois de la Perse ou d'autre race. Un autre ouvrage non moins précieux du même auteur, c'est son traité Des Routes et des royaumes, etc. mine inépuisable de faits que l'on explore toujours avec fruit. Nous devons mentionner également l'Histoire du Prophète, depuis sa naissance jusqu'à sa mort, des khalifes et des rois ses successeurs, jusqu'au règne d'el-Motadhed-billah , avec le détail des événements qui ont signalé ces époques, par Mohammed , fils d'Ali, el-Hoçeini, l'Alide, originaire de Dinawer. La Chronique ^ 14 LES PRAIRIES D'OR. A^^U i ^Li Uj **Lo ^^yi^i ^^^ (j-« »j^^ V^vMo l4a-^ij ^jt*X-L-AJt ^yÀ ^ kxJ ^_5 LJyM.^ Jl^ûJlj *r>*^'j Oi)^' «i jM^\ ^^-4^ 7^^^^ «^ Sll^ ^ ^-5^'^ V^-^'^^'J **-* (J**'^"' ^^ ^j^jyj\ «X=- _^j /e-*^'! CJ-* ^^^*^ U*_^5 ^lAi»»5 CJ-* j,! oLjkJb o«x_x_J3 j.^X-wi^5 J-jijLaft^l i ^^\^\^ JLjc5^ tiJyLltj ^Lujii) jg^b y^ «X-!l_sfc. ^^ «X.«.^J jUài-l^ j^*«Jl cjU^jj jlv=i.i)l (j^ •^^J ^^•-^IgJî (^ye:X>*t ^ i>^i d"^ J-^^^J ë^^^ V^^^ 45^ W x>UX!5^ A.i»Jun:> «-*«kjîj -îuJcS cy^j tj^ <4;>*î><^t -jùlax* /v> j! ^b Ulj ^jUIas^ ij^ *r^^ o;Wi v^^ ^J^' les exemples qu'ils ont suivis et leurs innovations, par Abou Abd er-Rahman Klialed, fils d'Hicham, l'Oméiade. L'Histoire d'Abou Bechr ed-Dawlahi. Le Livre illustre [Kilah ech-chérif) sur l'histoire et d'autres sujets, par Abou Bekr Mohammed ben Khaled ben Wakia le Juge. Le Livre de biographie et d'histoire [Kilah es-sier ive akhhar) , par Mohammed, (ils de Khaled le Hachémite. Un ouvrage qui porte le niéme nom, par Abou Ishak, fils de Soleiman le Hachémite. La Biogra- phie des khalifes [Kilah siej- el-khoulafa] , par Abou Bekr Mohammed , fils de Zakaria er-Razi , auteur du livre intitulé Kitab el-Mansouri et d'autres livres de médecine. Les œuvres d'Abd Allah, fils de Moslem, fils de Kotaïbah de Dina- wer, qui se distinguent par leur étendue et leur nombre, comme son Traité des connaissances [Kitab el-mearif) et d'autres écrits. La Chronique d'Abou Djafar Mohammed, fils de Djerir et-Tabari. Ce livre brille entre tous les autres et leur est IG LES PUAIRIES D'OR. f-J^y^ ^ ^Jt^\^ j^^iS ^JyS 4^^i».j jUiwiit f'^î Ç^ *>^ AMI «XAfi jl g;l» dU JwS^ jbiil^ ^->*JI iiX:p-j jl^A^i/l *tgJU Aj_j-Ja-ÀJo tijyjtli 4^_j,^vJî Jû^^jJt iii^ ^ «Xj^ qj rtN^'^î «Xj^ «^IAaW I^JO^ buJuâJ >Oi.^aâs.«t^ ^ÂjJb OjJtOS. ^yM /yMfcS^I jLA-i.i «j ol;^>yî V^-*-^^ ^J^^ ^li-^5 i ci^AiJI ^^asT ^^3 bien supérieur; la variété des renseignements, des tradi- tions, des documents scientifiques qu'il renferme le rendent aussi utile qu'instructif. Comment pourrait-il en être autre- ment, puisque l'auteur était le premier jurisconsulte et le plus saint personnage de son siècle, et qu'il réunissait à la connaissance de toutes les écoles de jurisprudence celle de tous les historiens et traditionnistes. Telle est aussi l'Histoire d'Abou Abd Allah Ibrahim, fîls de Mohammed, fils d'Arafah , le grammairien de Warit. connu sous le nom de Naftaweïh. Ce livre, plein de beautés de premier ordre et rempli des meilleurs passages et des plus utiles renseignements fournis par les bons écrivains, prouve que son auteur surpassait ses contemporains par son savoir et son style. Mohammed , fils de Yahia es-Souli , a suivi la même voie dans ses Feuillets sur l'histoire des khalifes abbassides, leurs vézirs et leurs poètes ; il raconte plusieurs particularités qu'on chercherait vainement ailleurs, et que lui seul pouvait con- CHAPITRE PREMIER. 17 ^ (^jA«Jl j.^ *1;>^' j^' V^^^^» ^«>«5^ oUJbJl (j^--j».^ AjU t^'UTl yUra- (jjj iUl Js» ^y^' ^5 JJJsS^ aMI» iytà\ji\ cjIaÇ ojîjjdl jUi-^i i ajUS'JI^jU JJi k* i^i>j\ lilj çjUS^^UJL xoLÎj :>;j^ ii^jjPl t_>U^» aui tjo;^ t5*>Jl naître , parce qu'il en a été le témoin oculaire. Celait d'ail- leurs un homme instruit, d'une érudition variée et un habile écrivain. L'Histoire des vézirs ( Kitab akhhar cl-ivuzcra) , par Abou'l- Haçan Ali, fils d'el-Haçan, plus connu sous le nom cïlhn el-Machitah , offre les mêmes qualités; il va jusqu'à la (in du règne de Radi-billah. On reconnaît le même mérite dans Abou'l-Faradj Kodamah, fils de Djafar el-Katib, écrivain élégant et original, dont le style, quoique concis, est tou- jours clair. On en trouve la preuve dans son histoire inti- tulée « Les Fleurs du printemps » ( Kitab zahr er-rebi) , ainsi que dans son Traité du Kharadj; on verra dans ces deux écrits la vérité de ce que nous avançons et la justesse de noire appréciation. Abou'lKaçem Djafar, fils de Mohammed, fils d'Hamdan de Moçoul le Jurisconsulte, a composé son recueil histo- rique qu'il intitula «L'Admirable» {Kitab el-bahir) , pour réfuter le Livre du jardin {Kitab er-rouda] , par el-Mobarred. 18 LES PRAIRIES D'OR. A-j\jL^9 ti ^jA^ ^ U^^ (S^^ (5-yU55 «îUj^U /jj j^sJ^wî 2:1^^ (:y? ^3^^ (:JJ «M^ V^^*^ 0°^^ 45*^^ ■^'bj^^' jW^Î ^Ui^l i (iy^ Gij*l\ t-oUTî ^î ^^ ^ oU5^ ÎjJjP) ^ cj^Jj! »%~^y U-J^' Ï>^J> v'^^-^j j«^^^^ -''iy^ tr* **^^ «x^l ouJb ^^Uî! v^ t^-xjuJl àW->il? cjjjjjdl ^iljyi g;;bJî V^^ ^^i^^^J (J?r'*^W«^5 J^-Sâ^-Î ï t^/*^' *r>**:? (J^ ^jjv.,»*^ ^ aMÎ iX-XjJ j^^;^^ U-W«^' ^ (j^ J'tiXil jUi^tj j.il U^^A=^J J««i>jJlî jUâi-lj g;^' V^^^ t-o'UTl «Xjum jjj On doit aussi à Ibrahim , fils de Mahaweïh le Persan , une réfutation du Kamil, d'el-Mobarred. Ibrahim, fils de Mouça, el-Waçiti ei-Katib, a donné une histoire des vézirs, où il attaque l'ouvrage de Mohammed, fils de Dawoud, fils d'el- Djerrah, sur le même sujet. Ali, fils d'el-Fath l'Ecrivain, surnommé el-Moatawak, a raconté l'histoire de quelques- uns des vézirs de Moktadir. Citons encore le livre nommé « La Fleur des yeux et l'é- panouissement des cœurs » {Zehret el-ouïoun wèdjela el-Koa- loub) , par el-Misri. Une chronique, par Abd er-Rahman , fils d'Abd er-Rezzak, surnommé el-Djordjani, es-Saadi. L'His- toire des Abbassides, etc. par Ahmed, fils de Yakoub l'E- gyptien. Une Histoire des Abbassides et autres princes, par Abd Allah , fils d'el-Hoçeïn , fils de Saad l'Écrivain. L'Histoire de Moçoul et d'autres villes, par Abou Zokrah (?), de Mo- çoul. Un recueil d'histoire, etc. par Mohammed, fils d'A- bou'l-Azhar, et son livre intitulé « Révoltes et séditions » [Ki- tab el-heradj ivcl ahdath). CHAPITRE PREMIER. 19 fjj ^J\j^ ^-^b-? c:>i*>v:>-^ij ^^^ *^^^*^ 5^^JC-ll ^U5^ txXjSi^ AAj'j4*«J'j XAA-kaxJt^ ioilsljJî (^y* L^Uoî^ (j*.yiJl Je considère Senan, fils de Tabit, fils de Korrah el-Har- rani, comme ayant entrepris une œuvre hors de sa compé- tence et suivi une voie qui n'était pas la sienne, quand il a composé ce livre, qu'il adresse sous forme d'épître à un de ses amis, secrétaire du Divan. Il débute par des généralités sur la nature des âmes, leur division en âme raisonnable, irascible et concupiscente; il donne une esquisse du gou- vernement, d'après les théories que Platon a émises dans sa République en dix séances; il énumère rapidement les de- voirs des rois et des ministres , et passe au récit d'événements (juil ne révoque pas en doute, bien qu'il n'en ait pas été le témoin. Il arrive ainsi à l'histoire de Motadhed-billah, nous parle de la faveur dont il jouissait et des années qu'il a pas- sées à sa cour, puis il remonte d'un khalife à l'autre , et, par cette marche rétrograde, il s'écarte de la vraie méthode his- torique. Quel que soit donc le mérite de l'exécution et la véracité de l'auteur, on ne peut que le blâmer d'être sorti 20 LES PRAIRIES D'OR. j^jJUC-uiî ^^ cyrj_5»>«Jlî_5 ^^Xmhh:^!^ tolxIaAiîj jj*.tKAXSl ki ^j^ ^\XJ^\j c:>UjJbJt3 (^.wwwjJl^ àUxA^Jo)! u:>U>-l^t^ ^,^^1 jb^l^ c:}\jygj^l (j^ c:>UxAAkJt 'àjijXA^ e^US^t uU^âJl^ c:>UtXAlt^ Oj.^£«j:.4wI «XJii :>\^l yli o«^^-fti^î «^J IjUj **>5 (j-« J**^^ de sa sphère et de s'être chai'gé d'un travail pour lequel il n'était pas fait. Que n est-il resté dans le domaine scientifique , où il n'avait pas de rivaux, la connaissance d'Euclide, des sections de TAlmageste (astronomie) ou des cercles! Que n'a-t-il développé les vues de Socrate , de Platon et d'Aristote surlesystème dessphères, des phénomènes météorologiques, des tempéraments, des relations et des compositions, des conclusions, des prémisses et des syllogismes, la différence entre le monde physique et surnaturel, la matière, les pro- priétés et la mesure des figures , ou quelque autre problème philosophique! Il se serait acquitté avec honneur de cette tâche, et son œuvre aurait répondu à son talent. Mais où est l'homme qui connaît la limite de ses forces et les bornes de son aptitude? Abd Allah, fils d'el-Mokaffa , a dit avec raison: « Tout auteur poursuit un but; en l'atteignant, il s'illustre; s'il le manque, il se déshonore. » Abou'i-Haçan el-Maçoudi ajoute : Les chroniques, les an- nales, les recueils de biographies et de traditions mention- CHAPITRE PREMIER. 21 f^ Uol «xs llS'il cjU^î I*xi5 i d^ <^ jb ^jl (j^^^jl51 (^jubJî (j^ i^:î\J ^j^ Aj iul^ftJl^^-wafc y^ k*J| J^l cyliûîo^ -oLgJii (j^ /o^L)' À ^^^-^5 fi-^^y^ o!:5Vilâ-t <_^^^* «XtKtf»îj l*xJLî^ J^^^-Iîj 4i^' ^^ i^ ji^j jUi-«^l (jU^IjIas».! V^^^ ^y^ '^V^^i *ïîWv^^ (^jviXjj (i5V.ÀjI iu.M XA.À-ft JyCAwl U jiiÀ. /oià£^ ot^^» u iLv>i\ÀÀ} jjt>y^ 0:>\jc«^ nés ici appartiennent à des auteurs célèbres, ou du moins connus; nous avons passé sous silence les livres des écoles traditionnaires relatifs aux noms, à l'époque et à la classi- fication des principaux personnages de rislamisme, parce que ces développements excéderaient les limites de cet ou- vrage. D'ailleurs, ce qui concerne le nom des docteurs qui, à diverses époques, ont transmis les traditions, recueilli les faits biographiques et historiques; les catégories de savants de chaque siècle, depuis les compagnons du Prophète et leurs successeurs {tabis) , les subdivisions d'école, les diver- gences d'opinion qui ont surgi entre les jurisconsultes des grandes villes, les philosophes, les sectaires et les contro- versistes, tous ces faits en un mot, jusqu'à la date de l'an- née 332 (de l'hégire) , sont consignés dans nos Annales histo- riques [ Akhhar ez-zeman) et notre Histoire moyenne [Kitab el-awsat). J'ai donné à ce livre le titre de Prairies d'or et de mines de pierres précieuses, à cause de la haute valeur et de l'im- 22 LES PRAIRIES D'OR. jj^^ dLjL*-« i iuLÎLJi Iâ-*JL5 AXâ.»i^ U ^.j\yi ^|^ cj-« JL-ôIj ti)^-LJLI tj^ o|;-w!^ R-k-^ AaXxs»^ 6Î)jt« ^ UjUJ^ ^^ l^£ J^iUxll ^ j Jvjtj i)^ \4X*jjc« 4-oi^l JjjUJL ^^t^*^. portance des matières qu'il renferme, puisque, pour le sens elle contexte, il reproduit les parties saillantes et les pas- sages principaux de nos œuvres précédentes. J'en fais hommage aux rois illustres et aux savants, per- suadé que je n'y ai rien omis de ce qu'il est utile de con- naître et de ce qui peut satisfaire un esprit curieux d'étudier le passé. Ce livre est, en quelque sorte, le mémento de mes pre- miers écrits, le résumé des connaissances que doit posséder un homme instruit, et qu'il serait inexcusable d'ignorer; il n'y a pas, en effet, une seule branche de la science, un ren- seignement quelconque, une source de traditions qui n'y soient contenus en détail ou en abrégé, ou tout au moins indiqués par de rapides allusions et par quelques observa- tions sommaires. Quant à celui qui oserai t dénaturer le sens de ce livre , ren- verser une des bases sur lesquelles il repose, obscurcir la clarté du texte ou jeter du doute sur un passage, par suite d'altérations ou de changements, par des extraits ou des ré- CHAPITRE PREMIER. 23 U «l;!:^ r^^>*3 A_^-> ifSijMt^ 4Mt cAAag (J.4 oUl^ bl^.M (jt Ak_jL« ^ Uàlj ij!^^ îr*"'-? '*^ d^^^-^» (j-J fj\~,ff^-y~Alit ty^ «o.,,KAJfc.j) wÎXa^O ji5^ d (_»U xh(ji.*X£ «Ixù^t jUà.! (^ k^Tj J^l/-^^ C^ (ii[^-L« (^ OjJOS- jfluJbiJIj JLjL-iij jW~»yt 4^il.AX|^^l^SJI^ (jb^^ij5S A cÀf Ch. IV. Histoire d'Abraham, des prophètes et des rois d'Israël qui ont vécu après lui. Ch. V. Règne d'Arkhoboam , fils de Salomon, fils de Da- vid; des rois d'Israël ses successeurs; aperçu de l'histoire des prophètes. Ch. VI. Des hommes qui ont vécu dans l'intervalle (fitreh) , c'est-à-dire entre le Messie et Mohammed. Ch. VII. Généralités sur l'histoire de l'Inde , ses doctrines, l'origine de ses royaumes, les mœurs et les pratiques reli- gieuses de ce pays. Ch. VIII. Description du continent et des mers; sources des fleuves; les montagnes, les sept climats, astres qui exer- cent sur eux leur influence, etc. Ch. IX. Renseignements généraux sur les migrations des mers et sur les principaux fleuves. 26 LES PRAIRIES D'OR. ^\ ■» j* 1^ j^^ <^j (ij-^^ ^j^^i (:jy^' tyjX«j5^ lô cjI* Ch. X. Renseignements sur la mer d'Abyssinie, son éten- due, ses golfes et ses détroits. Gh. XI. Opinions diverses sur le flux et le reflux; résumé des systèmes proposés. Ch. XII. La mer de Roum (Méditerranée); opinions di- verses sur sa longueur, sa largeur, les lieux où elle com- mence et où elle finit. Ch. XIII. La mer Nitas [Pontas] , la mer Mayotis et le dé- troit de Constantinople. Ch. XIV. Mer de Bab el-Abwab, de Khazaret de Djordjan (mer Caspienne); de la place que les mers occupent sur le globe. Ch. XV. Rois de la Chine et des Turcs; dispersion des descendants d'Amour ; histoire résumée de la Chine ; ses rois ; généralités sur leur vie, leur système politique, et autres renseignements analogues. CHAPITRE IL 27 ( dUi ^^^3 ^y^ i^\y>^ (»-*^^J <-*j\^3l (jw« J^i/I o-j-J-^^ (:^^ l^j (jU^^ij oJtjJaJl d)jX<»j.5S r»- v^ Cn. XVI. Rapide exposé des mers; leurs particularités; les peuples qui habitent les îles et le littoral; classification des Etals riverains. Ch. XVII. Le mont Caucase (el-Kabkh); renseignements sur les peuplades nommées AUan (Alains); les habitants d'es-Serir, les Khazars; les tribus turques et bulgares (Bor- ghoz); description de Bab el-Abwab (Derbend); les rois et les peuples du voisinage. Ch. XVIII. Rois syriens. Cn. XIX. Rois de Moçoul et de Ninive , nommés aussi rois^ assyriens. Ch. XX. Rois de Babel, nabatéens ou d'autre origine, nommés aussi chaldéens. Ch. XXI. Rois perses de la première époque; résumé de leur règne et de leur histoire. Ch. XXII. Rois des Satrapies et Achgans qui ont vécu entre la première et la seconde époque. 28 LES PRAIRIES D'OR. < ^i i (j«UJl i!^ U^ 4j*ylj tjUoI j5i» l'i*' t_>l* PJo ^ (jAtljJi Jli» U^ |i^lAÂ.tj (^3\JobjjJ{ cî}^Xo^^5i> fd oL Qojb jU Ch. XXIII. Généalogie des Perses; opinions différentes des historiens à cet égard. Ch. XXIV. Rois sassanides ou de la seconde époque; leur règne et leur histoire. Ch. XXV. Histoire des rois grecs; opinions diverses sur leur généalogie. Ch. XXVI. Histoire abrégée de l'expédition d'Alexandre dans l'Inde. Ch. XXVII. Rois grecs qui ont régné après Alexandre. Ch. XXVIII, Peuples de Roum; opinions historiques sur leur généalogie; le nombre de leurs rois, leur chronologie et leur règne. Ch. XXIX. Rois chrétiens de Roum, c'est-à-dire rois de Constantinople; résumé des principaux événements de leur temps. CHAPITRE II. 29 y^J (jMyJ^j\ Jt -^Uw^îj^^Ii «xx> *jpi *ù^ ^i> v cjI» Si t ioU\Xîj (J^SJoj (JVÀjI AÀ.M ^ wiLUi U5 I^ajL^^ ^^5y^j W^^j iùj«xjiX^iiI jUà*.{ jS'i rr ol* j9-ô*'yîj |0.4a»(U&-I Cs^Xia^!^ a4jL*J!j ylàj-»Jî j5i P'K' ol* U>t Uû^Uiwî (j;^ ^\^^ 1^5^^ iiJiJ5X.4j x:*?^ii| ^j5i> re ol* Ch. XXX. Rois de Roum (Byzantins) depuis l'apparition de l'islamisme jusqu'à Romauus, qui règne aujourd'hui (332 de l'hégire). Cii. XXXI. Renseignements sur l'Egypte, le Nil, les cu- riosités et les rois de ce pays. Ch. XXXII. Histoire d'Alexandrie, sa fondation, ses rois, ses curiosités et autres détails analogues. Ch. XXXIII. Les nègres, leur origine, leur variété de races et d'espèces; la position respective de leurs contrées; his- toire de leurs rois. Ch. XXXIV. Les Slaves, leurs établissements, leurs rois, leurs migrations. Ch. XXXV. Les Francs et les Galiciens ; leurs rois; résumé de leur histoire et de leurs guerres avec les habitants de l'Espagne (Mores). Ch. XXXVI. Les Longobards [Noukohard] , leurs rois, le pays qu'ils habitent. 30 LES PRAIRIES D'OR. (j;^ ^^ ^Zit \ fl .1» A j ^L«3 Lg-5^A-*5 i>^'j5i rA c->l ^ Lds^lAikl Ui^l t C:^» :>:iUJI i ^s^ÀJj A^^U^ i W»b'j sir*^' c:»bL»i j5^ fv «jI* Ch. xliii. Rois du Yemen , nommés Tohha, et autres rois de ce pays; leur vie et la durée de leur règne. Ch. xliv. Rois de Hirah, d'origine yemenite ou autre; histoire de ce pays. Ch. xlv. Renseignements historiques sur les rois de Sy- rie d'origine yemenite, les Gassanides, etc. Ch. xlvi. Tribus nomades chez les Arabes et autres peuples; pourquoi elles vivent de préférence dans le désert, comme les Kurdes dans les montagnes; origine de ces der- niers, résumé de leur histoire et autres renseignements ana- logues. Ch. xlvii. Croyances et opinions des Arabes dans les âges d'ignorance ( Djahelich) ; leurs migrations; histoire des compagnons de l'Eléphant; invasion des Abyssins et d'autres peuples; Abd el-Mottaleb, et autres renseignements analogues. 32 LES PRAIRIES D'OR. iiiUxitj j.;?-)Jtj iijUjiJî (j^ ^ri^*^' *^' o>-\i&i> U^5i> 01 cjI* je»}\jJî »[^ V^ J.aS Uj (j*^iÀ)î (j^ U^AS ij^ AJilsUJl «X»>^ ^ V^^ ^*^^ cKAâj't U^ Cii. XLViii. Opinion des Arabes sur l'âme, qu'ils croyaient ressembler au hibou et au chat-huant, avec quelques ren- seignements sur le même sujet. Ch. xlix. Récits des Arabes sur les ghouls (ogres) et leur transformation, comparés aux récits analogues d'autres peuples, ainsi que divers détails qui se rapportent au même sujet. Ch. l. Récits que font les Arabes et d'au 1res peuples sur les oracles et les génies, soit pour en affirmer l'existence, soit pour la nier. Ch. li. Opinions des Arabes sur la science de la physio- nomie, les augures, les pronostics fondés sur le vol des oi- seaux de droite à gauche et de gauche à droite, etc. Ch. lu. L'art divinatoire; en quoi il consiste; opinions émises à cet égard; distinction entre l'âme raisonnable et les autres âmes; détails relatifs aux songes et à d'autres su- jets analogues. CHAPITRE II. 33 La-**» ^Jc;;y (V~*^' cV-a-w^j (jW^^ j^-*^' CJ-* S^ j^^ ***' V^ ^ (^jtX,\ i*Xyj J.xaXj Le (iUi> ws^j ■^^î (j-« / «t^^it iCiwK^^ iU^I ^Lî :>4X£^ Ch. lui. Renseignements généraux sur les devins et sur la rupture de la digue d'Aram dans le pays de Saba et de Ma- reb. Dispersion des Azdites et leur établissement dans di- verses contrées. Ch. liv. Les années et les mois chez les Arabes et les peuples étrangers; analogies et différences qu'on y remarque. Ch. lv. Mois des Coptes et des Syriens; différences de leurs dénominations; résumé de leur chronologie et autres renseignements analogues. Ch. lvi. Mois des Syriens; leur concordance avec les mois grecs; nombre des jours de l'année; définition des Amva. Ch. lvii. Mois des Persans, et autres détails sur ce sujet. Ch. lviii. Jours des Persans , et autres détails sur ce sujet. Ch. lix. Années et mois des Arabes; noms qu'ils donnent aux jours et aux nuits. I. 3 34 LES PRAIRIES D'OR. J^l U \ji>j*s-^ iL>j4l\ jy^^\ JIJ ^ Vj*^' JjJ^jSs ^- tjL / (->UII !«x^ «.V^kâjl U^ dU^ ^ J.Ad (j-« liUi j— A-ftj f^jAAil v5i> 1(5 t_>L, (^^\jij]jJL (jM» iLoUâA! Ai^wMwo JoUifii^ iL«Jaxjo c:j^aj «,5i> iv c^L jL.».ifc i^ ^-^-J^ *^*^ (j[)"^»J5 cy^j (^ jUifc.,y|j5i 1A cAt «>v4^ UÂxi iXjt^ o (j>^ ^lx3l i^U ^^» j^i 'l'I <-»L» ^ Ajj-^ JI »iUi> i yl^ U^ ^ *Axv» j5i. VI çjL Ch. lxv. Edifices consacrés chez les anciens Romains, et leur description. Ch. lxvi. Edifices consacrés chez les Slaves, et leur des- cription. Ch. lxvii. Edilices consacrés, monuments religieux chez les Sabéens de Harran et d'autres villes; curiosités qu'ils renferment; renseignements à cet égard. Ch. lxviii. Renseignements sur les temples du feu ; leur description; tradition des Mages à cet égard, et autres dé- tails de même nature. Ch. Lxix. Résumé de chronologie universelle, depuis le commencement du monde jusqu'à la naissance de notre prophète Mohammed, et autres détails analogues. Ch. lxx. Naissance du Prophète; sa généalogie, et tout ce qui se rapporte à ce chapitre, Ch. lxxi. Mission du Prophète; son histoire jusqu'à sa fuite (hégire). 36 LES PRAIRIES D'OR. rf'ÔjA^j ÎJ^Ui».! (j-« ^j AA-M*.J3 CjUail (J-^^^ m^s^jSii Vi <_>1j Sj\.xik.t (j-« ^j Aaa»*jj t-^llo jî 0.J t^ iii!5Xi». j5i> va cjL Ch. lxxii. Fuite du Prophète , résumé des principaux faits historiques jusqu'à sa mort. Ch. lxxiii. Récit abrégé de tous les événements et faits historiques survenus entre la naissance et la mort de notre saint Prophète. Ch. lxxiv. Des locutions nouvelles introduites par le Pro- phète, et inconnues avant cette époque. Ch. lxxv. Khalifat d'Abou Bekr, le véridique [es-siâdik)', sa généalogie; abrégé de sa vie et de son histoire. Ch. lxxvi. Khalifat d'Omar, fils de Khattab; sa généalo- gie; abrégé de sa vie et de son histoire. Ch. lxxvii. Khalifat d'Otman, fils d'Affan; sa généalogie; abrégé de sa vie et de son histoire. Ch. lxxviii. Khalifat d'Ali, fils d'Abou Taleb; sa généa- logie; abrégé de sa vie et de son histoire; généalogie de ses frères et sœurs. CHAPITRE II. 37 r *^j t-JLIa j! (jjo ^^ JjJi9jSl> Ar t_>l. Ch. lxxix. Récit de la journée du Chameau; ses causes; combats livrés pendant cette journée, et autres détails ana- logues. Ch. lxxx. Résumé de ce qui s'est passé à Siffin entre les habitants de l'Irak et de la Syrie. Ch. lxxxi. Les deux arbitres; causes qui ont amené l'ar- bitrage. Ch. lxxxii. Guerre d'Ali avec les habitants de Nehrewan , surnommés Chorat (hérétiques), et autres faits qui s'y rap- portent. Ch. lxxxiii. Meurtre d'Ali, fils d'Abou Taleb. Ch. Lxxxiv. Paroles mémorables d'Ali; sa piété, et autres anecdotes sur le même sujet. Ch. lxxxv. Khalifat d'el-Haçan, fils d'Ali; résumé de son histoire et de sa vie. 38 LES PRAIRIES D'OR. t vJèi^ cJUs jjl 0J 4^ «Xjf^ *Uu(t jS'i 11 t_>l» Ch. lxxxvi. Portrait de Moawîah; sa politique; particu- larités intéressantes tirées de son histoire. Ch. lxxxvii. Règne de Moawiah, fils d'Abou Sofîan; his- toire abrégée de ce prince. Ch. lxxxviii. Les compagnons du Prophète et leur pané- gyrique; Ah", fils d'Abou Taleb ; el-Abbas; leurs vertus, etc. Ch. lxxxix. Règne de Yezid , fils de Moawiah , fils d'Abou Sofian (que Dieu le maudisse!). Ch. xc. Meurtre d'el-Hoçeïn, fils d'A!i, fils d'Abou Taleb, avec plusieurs de ses parents et de ses partisans. Ch. xci. Nomenclature des enfants d'Ali, fils d'Abou Taleb. Ch. xcii. Résumé de l'histoire et de la vie de Yezid; quelques-unes de ses actions remarquables, sa conduite à Horrah, etc. Ch. xciii. Règne de Moawiah, fils de Yezid; Merwan, fils CHAPITRE II. 39 ijiAXJ^ ^j-^^ 1^^' cj^ t^^j^' (:r? ^^ ^"^i «i^^^a' d'el-Hukm; Mokhtar, fils d'Abou Obeïd ; Abd Allah, fils de Zobeir; quelques détails sur leur histoire et leur vie; prin- cipaux événements de cette époque. Ch, xciv. Règne d'Abd el-Melik, fils de Merwan; récit abrégé de son histoire et de sa vie; el-Hadjadj, fils de Yousouf ; particularités curieuses ayant trait à sa vie et à son histoire. Ch. xcv. Résumé historique de la vie d'el-Hadjadj ; ses discours, ses actions remarquables. Ch. xcvi. Règne del-Welid, fils d'Abd el-Melik ; résumé de son histoire et de sa vie. Ch. xcvii. Règne de Soleiman, fils d'Abd el-Melik; ré- sumé de son histoire et de sa vie. Ch. xcviii. Khalifat d'Omar, fils d'Abd el-Aziz, fils de Merwan, fils d'el-Hukm; détails sur son histoire, sa vie et sa piété. Ch. xcix. Règne de Yezid, fils d'Abd el-Melik; résumé de son histoire et de sa vie. 40 LES PRAIRIES D'OR. Ch. c. Règne de Hicham, fils d'Abd el-Melik, résumé de son histoire et de sa vie. Ch. ci. Règne de Welid, fds de Yezid, fils d'Abd el-Me- lik, résumé de son histoire et de sa vie. Ch. cii. Règne de Yezid, fils d'el-Welid, fils d'Abd el- Melik, et de son frère Ibrahim; principaux événements de leurs règnes. Ch. cm. Esprit de parti qui se déclare parmi les tribus du Yemen et de Nizar; révolte contre les Ommiades qui en est le résultat. Ch. civ. Règne de Merwan , fils de Mohammed , fils de Merwan , fils d'el-Hukm. Ch. cv. Du nombre d'années pendant lesquelles régnè- rent les Ommiades. Ch. cvi. De la noble dynastie des Abbassides; quelques détails sur Merwan; sa mort violente; résumé de son his- toire et de son règne. CHAPITRE H. ai ^ /o-^l»l i /o.^ (jJ^ Uj J^Ui-i^ iC5Coîj.AJ| j5i> III- cjL U çlj ^j*-»^i SjW^' (iM J«-5^j (J^-«^l iii^Xcfc j5i) lir cjL Ch. cvii. Khalifat d'es-Saflah ; résumé de son histoire, de sa vie et des événements de cette époque. Cii. cviii. Khalifat d'Abou Djafar el-Mansour; résumé de son histoire, de sa vie et des événements de cette époque. Ch. cix. Khalifat d'el-Mehdi; résumé de son histoire, de sa vie et des événements de cette époque. Cii. ex. Khalifat d'ei-Hadi; résumé de son histoire, de sa vie et des événements de cette époque. Ch. cxi. Khalifat d'er-Rechid; résumé de son histoire, de sa vie et des événements de cette époque. Ch. cxii. Histoire des Barmékides; rôle qu'ils ont joué à cette époque. Ch. cxiii. Khalifat d'el-Amin; résumé de son histoire, de sa vie; abrégé des principaux événements de celte époque. 42 LES PRAIRIES D'OR. Utf kJ,^ oj.*^^ oj\*â,\ (j^ cK-!?^j J^jdl iiJt^Kcfc jjÎ llv cjU Ch. cxiv. Khalifat d'el-Mamoun ; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Ch. cxv. Khalifat d'ei-Motaçem ; résumé de son histoire, de sa vie , et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Ch. cxvi. Khalifat d'el-Watiq; résumé de son histoire , de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Ch. gxvii. Khah'fat d'el-MotewakItil ; résumé de son his- toire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Ch. cxviii. Khalifat d'el-Mountasir, résumé de son his- toire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Ch. cxix. Khalifat d'el-Mostaïn; résumé de son histoire, de sa vie; abrégé des principaux événements de cette époque. CHAPITRE II. 43 Ch. cxx. Khalifat d'el-Motazz ; résumé de son histoire, de sa vie; abrégé des principaux événements de celle époque. Ch. cxxi. Khalifat del-Mohladi, résumé de son histoire, de sa vie, et récit al)régé des principaux événements de cette époque. Cii. cxxii. Kholifat d'cl-Motamid , résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de celte époque. Ch. cxxiii. Khalifat d'el-Motaded; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Ch. cxxiv. Khalifat d'el-Moklafi ; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Ch. cxxv. Khalifat d'el-Moktadir; résumé de son histoire, de sa vie et des principaux événements de cette époque. 44 LES PRAIRIES D'OR. (T A^l OiJ»pi Î*XJB Jî »)^^î (J-» à^i g;^' ^^^ J^^ "*'' V^^ Gh. cxxvi. Khalifat d'el-Kaher; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Ch. cxxvii. Khalifat d'er-Radi; résumé de son histoire, de sa vie , et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Ch. cxxviii. Khalifat d'el-Mottaki; résumé de son his- toire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Gh. cxxix. Khalifat d'el-Mostakfi; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Ch. cxxx. Khalifat d'el-Mouti; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque. Ch. cxxxi. Second résumé chronologique depuis l'hégire jusqu'à la présente époque, c'est-àdire le mois de djomada CHAPITRE II. 45 Iàa^ajI <\Ai ^*>JI iùUU'jj ^aÀj^ c>-iw iU^» Jj^i j^àlç^ ^^^ jb.y| ^j^-»->J -jAxJI ^i^5 (J-» bj5i> Ltf t_>b Ja i « U>«* 4Mt yî p^Um^î J^î ^ ijcçr iLUî j^î ^^-1 ^^i^t^JL! Jb ceux de nos ouvrages précédents qui se rapportent aux mêmes matières. Le nombre total des chapitres que renferme ce livre est décent trente-deux. Le premier a pour titre, « Généralités sur le but de ce livre; » le second est intitulé, « Table des cha- pitres que renferme cet ouvrage, » et le dernier : « Nomen- clature des chefs qui ont conduit les pèlerins à la Mecque, depuis l'origine de l'islamisme jusqu'à l'année trois cent trente-cinq. » CHAPITRE m. DD COMMENCEMENT DES CHOSES; DE LA CREATION ET DE LA GÉNÉRATION DES ÊTRES. Toutes les sectes musulmanes s'accordent à dire que Dieu, le tout-puissant, créa l'univers sans modèle et le tira du néant. D'après une tradition qui remonte à Ibn Abbas et CHAPITRE m. 47 Aw (j^ ^j^^ t>->-^ c>^ u' ■=*!;' ^ *^' (^ *r;* u^ cy^-il çj^Ja^lsjjULs*. uÀAkJ 4>\| ^jî ^î l^ cyL» (jb)^'! i jl JLJÎj (Jlxï AÎ^ dUS^ K^jÀi JUil ^4^^ Qg*;U (jb^'i't LjJyUyià à d'autres docteurs, la première chose créée par Dieu fut l'eau, et le trône divin était porté par cet élément. Lorsque Dieu voulut entreprendre l'œuvre de la création , il fit sor- tir de l'eau une vapeur qui s'éleva au-dessus d'elle et forma le ciel; puis il dessécha la masse liquide et la transforma en une terre qu'il partagea ensuite en sept. Cette œuvre fut ter- minée en deux jours, le dimanche et le lundi. Dieu, en créant la terre, la plaça sur un poisson, ainsi qu'il le dit dans son Koran (lxviii, i) : « Par la plume et ce qu'ils écri vent, par le poisson, etc. » Il mit le poisson et l'eau sur des blocs de pierre, ces blocs sur le dos d'un ange, l'ange sur un rocher, et le rocher sur le vent. Il est fait mention de ce rocher dans le Koran , lorsque Lokman dit à son fds : «O mon enfant, le moindre grain de sénevé, fût-il sur le rocher, au ciel ou dans la terre, sera produit au grand jour par Dieu, car Dieu pénètre et sait toutes choses. » (xxi, i5.) Les mouvements du poisson donnant à la terre de violentes secousses, Dieu y fixa les montagnes et elle devint stable, Zt8 LES PRAIRIES D'OR. tr* c^^^JD ^-ft-*-9 cK«=*j (J?4.^î ^^ tiltXJÎ iJ U!>^*^j ^îllî (jrt.-ij (j.« ^jLsfc«xJI iil3i y!so ^jtjUo Uaj\ IajIjj I1ûj.i A.AJ «Jj: AJ^ ii**4l ^;^»-»w Lci^ ***.4^5 (J*''-^-«'==^ f»^:? i (Jr-^ ainsi qu'il est dit dans le Koran (xvi, i5) : « Il a jeté de so- lides montagnes sur la terre, pour qu'elle ne vous entraîne pas dans ses secousses. » Les montagnes, la nourriture des habitants de la terre, les arbres et tout ce qui était néces- saire , furent créés en deux jours, le mardi et le mercredi ; aussi on lit dans le Koran (xli, 8-io) : «Dis-leur : Pourriez-vous méconnaître celui qui a créé la terre en deux jours, et ose- riez-vous lui donner des égaux, à lui, le maître de l'univers? Il a placé de solides montagnes sur la terre, il l'a bénie, et il a pourvu à la subsistance de ceux qui l'implorent , et cet ouvrage a été terminé en quatre jours. » Puis Dieu remonta vers le ciel, qui n'était qu'une vapeur, et il lui dit ainsi qu'à la terre : « Venez de gré ou de force. » Tous deux répondirent : « Nous venons avec obéissance. » De cette vapeur provenant des exhalaisons de l'eau, Dieu fit un seul ciel, qu'il divisa en sept autres cieux, en l'espace de deux jours, le jeudi et le vendredi. Ce dernier n'a été nommé Djoiima, ou réu- nion , que parce que la création des cieux fut réunie à celle de la terre pendant ce jour. Dieu dit ensuite {Koran, xli, CHAPITRE III. 49 4J-» iUjUjI *l.fuJîj *ry,AJaifc. i^^j^j CJ^ tojJl *l.çw (jî^ i»>««Jl iL»jipi *UuJ!^ ■'^Lt*^ *^y»l» (J-* -NiîUJi ^UwJij ^^AàAJ AAài AjlfW^ ïj-ffM*^ (^ *.^î«Xjj| cy^jijUMÎj AXjLnJI (jb^i'î A-^XiS-jt ^ *X-^^I uijjtît ^i 4MÎ iiî Ail ii tj^yb -Pj uii,Jtlî (JJIaS 11), «Et il révéla à chaque ciel ce qui le concernait;» ce qui signifie qu'il créa dans chaque ciel les anges, les mers et les montagnes de glace qu'il renferme. Le ciel placé au-dessus de la terre est en émeraude verte; le second ciel est en argent; le troisième en rubis rouge; le quatrième en perle; le cinquième en or pur; le sixième en topaze; le septième est une masse de feu et est couvert d'an- ges qui, debout sur un seul pied, chantent les louanges de Dieu parce qu'ils sont près de lui. Leurs jambes traversent la septième terre, et la plante de leur pied repose au-des- sous de celte terre, à une profondeur qu'il faudrait cinq cents ans pour atteindre, tandis que leurs têtes se trouvent sous le trône, sans pourtant le toucher. Ils disent : «Il n'y a de dieu que Dieu, le maître du trône glorieux! » [Koran, Lxxxv, i5.) Placés là depuis leur création, ils y resteront jusqu'à l'heure du jugement. Sous le trône est une mer, d'où descend la subsistance de tous les êtres vivants. Obéis- sant à la volonté divine, elle transmet d'un ciel à l'autre la 50 LES PRAIRIES D'OR. J^S (j4^ ^JiXsfc (j^ èjj LljjbjiJ! j^ (jj^' ^ÂAJ AAAOm ]jJ^J y {3 /»>>^^i 1»^ l^^^tMO quantité de pluie fixée par Dieu, jusqu'à l'endroit nommé el-Abram. Dieu commande ensuite au vent, et il porte l'eau aux nuages, qui la tamisent comme un crible. Sous le ciel qui recouvre la terre est une nier toute remplie d'animaux qui ressemblent à ceux qui vivent dans les mers de notre globe, et ils y sont retenus par la puissance divine. Après avoir terminé la création de la terre, Dieu la peu- pla de génies [Djins] avant d'y placer Adam; « il les créa du feu le plus pur» [Koran, Lv, lA), et parmi eux se trouvait Iblis (le diable). Dieu leur défendit de verser le sang des animaux et de se révolter les uns contre les autres; mais ils répandirent le sang et se combattirent mutuellement. Lors- qu'Iblis vit que les génies ne s'abstenaient d'aucune mau- vaise action, il pria Dieu de l'élever au ciel, où il unit ses ferventes adorations à celles des anges. Dieu envoya contre les génies, qui sont de la race d'Iblis, une troupe d'anges qui les repoussèrent jusque dans les îles des différentes mers, après avoir exterminé ceux dont Dieu ordonna la mort. Iblis, qui avait été institué par Dieu comme gardien CHAPITRE III. 51 Î^LiL» iuuXi- (jb^i^l i tKftW" à' ii5o:5>wtJ Jliii -it i^Ai»? yî du ciel voisin de la terre, laissa envahir son cœur par l'or- gueil. Lorsque Dieu voulut créer Adam, il dit aux anges: « Je vais établir mon vicaire sur la terre. » Les anges répondirent: « Seigneur, qui sera ce vicaire? » Dieu dit alors : « H aura des descendants qui feront le mal; ils se haïront et s'extermine- ront les uns les autres. » Les anges reprirent : «Seigneur, veux-tu donc placer sur la terre une créature qui la couvrira de désordres et de sang, tandis que nous célébrons tes louanges et que nous te bénissons? » Dieu répondit : « Je sais ce que vous ignorez. » {Koran, ii, 28.) Puis il envoya Gabriel sur la terre pour qu'il lui en rapportât de l'argile; mais la terre dit à l'ange: « J'invoque Dieu contre toi si tu as l'inten- tion de me nuire. » Gabriel s'éloigna donc sans remplir sa mission. Dieu en- voya Michel , auquel la terre adressa les mêmes paroles, et qui partit aussi sans prendre d'argile. Dieu envoya enfin l'ange de la mort, contre lequel la terre invoqua encore l'appui divin; mais l'ange lui dit, « Que Dieu me préserve de m'en relourner sans avoir exécuté son ordre ! » puis il prit de la 52 LES PRAIRIES D'OR. ^ (^j%.jL-LaJ^ -iî y>i ZJ"^ «iUtXAi '-'tfï^j ^J'^i ^i>yM ^oj^i U/ia^U» (Jjis^ JUjj ti);Ui' ^1 «J^^^Ars-^ ^^_^^ «^^î viU^ 4MÎ yKJL^^ (^yCj (£^-^ iOy'j A$ »^AU (^XJj) (JâAO XÙlXi (JJV*J lAi' iL>U A^A-Lft jl ^^rw jL^l^ JIaûA^ (j-* ^jy ^ ^i^i ^jy^ terre noire, rouge et blanche, et c'est pour cette raison que les hommes diffèrent de couleur. Le premier homme fut nommé Adam, parce qu'il a été tiré de la surface [adim) de la terre ; mais on donne aussi d'autres explications à ce nom. Dieu confia la mort à l'ange de la mort. Puis il pétrit cette argile et la laissa pendant quarante ans , pour qu'elle formât une masse unie et compacte; il la laissa encore pen- dant le même espace de temps, jusqu'à ce qu'elle devînt fétide et se corrompît. Ainsi il est dit dans le Koran (xv, 26): «Formé d'une argile masnoun,» c'est-à-dire fétide. Dieu donna à ce limon la forme humaine, mais le laissa sans âme comme un vase de terre, pendant cent vingt ans, ou, selon d'autres, pendant quarante ans. Voilà pourquoi il est dit dans le Koran (lxxxvi, 1) : « L'homme n'esl-il pas demeuré longtemps sans qu'il fût digne d'avoir un nom? » Les anges, en passant devant ce corps, furent saisis de frayeur. Iblis, plus effrayé encore, le heurta du pied en passant près de lui , ce qui produisit un son semblable à celui d'un vase de terre; c'est ainsi qu'il faut entendre le mot salsal, dans ce passage CHAPITRE III. 53 tj^ ry^' CAi^î -^ «jî «>^JàjU (j^ïxfcj j»^ (il A^l JU»fci ^jj^ àj-j^Jb j.iiij-«l aS*-=»I (j^j 2^ (^«Xll 4^L«l! (j**JS^t 4^ du Koran (lv, i3) « d'un bruit analogue à celui d'un vase d'argile; » on explique aussi ce terme d'une manière diffé- rente de la nôtre. Iblis pénétra dans la bouche et ressortit du côté opposé , en disant: « Dans quel but as-tu été créé? » Lorsque Dieu voulut animer ce corps du souffle de la vie, il ordonna aux anges de se prosterner devant Adam; tous obéirent à l'exception d'Iblis, qui, dans l'excès de son or- gueil, s'écria : «Seigneur, je suis meilleur que lui, car tu m'as créé de feu, tandis que tu l'as formé d'argile. » {Koran, XXXVIII, 77.) Or le feu est plus noble que l'argile; c'est moi que tu avais établi comme ton vicaire sur la terre; j'ai des ailes, une auréole de lumière, et ma tète est couronnée de noblesse; c'est moi qui t'ai adoré au ciel et sur la terre. » Dieu lui répondit : «Sors d'ici, car tu es lapidé; que ma malédiction pèse sur toi jusqu'au jour du jugement! » {Ibid. XXXVIII, 78 et seq.) Iblis demanda un répit jusqu'au jour de la résurrection, et Dieu le lui accorda «jusqu'au terme fixé. » [Ibid. 82.) Ce fut ainsi que le nom d'Iblis reçut le 54 LES PRAIRIES D'OR. ayâilî^ :>^f^if i^jy>^ '^^/^ U^ p^' u' tsb fcJ^ U-^' x-viixj ,i o-Lï*. L.t*-J (j^i ^^^-JD tJ-* ''^ ''^^ ^ fi^ ^^ sens qu'on lui attribue [diaholus) , et à cause de lui fut donné l'ordre de se prosterner devant Adam. Quelques personnes pensent qu'Adam n était que le mihrab ou la direction vers laquelle devaient se tourner les anges qui avaient reçu cet ordre, mais que le véritable objet de l'adoration était le Créateur, et que c'est ainsi que les serviteurs de Dieu doivent se soumettre et obéir à sa volonté dans l'examen et les épreuves qu'il leur impose. H y a encore d'autres opinions à cet égard. Dieu fit pénétrer son souffle dans l'homme, et à mesure qu'une partie du corps était animée par ce souffle , elle tendait à s'asseoir; Dieu dit alors : a L'homme est créé trop prompt.» [Koran, xvii, 12.) Lorsque le souffle divin l'eut rempli entièrement, l'homme éternua, et Dieu lui dit : « Prononce les mots : « Louanges à Dieu , pour que ton Sei- « gueur te fasse miséricorde, ô Adam! » Le récit qu'on vient de lire sur l'origine de la création nous est donné par la révélation; il a été transmis orale- ment de génération en génération , et l'antiquité l'a légué aux âges modernes. Nous le rapportons tel que nous l'avons CHAPITRE III. 55 recueilli de la bouche des anciens, tel que nous l'avons trouvé dans leurs livres; il est accompagné des arguments qui prouvent d'une manière évidente que le monde est créé et tiré du néant. Mais nous ne voulons mentionner ici ni l'opinion des sectes religieuses qui acceptent et soutiennent le système de la création, ni les arguments qu'elles oppo- sent aux sectes dissidentes qui affirment l'éternité du monde; nous avons traité ces matières dans nos écrits précédents. On trouvera d'ailleurs dans plusieurs passages de ce livre un résumé des sciences spéculatives, des arguments et des discussions relatives à un grand nombre d'opinions philo- sophiques; mais ces renseignements suivront toujours la marche des faits historiques. Une tradition qui remonte au prince des croyants, Ali, filsd'Abou Taleb, dit que lorsque Dieu voulut établir les lois de l'univers, jeter les germes des êtres et produire ia création, il donna à ces germes la forme d'atomes, avant d'étendre la terre et d'élever les cieux. Au sein de sa royauté sans partage et de sa glorieuse unité, il prit un rayon de sa 56 LES PRAIRIES D'OR. jf. n ^ -^ «X4^ ^'ÀAAj iijy<*o wlJi> ^1^ iujUljyâjl dXXj lo^^ »i)*XJL*j t-wr^V-J-ll jUli^î OOÎ Job (j^ J^^J* 4MI JUi tj,oaj|jjljJî_5 ^4^5 v'*XjJ!^ Vl>*^^ cX^^'j -«ttfuJt ^îj -^^îlil iuyji^j^U it^>\.^AMJl X>l.^S^ ^S «Xi^t a!» (^(.Aj|«>s.»>^j (X)*^ c^ lumière, une étincelle de son foyer de splendeur. Cette lu- mière , en se répandant , se concentra au milieu de ces atomes invisibles et s'unit à la forme de notre saint prophète Mo- hammed. Dieu prononça alors ces augustes paroles : « Tu es l'élu et le choisi; je dépose en toi ma lumière et les trésors de ma grâce; pour toi j'étendrai le lit des vallées, je donnerai un libre cours à l'eau , j'élèverai le ciel , et je distribuerai les récompenses et les châtiments, le Paradis et l'Enfer. En ta faveur, je ferai des membres de ta famille les guides du salut, je leur révélerai les secrets de ma science, afin qu'il n'y ait plus pour eux de subtilités ou de mystères ; ils seront la preuve de ma création , les apôtres de ma toute- puissance et de mon unité. » Dieu prit ensuite le témoi- gnage de sa toute-puissance et la croyance pure en son unité, et à ces deux dogmes , qu'il disposa selon sa sagesse, il ajouta, dans l'intelligence des créatures , la notion de l'élection de Mohammed et de sa famille ; il montra à la création que la direction dans le salut et la lumière de la foi appartenaient CHAPITRE III. 57 j^J AaXc 4M! ^^^-o yKMéje, \jMi A4jJsj_5 UlsU^ I^Uâ (j*,UJ| UtXi cyl^jjijiîl j-IûUo i IJv^ X«Jo t5*>Jî ♦>^-^i t^ ^■M^t -^LnwJI ifjXs. ^ù>JJm\^ b^K*!^ par Dieu comme un mihrah, une kaabàh, une porte sainte ou une Jtiblah vers laquelle les purs esprits et les anges de lumière devaient se tourner pour prier. Dieu avertit le premier homme du dépôt qui lui était confié et lui révéla le précieux trésor qu'il avait confié à sa garde, après l'avoir désigné comme imam en présence des anges. Adam eut ainsi le glorieux privilège d'être honoré comme le gardien de la lumière divine; mais Dieu conti- nua à cacher cette lumière sous le voile du temps, jusqu'à ce qu'il daignât tirer Mohammed du canal de la grâce (voy. ci-après). Celui-ci appela les hommes (à la foi) en public ou en particulier, il prêcha en secret et ouvertement; il ne cessa de rappeler aux hommes l'époque antérieure à sa ve- nue, mais où il existait déjà comme un germe céleste. Ceux à qui s'était communiquée une étincelle du flambeau de la lumière primitive pénétrèrent dans ce secret et le com- prirent clairement; ceux qui conservèrent le bandeau de l'ignorance furent l'objet de sa colère. Après Mohammed, la lumière a été transmise aux plus nobles d'entre nous (les Alides) , et elle a brillé dans nos imams. Nous sommes donc CHAPITRE III. 59 lÀAji'j-j «^Lamuc (j-é iUj»ÀJ{ (j4^ (:3^-i^5 <-fj S-j ^jjJij^jJLI ^^ \XXi\ «Xi bi^ Vgivisj jLjk^iil »«Xi^ «XajUmI qj^ jjuiSjSù^ les lumières du ciel et celles de la terre; en nous est le sa- lut, de nous sort le secret de la science, et c'est vers nous que tout doit aboutir. Un guide, pris parmi nous, fournira les preuves décisives; il sera le sceau des imams, le sauveur de la nation, le foyer de la lumière et la source de toutes choses. Nous sommes les plus nobles des créatures, l'élite des êtres et la preuve vivante du maître des mondes. Heu- reux donc celui qui s'attache à notre suprématie et qui se laisse guider par nous! Telle est la tradition enseignée par Abou Abd Allah Dja- far ben Mohammed, d'après son père Mohammed ben Ali, d'après son père Ali ben el-Horein , d'après son père el-Ho- çein, d'après son père l'émir des croyants, Ali, fils d'Abou Taleb. Nous ne chercherons pas à citer toutes les autorités qui appuient cette tradition, ni ses variantes; nous l'avons déjà développée dans nos ouvrages précédents, en la rattachant historiquement à toutes les sources auxquelles nous l'avons puisée. Mais dans ce livre nous craindrions les répétitions et les longueurs. Voici ce qu'on lit dans le Pentateuque ( Tourah) , « Dieu 60 LES PRAIRIES D'OR. viU«kJ àj^l «NJCls CAXwJl -^ ^b^' *T^AJÎ y^^ (Jr-ÂJ'i'i »^^ CJ-* -lij ^-*Jlt yî cKa^-^Î J^I /oJt;^ t«5s** <^«^V>*Jt h»^ W (^jvmi^^ iU>M> (5Ù>1« r»^ %^j y^^ c:>\.&Um CaAS' lÂXJi »Xi9 i^ka^* (jMAJ^j AJvià. (^«xJi ^^^t ^^'*^i ij$^^^ cKsr» c^ <-AJtXj^ commença la création le lundi, et la termina le jour du sab- bat; » voilà pourquoi les Juifs ont fait du sabbat un jour con- sacré. Les sectateurs de l'Évangile , croyant que le Messie est sorti de son tombeau le dimanche, ont adopté ce jour comme jour de fête. Mais la plupart des jurisconsultes et des tradi- tionnistes pensent que la création commença le dimanche et finit le vendredi. Ce jour-là, c'est-à-dire le 6 du mois d'avril, le souffle de la vie anima le premier homme. Eve [Hawa) fut ensuite créée d'Adam. Ils furent placés dans le Paradis terrestre à la troisième heure de ce jour, et ils y sé- journèrent trois heures, ou un quart de jour, ce qui égalait deux cent cinquante années terrestres. Après sa chute, Adam fut relégué par Dieu à Serendib (Ceylan), Eve à Djeddah, Iblis à Beiçan et le serpent à Isfahan. Adam fut précipité dans l'Inde, sur le mont Rahoun , situé dans l'île de Ceylan. Quelques feuilles (du Paradis) , cousues ensemble, couvraient son corps; quand elles furent desséchées, le vent les dis- persa dans l'Inde, On prétend (Dieu sait mieux la vérité) CHAPITRE TH. 61 «JJ^yJj JJS j-A^ JjO^ ^jl^î dUi (j^ «XÀ^iî ij:,j\t t-yJaJl j-jL-»w_5 dl^î^ iù^UiJlj JsiyyjJî^ ^_^l» «Xa^JÎ qojI c^-AaÀi ^y (j*i». jw^è (j^ Ua-»^ /jjçtXjj iUoÀial (jj-» ÀjJulO if>*A ^i-**"^ ^^^4^ (j^ ^y^ Si *'^ *^b^ *H^* V^-^ Is^aJIj j^l^ ^V^ U^^^^ <_>LàjJÎj jj,^jjt)Jlj t>'^*J|3 I/W*^'^ <-A=>j^^s ijoW"^'j (j^i^vim^ que ces feuilles ont donné naissance aux parfums qui naisr sent dans ce pays; mais d'autres donnent une raison diffé- rente. Telle serait donc l'origine de diverses productions propres à l'Inde : l'aloès, le giroflier, les aromates, le musc et tous les parfums. Sur cette même montagne brillent les rubis et les diamants ; les îles de l'Inde produisent l'émeri , et la mer qui l'entoure recèle les perles dans son sein. Adam, chassé de son premier séjour, emporta une provision de fro- ment et trente rameaux détachés des arbres fruitiers du Paradis. Dix de ces fruits ont une écorce : la noix, l'amaude, l'aveline ou noisette, la pistache, le pavot, la châtaigne, la grenade, la noix d'Inde, la banane et la noix de galle; dix autres sont des fruits à noyaux, savoir : la pêche, l'abricot, la prune, la datte, la sorbe, le fruit du lotus (voy. Fors- kal , Flor. Egjpt. p. lxiii), la nèfle, le jujube, le fruit du doum (palmier éventail du Saïd) et du cerisier; dix autres enfin, dont la pulpe n'est recouverte ni d'une écorce, ni 62 LES PRAIRIES D'OR. U -àî yl JUj^ gJaJî^} ^Uiîj Ujiilj S"/-*^'^ '^y^'j (:JvJ5j ^^t-tMj t5' i^^-^i {^^ ^'^^ (j^ îiASii! )S«Xi Vfy>Â^ Jj^yl «XÎ^I rfVwî ^ c.jy^3 «Xij WfV^t oU^4Xj> u «.^.U^^)^ (jmUjI (^ (5*^;^ J>^ l«x^^ Jsv?*^ ^.«w! ^t d'une pelure , et qui n'ont pas de noyaux ; ce sont : la pomme , le coing, le raisin, la poire, la figue, la mûre, l'orange, le concombre, la courge et le melon. On raconte qu'Adam et Eve furent séparés après avoir été chassés du Paradis, el qu'ils se retrouvèrent au lieu nommé Arafat (reconnaissance) : c'est ainsi du moins qu'on explique le nom de celte montagne (à vingt-quatre kilo- mètres de la Mecque) ; mais il y a d'autres opinions à cet égard. Eve, rendue à l'amour d'Adam, lui donna un enfant mâle et une fille ; le premier fut nommé Caïn, et la fille Loubeda. Devenue mère pour la seconde fois, Eve mit en- core au monde un fils et une fille; l'un fut nommé Ahel, et l'autre Iklimia. On n'est pas d'accord sur le nom du fils aîné d'Adam, mais l'opinion générale parmi ceux qui sui- vent l'autorité de l'Écriture, et d'autres encore le nomment Caîn, comme nous l'avons dit; quelques-uns ont adopté le nom (ïAhel, mais cette version est peu répandue, tandis que la première a pour elle la majorité. C'est ce que con- CHAPITRE III. 63 JULi viUi A.fi |.it *.tfyi ool^ »4>a^J (j%ÀlaxII (jo ^ISCiJl i (jj^j J^^ firme le passage suivant d'une poésie sur l'origine du monde, par Ali , fils d'el-Djohm : Ils obtinrent un fils nommé Caïn, qui grandit sous leurs yeux. Abel parvint à radolescence à côté de Caïn, et rien ne séparait les deux frères. Ceux qui admettent l'Ecriture sainte disent qu'Adam, afin d'éviter le mariage eutre les enfants issus de la même grossesse, unit Caïn à la sœur (jumelle) d'Abel, et celui- ci à la sœur (jumelle) de Caïn. Le but d'Adam, dans cette double union, était d'établir une séparation dans les liens du sang, autant du moins que cela était possible en l'absence de race éloignée ou étrangère. Les Mages prétendent cepen- dant qu'Adam n'a pas interdit le mariage entre enfants issus de la même grossesse, et que cette défense eût été blâmable. Ils ont, à cet égard, certain dogme mystérieux d'après lequel ils soutiennent qu'il est préférable qu'un frère épouse sa sœur, ou une mère son propre fils. Nous en avons parlé 64 LES PRAIRIES D'OR. ^ (jwb iSy^*) *J)-** ^i^ljJo J.Aiiiîj X^ ^^■=?-î cKaj^ (SJ^'^ ^j^ /jii«^»J) y) jVÀAJ^^j~S^ Ci:^«X^ A\aÀ yo_5 *UiJj (jpjl (j^* dans le quatorzième chapitre de notre ouvrage intitulé : « Annales historiques relatives aux peuples de l'antiquité, aux races éteintes et aux rois qui ont disparu de la scène du monde. » Abel et Caïn offrirent chacun un sacrifice; Abel fit choix, pour ce sacrifice, de ses plus belles brebis et de ses aliments les plus délicats; Gain offrit, au contraire, la part la plus mauvaise de son bien. Ce qui arriva alors, c'est-à-dire le meurtre d'Abel par Caïn, est raconté dans le Koran (sur. XXX, V. 33). On dit que Caïn surprit son frère dans une plaine déserte, située sur le territoire de Damas, en Syrie, et qu'il le tua en lui frappant la tête avec une pierre. On ajoute que les bêtes sauvages ont appris ainsi de l'homme à être cruelles, puisqu'il leur donna le premier exemple du crime et du meurtre. Après avoir tué son frère, Caïn, em- barrassé de cacher le corps, le chargea sur ses épaules et parcourut la terre. Dieu lança alors deux corbeaux, dont l'un tua et enterra le second. A cette vue, Caïn, au déses- poir, prononça ces paroles rapportées dans le Koran [ïbià. CHAPITRE m. 65 a^^-^ c^^î^lî t_>[,.Àil IvXjû JJu ^j_j5T ^J\ K^jTfJ^] UX>_5 L» AÀt _y_4>j »*XjL» ^^ v^i^lj «J^Jj 4^ ^j^ ^jv^ Jb AjJ -àt til -^s^ ^>^ JyM ^A^l Ar*.yi iU;U*^ jUj yjj^ jo^jtis ^^i JK JUj ^ (>j>,-àJ| (j^ 4^ lis? It-k-ç-j 5\il L^J J*x«,j V. 34) : « Malheureux que je suis! Ne pouvais-je pas même imiter ce corbeau, et cacher mon crime contre mon frère? » Puis il l'ensevelit. Quand Adam fut instruit de ce meurtre, il fut en proie à une sombre tristesse et tomba dans un pro- fond désespoir. Il existe une poésie fort populaire, que l'on dit avoir été composée par Adam, sous l'impression de la douleur et du deuil que lui causait la perle de son fils. Voici cette lamen- tation poétique : Quel changement dans ce pays cl dans ceux qui l'habitent! Une sombre poussière ternit la face de la terre. Tout a perdu sa saveur et son éclat-, le deuil a succédé au sourire et à la joie. Les hommes ont substitué le tamaris et d'autres plantes vénéneuses à la riche végétation qui couvrait les jardins célestes. Près de nous veille un ennemi implacable, un être maudit, dont la mort seule nous laisserait respirer. Caïn a tué Abcl injustement; ô regrets! Oà. est ce gracieux visage? I. 5 60 LES PRAIRIES D'OR. Pourrais-je ne pas répandre des torrents de larmes, quand le tombeau renferme Abel ? La vie n'est plus pour moi qu'une longue suite de maux, et cette vie est un fardeau dont je ne puis me délivrer! J'ai iu dans plusieurs recueils d'histoire, de biographie et de généalogie, que lorsque Adam eut prononcé ces pa- roles, Iblis, caché de façon que sa voix fût entendue sans qu'on pût voir son corps, lui répondit par les vers sui- vants : Fuis ce pays et ceux qui l'habitent; la terre maintenant est trop étroite pour toi. A côté d'Eve , ton épouse , tu t'y croyais , ô Adam ! à l'abri des maux de la vie. Mais mes ruses et mes artiGces n'ont pas eu de trêve que ces biens précieux ne te fussent ravis. Si la pitié du Tout-Puissant ne te protégeait, un souffle aurait suffi pour t'arracher aux jardins de l'éternité. Enfin, dans un manuscrit différent, j'ai trouvé, au lieu des vers qui précèdent, ce vers isolé que, la voix d'un être CHAPITRE III. 67 J^-*5 «sWj i5^^5 c^ '^j^^ 'Cjj». :>i:>jl -àl *iUi> ç.Ji-« ^r^ à' *^^ '^^ ts**'^^ 4^***. «^^^ u' ^l*tj iùb^l i^ltjj^]^ S^UaJl c:>l_^ÀJiJ| i J^jX-Jl «j «XjjÎ (^yS" -il J*l^* ^*-«^J (J-'^'^' i>^ jjU caché de façon à n'être pas aperçu aurait adressé à Adam : Père d'Abel , tes deux fils ont péri ensemble : le survivant tombe sa- crifié à celui qui est mort. A ces mots , la douleur et le chagrin d'Adam redoublèrent , autant pour le fils qui n'était plus que pour celui qui lui restait; car il comprit que tout meurtrier doit périr. Dieu lui révéla alors ces paroles : « Je ferai sortir de toi ma lu- mière, qui traversera les canaux purs et les races illustres; son éclat ternira toute autre clarté, et j'en ferai le sceau du Prophète. Ce prophète (Mahomet) aura pour successeurs les plus illustres imams, qui se transmettront cet héritage jusqu'à la fin des temps. La terre tressaillera à leur appel, et leurs sectateurs resplendiront de lumière. Aussi pré- pare-toi , par des purifications et des prières , célèbre les louanges de Dieu et approche ensuite de ta femme, quand elle sera dans un état de pureté (légale); car de vous deux mon dépôt passera à l'enfant qui naîtra de votre union. Adam fit ce qui lui était ordonné, et Eve devint mère aussi- 5. 68 LES PRAIRIES D'OR. ^ %Xj L^.XJL:^ ,jj)^Â_ji iJ^Vj^ 1^-Iaas>- (i)j^^^ ^^J^^ OsXtijî. jyjj] JJUils %.i)!_j J^L l^_j^ AAA^Jlj ji^jJL ^Usî lidi^ AaxAJo 5^ i (i''*^3 *^+^ >!?3^5 li ^ i5^*- ^^^î U^*" (j«* lûÀXa^ljl^AiiXsi-! CA.A*i J5 M-op! ^c,i>^ (;)"*>=»» f»iî yî^ iJ^i).Jl tôt: son front resplendit, des rayons de lumière illuminèrent ses traits et sortirent de l'orbite de ses yeux. Arrivée au terme de sa grossesse, elle mit au monde Cheit (Seth) , i'enfant le plus noble, le plus majestueux, le plus beau, le plus par- fait et le mieux proportionné qu'on eût jamais vu; une au- réole lumineuse le couronnait, la majesté et la grandeur étaient empreintes sur son visage. La lumière divine, pas- sant d'Eve en cet enfant, scintillait autour de son front et re- haussait l'éclat de sa beauté. Adam le nomma Cheitou « Dieu donné ^y {hib et Allah). Lorsque l'âge, en développant sa taille, eut mûri son in- telligence et sa raison , il fut instruit par Adam de la mis- sion et du précieux dépôt dont il allait être chargé; il apprit qu'il serait la preuve de Dieu et son représentant sur la terre, qu'il transmettrait la vérité divine à ses successeurs, et qu'il serait le second dépositaire « de la semence pure et du rameau toujours vert.» Cheit, après avoir recueilli les dernières volontés d'Adam, les mit de côté et ne les divul- gua point avant l'heure où son père fut près de quitter ce CHAPITRE III. 69 otXjj «^^J ojî ^jS- v::>U -it ^jî J^J cMj U**-^S» ci' «-^-^^ «^ ^^i AJÎ t^K vJ^ |0-fr-*-«J v_XJS-^ Jf^ * »\ SXkJ]^ {Jiy>V( CAiX.».-S. Xjt^î «5^ ^j^^ yi^ cit-îîiilj monde. Adam mourut le vendredi 6 avril , à l'heure même à laquelle il avait été créé; il avait alors neuf cent trente ans. Cheit, son héritier, devint ensuite le chef de sa postérité, qu'on dit avoir été de quarante mille enfants et petits-enfants. On n'est pas d'accord sur l'emplacement du tombeau d'A- daai. Les uns croient qu'il est situé à Mina, dans la mosquée d'el-Khaïf; les autres le placent dans une caverne du mont Abou Kobaïs , et il existe encore d'autres versions (Dieu sait mieux la vérité). Cheit rendit la justice parmi les hommes; il établit comme lois les feuilles qui avaient été transmises du ciel à Adam, ainsi que les livres et les prescriptions que Dieu lui révéla à lui-même. La femme de Cheit devint mère d'Enos ( Anouch), et la lumière qui brillait en elle pendant sa grossesse passa dans cet enfant au moment de sa naissance. Quand Enos eut atteint l'âge de raison, son père lui révéla le précieux dépôt qui était la gloire de la famille; il lui recommanda d'enseigner un jour à son fils la vérité et l'importance de 70 LES PRAIRIES D'OR. o«j!^_3 J<-i*làjI -!i U *XJUÀ.« (fr-^ÀAj iijUfi'J ^i^^ tK^-^j *jv^ jj^^l 4M| j^iî ^t «x^l (j^ (i)ji^ (•'y*^'-5 e^»xil tj\^9l (j-, bXw yl J^^t -o' 2l<3\ «xJ^ U «Xxj _^y^^\S (3^^ i>^J^U «X^aII^ iùij\yji^ \yJUi\^ ^yl À jJ'j ù\3y Jl y^A*»*Xx> -il» JjU (j^ tXÂ^Î ij^ c^Ài 0jtj «XJj (j^ (^^^ i>yj ÏLas- OcJteLi t^LjjJî i-ytJt CjUïJ -POsAj Jtj 4XÂ^| de neuf cent soixante ans, après avoir engendré Kaïnan. Celui-ci reçut, avec la lumière prophétique, le pacte fait avec sa famille, et cultiva la terre jusqu'à ce qu'il mourût, âgé de neuf cent vingt ans. On croit que ce fut au mois de juillet, après avoir donné le jour à Mahalaïl. Ce dernier vécut huit cents ans et fut père de Loud (Yared?). La lu- mière prophétique, le pacte religieux et la vérité conti- nuaient à se transmettre ainsi sans interruption. On pré- tend que plusieurs instruments de musique furent inventés vers cette époque par un 61s de Caïn. On peut voir, dans nos Annales historiques, le récit des guerres et des événe- ments survenus entre la postérité de Caïn et Loud, ainsi que la lutte des fils de Cheit avec une branche de la fa- mille de Caïn, de laquelle une race d'Indiens, qui recon- naît Adam (voy. chap. vu), tire son origine. Elle occupe dans l'Inde le pays de Komar (aujourd'hui Assam) , qui a donné son nom à l'aloès Komari. Loud vécut neuf cent CHAPITRE m. 73 A-jLa-j tj aMI jjk^t (^> c:>oI^ HV^ lil^ imij xi\ ^J*,J.M^^ i£ J-s» Jyî ^jl^ ^^JU;^ u^*^' ^'^■f^ oiiiji (jw« ^y_^JL j ij (j*.UJl K5^' *>^^j i'^jî *i «^-J^j ''*^'^=?' i iL;L#jt*Mo X>Ua». ool^ ajJj (j^ iixîUuaJi^ ^jwjjJlj jjtUJi -jî^ & - soixante-deux ans et mourut dans le mois de mars. Il eut pour successeur son fils Enoch (Akhnoukb) , qui n'est autre qu'Edris, le prophète. Les Sabéens le confondent avec Her- mès, et ce dernier nom signifie Mercure (Outarid). C'est d'Enoch que Dieu a dit dans son livre [Koran, xix, 58) qu'il l'a élevé « à une place éminente. » Il vécut en ce monde trois cents ans, et on dit même un plus grand nombre d'années : on lui attribue l'art de coudre et l'usage de l'ai- guille. Il reçut du ciel trente feuillets, comme Adam en avait reçu trente et un, et Cheit vingt-neuf; ils contenaient les louanges de Dieu et des prières. Son fils Malhusalem (Ma- touchalekh) continua après lui à cultiver la terre, et reçut la lumière prophétique sur son front. Il eut, dit-on, un très- grand nombre d'enfants, parmi lesquels on range les Bul- gares, les Russes et les Slaves. Il mourut au mois de sep- tembre, après avoir vécu neuf cent soixante ans. Ce fut du vivant de son fils Lamek que survinrent les événements qui 74 LES PRAIRIES D'OR. jXj «Xâ^ Z^fi dH ^jjj ^jii S<>V» -bj XK^M (^jijXmS^ IjUmï^ «àt c:>^Uj Jo^s» ftlj'i iuAiwJi (^ c^ l^ wdAÂlI ^À<4ol (j\ it^jJ 8^w>m£ ^^mwJcI i4x,«.4I ^yj \ÀjJimi\ (j Mt^^j ^\^ AJùe^ ^Ui Jn5^ *\JLI j.^^^ iiÀAJUy*iî iS, »JM (j^^ éî O^^^ 0<**^ u' J^'^^ *:?^*^' 5«Xi6 Jl Js*:^ lu êU. ^l ^«AJUI J^AJiJt (^yfi^^b Uj jju»-t lil L«kfc »jU ^\ Xj JJoût X«>;î (^JKMXS. t^«Xil *lJli iiAJÙ y^J J^-^i ^^ 5\-£s^ 11% * .M^j Sài^jl ^ijn^ i±>!5\— aJÎ AjU5_j ti*-»l»^ (•''^"J (j-JiJjîj (jvJuLSi iU^M _^j (•J^^ ti^ ^^-«>*'î ^j (JV^ liûji^vw^ tagne, l'endroit où l'arche s'arrêta; s'il faut en croire une autre version, certaines portions de la terre tardèrent à absorber l'eau du déluge, et les autres rabsorl)èrent dès qu'elles en reçurent Tordre. Les premières donnent de l'eau douce quand on les creuse; mais les terres rebelles reçurent conmie châtiment l'eau salée; elles devinrent arides et furent envahies par le sel et par les sables. L'eau qui ne fut pas absorbée pénétra dans les bas-fonds de la terre et forma les mers, qui ne sont donc que le reste des eaux dans lesquelles Dieu fit périr les nations. Nous aurons oc- casion ci-après de parler des mers et de les décrire. (Voy. chap. VIII.) Noé sortit de l'arche avec ses trois fils, Sem, Cham (Ham) et Jafet, ses trois brus, quarante hommes et un même nombre de femmes. Ils s'arrêtèrent sur un plateau de la montagne de Djoudi et y bâtirent une ville, qu'ils nommè- rent Temanin (quatre-vingts) , nom qu'elle a conservé jus- qu'à ce jour (332 del'hég.). La postérité de ces quatre-vingts 7C LES PRAIRIES D'OR. R'ifXÉL Ju^ M\ eK«?-j U»*ji3 yvjV^sJi i)y£> t:.^jic yj":>_5 iol^^ jojijJl 1 jv^ j^\ 4Mî_5 cjï^W' 1^ ^i^^ ^-^^^T*^ ! ^«XJj (jvj (ji^i'î /»i* ^^J ;*^*^J 4MI j;î5oj -Lm ti);U« Jlïj Ajyi-iJ y^ Oy^s -l=>. ^j^j**^ JU* la»-jj yJ ^^yJ5 i cjJvrs-^^ *lu» (jX**^ d «^il» J-*rj ti**l» -U>. jjiiajt^ dUi j^ J^ «XS^ iiÀAw tjymJ^^ ïUam ibU j^**j U <_^.***.£*. (^ jjJîj j.^1 (J>* /e-^^Sl,.**»^ i ljJ).À3 «*X3^ <ÎI.*«*JJ personnes s'éteignit , et Dieu repeupla ia terre avec les trois fils de Noé, c'est ainsi qu'il le dit lui-même dans le Koran (xxxvii, yô) : «Nous avons établi sa race et nous avons as- suré sa durée. » Dieu sait mieux le vrai sens de ce passage. Le nom du fils de Noé qui refusa l'offre de son père, quand il lui dit, « O mon fils, embarque-toi avec nous » [ibid. xi, l\^), est Yam. Noé partagea la terre entre ses fils, et assigna à chacun sa propriété. Il maudit Cham à cause de l'injure qu'il recul de ce fils, ainsi qu'on le sait, et s'écria, « Maudit soit Cham ! puisse-t-il être l'esclave de ses frères ! » et il ajouta : «Je bénis Sem; que Dieu augmente (la famille de) Jafet, et qu'il habite dans le pays de Sem! » [Gen. ix, 25-27.) ^'^^ lu dans la Bible que Noé vécut encore trois cent cinquante ans après le déluge, ce qui fait pour sa vie entière neuf cent cinquante ans ; mais on n'est pas d'accord sur ce point. Cham s'éloigna, suivi de ses enfants, et ils se fixèrent dans différentes portions de la terre ou dans des îles, ainsi que nous le dirons plus loin (voy. chap. xlvii). CHAPITRE III. 77 «Um Uli f»^^ f»^J '-^l» *M? 'i'^ W^* yO-^AJ l.*M-«j O^'^' i 1^1 *Xj_j (j>«j *v_*« ^ *>.-i»jiji^ «Uw 0j j^) 8*XJ^ (j^j JXs- ly\(j j^l (^ ^U (^ •=».>-^^ (éi '^^-^ (0— 6-*Ji J-wjl3 cK^5 g», I» ■'fc w.^.A. ^Ij Sw^^ ^f^l «Xi U J.L0 &^ (^^^^^ (:^* (J^ UjÎ jm*jJs-s>-^ f*^**^^ f.^X-*Jl /O-^-A^ •*'^^^5 (j-« ^^-**jW*^Î3 Parlons maintenant de la dispersion des races ainsi que du partage de la terre entre les enfants de Jafet, Seni et Cham. Seni s'établit au centre de la terre, depuis le territoire sacré (la Mecque et Médine ) jusqu'à l'Hadramout, l'Oman et Alidj. Parmi ses descendants on cite Aram et Arfakhchad, tous deux fds de Sem; parmi ceux d'Arani, Ad, fdsd'Aws, lils d'Aram.Les Adites occupèrent les déserts d'el-Ahkaf, 011 le prophète Houd leur fut envoyé. Témoud, fils d'Abir, fils d'Aram, s'établit dans le Hidjr (Arabie Pétrée) , entre la Sy- rie et le Hedjaz; Dieu envoya aux Témoudites leur frère Salih. Les faits relatifs à la vie et à l'histoire de ce prophète sont connus de tout le monde. Nous reviendrons d'ailleurs, dans le courant de notre récit (chap. xxxviii), sur les prin- cipaux traits de sa biographie , et nous raconterons l'histoire d'autres prophètes. Tasm et Djadis, fils de Loud , fils d'Arum se fixèrent dans le Yeniamah et le Bahrein , et les descendants de leur frère 78 LES PRAIRIES D'OR. ^Jt!^^ ^ cKjI» (jbji r»^ (J^ pî (^ (jii^ J>J_J /fcxiiO J^A«yî »ilX« k^j iUA»» -KjU (j*w^ dlXej cyljXÎÎ ^^ui ^^ J.jLj..*M^ iCxAAw -l*. «XJj ijj UUM.i Amalik, fils de Loucl , fils d'Aram , vinrent habiter, soit le ter- ritoire sacré, soit la Syrie. Il est le père des Amalécites, qui se répandirent dans différents pays. Un autre frère, Omaim, fils de Loud, fils d'Aram occupa la Perse. Dans le chapitre (xxiii) intitulé «Généalogie des Perses, opinions différentes des historiens à cet égard , » nous dis- cuterons l'opinion qui identifie Keioumert avec Oniaim, fils de Loud; d'autres auteurs pensent qu'Omaim se fixa dans le Wabar, pays qui , s'il faut en croire les conteurs arabes , fut soumis par les Djins (Génies). La postérité d'Abil , fils d'Aws, frère d'Ad, fils d'Aws, habita la ville du Prophète (Médine). Mach , fils d'Aram, fils de Sem, s'empara du pays de Babel, sur les bords de l'Euphrate; son fils Nemrod construisit la tour de Babel et un pont sur le fleuve; il régna cinq cents ans et fut roi des Nabatéens. De son temps, Dieu divisa les langues; les descendants de Sem en eurent dix-neuf, ceux de Cham dix-sept, et ceux de Jafet trente-six. Par la suite les langues se subdivi- CHAPITRE m. 79 «Xxj j5\XAamj (jj^^yî cxi^j cyUXll dUi tXjt> ocwciio. bUwJ ^Jii ^*-w «XJ^ i.Uw ^_jj (jj |*Lm ^JJ iX^ikiS-jl «xJj^ (^^lï^gt sèrenl en un grand nombre d'autres dialectes, comme nous le dirons ci-après en parlant de la dispersion des honirces, et des poëmes qui furent composés lorsqu'ils quittèrent le pays de Babel. Mais quelques-uns croient que ce fut Faleg qui partagea la terre entre les peuples, et que c'est à cette circonstance même qu'il doit son nom de Faleg, ou plutôt Faledj, c'est-à-dire répartiteur. Arfakhchad, fils de Sem, fils de Noé, engendra Chalih, qui fut le père du même Faleg, le répartiteur, et l'aïeul d'Abraham. Abir, autre fils de Chalih, eut pour fils Kahtan, qui engendra Yarob. Celui-ci fut le premier que ses enfants saluèrent de la félicitation royale conçue en ces termes : « Que ta matinée soit heureuse! Que les malédictions s'écartent de ta personne 1 » Mais, selon d'autres, ce fut un roi de Hirah qui fut le premier salué de la sorte. Kahtan est le père de tous les Yéménites, comme nous le prouverons plus loin en parlant des discussions relatives aux origines du Yemen (ch, xlii). Il fut aussi le premier qui parla arabe, c'est-à-dire qui dé- 80 LES PRAIRIES D'OR. aX_jJu tj^kjjj J^LxJ».! (j^ «i;)_jj U tj«^»*h»- (_^ l^ tjjl^ Jv.,.^ A_X_Xj t^JJl ^\ pU« Ji ^5C*.ji JUjj d)jU3 AMi ^^ dl-Jij .JJt«.iI -jJ J.U» Slsj «^>j\(5 »^J feU (Xjj (jc'j^' ^î^^J jfljili M^ ^^J^ ^^ ^-^^'^-^^ ^^ AAtflAi yt (jl O^- (jl^5 J^AjÎ ^ signa les choses d'une manière claire [araba) et distincte. Yaktan, fils d'Abir, fils de Clialih, fut le père des Djorho- mites, qui étaient, par conséquent, cousins de Yarob. Cette tribu, qui habitait d'abord le Yemen et parlait l'arabe, énii- gra plus tard à la Mecque et s'y fixa, comme nous le racon- terons lorsque nous aurons occasion de parler de son his- toire ( chap. XXXIX ). Les fils de Katoura sont aussi leurs cousins. Lorsque, par la suite, Ismaïl vint, d'après l'ordre de Dieu, habiter la Mecque, il se choisit une femme dans la tribu des Djorhomites, qui devinrent ainsi les oncles maternels des enfants d'Ismaïl. Ceux qui admettent les Écritures disent que Lamelc, petit-fils de Noé, est encore vivant, parce que Dieu aurait révélé à Sem les paroles suivantes : « Celui à qui je confierai la garde du corps d'Adam vivra jusqu'à la fin des siècles. » Or Sem, après avoir déposé le cercueil d'Adam au centre de la terre, en avait laissé la garde à Lamek. Sem mourut un vendredi, dans le mois de septembre, à l'âge de six cents CHAPITRE in. 81 ^D^ «Xàîâ»^) /^ ^Lw SiX;^ S«Xxj «ac J^J cy^i'! 1^3 ocV^j *i)!5Xjiiî ti> U^ ^ (l:È«l tl^^^j ^».^^X>>-t «SXxKkJ «^^ li_jJ)^ (jl i^^^.^! IjjjJlJ^Ij (.fAS^'yi ^ iCÀM (jjvjc*»(j (iJ^j^^ *^î xiâAi ^jl tjl oJj yl^ zy* i^i jj^ terribles ravagèrent le monde, de nouveaux empires et de nouvelles provinces furent fondés en Orient et en Occi- dent, etc. Les étoiles et leur influence sur la destinée de- vinrent alors un objet d'étude; on traça des sphères, et l'on inventa des instruments pour faciliter ces travaux et les rendre accessibles à l'intelligence. Les astrologues obser- vèrent l'horoscope de l'année dans laquelle Abraham vint au monde, et ils avertirent Nemrod qu'un enfant allait naître qui traiterait leurs rêveries religieuses de folie et renverserait leur culte. Nemrod ordonna de tuer tous les en- fants, mais Abraham fut caché dans une caverne. Son père Azer ou Tarikh mourut à l'âge de deux cent soixante ans. CHAPITRE IV. HISTOIRE D'ABRAHAM, L'AMI DE DIEU, DES PROPHÈTES ET DES ROIS D'ISRAËL QUI ONT VECU APRÈS LUI. Lorsque Abraham eut grandi, et qu'il fui sorti de la ca- 6. 84 LES PRAIRIES D'OR. ^j î*Xiû Jbi l.r,A.«j)jji j>^î (^\j Uo ^j Ϋ>vi5 JUi l^ii^lj, cjLàj *>oj ^^ ttXjû jUi ^^\j U Sv^go (jrti><\i*.JÎ j_^ j^l^ LJt»-À A^i Jo^ss- oblî (ii3i> »^ ^^1^ (jw« /6-g^^ («^A5saJS Jl.r>-j J^J-^S Uà verne où il s'était caché, il jeta ses regards sur le monde et il y reconnut les preuves de la création et d'une influence supérieure. Observant d'abord la planète Vénus, qui se le- vait à l'horizon, il dit : «Voici mon Seigneur. » 11 vit en- suite la lune, qui jetait plus d'éclat, et dit : « Voici mon Sei- gneur. » Enfin, ébloui par les rayons du soleil, il s'écria encore : « Voici mon Seigneur. » Ces paroles d'Abraham sont diversement commentées; les uns pensent qu'il ne faut les considérer que comme une sorte d'induction ayant un sens interrogatif ; d'autres croient que , lorsque Abraham les pro- nonça, il n'avait pas encore l'âge de raison, et par consé- quent la responsabilité de ses actes; il y a encore d'autres explications à cet égard. Puis Gabriel vint lui enseigner la vraie religion , et Dieu le choisit pour son prophète et son ami {khalil). (Je dois pourtant faire remarquer que) Abra- ham avait déjà reçu de Dieu « la direction spirituelle. » {Ko- ran, xxi, 52.) Or celui qui a obtenu ce secours est à l'abri de tout péché et de toute chute, et ne peut altérer le cuite dû au Dieu unique et éternel. Abraham s'éleva contre l'ido- lâtrie de son peuple et lui reprocha d'ériger en divinités des CHAPITRE IV. 85 ^y (•>* u'^ !;>>^j b^^^ b>*ii^ tj^j P^)1» «.=>-U& (^ eÇsJb\jJ^ J^A>XJi\té\ ùJj L^ /fr^jUi! (j^ hommes de la Moutafiheh.» [Koran, lui, 5/i), mot qui dé- rive de ifk, mensonge, d'après les partisans de l'étymolo- gie. Il en est fait mention dans ce passage du Koran {ihid.) : « La Moutajïkeli a été renversée. « Ces cinq villes sont situées entre la Syrie et le Hedjaz, du côté du Jourdain et de la Pa- lestine, mais elles dépendent de la Syrie. On en voit en- core (332 de l'hég.) l'emplacement dans un aride désert, où le voyageur remarque des pierres « marquées d'em- preintes » [Koran, xi, 8/i) et d'un noir brillant. Lot vécut parmi ces peuples pendant plus de vingt ans, et leur prê- cha la vraie religion; mais ils restèrent incrédules et furent punis comme Dieu nous l'apprend dans son saint Livre. Lorsque Agar eut donné le jour à Ismaïl, Sarah en con- çut de la jalousie, Abraham conduisit donc Ismaïl et Agar à la Mecque, et les y établit. C'est ce que dit le Koran, qui met les paroles suivantes dans la bouche d'Abraham : « J'ai donné pour demeure à une partie de ma famille une vallée CHAPITRE IV. 87 J^ U: Ai /rfvJÈl^î tK^ ^ ia^ j,^5 4MI (ilXj:»!^ /fc^' (5,^ft^ •^j^ rfiJà* ;^*Jv '^W^ »I<>Jt» (^n-xa^ a}oj *j; ii^ftlia Jl jôUi tXj»^ 6Jè Qf^ Xmm i^>t»^ /jj^Uwif /<<*^3^ yî Jî 5^ y^ -L-JU çÇsJî>\j^\ i,y3^ Ty^i (J^"*^J <3"^' ^^-? ^-*-^' tr* '>-**«* **^ 4)^^^ *■*"**' (JV*"Î^^ ^-***^^ (ji-.*^! j—Aa-j tj^^i^j XV.M ^j_jJU« 1^4>J^ caSj i tjj^"^ U°^ g^j g »>i>,.< /^_j-s> j.oi_5-«j J'*^^ -î^^' J-* i^^i ^^^^^ i^ry^s rie après en avoir été expulsé. Après la mort de Sarah, Abraham épousa Keitoura, qui lui donna six fils : Maran (Zimran), Yakach (Yakchan), Madan.Midian, Sanan (Sab- baq-Ychbak) et Souh (Souah). Abraham mourut en Syrie. Lorsque Dieu l'appela à lui, il avait cent soixante et quinze ans, et il avait reçu du ciel dix feuillets. Après la mort de son père, Isaac épousa Rafaka (Rébecca) , fille de Betouël; elle donna le jour en même temps à Esaû (Elis) et à Jacob (Yakoub); mais Esaû vint au monde avant son frère. Isaac avait alors soixante ans , et sa vue s'était af- faiblie; il élut Jacob chef de ses frères et son successeur dans sa mission prophétique; à Esaû il donna la royauté sur ses enfants. Isaac fut rappelé par Dieu à l'âge de cent quatre- vingt-cinq ans, et on l'enterra avec son père « l'ami de Dieu. » Leur tombeau, situé dans un lieu bien connu, est à dix- huit milles de Jérusalem, dans une mosquée qui est sur- nommée Moscjuée d'Abraham et pâturages d'Ahraham (Hé- bron). CHAPITRE IV. 89 ^^^£k£ ^.j,y| oii/jl *.^j ^y^^ ^j^i f»UiJl Qoj! Jl wA*JLL ^-*-*^>-^j u^,?-^-)^ .^^''"^J ^^y^-i iS3^i U-?**^J ^-y 1^^ yJitA ^^^\ isU^i/J ^i^^l^i U^^lj iljj JUjb^ u''^-? (Jr-^^j^^ (jV»Wi^j v_Xu»^^ ^^y^.3 tSJ^ (0-4^ ''^O' '^•^** ^ ^iUllj »^AjJi^ ^JX»>^X3 ti_^ JI (^A.Jaj^ aJI 4MÎ ^jj»-^!^ so^y A^xlli^j aJUl ool<» UU (jvw*^_5 iùUw.^^ liJ^xJj U^JÛCc (joAxîl jJj fsaac avait ordonné à son fils Jacob de se rendre en Sy- rie, en lui annonçant qu'il serait prophète et qu'il transmet- trait cette dignité à ses do;'.ze fils Ruben (Roubil), Sinoéon (Chaiiioun), Lévi, Juda (Yahouda), Issachar (Yechsahar), Zabulon, Joseph, Benjamin, Dan,Neftali, Gad et Acher (Achrouma). Tel est le nom des douze tribus, dont quatre ont conservé le don de prophétie et la royauté: ce sont celles de Lévi, Juda, Joseph et Benjamin. Jacob redoutait beau- coup son frère Esaù; mais Dieu lui promit sa protection. Cependant Jacob, qui possédait cinq mille cinq cent bre- bis, en donna la dixième partie à son frère, en cédant à la peur que lui inspiraient sa méchanceté et sa violence, et oubliant que la protection divine le mettait à l'abri des agressions d'Esaù. Aussi Dieu le châtia dans ses enfants pour avoir contrevenu à la promesse divine, et il lui révéla ces paroles : « Tu ne l'es pas reposé sur ma promesse, aussi les fils d'Esaù régneront sur les liens pendant cinq cent cin- 90 LES PRAIRIES D'OR. iSJl^ «^,v9>! ij°^ jj*(«X_A_A) 0^-*-J A»c>^ C_>liiiL /jj w5 ^NJ /jl M *w«J (j^ yOij dl.Ji 4^ «Xj^Àkt SJsmmj^ v_Aa«jj «JiAjl (_;iyix;> ii.^^ O oLmi^ A)w.«^ iCÂAW (;;?"^*" (J^^ t^* t»^^' ^^^^ j (y^^_^M ^^_j /eJa..ftj ^j^ JUa yl^ Joj j-iâx iiXftîjj fils de Micha (Manassé) , fils de Joseph, fils de Jacob, pré- céda Moïse (Mouça) , fils d'Amran, et que c'est ce Mouça qui se mit à la recherche de Kliidr, fils de Malkan , fils de Fa- leg, fils d'Abir, fils de Chalih, fils d'Arfakchad, fils de Sem, fils de Noé. D'autres, parmi eux, identifient Khidr avec Khidroun , fils d'Amaïl , fils d'Alnifar ( Alifaz ) , fils d'Esaû, fils d'Isaac, fils d'Abraham; ils ajoutent qu'il fut en- voyé par Dieu à son peuple et le convertit. Moïse, fils d'Am- ran, fils de Kahet, fils de Lévi, fils de Jacob, vivait en Egypte du temps dé Pharaon le tyran. Celui-ci, le qua- trième des Pharaons d'Egypte, était alors très-âgé et d'une haute stature; il s'appelait el-Walid, fils de Moçab, fils de Moawiah, fils d'Abou Nomaïr, fils d'Abou'l-Hilwas, fils de Leit, fils de Haran, fils d'Amr, fils d'Amlak. A la mort de Joseph, les Israélites tombèrent dans l'es- clavage et souffrirent de grands maux. Les devins, les as- trologues et les magiciens annoncèrent à Pharaon qu'an enfant allait naître qui le précipiterait de son trône, et sus- CHAPITRE IV. 93 JUIoiiî j;^jo woîj U^t/* '^'^♦^ ^j-^ iLffJiàs- \j^jo\ jjto^ ^^5^ A^ «X»^ ^l>^JÙ ^UaJ (^ *<-* (j^ «Xi U iJUÀjÎ <îts»5\J5 *** Sw«î (j-« (j^^ (frA C^y^^ citerait de graves événements en Egypte. Pharaon, effrayé de cette prédiction, fit périr tous les enfants; mais Dieu ordonna à la mère de Moïse d'exposer son fils sur l'eau, ainsi qu'il nous l'apprend par la bouche de Mohammed , son prophète (sur. xx, Sg). A cette époque vécut le prophète Choaïb, fils de Nawil, fils de Rawaïl, fils de Mour, fils d'Anka, fils de Madian, fils d'Ibrahim; ce prophète, qui parlait arabe, fut envoyé vers les Madianites. Moïse , fuyant la colère de Pharaon , se rendit auprès de. Choaïb, dont il épousa la fille, comme il est dit dans le Koran (vu, 83). Puis Dieu parla directement à Moïse (iv, 162), lui donna l'assistance de son frère Aaron (Haroun), et les envoya tous deux auprès de Pharaon, qui leur résista et périt dans les flots. Dieu ordonna alors à Moïse de conduire au désert [ci-tili) les fils d'Israël, dont le nombre s'élevait à six cent mille adultes, sans compter les enfants. Les tables que Dieu donna à son prophète Moïse, sur le mont Sinaï [tour Sina), 94 LES PRAIRIES D'OR. 0.;) ^g*5-^ *-^S» t^ -^î Wb*»' (S^^ ^\^^\ Osj\<^ jxUj^ ^ ov^«>Jl* ibbuJ IgAàj ^^AJaifci ^^ (j>^ Uxam j^jls J^>. ^^ yljjj (^ |^i_5LAft5 *>si JwjÎj.*«Î ^j çj^ Uj5 j^tj tK-*.^^ (i^ J^ l^ c:^.AM^_X_ **N.-J (jw« ^î^jJiil <-:Aixi*MJ «X»3jlî a.^ Jb Sil^fi i^vj^Jl Jlyl ^1 ieJl_5 yU)Jî r^*^J J^^^ cKil^ U5^^ U^ iXJLo 9^/^. <^I࣠(^3^ (i^^^ U^^^ CJ-* W^ M^*^ ^^^ 8^1à« étaient d emeraude , et les caractères y étaient gravés en or. En descendant de la montagne, Moïse vit les Israélites pros- ternés devant un veau qu'ils adoraient; il fut saisi d'effroi, et les tables s'échappèrent de sa main et se brisèrent. Il en réunit les fragments et les déposa avec d'autres objets dans î'arclie « de la majesté divine » (ii, 2^9) , qu'il plaça dans le tabernacle. Il en confia la garde à Aaron , qu'il institua son successeur; puis Dieu acheva de révéler le Pentateuque à Moïse pendant qu'il était dans le désert. Aaron mourut et fut enterré dans la montagne de Moab, près de la chaîne de Cherat, non loin du Sinaï. On montre son tombeau dans une antique caverne, d'oii l'on entend souvent, pen- dant la nuit, sortir un grand bruit qui épouvante tous les êtres vivants. On dit encore qu' Aaron n'a pas été enterré, mais seulement déposé dans cette caverne. Les particula- rités étranges qui se rapportent à ce lieu sont bien connues de tous ceux qui l'ont visité. Aaron mourut sept mois avant Moïse, et âgé selon les uns CHAPITRE IV. 95 y5j«tf> (jàAJj j.^aÏ| AX«u**0 iâ^'y^ *^J «-^^ vJji (JD^ »UÂa»() dUj tXXJ (JâAd l_£^^ {J^ cX^^ «XJ»^ iïÂAW {^j-**'^i ^^ (^^ ^^.^ 0jwJlj -oj^-^^Ji^ J.aJ>jSvJIj ^^4À3l^j.,«i)| Igxi iUj|^*JL» iujydl .^LjLÂ_^ (j.MUi.y'j i^.j\.«.jtA*w^ JU/L« (.jt-ll is)Lc\.w (^ (.^ijibtXJt de cent vingl-trois ans, ou de cent vingt ans selon les autres. D'autres croient que Moïse ne mourut que trois ans après son frère, qu'il pénétra en Syrie, et envoya de l'intérieur du pays des expéditions contre les Amaléciles, les Korba- nites, lesMadianites, et d'autres peuples dont il est fait men- tion dans le Pcnlateuque. Dieu donna à Moïse dix feuillets, qui complétèrent le nombre de cent feuillets. Puis il lui révéla en hébreu le Pentateuqne [Tourah) , avec les com- mandements et les défenses, les permissions et les interdic- tions, les décrets et les décisions que renferment ses cinq s*?/^/- (idd), c'est-à-dire cinq livres. L'arche où reposait la majesté divine et que construisit Moïse était en or, du poids de six cent mille sept cent cin- quante miskal, et, après Aaron, la garde en fut confiée à Josué (Youcha), fils de Noun, de la tribu de Joseph. Moïse mourut à l'âge de cent vingt ans; mais ni lui, ni Aaron n'éprouvèrent les infirmités de la vieillesse, et ils jouirent d'une jeunesse continuelle. 96 LES PRAIRIES D'OR. (jl (.I^U-uil ^JU y4<**^, viUi «X*J ykJ ryJ Jt.*«^ jUo (5*3"* '^^ «jliJj /N^JC^ *i ool^ ^^^ ?^y^- ("*&" ^ t^,?'^*' f»uiJi iiJy\^ (j-« «jwA_& ^j wii..€w (j-« ^^j ji \^-A3 {jy^. ^_5 iS)*^' cMJij -^ 4^5 **X_JLj 0.-tf iLA-»«:5Xjl!5 (jw« *^3 ^^JaÀil c-*i^-Lo Ixùpi tXï^ ^ji^^t ^j iLj^Ja i^^ ■«'U ^XÀj V^ajIj &jx£i& 0^ j.i*.li^ l^j»w:^ iUjCÀli 8^.^05 (iî {J^J^^ ■*'^-* <-*JkA.« ts'fr^^ 5^^ (3-**^^ Après la mort de Moïse, Josué, fils de Noun , conduisit les Israélites en Syrie, où régnaient alors les géants, race de rois amalécites, ainsi que d'autres princes. Il envoya contre eux quelques expéditions et eut avec eux plusieurs engage- ments ; il conquit tout le territoire dépendant de Jéricho et de Zogar, dans le Gour, ou contrée basse du lac Fétide (mer Morte). Ce lac repousse ce qu'on y jette, et ne renferme ni pois- sons, ni aucun être vivant, comme l'ont remarqué l'auteur de la Logique [Météorol. II, cap. m) et d'autres philosophes qui ont vécu avant ou après Aristote. Le Jourdain verso dans ce lac les eaux du lac de Tibériade; ce dernier sort du lac Keferla et el-Karoun (?) , aux environs de Damas. Arrivé au lac Fétide, le Jourdain le traverse jusqu'à la moitié, sans mélanger ses eaux avec celles du lac, dans le centre duquel il s'engouffre. On ne s'explique pas comment un fleuve aussi CHAPITRE I\. 97 u^'^^j^' -^-^ '-e-H^ ïr^^ »;^*^' sisjài/i »jjLS.:^j yiLsw considérable que le Jourdain n'influe pas sur la crue ou la diminution des eaux du lac. D'ailleurs, on a fait relativement au lac Fétide de longs récits que nous avons reproduits dans nos Annales historiques et dans l'Histoire movenne. Nous v avons parlé aussi des pierres qu'on retire de ce lac. et qui ont deux formes analogues à celle du melon. Ces pierres, connues sous le nom de pierres de Judée, ont été décrites par les philosophes, et sont employées en médecine contre les calculs urinaires. On les di\"ise en deux espèces : les mâles et les femelles; les premières sont employées pour le trai- tement des hommes et les autres pour celui des femmes. On extrait également de ce lac le bitume nommé elhomar (■"trn . Il n'y a pas, dit-on, dans le monde d'autre lac qui ne renferme ni poissons, ni, en général, aucun être vivant, excepte celui dont nous parlons, et un autre lac sur lequel j'ai navigué dans TAderbaîdjan : il est situé entre les \-illes d'Ourmiah et de Méragah, et reçoit dans le pavs le nom de Keboudan. Plusieurs auteurs anciens ont expliqué les causes 98 LES PRAIRIES D'OR. ij^Uii cj^ «>;js* -î^ i>^^ ^^ ^^' <^ (Sy^^^^i ^y^- ^'^'^ u^ yj j-^^-TÎ ^«^ oolsC» -UJI (jiTji? cjÎjUJI (j-ij ^3HsJU^t^ (jY^ o%* Jy^? ^^ ^^ (^«^^-*.^^ ^:?5 ^^^Xjj t«xx<^' y^3 de cette absence complète d'êtres animés dans le lac Fétide; mais, bien qu'ils n'aient fait aucune mention de celui de Ke- boudan, il est permis de conclure, par analogie, que ce phé- nomène est déterminé par les mêmes causes dans les deux lacs. Le roi de Syrie esSomeida, fils de Houbar, fils de Malek, marcha contre Josué, fils de Noun, et, après plusieurs com- bats, fut tué par ce dernier, qui s'empara de son royaume; mais bientôt plusieurs autres géants alliés aux Amalécites l'attaquèrent, et la Syrie devint le théâtre d'une longue guerre. Josué gouverna les Israélites , après la mort de Moïse , pendant vingt-neuf ans. Sa généalogie était Josué, fils de Noun, fils d'Ephraim, fils de Joseph, fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham. On croit que le premier combat que Josué livra à es-Someida , roi des Amalécites , eut lieu dans le pays d'Eïiah, près de Madian. Cette circonstance est men- tionnée dans les vers suivants de Awf , fils de Saad , le Djer- homite : CHAPITRE IV. 99 JULj J^-s^ -Lii-Jî i^ (j^ UAJl ^^ (^^ i^jJ^ ij^ Uiu*iw« yli'^ yl;L* N'as-tu pas vu à Eïlah la chair de l'Amalécite (Someida) , fils de Hou- bar, mise en lambeaux , Lorsqu'il fut attaqué parune armée de quatre-vingt mille Juifs, protégés ou non par des boucliers? Ces cohortes d'Amalécites, qui se traînaient péniblement et grimpaient sur ses traces , On ne les a plus rencontrées entre les montagnes de la Mecque, et personne depuis lors n'a revu es-Someida. Dans une bourgade du district de Balka, en Syrie, vivait un homme nommé Balam, fils de Baour, fds de Samoun , fils de Ferestam, fils de Mab , fils de Lout, fils de Haran, et dont les prières étaient exaucées par Dieu. Son peuple le poussa à appeler les malédictions du ciel sur Josué, fils de Noun ; mais , ses imprécations étant restées stériles , il engagea un des rois amalécites à envoyer les plus belles de ses femmes dans le camp de Josué. L'armée des Israélites se précipita , en effet, sur ces femmes; mais la peste se déclara parmi eux et enleva quatre-vingt-dix mille hommes, et même un plus grand nombre, d'après le dire de quelques auteurs. C'est de ce Bahun que Dieu a dit dans le Koran « qu'il re(;ut 7. 100 LES PRAIRIES D'OR. 5u.wk„-> «X_*_j ^}.j|^»\»(î ^^ ^ -b^ (jvÀ-w ^^-àkfi^ *-!>^ (j-?) yi^^ yUiS'-i.^jsXfi ^\ tiUi dUi «X*j cy^S'joî^î ^ yî^ ^ t^U. les signes (de la grâce divine) , mais qu'il devint apostat. « (vu, 174.) Josué, fils de Noun, mourut, dit-on, à l'âge de cent dix ans. Après lui les enfants d'Israël furent gouver- nés par Kaleb, fils de Youfanna, fils de Bared (Pères), fils de Juda. Josué et Kaleb sont les deux hommes « auxquels Dieu a accordé ses bienfaits. » [Kor. v, 26.) J'ai trouvé dans un autre texte qu'après la mort de Josué Kouchan el-Koufri (Gouchan Richataïn?) fut le chef des en- fants d'Israël pendant huit ans, et à sa mort il eut pour suc- cesseur Amy ail , filsdeKabil (Athaniel, fils de Kenaz?), delà tribu de Juda, lequel régna quarante ans et tua Kouch, le géant, qui résidait à Mab (Debbah), dans le pays de Balka. Après lui les Israélites tombèrent dans l'infidélité, et Dieu les assujettit à Kanaan pendant vingt ans. Quand ce roi mourut, Amlal el-Ahbari (Eli, le grand prêtre.^) les gou- verna durant quarante ans. Samuel (Ghamwil) lui suc- céda jusqu'à l'avènement de Saiil (Talout), sous le règne duquel eut lieu l'invasion de Goliath (Djalout), le géant, roi des Berbers de Palestine. CHAPITRE IV. 101 (jwtXJLli o»-xj iJ^-i^ l^ jl^ ^-»«î; O'**^^ (J*^ *^^ «S iLjv-it» ïjj^p L^-JS-J> «jLli-* lilj o».>yAjlj xjUj Jus vilJi^ l^^ ^^1 \^jS^ ^Ji> (^ »^.^a%Jt cx.«.Aail9 l^jçU AAjli^ ^^ ^ XÀAw (j\_X_j^l li|^J iaAAw (j^ <^^ y^\ IâJ^ ^ J-ajUàC D'après la première tradition que nous avons déjà citée, le chef des Israélites, après Josué, fut Kaleb, fils de You- fanna; puis ils furent gouvernés par Fenhas, fils d'EIéazar, filsd'Aaron, fils d'Amran, pendant trente ans. Fenhas, pour préserver les livres de Moïse, les déposa dans un coffre de cuivre dont il souda lorifice avec du plomb, et qu'il porta sur le rocher où le temple devait être élevé plus tard. Ce rocher se fendit et laissa voir une caverne renfermant un second rocher, sur lequel le coffre fut déposé : puis le rocher se referma et reprit sa forme première. A la mort de Fenhas, fils d'EIéazar, les Israélites furent soumis par Kouchan el-Atim (Richalaïm), roi delà Mésopotamie, qui les asservit et les persécuta pendant huit ans.Anyaïl (Atinel), fils de Youfanna, frère de Kaleb, de la tribu de Juda, fut leur chef durant quarante ans. Ils passèrent ensuite sous le joug oppressif d'Aloun (Eglon), roi de Moab, qui régna dix- huit ans. Après lui Ehoud, de la tribu d'Ephraim , fut leur 102 LES PRAIRIES D'OR. (^jïk^^ j*».,«.jL^ *_À-w (jJ^ ^J^ ijiûî ^iLJi^;^ J^^ ^Mé (3^\ iixj^î^U^ aJ ^i-«l»\ ^j^ oJifc. iU.» (^À*»( x,A.Aw LjiLa..«0^ i^'^^ ■■jy*^i *?*"J>J3 '^^'iJ.?* (j)i?*^*^ tf*^ juge pendant cinquante-cinq ans. La trente-cinquième an- née de son règne coïncide avec la quatre millième du monde; mais ceci est matière à controverse parmi leschro- nologistes. Chaan (Chamgar), fils d'Ehoud, gouverna du- rant vingt-cinq ans. Failach (Yabin), le Cananéen, roi de Syrie, assujettit les Israélites pendant vingt ans. Il eut pour successeur une femme du nom de Débora , que l'on consi- dère comme sa fille; celle-ci régna pendant quarante ans, et associa à son pouvoir un homme de la tribu de Neftali, qui se nommait Barak. Après elle les Israélites obéirent à des cliefs madianites , tels que Ourib , Zawib , Banioura , Dara et Salta, pendant une période de sept ans et trois mois. Gé- déon (Djidaoun), de la tribu deManassé, qui extermina ces cliefs madianites, régna quarante ans. Le règne de son fils Abimélech (Abou-Malikh) fut de trois ans et trois mois. Ses successeurs furent Toula, de la tribu d'Ephraïai, qui régna vingt- trois ans;Yamin (Yaïr) , de la tribu de Manassé, vingt- deux ans; les roisd'Ammon, dix-huit ans; Nahchoun (Ab- CHAPITRE IV. 103 iiÀAw (jJj-^*^ (jy*****^ (^ (JV-*^ ,5'^^ (>-*■ '-^^ i t^^Ui |i^U Jî ï_j*>; 45^:^ Jo_^ jAii- ^ 0l(j «an), de Betlehem, sept ans; Chinchoun (Samson), vingt ans; Amlah, dix ans, et Adjran, huit ans. Les rois des Phi- listins les tinrent ensuite sous leur joug pendant quarante ans, et après eux Ailan (Elie), le grand prêtre, les gou- verna pendant quarante ans. De son temps, les Babyloniens vainquirent les Israélites, leur enlevèrent l'arche, qui avait été l'instrument de leurs victoires, et la transportèrent à Babel; ils arrachèrent les Israélites à leurs foyers et à leurs familles. A la même époque arriva ce qui est raconté du peuple d'Ezéchiel (Hizkicl) « qui, au nombre de plusieurs milliers d'hommes, quittèrent leur pays de peur de mourir, et que Dieu, après leur avoir dit, Mourez, rappela à la vie. «(Koran, 11, 2/i/i.)Lapestelesdécima, et il ne resta que trois tribus, dont l'une se réfugia au milieu des sables, l'autre dans une île, et la troisième sur le som- met des montagnes. Après de longues épreuves, ils revin- rent dans leurs demeures, et dirent à Ezéchiel : « As-lu ja- mais vu un peuple souffrir ce que nous avons souffert.^ « — 104 LES PRAIRIES D'OR. (^ uKjjWûÎ ^^^] (j!iW Jou Jot^l (^j^:>y J^t ^ Jw)^L<^il yUj dUi 0^ l^aiii J^l ^j jUiJî >6.^ (1) * ^^Uj (^yo ^.y-s^ (J>J y^SC» «^^Uo J^ dJJi JjJ» ^(}x«..-< «Non, répondit-il, je n'ai jamais entendu parler d'un peuple qui ait fui devant Dieu comme vous l'avez fait. » Sept jours après, Dieu leur envoya la peste, et ils moururent tous jus- qu'au dernier d'entre eux. Après Ailan le grand prêtre, régna Samuel (Ichmawil), fils de Barouhan (Yerouham), fils de Nahour. Ce prophète sé- journa vingt ans parmi les Israélites; Dieu éloigna d'eux la guerre et rétablit leur fortune. Mais ils retombèrent dans de nouveaux troubles et ils dirent à Samuel : « Donne-nous un roi, afin que nous combattions dans la voie de Dieu. » {Ko- ran, ii, 2/17.) Dieu lui ordonna de conférer la royauté à Talout, qui est le même que Saùl (Chaoul), fils de Kicb, fils d'Atial (Abïel), fils de Saroun (Seror), fils de Nahou- rab (Bakhorad) , fils d'Afiah, fils de Benjamin, fds de Jacob, fils d'Isaac , fils d'Abraham. Dieu le revêtit donc de l'auto- rité, et jamais les Israélites n'avaient été unis comme ils le furent sous Saûl. Entre la sortie des enfants d'Israël de l'Egypte , sous la conduite de Moïse, et le règne de Saùl, on compte une période de cinq cent soixante et douze ans CHAPITRE IV. 105 tj^^Uo (4sJ cu«j _jUiî /o»4^ f^^^*-^ p^^' jm (J^ JLX A» Ci>^yéJ^ AJm) dUli* t3-»-i (J^^'j U4* viUit CJ>»_jLaJÎ 4i*X« U a*>«w« ylSCj AJ'S'I *AJb^ (♦^^ (iT* ^^-*'*^ Jk.<^ iCjlj5m OUÀs». ^;J^I «XJi* lyuuo (jv-^u. j.*«^ cK^W AJiXj^ oii^^ SjSL-i^ ^^'^ »^y W- (j^ia)u« «Xa*ÏÎj cy^bJî et trois mois. Saiil fut d'abord tanneur, et il préparait le cuir; aussi lorsque le prophète Samuel dit aux Israélites, « Dieu vous envoie Saùl en qualité de roi, » ils répondirent, ainsi que Dieu nous Tapprend dans son livre : « Comment pourrait-il régner sur nous? Nous sommes plus dignes de la souveraineté que lui, car il ne possède pas même des ri- chesses, etc. » {Koraii,n, 2 48.) — « Le signe de la royauté, ré- pondit le prophète , sera le retour de l'arche , qui es t pour vous un gage de sécurité de la part de Dieu, etc.» {Ibid. 2àg.) En effet, l'arche sainte était à Babel depuis dix ans; mais dès le lendemain, au point du jour, ils entendirent le frôle- ment des anges, qui la rapportaient. Goliath (Djalout) avait affermi sa puissance et accru le nombre de ses soldats et de ses généraux. Jaloux de l'obéis- sance des Israélites envers Saûl , il sortit de la Palestine et marcha contre lui à la tête de différentes races de Berbers. Ce Djalout était fds de Maloud, fils de Debal, fils de Hat tan, fds de Farès. Lorsqu'il eut envahi les plaines des Israé- 106 LES PRAIRIES D'OR. XjUûj i «^Ji ^î (jai Js-S^ yii».la*îl ^.^As. hX^^ (jvia-M*Aij -^.^Axii* u»!i^JJÎ c^Jj ^ix?^t J.At ^^ Ax* y^j^Aj (.^i^i Ijj^t^ ^l-MM-A-4^ ^jfyci Aj^^i^b d^tà (5^J ^^ià i(^À.I /o-gjvi ^^^=7*;; J_)t.^j (j^ljJt oplL V*^.^ ^\^ fi-^^ 'ri^ cxjtâ Ws7 àjlà A-aJI ^^;jj XAJbt ^.>)j^^ «î^^ '^J ^^j«î^^ t^ ]j^ Htes, Saûl, d'après Tordre de Samuel, sortit avec son armée pour combattre Goliath. Ce fut alors que Dieu leur envoya une épreuve auprès d'une rivière qui sépare le Jourdain de la Palestine, et qu'il leur infligea les tourments de la soif, ainsi qu'il est raconté dans le Koran (ii, 25o). Les Israé- lites furent instruits de la manière dont ils devaient boire; ceux qui doutèrent lapèrenl l'eau à la façon des chiens, et furent exterminés jusqu'au dernier par Goliath. Saûl choi- sit ensuite trois cent treize de ses plus vaillants soldats , parmi lesquels se trouvaient David et ses frères. Les deux armées se rencontrèrent, et, le sort de la bataille restant indécis, Saùl, pour encourager ses troupes, promit le tiers de son royaume et la main de sa fdle à celui qui combattrait Go- liath. David marcha contre cet ennemi, et le tua avec une pierre qu'il avait dans son sac de berger, et qu'il lança au moyen d'une fronde. Goliath périt sur-le-champ, comme on lit encore dans le livre saint : « Et David tua Goliath. » {Ibid. 2 52.) On raconte que David avait dans son sac trois pierres qui se réunirent et formèrent une seule pierre, avec laquelle CHAPITRE IV. 107 ^J^^ jjj^\ j{x->.\^ cj'^lla cdUfjUi^t^ jSJ t^JJl '^'j^l *-j (j*.L-LJ| iù^JiJi^ j«Xit «iUoj *jU4^ ^\:» jt^ J-Ji tr* ^î A*Âi *iljÇ;il àijî^ dJi Jsjt> s, 2>^ yjyMt ^cyjjlla c:*Ui ijî:> j^! Lfj D^a i A-«^Iaj ^.| i-j^yi^ «Xa^^j (^^^:>^ iUaej^ «iJjj ^y\ ^S (j^ yyiAj U que lui inspirait David l'aurait porté à le faire périr dans une embûche, si Dieu ne l'en avait empêché. David, au contraire, ne chercha jamais à lui disputer le pouvoir, et sa gloire ne fit que s'accroître tant que Saûl resta sur le trône. Ce roi mourut une nuit dans un violent désespoir, et les Is- raélites se soumirent à David. La durée du règne de Saùl fut de vingt ans. On dit que c'est près de Beisan, dans le Gour ou région inférieure du Jourdain , que Goliath fut tué. Dieu ramollit le fer sous les mains de David, qui en fit des cottes de mailles; Dieu lui soumit aussi les montagnes, et permit aux oiseaux de chanter ses louanges avec David. Ce roi combattit le peuple de Moab, dans le pays d'el-Balka. Il reçut du ciel le psautier en hébreu, composé de cent cin- quante chapitres, et divisé en trois parties : la première prédit les rapports des Israélites avec Bokhtnaçar (Nabucho- donosor) et l'histoire de ce roi; ia^seconde, le sort que leur réservaient les Assyriens; la troisième renferme des prédi- cations et des exhortations, ainsi que des cantiques et des prières. On ne trouve dans ce livre ni commandement, ni CHAPITRE IV. 109 à^ljJ iLAjjb U^J^^ CjijJol^^UJr! (j^ ^j'>=^ CAJiJ.^ i^îtxJ ocaaJî^j ^tXJiil o»^ ^iftj ^"ikAnt j^Si» «iUxM buj ijti Uj^ Oj-X-Jj ***^ (»*■<} -^^j (3-«**^xîl «X.«j»j5 ^^.«ôl*ll -t'iAxiii! /wC défense, ni aucune prescription ou interdiction. Le règne de David fut prospère, et sa puissance inspira du respect aux peuples infidèles jusqu'aux extrémités du monde. Il bâtit un temple pour le culte de Dieu dans le Kour Selam , c'est-à-dire à Jérusalem {beit el-moqaddes]; ce temple, qui existe encore aujourd'hui, 332 de l'hégire, est connu sous le nom d'Oratoire (Mihrab) de David. C'est maintenant le point culminant de la ville, et l'on aperçoit de là le lac Fétide et le Jourdain , dont nous avons parlé ci-dessus (p. 96 et 97), L'histoire de David et des deux plaideurs est racontée par Dieu dans le Koran, ainsi que la sentence que ce roi pro- nonça avant d'avoir entendu l'autre plaideur : « Il a agi ini- quement à son égard, etc.» (xxxviii, 23.) On n'est pas d'accord sur la nature du crime commis par David. Les uns, adoptant notre manière de voir, nient tout acte de ré- volte ou d'impiété volontaire de la part des prophètes, parce qu'ils sont présanctiHés [nidsouin); ils croient donc que 1(î péché de David consiste dajis cette sentence inique. C'est 110 LES PRAIRIES D'OR. c:?«.>a.a>. Uo iù^l Lt*^^ l$«>- oUaj'I ^^ ^yi^ <-^'^J Jr^ U>4À£ (jjvjwjî aJQLjo yl^ u^^j uWy^ ««xJ^ (il ^5^_55 ilî^i ^j\i> ^_>t à!5^ ^j^^ éùs^^ (j* jJ.L« (j^ (jvjc4Mjyà^ IJuft ^ 0^jt>jJ]j iL^.JfJ [;4ià-« (joji'î i UiL J^^j xS^L» ^«XJI _^^ L*^-> XwmxJ UajI &jUj <^v>UvI Ltsi Ay^ aMI ii);l« fils de Mezid, fils de Saroun; c'était un Nubien, alTranchi de Lokaïn , fils de Djesr. Il naquit dans la dixième année du règne de David. Ce fut un esclave vertueux auquel Dieu ac- corda le don de la sagesse; il vécut, et ne cessa de donner au monde Texemple de la sagesse et de la piété, jusqu'à l'époque de la mission -de Jouas, fils de Matta, chez les ha- bitants de Ninive, dans le pays de Moçoul. Après la mort de David, Salomon, son fils, hérita, de son caractère prophétique et de sa sagesse. Il étendit sa justice sur tous ses sujets, rendit ses Etats florissants et maintint la discipline dans son armée. Ce fut Salomon qui bâtit « la maison de la sainteté, » c'est-à-dire la mosquée elAksa, que Dieu a entourée de ses bénédictions. Après avoir terminé cet édifice, il bâtit pour lui-même une maison qu'on nomme aujourd'hui Keniçet el-Komamah . et qui est la principale église (Saint-Sépulcre) des chrétiens de Jérusalem; mais ils ont encore dans cette ville d'autres églises vénérées, telles que l'église de Sien , nom que mentionne déjà David , l'église 112 LES PRAIRIES D'OR. JJ^J (jài .«L-jj iLX.AM (;5v*J)l tk?|^î <^ <^ y^-fV^ wiJXo ylsCi d'el-Djesmanieh (rincarnation) , qui renferme, selon eux, le tombeau de David, etc. Dieu rendit Salomon plus puis- sant que tous ses prédécesseurs; il soumit à son pouvoir les hommes, les génies, les oiseaux et les vents, ainsi qu'il l'a révélé dans son saint livre. [Koran, xxi etxxxviii). Salo- mon régna sur les Israélites pendant quarante ans, et il mourut à l'âge de cinquante-deux ans. CHAPITRE V. RÈGNE D'ARKHOBOAM, FILS DE SALOMON, FILS DE DAVID ; ROIS D'ISRAËL SES SUCCESSEURS; APERÇU DE L'HISTOIRE DES PROPHÈTES. Après la mort de Salomon, Arkhoboam, son fils, régna sur les enfants d'Israël; mais les tribus, qui lui avaient été toutes soumises, se séparèrent de lui, excepté celles de Jucla et de Benjamin. Il mourut après un règne de dix-sept ans. CHAPITRE V. 113 ^^^-^ iXitf'I^ <_>jj^^ ^Î_j5^*i c:aJ|^j A)-*->jy ls\AMi3\ S^-ijJî f»\)^. Slr*-5 o vii>.Lo ^oo (jJuw -!5V-i_Jl ^-^jJ^ ^.y^S '^^ J-^ cIhS*j (J>-*<*»' J-M*" ^J^ tj^ \$LA.^ -liîlj (jvJk.»»» J-^^ *^^ vii-^JJ :>jîi t}sA»*J (J-* ^^ tj^tS*^^^ A.Jik« y^-J La-aïI-^Î »«K)t> vilX«5 (iUi ^jji tl"iV*j ^-^^ (^*^î L^_!i-w^^ ÔjS. ^^v-Jl Iax.wÎ S^â* ij (j\^ AÀAw {;y<*t*J^^ (Jri^'5 Les dix autres tribus furent gouvernées par Bouriam (Jéro- boam) , qui eut à soutenir d'importantes guerres et qui adora un veau d'or ei)richi de perles. Dieu le fit mourir après un règne de vingt ans. Après lui Abya, fils d'Arkhoboam, fils de Salomon , fut roi pendant trois ans ; puis Ahab , qui régna quarante ans. Youram (Jehoram), qui lui succéda, rétablit le culte des idoles, des statues et des images, et régna un an. Les Israélites furent ensuite gouvernés par une femme du nom ôi'Ailaii (Athalie), qui extermina tous les descen- dants de David; un seul enfant échappa au massacre. Le peuple, révolté de la cruauté de celte reine, la tua après un règne de sept ans (mais on n'est pas d'accord sur ce chiffre) , et mit à sa place cet enfant, seul rejeton de David. Il monta sur le trône à l'âge de sept ans, et régna quarante ans, ou moins, selon quelques historiens. Son successeur, Amadia, régna cinquante-deux ans; le prophète Isaïe (Achaiah), qui vivait à cette époque, eut de fréquents rapports avec ce roi. 114 LES PRAIRIES D'OR. ^ Li^j-ji Je V-*-*-j^ «XS Vj?;-** ^ c:aj\0 Ïjm^ j\xgt^\ Ax^ (^X.M>i ^^-Àî»-ft -r^ (i^? (•<*5^ o«X*j diXoj ^jUy î jlxi^I c_>lx^j ^^x-^ (J^lwMi^ CAj\$l» Job dljX« A .«^Inc (^ ^\^ j^ÀAxAi a.^JoLnm^^ IsUam^! (j»\ ^J\ (jl <->9w»> â^K.o iL>l.«vXS^ (^jiL^^ (^XJol iUiAié ^^ t«Xi^ UjCJj^ jj Swel^wilî^j Nous avons raconté, dans nos Annales historiques, les guerres qui éclatèrent sous Amadia. Son successeur fut Yokam (Jo- tam), fds d'Oziah; il régna dix ans, ou, selon d'autres, seize ans. Après lui Ahar (Aliaz) releva les idoles, et se montra aussi impie que cruel. Un des plus puissants rois du pays de Babel, Falaifas (Teglatpileser), marcha contre lui; après de longues guerres, le Babylonien fit prisonnier le roi d'Israël et détruisit les villes et les établissements des tribus. A la même époque, des querelles religieuses s'élevèrent parmi les Juifs et amenèrent le schisme des Samaritains. Ces derniers rejetèrent la prophétie de David et de ses suc- cesseurs, soutinrent qu'il n'y avait plus eu de prophète de- puis Moïse, et choisirent leur chef parmi les descendants d'Aaron, fils d'Amran; aujourd'hui (332 de l'hég.) ils ha- bitent des bourgades séparées sur le territoire de la Pales- tine et du Jourdain, comme Ara, entre Ramlah etTibériade, CHAPITRE V. 115 ^jjS\^ (J*^w iiAJ*N~« Jl f£^\ (j-t \jÎ>jjS'^ iLijAs^ *X-«pi {j^ «XÀf l^Ai ^^ iUiuUI (^ '^^yi fi^i W-'^j' d «^I^Xo *« règne, Sendjarib (Sennachérib ) , roi deBabel , marcha contre Jérusalem; il fit longtemps la guerre aux Israélites, perdit une partie de son armée, raiais assujettit la plupart des tri- bus d'Israël. Hizkiel mourut après un règne de vingt -neuf ans, et son fils Micha (Manassé) monta après lui sur le trône. Ce roi, qui persécuta avec rigueur tous ses sujets, fit aussi périr !e prophète Isaïe. Dieu dirigea contre lui Constantin, roi de Roum. Manassé alla à sa rencontre avec son armée , mais ses soldats prirent la fuite, et lui-même fut fait prisonnier. Il resta vingt ans dans le pays de Roum, dépouillé de toute sa puissance, puis il fut mis en liberté; il revint dans ses États et mourut après un règne de vingt -cinq ans, ou, selon d'autres, de trente ans. Son successeur fut Amour (Amon) , qui se révolta, renia le vrai Dieu, et rétablit le culte des idoles. Sa tyrannie étant devenue excessive , Pharaon le boiteux sortit de l'Egypte à la tête de son armée et marcha contre lui. Après avoir ClIAPITUE V. 117 {J}-^J^ O^lj Jjjiîl i (J*«l9 (jii.^^ .îj-^-* -^^ (j-« ^/^^^ J-jvJ»j (jycw (j**^ -îJC» fjé^ Jli^ kiU^ijjkâ^ Jl -jo (j*i^^ CX-j\(5 Aju) vi.l^ ^ir*^' O^' tii ^0-6^3 répandu des flots de sang, il s'empara d'Amon et le con- duisit en Egypte, où ce roi mourut prisonnier. Son règne avait duré cinq ans, mais on n'est pas d'accord à cet égard. Son frère Youfiham, père du prophète Daniel, lui succéda. Du temps de ce roi vivait Nabuchodonosor (Bokhtnaçar) gouverneur (satrape) de l'Irak et des Arabes pour le roi de Perse, dont Balkh était alors la capitale. Ce chef étranger massacra ou amena captifs dans l'Irak un grand nombre d'Israélites; il prit le Pentateucjue {Tourah), les autres livres des Prophètes et les Choniques des rois, qui étaient conservés dans le temple de Jérusalem, et les jeta dans un puits; il s'empara aussi de l'arche sainte et la mit en lieu sûr dans son pays. Le nombre des Israélites qui furent emmenés en captivité s'éleva, dit-on, à dix-huit mille. Le prophète Jérémie vivait à la même époque. Nabuchodono- sor, après avoir envahi l'Egypte et tué Pharaon le boiteux. 118 LES PRAIRIES D'OR. ^yJ^J,Al»^ ^j y*"!"**' (J-* *^^^ '^^y^ u^"* ki*A,* yo «xj»^ ^o)4>wo JUkwXm» 0J tK*Jwj»; W^-^ c:AiX» liûi^ Jt J.jl^t ^j-v civjts»^ ^^k«J| JC-jj^ 'k IS Ok->*fcAJ ^^^.^AJt <^«XjÎ «i 4$i-j| -Kjj^ajI y\ (°>^*' f^^ KjjijjfS'j oJtXjj OwS^j:*. wiUjj Zs- (j|^ (jjJ (^_j>^ Uû:>;jl qui régnait alors dans cette contrée, marcha contre l'Occi- dent, lit périr plusieurs rois et conquit un grand nombre de villes. Le roi de Perse avait épousé une jeune fille juive qui était parmi les captifs , et dont il eut un enfant. Ce roi permit aux Israélites de retourner dans leur pays quelques années après. Rentrés dans leurs foyers, ils furent gouvernés par Zorobabel , fils de Salathiel (Salsal) , qui rétablit Jérusalem et tout ce qui avait été ruiné. Les Israélites retirèrent le Pen- tateuque du puits où il était enfoui; leur royaume redevint florissant, et ce roi consacra un règne de quarante-six ans à rendre leurs terres à la culture, et à rétablir les prières et les prescriptions qu'ils avaient oubliées pendant leur cap- tivité. Les Samaritains prétendent que le Pentateuque qui est entre les mains des Juifs n'est pas celui que Moïse leur a apporté; que celui-là a été brûlé, changé et corrompu, et CHAPITRE V. 119 yt j\(5 U*XiLj jjiijbj j_^j l^'i^ 2>ΫXj»-^ L*^^ que l'autre est dû à Zorobabel , qui l'a recueilli de la bouche des Israélites qui l'avaient retenu par cœur. Ils se croient donc les seuls et uniques possesseurs du texte authentique. Ce roi mourut après un règne de quarante-six ans. D'après une autre version , ce fut Nabuchodonosor lui-même qui épousa une lille juive, rétablit les Israélites dans leur pays et les protégea. Ismaïl, fils d'Abraham, l'ami de Dieu, fut chargé de la garde de la Maison (la Kaabah) après son père. Dieu lui accorda le don de prophétie, et l'envoya chez les Amaléciles et les tribus du Yemen pour les détourner de l'idolâtrie. Quelques-uns acceptèrent la foi, mais le plus grand nombre persévéra dans l'infidélité. Ismaïl eut douze fils : Nabet, Kidar, Arbil , Mibsam, Michmà, Douma, Masa, Haddad^ Atima, Yetour, Nafech et Bakedma. Abraham avait désigné comme son successeur son fils Ismaïl; celui-ci élut à son tour son frère Isaac, ou, selon d'autres, son fils Kidar. Is- 120 LES PRAIRIES D'OR. ^uot ^^_5 y^ *-j5 ^^>^^ J^ «^^ J^Uwi ^ (^ J^a^WvmÎ ^jwJjjj iUwjJtj (jA.U]î^ JmaS^j.^^ Iax^Ij *rL?!?^J *^3+' d (j«liJÎ ^AKMi çj-t ijtà i>Jj ij^ (jjit (jo 1:?;^ y^J kr^-9 Is-Uo Î*Xa& yljJJ ci»-Ào /o-^ cxi*.î yl^î o».V ?W*îî ^J)>-> U^-5 '^>*^ maïl avait cent trente-sept ans quand il mourut, et il fut enterré dans la mosquée el-Haram, à l'endroit où était la pierre noire. Nabet, son fils, garda la maison sainte, comme l'avait fait son père; on croit même qu'il fut désigné par Ismaïl. Entre l'époque de Salomon et celle du Messie, vécurent des prophètes et de pieux serviteurs de Dieu; tels sont Jé- rémie, Daniel, Ozaïr, que tous n'acceptent pas comme pro- phète. Job, Isaïe, Ezéchiel , Elias, Elisée (ellça) , Jonas, Dou'l-kifl,el-Khidr,qui, selon Ibn Ishak, n'est autre que Jé- rémie, ou, selon d'autres, un pieux serviteur de Dieu, et enfin Zacharie, Ce dernier, fils d'Adak , descendant de David et de la tribu de Juda, épousa Elisabeth (Ichba) , fille d'Am- ran, sœur de Marie (Miriam), fille d'Amran et mère du Messie. Cet Amran, fils de Maran, fils de Yoakim, était aussi de la famille de David. La mère d'Elisabeth et de Ma- rie se nommait Hannah (Anne). Elisabeth donna à Zacha- CHAPITRE V. 121 i^^S^ Xjl ij^4-isJt c>-cU;îj t;l:< lj)5) ;jl(j ^-«^ii ^*^ (jj5 jjàxj (J-» x> *-iVj^ ^J^J <^ CiS^ ^^**^' (•' (^-J""* *-*^' u!/* ^jà^-iw aÎ JLjLj ^jj;-ûJl *-A.j*.b (j^ ls3u^ /o-jaJI aMÎ e*Aô lie un fils du nom de Jean (Yabia), qui était donc le fils de la tante maternelle du Messie. Zacharie était charpentier. Les Juifs répandirent le bruit qu'il avait eu un commerce coupable avec Marie , et résolurent de le tuer. Averti de leur projet, Zacharie se réfugia dans le creux d'un arbre; mais, sur l'indication que leur en donna Iblis, l'ennemi de Dieu, ils abattirent cet arbre et fendirent du même coup le corps de Zacharie. Elisabeth , fille d'Amran , sœur de Marie , la mère du Messie, ayant mis au monde Jean, fils de Zacharie, s'en- fuit avec son enfant en Egypte, pour éviter la colère d'un roi. Devenu homme, Jean fut envoyé par Dieu aux Israélites; il leur prêcha la loi divine et la soumission aux volontés de Dieu , mais il fut mis à mort par ceux-ci. Après plusieurs événements, les Israélites reçurent de la colère céleste un roi de l'Orient nommé Khardoucli (Hérode), qui vengea le sang de Jean, fils de Zacharie, en immolant un grand nombre de coupables, et ce crime ne fut expié qu'après de longues calamités. 122 LES PR/ilRIES D'OR. iLàJLAKil cjU^I^ iù^yJ! iJb n^^ ^j^ oi-Uw (j^ ^^j:) ^^ «lët «âV:^ 4^1 XÙ^^ «JtNMk'i (^•aJoIï ^^v«*jLiJ LllXAÀ!a><0l ^^wkâJLàk.^ ^^ «\j»3 jUmJI 0^1 (^ aMI iC^ c:>u(^ (j^i Jyb yft^ ^r^i iU^sÀMi Quand Marie, fille d'Amran, eut dix-sept ans, Dieu lui envoya Gabriel, qui souffla en elle l'esprit, et elle devint grosse du Messie , Jésus (Iça) , fils de Marie. Jésus naquit dans un village nommé Betléhem (Beit-laham), à quelques milles de Jérusalem, le mercredi 2 à décembre. Son histoire a été ré- vélée par Dieu et racontée par l'intermédiaire de son Prophète , dans le Koran (sur. m, etc.). Les chrétiens prétendent que Jésus, le Nazaréen, c'est-à-dire le Messie, suivit la religion de ses ancêtres , et qu'il étudia , pendant vingt-neuf ou trente ans, le Pentateuque et les livres anciens dans une synagogue appelée el-Midras (u7-nDn )• Un jour, en lisant le livre d'Isaïe, il y vit ces mots tracés en caractères de feu : « Tu es mon fils et mon essence, je t'ai élu pour moi. » (S. Matth. xii, 1 8; cf. Isaïe, XLii, 1.) Il ferma le livre, le remit au serviteur du temple et sortit en disant : « Maintenant la parole de Dieu s'est accomplie dans le fils de l'homme. » D'autres disent CHAPITRE V. 123 yl^ j^^UajJl *j *i)yAXj Cj^l^ (JV-J*^ *-^^ W-*-* J-A-*^ J>i^ _^JLj a (jjiUxaJî (j-« y*.Ut l^^^j ^j-^ »/*^s^J J-* ^-^' j_jXAj| JlSj aMI JÎ -?*l*»>o ^^UâJJî i^jJi*^ Uj>5^ I«>o) ^i y^ uH5^3 ^-*^^J (S-^J^^ *^^ (iT^j^J^i (j^yH^ ^...M*JL\ jjLs^ *Ai tyiîlj Jys^i'i i^^ t^«>Ji iùoji)! yjH;i>^ ^^vj? _j^j Lj5^ (jj-J i^J? 5»X.«*C uX-A-5^ 5«XJ^ 4J-» (jls Uj aussi que le Messie habitait le bourg de Nazareth (Naçarah) , situé sur le territoire d'el-Ladjoun, dépendant du district du Jourdain, et que c'est ce qui a valu aux chrétiens le nom de Nazaréens. J'ai visité dans ce bourg une église très-vénérée par les chrétiens; elle renferme des ossements humains dans des cercueils de pierre, et il en découle de l'huile épaisse comme un sirop; les chrétiens croient se sanctifier en la recueil- lant. Le Messie, en passant devant le lac de Tibériade, y vit quelques pêcheurs qui étaient les fils de Zebeda, et douze foulons; il les appela vers Dieu et leur dit : « Suivez-moi et vous pécherez des hommes. » Trois de ces pêcheurs, fils de Zebeda, et douze foulons le suivirent. Matthieu (Matta), Jean (Yohanna), Marc (Markoch) et Luc (Louka) sont les quatre apôtres qui ont écrit l'Évangile et raconté l'histoire du Mes- sie, sa naissance, le baptême qu'il reçut de Jean, fiis de Zacharie, ou Jean Baptiste, dans le lac de Tibériade, et, 12/1 LES PRAIRIES D'OR. u^ ^-j? i^^^ u^j^' j-*-* '^ J^^'^j^ ^j^ «i t^tx.*«Xt _J.i^J ^aJ5 JUj 4MÎ iUO; ^jl Jî i-J-^ï (J-» ^l^ ^^ cyîj.^il (j^ yi^.>à JUj aMÎ yiJ J^ii 0^ U^àj^l jV^I uXi«^3 (••'ir*^ A^Ur «jOJïJi i /o-Ao ^^j ■^**>^ (jH y^ «^^ ^i>^K^ Jb selon d'autres, dans le Jourdain, fleuve qui sort de ce lac et se jette dans le lac FétiderOn trouve aussi dans ce livre le récit des prodiges et les miracles accomplis par le Mes- sie, et le traitement que les Juifs lui infligèrent, enfin son ascension à l'âge de trente-trois ans. L'Evangile fournit en outre de longs détails sur le Messie, Marie, et Joseph le charpentier; mais nous croyons devoir les passer sous si- lence, parce que ni Dieu, ni son prophète Mohammed ne les ont rapportés (dans le Koran). CHAPITRE VI. DES HOMMES QUI ONT VECU DANS L'INTERVALLE, C'EST-À-DIRE ENTRE LE MESSIE ET MOHAMMED On compte dans l'intervalle [el-fitreh) qui sépare le Mes- sie de Mohammed plusieurs personnages qui ont cru en un CHAPITRE VI. 125 j^Js j^ i^\j ij^ fi-^^i *^-^ï fi-^ cj' isb j J«t?>-*t) dij^jt j~^*^. {j^ vwaj CA.i>sJt ^L» Jl ^j^.j»aJ5^ l^ju j^bl Ua«L» I_jJ1»-I Usi S^a-^ys. 4Ml Jjj» -A^ (j^ i^l^ r*.y^^ IJ^ J^^ (jJ*^-*^ Ij^-tnc*. J^UXjtri aJ^* Dieu unique et en la résurrection; mais c'est une question controversée que de savoir s'il y eut ou non des prophètes parmi eux. Un de ceux à qui l'on donne ce nom est Han- zalah, fils de Safwan, descendant d'Isniaïl, fds d'Abraham. Il lut envoyé chez les Ashab er-ras {Koran, xxv, 4o), qui avaient la même origine, et qui se divisèrent en deux tri- bus, les Kadman et les Yamen ou Rawil, habitant toutes deux le Yemen. Hanzalah, (ils de Safwan, exécuta l'ordre de Dieu et fut tué. Dieu révéla alors à un prophète israé- lite, de la tribu de Juda, qu'il enverrait Bol^hlnarar contre ce peuple. En effet, ce roi les attaqua à la tête de son ar- mée. Tel est le sens de cctle parole divine , « Mais quand ils ont senti notre force, ils ont cherclié à fuir, » et des ver- sels suivants jusqu'aux mots : « Nous les avons rendus sem- blables au blé moissonné et se desséchant, » {Ibid. xxr, 12- i5.) On dit aussi que ce peuple était himiarite,el c'est ce (jue prouve le passa^'e suivant d'une élégie composée par un poëte de cette nation : 126 LES PRAIRIES D'OR. -jj^l^ (jvjôbj^i ci)jAl bjJSi iX-À^ *x-*J^ (j-« 1^*1 j.^3 «XJLwj jLi-wj dUi^^ (^!j (j^ r*-fr*^j »^^l i lyl^ /B.4JÎ A^j (j~» \JS' ^\j v^5 '*^ S cj»yi '^^^■^ l'j^^ i (^'-^=^' (^ ^ Mes yeux répandent des larmes sur le peuple d'er-Ras, sur Rawil et Kadman. Fuis le courroux d'Abou Dira, qui est le châtiment de la tribu de Kahtan. On croit, sur l'autorité de Wahb, fils de Monabbih, que Dou'l-Karnein, c'est-à-dire Alexandre, vécut après le Messie, dans l'ère de l'intervalle. îl eut un songe dans lequel il lui sembla être assez près du soleil pour en saisir les deux ex- trémités à l'ouest et à l'est; il raconta son rêve à son peuple, qui le surnomma Doul-Karnein ou le maître des deux cornes. Cependant ce personnage est l'objet de discussions que nous avons insérées dans nos Annales historiques et dans l'Histoire moyenne; nous donnerons en outre un abrégé de son histoire en parlant des rois grecs et byzantins. (Voy. chap. XXV.) Le même désaccord existe sur l'époque oià vécurent « les hommes de la caverne» [Koran, xviii); les uns les placent dans l'ère d'intervalle, les autres sont d'un avis différent. CHAPITRE Vf. 127 t_>L>LS'(j>* \JiJuM L.«v_ij la^jiii lj\jm\ i viUS 4^ UajI «xi dXJi M\ di—Ltftlà AXr>.à i »!jil^ Ai^j».!^ iiJj\j:Jl ^ »^uiJb A.) cyij^ U c,^^-*. 4^ A*s>r ç^ iUU.Jll J^l çA^Tj JvUl f_- .-^ if -^ S^j-iLill i ^Jl^ (jj-tfj *r^^ AAX« (jJ c^^ jju*Jl^ Nous donnerons aussi un aperçu de leur histoire dans le chapitre consacré aux rois de Roum (ch. xxvii) ; on peut en- core consulter notre Histoire moyenne et nos Annales his- toriques. Parmi ceux qui vécurent dans l'intervalle, après le Mes- sie, on cite Djordjis (George) , qui fut contemporain de quel- ques apôtres. Envoyé auprès d'un roi de Moçoul pour lo convertir au vrai Dieu, il fut mis à mort; Dieu le ressuscita et lui donna la même mission; le roi le tua encore, mais Dieu lui rendit la vie et le renvoya auprès du roi. Celui-ci le fit brûler et jeta ses cendres dans le'Tigre. Dieu détruisit ensuite ce roi et tous ses partisans. Tel est le récit fait par ceux qui suivent les Ecritures et rapporté dans les livres intitulés. De VOrufmc et des coutumes, par Wahb, fds de Monabbih, et d'autres auteurs. Un autre personnage de l'ère d'intervalle est Habib le charpentier. Il habitait Antioche de Syrie, où régnait un ty- ran qui adorait les idoles et les images. Deux disciples du 128 LES PRAIRIES D'OR. C^^3 lÂAâJI (JjA9^ iCjÙyMMjL^ ^Iaçvu iU^wxJL &i« /s^ (j^i fjèéjhj^ Uy> 1$ Messie lui furent envoyés pour le convertir; mais il les fit mettre en prison et frapper de verges. Dieu leur donna un troisième auxiliaire, dont le nom a soulevé des discussions; le plus grand nombre des auteurs cite un apôtre nommé Botros (Petrus) en latin, Siman en arabe, et en syriaque Chimoun alsefa (JLsJLû yO-V^aA,)- Plusieurs auteurs cependant, d'accord avec toutes les sectes chrétiennes, disent que ce troisième apôtre était Paul, et que les deux autres qui furent jetés en prison étaient Thomas et Pierre. Ils demeurèrent longtemps auprès de ce roi et prouvèrent leur mission par des miracles, en guéris- sant des aveugles et des lépreux, et en ressuscitant des morts. Paul, ayant obtenu un libre accès auprès de ce roi et capté sa faveur, fit mettre en liberté ses deux compa- gnons. Habib le charpentier vint ensuite et crut aux apôtres en voyant leurs miracles. Dieu a raconté cette histoire dans son livre, au verset : «Nous leur avons envoyé deux hommes, CHAPITRE Vi. 129 v$"->*^> t-K^j ^y* ti' «i^Uj ki)** ^^*>^-» (^5^^^^^ (•■^'5 UXwji *- dix» i ^^1 yl;j*? iiJu«x^ i ij^jjtîi i lyl ^^^li jUJî i AiJsS jl (J.4J *5^ X)«a:>î o«-ft)-^jU3l (j.«cuAJilj l^Jo^ (j^ (J-^^ (j' ^^i* y^*»' iixAAw wilX«jjkâjwi Jl yUX*J' j'^ ^ ^^^J ^-^'^-^ i iijSi> ys- UajI «Xi U (jtjj^-Cij-ii •^î -«^Lw (jî -!U»Ai?_j^ i viUi cj-t LItJL ^i=3 JsjLwj ia-wjiil <_>\jci!l bons ardents, et ordonna aux habitants d'embrasser le ju- daïsme; il relâcha ceux qui obéirent et fit jeter les récalci- trants dans le feu. On amena une femme avec son enfant âgé de sept mois, et elle refusa d'abjurer sa religion. Lorsqu'on l'approcha du feu elle fut saisie d'effroi; mais Dieu donna la parole à l'enfant, qui s'écria : «Ma mère, persévère dans ta religion, car après ce feu il n'y en aura pas d'autre. » lis péri- rent ensemble dans les flammes: c'étaient des croyants mo- nothéistes et non des chrétiens (trinitaires) , comme ceux de notre siècle. Un homme de la même nation, nommé Dou Tâleban, alla invoquer le secours de César, roi de Roum (Byzance); l'enipereurécrivitauNedjachi (roi d'Abyssinie), dont le pays était plus voisin du Yemen. On trouvera dans nos Annales historiques et dans l'Histoire moyenne le récit de l'invasion et de la conquête du Yemen par les Abyssiniens, jusqu'à l'époque où Seif Dou Yezen invoqua l'appui de plusieurs rois, et obtint celui d'Anouchirwan ; nous y reviendrons en outre en temps opportun en parlant CHAPITRE VI. 131 iàyJ^-^^ ^i^^^l jLa-:^^ b^^ «XÂP c^UUi \>yj> i^j^ :>^ U>J «^LJs JLa3 AjtXjus (^Jo\ o«5i> «Xj»j ly*"^ m^ '^^^-^^ />^ u^*'^ Lr^ . l^oCJùiU <7^^>K^i «i «i^;^^-^ [;l> (jf t^i>^ «S^Lél ^^ Ajuw^^s^JI I^aXs V*>^J O'^'^^^^^ U^ S>^^ c:>:>1^ JJUÂJ u:'^-? l^.Xrfc..:>j ii^\yjt> «xJlik. «x^U w * w * '- des DoMs et des rois du Yemen (voy. chap. xliii). Dieu a raconté dans son livre l'aventure des hommes du fossé , au verset, «Les hommes du fossé ont été tués, etc. » jus- qu'aux mots : «le Puissant, le Glorieux» [Koran, lxxxv, Parmi les personnages de l'Intervalle on cite encore Kha- led, fds de Sinan el-Absi , ou bien Khaled , fils de Sinan , fils de Geit , fils d'Abs , désigné par ces paroles de Mohammed : « C'est un prophète que sa nation a perdu. » Voici son histoire: le culte du feu s'était introduit chez les Arabes , et se pro- pageait à la faveur des troubles religieux , au point que ce peuple était à la veille de se soumettre à l'idolâtrie des Mages. Khaled, un bâton à la main, se jeta dans les flammes en s'écriant : « La voilà, la voilà, la route qui conduit vers le Dieu suprême! Certes, je pénétrerai dans ce brasier ardent et j'en sortirai les vêtements humides de rosée. » En effet, il éteignit le feu. Sur le point de mourir, il dit à ses frères : 'I Lorsque je serai enterré , un troupeau d'ânes sauvages , con- 132 LES PRAIRIES D'OR. U %^*J^ ^Sj^àJ\i ^-jÎ-Lm j^lj ^^ I^awjJIs (iUi Pt<^\j iils Jv-»>i aXII ^ J-i r^ .aCCXAui AJbLs ^1 J^-m; XXJyt Owij 8^^ JI^ AjçJ! X>UL ^JO' U 8;^:^) (j^ Ijd iJ^\ i«Xi5 ^Aà» (^VjJI ^Ù^JtM J^ ^U>aJI (^;.4 c^^^ ljâlL« lyb(W»> MtJtXjlO duit par un onagre sans queue, viendra frapper ma tombe de son pied; dès que vous serez témoins de ce fait, ouvrez ma tombe, j'fin sortirai et je vous instruirai de tout ce qui existe. » Après que Rhaled fut enterré, ses compagnons virent s'accomplir ce qu'il avait prédit, et voulurent exhumer son corps; mais quelques-uns d'entre eux s'y opposèrent, dans la crainte que les Arabes ne leur reprochassent d'avoir pro- fané le tombeau d'un de leurs morts. Plus tard , la fdle de Khaled vint trouver le prophète de Dieu , au moment où il récitait : «Dis, il est le Dieu unique, le Dieu éternel» [Koran, cxii, i, 2) , et elle s'écria : « Mon père prononçait les mêmes paroles. » Dans le courant de notre récit nous au- rons encore l'occasion de revenir sur ce personnage. Riab ech-Channi , de la tribu d'Abd Kais et de la branche de Chann, vécut aussi dans l'ère d'Intervalle; il suivait la religion du Messie Jésus, fils de Marie, avant la venue du prophète de Dieu. On entendit, antérieurement à la prédi- cation de l'islam, une voix qui criait dans le ciel : « Lesmeil- CHAPITRE VI. 133 >J >-^^ J-*-J^ t-U£.ipî \jMfi?^ f^\ L^lj iCib^ (jojiil JiftI ^) <7»r; «^J (J^ tX^I 0>^ i' yfe^ ijC <^y^t 4^»*? ♦^JV »^l» ylSj «Xx^ ^jj ii /^ il») CiT* ts-^y^' il*x«fiL-w ^ j*wj» a,(jà<^ leurs des hommes sont au nombre de trois : Riab ech-Cbanni , Bohaira, le moine, et un autre qui n'est pas encore venu », c'est-à-dire le Prophète. Jamais un des enfants de Riab n'est mort sans que la rosée ait rafraîchi sa tombe. Citons aussi Açâd Abou Kerb , l'Himiarite, vrai croyant, qui proclama le Prophète sept siècles avant sa venue; il dit : J'attesle qu'Ahmed (Mohammed) est l'envoyé du Dieu créateur de la vie ; Si je pouvais vivre jusqu'à son siècle, je serais son vézir et son cousin. Ce fut Açâd qui , le premier, revêtit la Kâbah de tapis et d'étoffes précieuses; c'est ce qui a fait dire à un Hi- miarite : Nous avons couvert le temple que Dieu a consacré de tapis ornés de broderies et de franges. Parmi les hommes de l'Intervalle vécut Koss, fils de Sai- dah, descendant d'Yad, fils d'Odd, fds de Mâdd, et juge des Arabes. Il croyait en la résurrection, et disait sans cesse : 134 LES PRAIRIES D'OR. -*L5 î^ * gNwt^ |^-Jt«vs>-i (j*.\jJl Igjî Jyb _jJÛ^ K-uL -(^UwJt (j /jU «Xju U{ i^) c:>) m^ U Jok c:>U c:jU çj-*% ^W*j ^.>*)-* v.>Juwjjj*j ^y^ijyJi j^ ^y^ dv^^ ^ u'-5 « Quiconque vit , doit mourir ; celui qui meurt , passe ; tout ce qui doit venir, viendra. » Sa sagesse et sa science sont prover- biales chez les Arabes ; c'est ce qui a fait dire à el-Acha : Plus sage que Koss, plus fougueux que celui (le lion) qui veille au fond de sa tanière dans le fourré du bois de HafTan. Lorsque les délégués du peuple d'Yad se rendirent auprès du Prophète, il s'informa de Koss, et dit en apprenant sa mort : « Que Dieu lui fasse miséricorde! Je crois encore le voir à la foire d'Okaz , monté sur son chameau roux , et di- sant à la foule : Hommes, réunissez-vous, écoutez et retenez ceci : Quiconque vi t , doitmourir ; celui qui meurt , passe ; tout ce qui doit venir, viendra. Le ciel est plein d'enseignements et la terre d'exhortations; voyez la mer se gonfler, les astres disparaître, le firmament s'étendre comme une toiture, et la terre comme un lit. J'en atteste le Dieu de Koss, la religion de ce Dieu vaut mieux que la vôtre. Pourquoi les hommes partent-ils et ne reviennent-ils plus.^Soit qu'ils ob- tiennent de rester, soit qu'on les abandonne au sommeil, CIIAPITKE VI. 135 JLJi-i aMI «Jùul» yl y-^rj^ (S-^^ ^ -^^^ ^ *jcUj aMI J^j-iM; JUi jls*-i^ (S^^ 5^AJ j\jt,wl (j*J^5 (^i^«*>*lt JliJ 5.X;fc.^ iji^l ils suivent la même route , et ne diffèrent que par leurs actes. Quant aux vers de Koss (ajouta le Prophète), je les ai ou- bliés. » — Abou Bekr, le juste, se leva et dit : « Envoyé de Dieu, ces vers, je les sais. — Eh bien! récite-les, dit le Pro- phète. » Abou Bekr reprit : Dans ces premières géoérations qui ont disparu, quelle leçon pour nous ! Quand je vois que tout aboutit sans retour à la morl; Que, petits et grands, tout mon peuple suit cette route; Que l'absent ne revient plus, et que celui qui demeure passera sou- dain, Je suis sûr que, moi aussi, je rejoindrai infailliblement mon peuple. Le Prophète dit alors : « Que Dieu ait pitié de Koss ! je sou- haite que le Seigneur le ressuscite comme une seule nation ! » — Maçoudi ajoute : On attribue à Koss un grand nombre de poésies, de sentences et d'anecdotes relatives à la méde- cine, à la divination par le vol des oiseaux et d'autres pro- J3G LES PRAIRIES D'OR. C~* (j^jÎ ^j Hjm^m] «Xi»-! «Xjj (jJ «XAX.M» ^1 Jjob ^ «w4 *lJL-»o^l aiLjb* ^^ c^j «Xjj (jl^ 4X3^ L:^ tjUaal {^iji (j.« (j#*jU^I J-£&I J>Jjç» -UJI Ji ^.çro y\(5 ^XSU r^lw (jl^ Lg_A_j v_À-u3_) iuLjJl Ju&) .cî^î (^ )j\x^\ Jyb ^j\^ ^^ji=^ iuJUH « %v .Cm., i xds. ^1 icl*î Jl iCtJUJi ^l^i ow^l U^ UyLÏ ses poésies, il suit les doctrines de la vraie religion; il dé- crit les cieux et la terre, le soleil, la lune, les anges et les prophètes; il chante la résurrection, le paradis, l'enfer, et célèbre l'unité de Dieu, comme dans ce vers : Louanges à Dieu, qui n'a pas d'égal; ne pas proclamer cette vérité, c'est être injuste envers soi-même ; et dans cet autre, où il parle des élus : Là plus d'erreur, plus de faute; le bonheur qui leur est promis est éternel. L'annonce de l'apparition de notre saint Prophète lui ins- pira autant de colère que de chagrin ; il se rendit à Médine pour se faire musulman; mais la jalousie l'en détourna, et il revint à Taïf. Un jour qu'il était à boire avec quelques jeunes gens, un corbeau s'abattit près de lui, croassa trois fois, et s'envola. « Savez-vous ce que dit cet oiseau .^demanda Omayah à ses compagnons. — Non , répondirent-ils. — Il dit qu'Omayah ne boira pas une troisième coupe sans mou- rir. — Prouvons qu'il a menti, s'écrièrent les jeunes gens. » 138 LES PRAIRIES D'OH. jSJiJ] LumJI ^^-5^ «Xj^ ^£:»ytu*é.^^ Jui XmJÏj I^aj ool^ AJi^ 1^-4^ (0^' Omayah fit promptement remplir les coupes; à la troisième rasade il tomba et resta longtemps sans connaissance; puis il revint à lui et dit : « J'obéis, j'obéis, me voici auprès de VOUS; moi que la grâce environnait, je ne l'ai pas payée de mes remercîments : « Si tu pardonnes , ô mon Dieu ! puisse ton pardon être complet. Est-il un de tes serviteurs qui soit sans tache?» Il répéta encore : « Moi que la grâce avait comblé , j'ai né- gligé d'en témoigner ma reconnaissance, » et il ajouta ces vers : Jour du jugement, jour terrible, où l'enfant vieillira soudain d'une ra- pide vieillesse! Que ne puis-je échanger mon sort contre celui du berger qui fait paître ses chèvres agrestes au sommet des montagnes! Toute vie , quelle que soit sa durée , aboutit au terme où elle doit Gnir ? Puis il rendit le dernier soupir dans un râle suprême. Plusieurs écrivains qui connaissent bien les hommes et les événements du passé, tels que : Ibn Dab, el-Heitem, fils CHAPITRE VI. 139 ^!)-*^ i^J)j (j-^b ^y*^j ^-^ t^J"^^ (J*^f^3 v-'*'*^' (J-* ^y-*-> À Ai.QÀ,< ^:J^ji (Jli»' SjjJLiO AA>> CxAaaI ^i a^LmOU I_^«^..S»|^ *j -o-^XiM Î^«X^^ ovxs-y Lg-g-^^ i t^Cio ^*^x} \.Q».*n-i. ^^i xJLjv-X-^..1î A^yi i^-ff^j tj.»itla:< yl («XxJws U oJUi «X-À-^ CA-jëjt ^l_^-j(Jl ^1 u^Jb owil (^^ 1^1; xaam^ (»^.aI->. d'Adi; Abou Mikhnef Lout, fils de Yahia , et Mohammed, fils de Saïb el-Kelbi, expliquent de la manière suivante l'habi- tude qu'avaient les Koreichites d'inscrire en tête de leurs écrits la formule : En ton nom, ô mon Dieu! Omayah, fils d'Abou's-Salt et-Takefi fit un voyage en Syrie avec des gens de Takef, de Koreich et d'autres tribus. Au retour, leur ca- ravane s'arrêta dans une certaine station pour y prendre les repas du soir, lorsqu'un petit serpent se montra et s'appro- cha de la troupe i mais, atteint à la tête par du gravier qu'on lui jeta, il rebroussa chemin. Le repas terminé, les voya- geurs rattachèrent leur bagage sur les chameaux et quittè- rent cette station. Ils n'en étaient qu'à une petite distance, quand une vieille femme, appuyée sur un bâton, apparut sur un tertre de sable et leur dit : « Qui vous a empêchés de donner à manger à Rahimah, la pauvre servante qui est ve- nue vous trouver ce soir? — Qui es-tu toi-même. Mui deman- dèrent les voyageurs. — Je suis la mère du reptile, veuve depuis des années. Mais vous, par ie Dieu qu'on adore, vous serez dispersés sur la terre ! » Puis elle frappa le sol de son 140 LES PRAIRIES D'OR. fi^^^J iSj^3 ^M^lî' (i-*l=>î <^l*^ J^' W? ^J^l» (jbj^l A^\^ (^yb^ MH^) ij-^^ UaJUU; «^:)U^ ^^t I^AjùS^UiaJI* 4xX>y«)j «K» (^ UUjc»j2. Lui; l^JL* dUx U JoM cxs-^ 0.» XiJ 4,;<{^ caJo U ^1 cxLflJt jt /jj iùye^ UXaj» b^^Is j^_a5Jt 49uL« jb c:aJ1^ (^«>JI C;A.AÂir{ dUi> Jl As-^ù» JuJl» bâton , et en souleva la poussière en disant : « DifFère leur re- tour et dissémine leurs montures. » Aussitôt les chameaux bondirent comme si chacun d'eux portait un diable sur sa bosse; rien ne put les retenir, et ils se dispersèrent dans la vallée. Nous passâmes toute la nuit (disent ces voyageurs) à les réunir avec la plus grande difficulté, et nous les fai- sions agenouiller pour les charger, quand la vieille se mon- tra encore, fit le même manège avec son bâton, et répéta les mêmes paroles : « Diffère leur retour et dissémine leurs montures. » Les chameaux rompirent aussitôt leurs freins et s'enfuirent. Après les avoir réunis à grand'peine pour le lendemain, nous les fîmes agenouiller, mais la vieille nous apparut une troisième fois, et, avec une conjuration sem- blable à celle des deux jours précédents, elle dispersa nos bêtes. Nous veillâmes cette nuit à la clarté de la lune et en désespérant de les retrouver. Nous demandâmes ensuite à Omayah, fils d'Abou's-Salt : « Que nous disais-tn donc de ta science.^ » Omayah se rendit sur la colline où la vieille s'était montrée à nous, et descendit de l'autre côté; il franchit une CHAPITRE VI. Ul eyjdl JjI JU» A^Ij %j>j OObj UUaj ommuJ^ c:>c>«X.ri0 jUi ji^js&Jt jX%J 4^ù». (X) wiUi JÂ*AJ Ji^* (jjJ 1^1^ -1^1 i^M l^^jj) ^i-^l (j^ ^'XA.M'^ (^yi (J-* Ux4w ij>^jA* JoÛj c:^!^ U oJjci» seconde colline, et aperçut devant lui une église éclairée pardes lampes; surleseuil étaitun homme dont la chevelure et la barbe étaient blanches. Je m'arrêtai près de lui, ra- conte Omayah, il leva la tête et me dit : « Tu es un chef de secte? — Oui, répondis-je. — Par oii ton Seigneur se ré- vèle-t-il à toi? — Par mon oreille gauche. — Et quel vête- ment t'ordonne-t-il? — Le noir. — Ainsi font les génies, reprit-il, toi tu as failli être prophète; mais le possesseur de la prophétie recevra l'inspiration par l'oreille droite, et pré- férera les vêtements blancs. Enfin que désires-tu ? » Je lui racontai mon aventure avec la vieille femme, et il reprit : « Tu dis vrai, toi; mais elle a menti. C'est une juive, dont le mari est mort depuis longtemps, et elle ne se lassera pas de répéter cette manœuvre pour vous perdre , si elle le peut. — A quel moyen recourir? demanda Omayah. — Réunissez vos bêtes de somme, ajouta le vieillard, et quand la vieille re- commencera ses sortilèges , dites sept fois à haute voix 142 LES PRAIRIES D'OR. l3^ U^ ^^*■^^ I^Ui J^jec ov3\^ iX ocXxi» .e^'.f'lj^ >3 Jjù» Le. cî)^.££C> Jo^ljj ^ Uo ^yh:s JM Ai^Ail wiUnwL JJuwl (^ Lumw^ («X-cb tjikJS^ iLx-jo t^.^<>o l^ aVjLmi! :iyMi\^ iij)Sj>o^ ^^^^j^ et sept fois à voix basse : « En ton nom, ô mon Dieu ! » elle ne pourra plus vous nuire. » Omayah revint auprès de ses compagnons et leur communiqua ce qui lui avait été dit. En effet, la vieille revint et fit comme les jours précédents; ils répétèrent alors sept fois tout haut et sept fois à demi- voix : « En ton nom , ô mon Dieu ! » et déjouèrent ses enchan- tements. Voyant que les chameaux demeuraient immobiles, elle dit : « Je connais votre chef, le haut de son corps blan- chira, et le reste sera noir. » On se mit en marche; le lende- main matin, on vit que les joues, le cou et la poitrine d'Omayah étaient blanchis par la lèpre, tandis que la par- tie inférieure de son corps était noire. Arrivés à la Mecque, ils racontèrent cette aventure, et ce fut alors que les Mec- quois adoptèrent la formule en question, jusqu'à la venue de rislam. A cette époque elle fut abolie et remplacée par celle-ci : « Au nom du Dieu clément et miséricordieux! » Les autres récits concernant Omayah se retrouvent dans nos An- nales historiques et nos ouvrages précédents. Un autre personnage de l'Intervalle fut Warakah, fils de CHAPITRE VI. lZi3 iSi'*^^ ^S'j '^•^.y^ <-^ »>J^.'y>.s^ »■£■ f^S yib^ f^tei» ^J3 i£yil\ \J>\^ iL-«^i otX-^ ^^ -î^'j) ^ (S:*^^ iès»«X^ j-ii.jj m^^'^Î <;»^!>^:>l (^-Ij ^^j-Aj"\JcJj ^jr>.^^.^u^ ^4X5jJj O^^J^J */«i)| JUi jOokXas CSi^^ ^JL! /0-«^ (Sr*^^ f**^ ^VAAAi^ j«i S«XÀ£ C:aJ6^ iCifVifc. QJ ♦X.uil ^J (j^ j^tX.*«(ii| (ji*.^ ^jbjî Jl ».>l£6 /».*Ltf> c^yJt <^i**j ^-^ «NAjI^Aa-Jl Jl JU t>«j:.Ml H a (ait plus de dix pèlerinages à la Mecque, au milieu des Koreichitcs. Que n'a-t-il rencontré un ami dévoué ! Tel est aussi Abou Aniir elAwsi, dont le vrai nom est Abd Amr, fils de Seifi , fils de Nôman, de la famille des Béni Amr ben Awf, de la tribu d'Aws; il est connu aussi sous le nom d'/46ou Hanzalnh, et le sol)riquet de Gaçil eh Melaïkeh. Ce seïd se fit moine au temps du paganisme, et revêtit le ciliée. Il eut un long entretien avec le Prophète, après son entrée à Modine; puis il quitta cette ville avec cin- quante jeunes gens, et mourut dans la foi chrétienne, en Syrie. A la même ère appartient Abd Allah , fils de Djahch el- Açedi, de la famille des Béni Ared ben Khozaimah. Il était marié avec Oumm Habibah, fille d'Abou Sofian ben Harb, avant qu'elle fût unie au Prophète. Abd Allah con- naissait les Écritures et inclinait vers le christianisme; mais après la vocation du Prophète il émigra en Abyssinie avec d'autres musulmans et sa femme Oumm Habibah. Il aban- 146 LES PRAIRIES D'OR. l.A^,^vjb yî «X^ {j^ lilj JfJ *>J^ U «Xxj *AÂA^ ^ !i> ^giLj^vJl »b! l 4 -^jij; (jUj^ J,i ^^^*^ ^-fW-s»- (•' /»-«^ "^Wl ^J^ ijWj ^ji*,^jAu j^UaAJi 4^>Jl3 ^ [_j«*^ f*^'j ^''^^ O^^ <^ ^LwJl (jl x$<_aJU3 j,! m j <^^^ tXj 1>I Jt^i^ /OJkXiW ^^yJl? C:^«t^ \xa0^ que ses livres le lui avaient révélé; il vit le nuage qui l'om- brageait quand il s'asseyait. Il fit descendre ces voyageurs chez lui , les reçut avec honneur et leur prépara un repas. Il sortit de sa cellule pour reconnaître le sceau de la pro- phétie entre les épaules du Prophète, posa la main sur ce signe, et crut à sa mission. Il révéla ensuite à Abou Bekr et à Belal ce qui devait arriver à Mohammed, qu'il pria de renoncer à ce voyage , en mettant ses parents en garde contre les tentatives des juifs et des chrétiens. Abou Taleb, l'oncle du Prophète , averti de ce danger, ramena son neveu. C'est à la suite de ce voyage que commence l'histoire du Pro- phète avec Khadidjah, et que celle-ci fut éclairée par les révélations que Dieu lui envoya, et par la narration qui lui fut faite de ce voyage. Tel est le récit abrégé de la création du monde jusqu'à l'époque où nous sommes parvenus ; nous n'avons rien pris en dehors des faits révélés par la religion et les livres saints , ou expliqués par les prophètes. Nous allons examiner les 148 LES PRAIRIES D'OR. t îoLuJI c_>LVixaJl I^a* ^I iiï^JI ^jU)Ji /eo«>«.i is. .JjT..» U ifr.Aiij ^1 «XjL^I oJjU»- (->lji»-^l iijSj^^ JU>^t origines des royaumes de l'Inde, et étudier rapidement leurs croyances; puis nous passerons en revue les autres pays, comme nous l'avons fait pour les rois israélites, d'après les sources que nous offraient les Ecritures. Puisse Dieu nous venir en aide ! CHAPITRE Vil. GÉNÉRALITÉS SUR L'HISTOIRE DE L'INDE, SES DOCTRINES ET L'ORIGINE DE SES ROYAUMES. Parmi les hommes d'observation et de science qui ont étudié avec attention la nature de ce monde et son origine, plusieurs s'accordent à dire que l'Inde fut, dans les âges re- culés, la portion de la terre où régnaient l'ordre et la sa- gesse. Lorsque les sociétés et les nations se formèrent, les Indiens cherchèrent à donner de l'unité à leur pays, et à le soumettre à une métropole qui serait le centre de l'auto- rité. Leurs chefs dirent : « Nous sommes le peuple primitif, ciiApnni: vu. 1^9 en nous est la fin et la limite des choses, le principe et le terme; le père de Thumanité tire de nous son origine. Ne soufTrons donc ni la révolte, ni la désobéissance, ni les mau- vais desseins; marchons contre les rebelles; réduisons-les, et faisons-leur accepter notre puissance. Pour atteindre ce but, ils se donnèrent un roi, Brahman le Grand, leur puis- sant monarque et leur chef absolu. La sagesse fleurit sous son règne, et les savants occupèrent le premier rang. On apprit à extraire le fer de la mine, à forger des épées, des poignards et diverses armes de guerre; on éleva des temples et on les orna de pierreries étincelantes. On y retraça les sphères, les douze signes du zodiaque et les astres. La pein- ture reproduisit l'image du monde et représenta l'action des astres sur ce monde et la manière dont ils produisent les corps animés, doués ou non d'intelligence. Brahman ex- pliqua aussi la nature du moteur suprême, c'est-àdire du soleil; il réunit toutes les preuves de ce système dans un 150 * LES PRAIRIES D'OR. C^lxXJ 4^JÙNi O^^ X.À 4rL ^loiV^I Oyifc-i'l iixMfcOiî ijj«Xfi».î_5 :,i/l livre destiné à être compris du vulgaire , et communiqua aux intelligences d'élite des vérités d'un ordre plus élevé, en leur montrant une cause première qui donne à tout l'existence, et qui pénètre tout de sa bonté. Les Indiens se soumirent à ce roi, leur pays devint florissant et ils acquirent l'expé- rience pratique de la vie. Un congrès de sages, réuni par ordre du roi, composa le livre de Sindhind [Siddhanta) , ce qui signifie « l'âge des âges. » Ce livre servit de base à la com- position de l'Ardjabehd [Aryabhatta] et de l'Almageste; de même que l'Ardjabehd donna naissance à l'Arkend, et l'Al- mageste au livre de Ptolémée , et plus tard aux Tables as- tronomiques. Ils inventèrent aussi les neuf chiffres qui for- ment le système numérique indien. Brahman définit le premier l'apogée du soleil , et démontra que cet astre reste trois mille ans dans chaque signe du zodiaque, et qu'il par- court la sphère entière en trente-six mille ans. Aujourd'hui (332 de l'hégire) l'apogée, au dire des Brahmines, est dans CHAPITRE VII. 151. (jsi^^ (JV^I A.*-»*» yû_j i*X-£Û Là_XJ»3 ,i (j\__*_^^| ^]j ^^ oJjijul i^y^ S^r^' ti^ cM^ji i^i *j'j r^y^' Z.r^ ^ iùUJljj L>^Ji-=>- J'u-cwJij îj_*lcj^LjUi^ Ij^U w«UJi jUai »)UjJ| Jjiil *=«>^aJ! cjLns». t^4>Jt cicjçj i tr*^jj ^Uw I cjj-i-ii^ »*«X-fcJl gjb i JU^i < >U j &xU tgJOl j.«xi^i ic^bJ!^ »*J^| i /(K-ftJj dULtl j->U« ;jji *X^i ^jb;l i ^jy^i (:3^**^ cP ti ^1*11 |4>ocjI fj\ JSùsj, ^J^ JsJi-gJl (j^^ la^j^l le signe des Gémeaux; mais quand le soleil aura passé dans les signes de l'hémisphère austral, la face de la terre chan- gera, la portion habitée deviendra déserte, et réciproque- ment; le nord prendra la place du sud, et le sud celle du nord. Ce roi déposa dans la maison d'or (à Moultan) les calculs relatifs à l'origine des choses et à l'histoire primi- tive, sur lesquels les Indiens se fondent pour évaluer les ères anciennes, étude qui s'est plus développée chez eux que chez tout autre peuple. Nous ne les suivrons pas dans ces longues théories, parce que notre livre est consacré à l'his- toire et non aux recherches philosophiques; on en trouve d'ailleurs un résumé dans notre Histoire moyenne. Quelques Indiens croient que le monde se renouvelle à chaque Hazarwan, c'est-à-dire tous les soixante et dix mille ans; et que, cette période écoulée, les êtres revivent, les gé- nérations renaissent, les animaux se raniment, l'eau re- prend son cours, la terre se couvre de rei^liles, la verdure 152 - LES PRAIRIES D'OR. i_^ls *>^\i *X*4Ji S^\ jXS\ Ulî *\j.^l j^ C:;|jO! ÀAàOaJL* SytJI ïi>^S^yji â*X-« LgJCjiij^ **X/Jl (^jvo iiimi îjA*s-_5 ^>îlj«Jt wtjo dlJi JL:ssJ! (j^ ti:,^-Jt-ii o-^^ »^!*)J! ^l**jbiJj!^l J^l i J_^- pare le sol, et un doux zéphyr rafraîchit l'atmosphère. Mais la plupart adoptent des cycles périodiques, point de départ des forces; ces cycles vont en décroissant, bien (|u'ils aient la même force, et qu'ils conservent leur puissance d'action et leur essence. Les Indiens assignent une période et un terme précis à leur développement; c'est ce qu'ils considè- rent comme le cycle principal ou la grande révolution, et ils nomment ce système la vie du monde. Le temps qui s'écoule entre la naissance et la fin de cette période est, se- lon eux, de trente-six mille ans, multipliés par douze mille, et c'est ce qu'ils appellent Hazarwaa , foyer et moteur des ioixes universelles. Les cycles ressentent ou élargissent tous les principes qu'ils contiennent. Ainsi la durée de la vie est plus grande dans le premier, parce que la circonférence est plus grande, et que les forces ont le champ plus libre; au contraire elle diminue dans le dernier cycle, parce que ce cycle est plus étroit, et que les périodes antérieures exercent une pression fatale k la vie. En voici la raison : dans la pre- CHAPITRK VII. 153 àJi>yit.X^ iijya}\ j-^^jjjSi^] *4XaJI \j\s-^ Alot^î J^Ij-swÎ ^jI^ ^^^i Jxac' 5^ iL^:>^ iwJotL* wjÎ^oJI i :>!^i ij.jj viL»(ljii iLoLA.5_5^!^j«Jî er« (^ ^ l^JLoji ^ u-jÀà^S Ï jj^'j j^-t) mière période, les forces physiques naissent et se dévelop- pent dans toute leur pureté, attendu que la pureté précède le trouble, et l'unité devance le mélange; la vie est donc proporlionnée à la pureté de son tempérament et à la per- fection des forces auxquelles sont soumises la naissance, les transformations, la corruption et la ruine des éléments. De même , à la lin du grand cycle ou de la période principale, la forme s'altère, la vie dépérit, les tempéraments se nié- lantrent, les forces diminuent, les liens se relâchent, et, la matière se trouvant comprimée dans des cercles étroits et renversés, la vie ne peut plus atteindre à son complet dé- veloppement. Les Indiens soutiennent, par une foule de preuves et d'ar- guments, ce système de l'origine des choses que nous ve- nons d'exposer. A cette succession de cycles et de Hazarwans , telle que r.oiis l'avons développée, ils rattachent de mysté- rieuses subtilités sur l'àme, sur ses rapports avec le monde métaphysique, sa tendance à descendre des hauteurs de son origine, et d'autres théories établies par Brahman au premier âge du monde. 154 LES PRAIRIES D'OR. «XJ^I ^lyl tr* |i^^ (:jjfJ^ fi-ê^ !i>-» O^^î J^^-^ Wj ^IxjI iLuai U JâAÀi^IsUju ^^Lc»- i^ljtj (jâJuJ ft.^*hxj JUij, -♦Xfi ij-« U>î^.ifc.| J^^jJC 0j| Jt^ UAaSI ^I (j^^ 0^ Uj Lk^Uàj ^«N; J>^ (•( (Sxxm UiiXis? «^.wXjc^ U^Uw^s-^ (^cïxÀlt^ Brahman mourut après un règne de trois cent soixante- six ans. Ses descendants ont conservé jusqu'à nos jours le nom de brahmines; ils sont honorés par les Indiens comme formant la caste la plus noble et la plus illustre. Ils ne man- gent de la chair d'aucun animal, et ils portent, hommes et femmes, des fils jaunes suspendus autour du cou comme des baudriers d'épée, pour se distinguer des autres castes de l'Inde. Dans les temps anciens, sous le règne de Brahman, sept des plus sages et des plus considérés d'entre eux s'assemblè- rent dans la maison d'or (àMoultan) , et se dirent les uns aux autres : « Réunissons nos recherches pour découvrir l'état et le secret du monde, pour savoir d'où nous venons et où nous allons; si la cause qui nous a tirés du néant est sagesse ou folie; si le Créateur, qui est l'auteur de notre existence, et qui la développe , en retire un avantage, ou bien s'il écarte lin danger de sa personne, en nous faisant disparaître de (J-» CHAPITRE MI 155 CîJ^:>t (J-LiJi CJ-» î»X.=»-i ^Ji j,_yIàÀil^ J^iJl (<^^^ jLjuUsJLjÀJai ci)|^iiJI AJUAs.. (J-ft *-yjiJl_5 a^LJI *LUii/I I4J -l uù^ u^ ,^j-« ^yi^ -^^ «^^ ce monde. Sachons s'il ressent comme nous des besoins et des privations, ou s'il se suffit sous tous les rapports, et pourquoi, après nous avoir donné l'être et la vie, il nous fait rentrer dans la mort et le néant? Le premier sage, qui était le plus respecté parmi eux, dit : « Quel est l'homme qui a jamais pu arriver à la science réelle des choses visibles et occultes, eu arracher le secret et se reposer sur une convic- tion certaine ? » Le second sage dit : « Si l'intelligence humaine pouvait embrasser la sagesse divine, ce serait un défaut dans cette sagesse. Non, ce but est hors de notre portée, et notre raison est trop bornée pour l'atteindre, » Le troisième sage dit : « Notre premier devoir, avant de rechercher ce qui est hors de nous, est de nous appliqiltr à nous connaître nous- mêmes, puisque rien ne nous touche de plus près, et que nous sommes faits pour cette étude comme elle est faite pour nous. » Le quatrième reprit: • Malheur à celui qui se trouve dans une situation où il ait besoin de se connaître 156 LES PRAIRIES D'OR. •^^À^\^ t ol^ V^AA (,:i\M*A^ Sy^ûMXA Uj«XJi (Jl 0«.S>>yÂ.i ^i yJfS- (^y-M«JI vi).JJ6^ <^i?îj4j J^U«.lî ^j^jHS* t^US'i^i ^^aio.JS lui-même. De là, dit le cinquième, le devoir pour nous de nous attacher aux sages qui ont la science pour auxiliaire. » Le sixième ajouta : « Celui qui recherche la félicité doit y con- sacrer tous ses efforts, puisque nous ne pouvons demeurer dans ce monde, et qu'il est certain que nous en sortirons. » Le septième dit enfin : «J'ignore ce que vous voulez dire; tout ce que je sais, c'est que je suis entré dans ce monde malgré moi, que j'y vis dans la stupeur et que j'en sortirai de force. » Ces diverses doctrines ont divisé les Indiens de tous les siècles; chacun a suivi et complété l'une d'elles; puis les écoles, en se multipliant, ont accru les divergences d'opi- nions, et l'on ne compte pas moins de soixante et dix sectes dans ce pays. • • Abou'l-Kaçem, de Balkh, dans son livre intitulé Sources de questions et de réponses, et el-Haçan, fils de Moura , en-Nou- bakhti, dans son ouvrage nommé Livre des opinions et des croyances, parlent l'un et l'autre des sectes et des théories CHAPITUI": vu. 157 tyiy-»-! L^-Lra-I (j^j I4J ^i Âxl]^ (^^b^J *>^l vwd>îi^ «î^-j' ^j-*:^ /0»^-*J iUi*i :»^i6LJi _j.£û^ ûOj^ (j^ XvJl Jju=»j l^ ç^xMi el>*Xj>.!_5 2>jX]\ (.L^SS; A>oL>| ^j i;À^ ioU tilAi^ de l'Inde; des motifs qui portent le peuple à périr dans les flanimes, ou à s'infliger toutes sortes de tourments; mais ils ne disent rien de ce que nous avons rapporté, et passent sous silence tout ce qui précède. On n'est pas d'accord sur Brahman : les uns prétendent que c'était Adam et un prophète envoyé par Dieu aux In- diens; les autres ne le considèrent que comme un roi, ainsi que nous l'avons dit plus haut. Cette dernière opinion est la plus répandue. A la mort de Brahman, les Indiens témoignèrent la plus vive douleur; puis ils donnèrent la couronne à son fds aîné, el-Bahboud, déjà désigné par Brahman comme son suc- cesseur et son héritier. Fidèle imitateur de son père, il pro- tégea ses sujets, bàlit un grand nombre de temples, honora les sages et les encouragea par des distinctions et des ré- compenses dans l'étude et la recherche de la sagesse. 11 mourut après avoir régné cent ans. C'est à cette époque qu'on inventa le trictrac {ncrd) et les règles de ce jeu. Celait une 158 LES PRAIRIES D'OR. J,«s»^j(^4*îiJI àJv» jUMkft ^^î ^^^J cK«=?-_5 Uûj^l o^î^Jiki».!j ^LjL^ (jvjfcaxîl J^Jtsa-^ j^: (]--j| ^Ll ^Oviu Ixfe' (^jvjs^" ^-J^ ^UKJ^ xILm* ajU^ (^4^»J^ (^^ \y^ »^s^ (j^^ â^^A^U)! l^il ^^ JM^^ O JS.JU lii^L» Aj! A.À..W iùUj (J>JVj{ (j»wd> /yj (.Kfi-**» ^— *Àa3 «Xij 5***^ (jJ^ ^*j tS^^'î *-*^i^ aKjçV AkjJi^ cjUj AAJ (jo; W ^.^^3 aJ^' V^''^ A-TjJ IjUo y_^l^ c:*».A-Q-X-j ft- ijfvl^ CJ»>J*>> «^^nÂ^ uljO dUjsJ oo;^ l^Lv.£»> Il eut pour successeur Por (Porus), qui livra bataille à Alexandre et fut tué par ce prince dans un combat singu- lier; il avait régné cent quarante ans. Après lui régna Dabchelim, l'auteur du livre de Kalilah et Dimnah, traduit en arabe par Ibn el-Mokaffa. Sebl, fils de Haroun, a aussi composé pour el-Mamoun un livre inti- tulé Tâlah et Afrah, analogue, par son plan et la nature de ses fables, au livre de Kalilah et Dimnah, mais supérieur à celui-ci par l'élégance du style. Le règne de Dabchelim fut de cent dix ans ; mais on n'est pas d'accord à cet égard. Après lui régna Balhit. On inventa, à cette époque, le jeu d'échecs, auquel ce roi donna la préférence sur le trictrac, en démontrant que l'habileté l'emporte toujours dans ce jeu sur l'ignorance. Il fit des calculs mathématiques sur les échecs, et composa, à ce sujet, un livre nommé Tarak- Djenka, qui est resté populaire chez les Indiens. Il jouait souvent aux échecs avec les sages de sa cour, et ce fut lui 160 LES PRAIRIES D'OR. viLÎ<>0^ (jiAfc^t ^«Xiu iuiJI J>Xa^ c-*jtj««5 tiyUs-ji A.^*s»« «Mji)Lftt (j^ j«X* yl^ liU iiU^ XkjUà l^Axs^j <-^^^ W*^ À-A-iLe -^ Ja-àJl CiW>l iiiXxî iXy» yl i Jji^î iOvx)| (jw. iLX^wj v_j»Jl iLjl— «^j«_jjlj uàJî v—vîi o»Ji otll oiJi otiî j-ù.* Oulî yjjtj;!^ ! iijLt.*)L»M_5 o«Jî oi-ît o«Jl olJI u»Ji tjytj^'j» qui donna aux pièces des figures d'hommes et d'animaux, leur assigna des grades et des rangs, assimila le roi [Chah] au chef qui dirige, et ainsi de suite des autres pièces. Il fit aussi de ce jeu une sorte d'allégorie des corps élevés, c'est- à-dire des corps célestes, tels que les sept planètes et les douze signes du zodiaque, et consacra chaque pièce à un astre. L'échiquier devint une école de gouvernement et de défense; c'était lui que l'on consultait en temps de guerre, quand il fallait recourir aux stratagèmes militaires, pour étudier la marche plus ou moins rapide des troupes. Les Indiens donnent un sens mystérieux au redoublement des cases de l'échiquier; ils établissent un rapport entre cette cause première, qui plane au-dessus des sphères et à la- quelle tout aboutit, et la somme du carré de ces cases. Ce nombre est égal à 18, /i46, 7/10, oyS, 707, 55i, 6i5, où se trouvent six fois mille après les chiffres de la première sé- rie, cinq fois mille après ceux de la seconde, quatre fois ClIAPITUE Vil. Ifil c-«Jl ajUj«a*mj olII olÎ! v_jLÎi yytv*«^ iuUjj OlJî oJl oiJt j^jJl i l^jj,^.^) Js> jljt* J^l *>J^ ««Xi,»!^ ^ (J^Xj\ ^■«y^b «i»^*^'^ Jy^l Jt ^i^ |.îî *l-jJu! (j^ c:)UL>«xJt ti «t;i «X_L.<^ c::>«X,>.U {J*j^ ft«Xjtj ti)X« «.S AJLtw mille après ceux de la troisième, trois fois mille après ceux de la quatrième , deux fois mille après ceux de la cinquième , et une fois mille après ceux de la sixième. Les Indiens ex- pliquent par ces calculs la marche du temps et des siècles, les influences supérieures qui s'exercent sur ce monde, et les liens qui les rattachent à l'âme humaine. Les Grecs, les Romains et d'autres peuples ont des théories et des méthodes particulières sur ce jeu, comme on peut le voir dans les traités des joueurs d'échecs, depuis les plus anciens jusqu'à es-Souli et el-Adli, les deux joueurs les plus habiles de notre époque. Le règne de Balhit, jusqu'à sa mort, dura quatre- vingts ans, ou, selon d'autres manuscrits, cent trente ans. Korech (Harcha?) , son successeur, abandonnant les doc- trines du passé, introduisit dans l'Inde de nouvelles idées religieuses, plus conformes aux besoins de son époque et 162 LES PRAIRIES D'OR. JJJLi ji\j^\^ [.iXxJt^ J^'3 iUuiJl ljj,y! cjUS'^i^ :>I.JUm/ jiUî ^«xi^ iijî;^ i j^j iL«xxNji v*^ ^*^' v^' y'j ^JJJJi*£■ dLL* ^jî Jl dUiJ I j>^ JJuo yl^ *^.,>-«'j (jSoUiil 4^ (iU^ iUa-Uj (jM-vj; cP ^/*jl^ JUj!»^I «.^Xx:^^ t_>lj,.s».^! 4^^-^-LxJlj ^^é-»*»^ -o-^;S_jX* (j^ dix» Jjl yû^ (^^^■^^^ cr*^*^ aux tendances de ses contemporains. Sous sou règne vivait Sindbad, auteur du Livre Des sept Vézirs, du Maître, du Jeune homme et de la Femme du roi; c'est le livre intitulé Kitah Sindhad. On composa aussi dans la bibliothèque de Korech un Grand traité de pathologie et de thérapeutique, avec des figures et des dessins de diverses plantes. Ce roi mourut après un règne de cent vingt ans. A sa mort, la discorde s'éleva parmi les Indiens; ils se divisèrent en plusieurs nations et tribus, et chaque contrée eut un chef particulier. C'est ainsi que se formèrent les royaumes de Sind, de Kanoudj, de Kachmir; la ville de Mankir, qui était le grand centre de l'Inde, se soumit à un roi nommé le Balhara, et le nom de ce premier roi est resté à tous ses successeurs qui ont régné dans cette capitale jusqu'à ce jour (332 de l'hégire). L'Inde est un vaste pays qui s'étend sur la mer, le conti- CHAPITnK VII. 103 ^jUwl^j.^ (J^ • J'"^4' ;J-r? ^ AxaX^ *XJLgJlj «Xji4Ji (Jl o^->j '^iy-^'i (j-i»W-^ «^^U^l a*xjû (jvjj ojjJi ^jo;l jjl jsJL«Jl_5 ^UxJL Jyb *.^jL« yi5ii|^ »SxjJi> yKS. /^*i;l_j iotUl^ («-ftj'^^ là-Lij ^jJj-SÀ»Xl jLûJu^j (;JVA=?-^ AX^^^y*iJl JjIUj «jjçè j^-AJUioj ,^, L-^ i>\y*M^ :>UwjI) (y^^i^i :>^^^l^<^.^ L^l^ /8-frj4* r/-*^' V^^ ylà^^l <7>^l3 i ^ykfl\jS>' jJfS- Jlij «xs^ W » f lu développement des parties génitales et une pétulance exces- sive. Cet auteur explique cette dernière qualité chez le noir par l'organisation imparfaite de son cerveau, d'où résulte la faiblesse de son intelligence. La vivacité du nègre, l'em- pire que prend sur lui la joie, et la pétulance extraordinaire qui distingue les Zendjis parmi toutes les races noires , ont inspiré à d'autres auteurs des observations que nous avons insérées daus nos ouvrages précédents. Yâkoub, fils d'Ishak el-Kendi, dans un de ses traités, re- latif à l'action des corps élevés et des sphères célestes sur notre monde, ajoute : «Dieu a établi un enchaînement de causes dans toutes les parties de la création; la cause exerce sur la créature qui la subit une influence qui la rend cause à son tour; mais cette créature purement subjective ne peut pas réagir sur sa cause ou son agent. Or, l'âme étant la cause et non pas l'effet de la sphère, la sphère ne peut réagir sur l'âme; mais il est dans la nature de l'âme de suivre le tem- pérament du corps , tant qu'elle ne rencontre pas d'obstacle , CilAPlTKE VU. 1(35 k_j JI*XJLt^l ^^ <î^Ui ^[y« JJJsj ujLllii XJOy (jLftI Jl ii!Ls vj^y-i^bj -OsJLJ ^j^tf jj*,\jJî Jb^^j «Xij IfJ^ aaXjuJI JUi^l AA* ^y^ (^«>«Xt t*)^ l:>w)L« t^ ^j6 4X5^ bt ^i IJiJLLj^ <9uUik. &yMt^ iXA£ Xjt JyM^ ^F*/^^ ^^"^^^ Cl^* ^ Lm^Us «xAdi ^^i oimmA» ^ûiÀj^ &j.A.« «Xa£ ^i Jyij^ ^^^1 Annales historiques les théories et les arguments qui ont été proposés; il y trouvera encore l'exposé du système de ces astronomes anciens et modernes qui ont placé les nègres sous l'action de Saturne. Telle est aussi l'opinion d'un poète et astrologue musulman contemporain , bien instruit de ce qui concerne les sphères : Le doyen (de ces astres) est le sublime Saturne, vieillard majestueux, puissant monarque. Son tempérament est noir et froid; noir comme l'âme en proie au dé- sespoir. Son influence s'exerce sur les Zendjis et les esclaves, et aussi sur le plomb et le fer. Taoas el-Yemani , compagnon d'Abdallah , fils d'el-Abbas, ne touchait pas à la chair d'un animal tué par un Zendji, parce que, disait-il, le Zendji est un être hideux. J'ai en- tendu dire qu Abou'1-Abbaser-Radi billah , fils d'el-Moktadir, n'acceptait rien de la main d'un noir, parceque c'était un esclave hideux. J'ignore s'il se conformait, en agissant ainsi, à la doctrine de Taous, ou s'il suivait quelque pré- CHAPlTKt Vil. 167 i\*?;' »^ (j-« (JXaj <^;j»- W*^ "^•*^' ^^^ ^ (jisj^î (^ jJ^VJ A-Jt-X-^'iij ^ K-J,\ î«XgJ *»XjC* yX/JÎ 5j-OtA3 L.^,_>) ^^^Lioj <îum|; (_^ t_>LjJJ ^^'^ iUwJLx* Uùjsjo ilL.«1^ cepte philosophique particulier. Amr, fils de Bahr el-Djahiz a composé un livre Sur la supériorité des noirs, et leur latte avec la race blanche. Dans l'Inde un roi ne peut monter sur le trône avant quarante ans révolus; il ne se montre au peuple qu'à des époques déterminées, et seulement pour examiner les af- faires de l'Etal; car, dans leurs idées, un roi porterait at- teinte à sa dignité et n'inspirerait plus le même respect s'il se montrait constamment au peuple. Le pouvoir ne se main- tient chez eux que par le despotisme et le respect de la hiérarchie politique. Voici ce que j'ai vu dans le pays de Serendib (Ceylan), île de la mer de l'Inde : quand un roi meurt, on l'expose sur un chariot bas, à petites roues, et destiné à cet usage, de manière à ce que les cheveux traînent par terre. Une femme, un balai à la main, jette de la poussière sur la tète du mort, en criant : « Peuple, voilà votre roi d'hier! il était 168 LES PRAIRIES D'OR. y^)^ nS-»- fXvi jLs-_j (XKCo «xj» (j/*^^l j^JlC» ) ^UI) cil^Ui viU^ ^'^^'^j U*^*J Uj«xJî ti)^ (jw« yjj^- U Ji jl*3 »Xi qM ^«XjuI AX^^ (^ ^ AJ;Uw 4;AAXj^ C^I^^^I t->^ (j-t %JJi votre maître; ses moindres volontés étaient obéies. Voyez- le maintenant; il a quitté la terre, et son âme est entre les mains du roi des rois, le vivant, l'éternel, qui ne meurt pas! Ne cédez donc pas aux illusions de la viej » Elle conti- ime ainsi ses exhortations en faveur de la retraite et du dé- tachement des biens de ce monde ; puis , après avoir promené le corps par toutes les rues de la ville, on le coupe en quatre morceaux, on le brûle sur un bûcher fait de bois de sandal, de camphre et d'autres parfums, et enfin on jette ses cendres au vent. Telles sont les cérémonies que presque tous les Indiens observent pour les rois et les grands, et ils croient ainsi suivre le but qu'ils se proposent dans l'avenir. La royauté appartient exclusivement à la même famille, et ne passe jamais à une autre; il existe de même une dy- nastie de vézirs, de kadis et d'autres fonctionnaires, qui tous sont inamovibles. Les Indiens s'abstiennent de boire du vin, et blâment CHAPITRE Vil. 169 iLjvla.^ to.^^! (j^ ^sy^ &^i ($-^'j c.UwJ{ i^^KC'jM. ^o*^^ ^j j '■ »- .; ^-«^^ -^^^j iii>.=s^ (;^ iLtkJ^^ ^Ixjl (jmUJI ^ Jotib *XÀgAîj iS^^ V^^ JW;>^' ^*^ (MÏT*^*^ (Jt^^^ tSj'y^ j J^A.^^ J^L^L-à^i (^ W.A-A-J ^ Ux»! «Xj> ïyifJi^ c;>Lm\juw UUi :>^*JI J^.«J? «XJ^I Qb;l o^ jjuxllj iUQrl »«xtf» ti^j t^J ceux qui en font usage, non que leur religion le défende, mais dans la crainte qu'il ne trouble leur raison et ne la prive de l'usage de ses facultés. Si un de leurs rois est con- vaincu d'en avoir bu , il mérite d'être destitué , car il doit lui être impossible de gouverner l'Etat quand sa raison est obscurcie. Ils aiment le chant et la musique, et ils ont di- vers instruments d'harmonie qui produisent sur l'homme des effets gradués, depuis le rire jusqu'aux larmes. Souvent ils font boire et danser devant eux des jeunes fdles esclaves, afin de s'exciter à la joie par ce spectacle. Les Indiens ont un grand nombre d'institutions que nous avons décrites, ainsi que leur histoire et leurs usages dans nos Annales historiques et notre Histoire moyenne; nous n'en donnerons donc ici qu'une esquisse. Voici une anec- dote intéressante pour l'étude de l'histoire et des mœurs des anciens rois de l'Inde et des rois de Komar ( Comorin ). C'est de ce pays qu'on exporte l'aloès , nommé pour cette raison 170 LES PRAIRIES D'OR. J^ j-^^Jî jM>lj).> (j^ ^J^j^ :>!5X^5 »*X;û U*^J CJ^-wij \^l\^ ^1^1 iUU i!^ -U*.^ \«XiûjU «xLj Cïlr^i)!^ iO_j4*Jt '^^ aloès komari. Cette contrée n'est pas une île, mais elle est située sur le bord de la mer, et couverte de montagnes. Peu de pays dans l'Inde ont une population plus nombreuse ; ses habitants se distinguent par la pureté de leur haleine, parce qu'ils font, comme les musulmans, usage du cure- dent. Ils ont aussi l'adultère en horreur, évitent tout acte impudique, et s'abstiennent de boissons spiritueuses ; dans cette dernière pratique, ils ne font d'ailleurs que se confor- mer à un usage général dans l'Inde. Leurs troupes se com- posent surtout d'infanterie, parce que leur pays renferme plus de montagnes et de vallées que de plaines et de pla- teaux. Il est sur le chemin des Etats du Maharadja, roi des îles de Zabedj (Java), de Kalah (Malaka.^), de Serendib (Ceylan ) , etc. On raconte donc qu'un roi jeune et irréfléchi ré- gnait jadis dans le Komar. Un jour il était assis sur son trône, dans un château situé à un jour de marche de la mer, et qui dominait un grand fleuve d'eau douce comme le Tigre CHAPITRE VII. 171 k.^ <>vj»^ L^ob y^_^Jj_jJ' ^ J^ ^^ 4^=>-l t^-ovS' »^,<-;i U J.-Ui 1^1 jUj *llo I Js-d>^^Jai^lj <)u*ij ijioiJi iJ^^^bl LjL^L_a_)^^^ il liX^j iWJb d^Ul cy-Xjf ^jl ^jibl o»jL,^> ^J^■A.g (jl pU »^-i^ slrft^' idiCf^ jLjJî aJQu? (;j>j_5 UJiC* i el l'Euphrate. Son ministre se tenait devant lui, et ils s'en- tretenaient du royaume riche et puissant du Maharadja, et du grand nombre d'îles qu'il possédait. Le roi dit alors : « Que je voudrais réaliser le projet que j'ai formé en moi- même! — Quel est-il, sire? demanda le vézir, homme sage qui connaissait la légèreté de son maître. — Je voudrais que la tête du Maharadja, roi de Zabedj, fût exposée sur un plat devant moi. » Le vézir, comprenant que la jalousie avait inspiré cette pensée au roi et l'avait fomentée dans son cœur, lui dit : « Sire, je n'aurais pas cru que le roi s'en- tretînt dans de pareilles pensées. Jamais nous n'avons eu de différends avec cette nation, ni dans le passé ni aujour- d'hui, et elle ne nous a donné aucun sujet de plainte; en outre, elle habite des îles lointaines, fort éloignées de nos frontières, et elle n'a aucune vue de conquête sur notre pays. (En effet, une distance de dix à vingt jours de navi- gation sépare le royaume de Komar de celui du Maharadja.) Il vaut donc mieux , sire, ajouta le vézir, que personne n'ait 172 LES PRAIRIES D'OR. kJUU yl fciU^ <3«+*s? {J^ J-rtj^^ ^ J^ /ooj-î^l i Usj^ Ujj ajL^pî 'y^?'^ cj^ aj^>? y\<' (j-*j SilyiJ vilii et ils ^Ull ,.|.Aâol Le, d^A^t^ 't^'JL? ^«^ Uxm^Lo lxXx« (j^i (i À^ «X» u J\j&--jJl iLsft^j p.!iV*iJt iiXjy: (j-« l^^ '-r^j^ <-^ V^^^ connaissance de ce projet, el que le roi lui-même n'en re- parle plus. » Le roi s'irrita et ne tint aucun compte de cet avis. Il fit part de ses desseins à ses généraux et à ses prin- cipaux courtisans; la nouvelle passa de bouche en bouche, et finit par arriver jusqu'au Maharadja. Ce dernier était un prince sage, expérimenté et d'un âge déjà mûr. Il fit venir son vézir, l'informa de ce qu'il avait appris, et ajouta: « Ce que la renommée rapporte de ce fou, le projet que sa jeu- nesse et son orgueil lui ont inspiré, la publicité de ses pa- roles, tout nous oblige à sévir contre lui, car l'impunité porterait atteinte à notre dignité et à notre pouvoir. » Il or- donna donc à son vézir de tenir cet entretien secret, d'équi- per mille vaisseaux de moyenne force, et de pourvoir cha- cun de ces vaisseaux des armes et des troupes nécessaires. On fit courir le bruit que le roi voulait faire une prome- nade de plaisir dans les îles du royaume; on écrivit même aux rois de ces îles, (]ui étaient vassaux du Maharadja, que CHAPITRE VII. 173 »j^ Js_jv_A-*«i (^ »àl^ «Ki-I^ *i^->:; r/^-îj^-*^' viU^jli Ul — l^^^^l >I JLiLi IjI^j^ *X-s? jM *^''' J**-*^' S-^t***^. L*àJî^ ^^J^^ i5^' iia*-l>l ii)o*N> ^ i^j^] JX-j\ ^gJsi-».^ ^ Joii oji^ (^ It'A^ (^'^'^^ JUl» ItXjfr JoU) liU^ ^^^'^ (j^ Jôjli dlx;« J^ ^ (^Ml? j).AC»>l.O de mes Etats et d'y porter la destruction, j'aurais usé ici de représailles ; mais tu n'as formé précisément qu'un projet, et c'est moi qui le réaliserai à tes dépens. Puis je rentrerai dans mon pays, sans toucher aux biens de tes sujets, petits ou grands. Je veux que tu serves d'exemple à tes succes- seurs, afin qu'ils ne franchissent pas les limites que la ibr- tune leur a assignées, et qu'ils connaissent le prix de la sé- curité. » Puis il lui fit trancher la tête. Il s'adressa ensuite au vézir et lui dit : « Je te remercie, vézir; je sais les bons con- seils que tu donnais à ton maître, qui aurait dû les accep- ter. Désigne celui que tu crois digne de gouverner après cet insensé, et place-le sur le trône. Le Maharadja retourna aussitôt dans ses Etats, sans que lui ou ses troupes eussent exercé le moindre ravage dans ce pays. Rentré dans son royaume, il s'assit sur son trône , qui dominait l'étang sur- nommé Vétang des barres cVor, et fit placer devant lui le plat où était posée la tête du roi vaincu. Il assembla tous les CHAPITRE VIL 175 »j»^_s-^ ^A-ÏLjg J^l *i U^Xi AaXc -Jvi! U ^^ aK^ (^«^JÎ UJùb Je IlL^ ^^ JJ! yî aJ! t-^xù jUMl à5>aj -luJI JiX» sb^ji u XA-» UàXj ^ Ji^ljiL«^ Luàb^ bÀjçXf Aaxj dL»jfc-La.> grands du royaume, et leur raconta son expédition el le naotif qui l'avait rendue nécessaire. Ses sujets répondirent par des acclamations et des vœux. Sur son ordre, on lava la tête du roi, on l'embauma, et, après l'avoir enfermée dans un vase, on l'envoya à son successeur dans le Komar, avec la lettre suivante : • Notre expédition a été motivée par l'insolence de ton prédéces- seur, et par la nécessité de donner une leçon à ses pareils. Maintenant que nous avons atteint notre but, nous croyons devoir te renvoyer cette tête, car nous n'avons aucun inté- rêt à la garder, et une pareille victoire n'ajoute rien à notre gloire. » Les rois de l'Inde et de la Chine, instruits de ces événements, n'en eurent qu'une plus haute idée du Maha- radja, et, depuis lors, les rois de Komar, en se levant le matin , se tournaient vers le pays de Zabedj , et se proster- naient en proclamant avec respect la grandeur du Maha- radja. Nous devons expliquer ce que signifie l'étang des barres 176 LES PRAIRIES D'OR. ^\^ làU wtXjUt dUs ^ tixm ^«x^ (jvj ig^i> JâLAj i^^^ M^^ ^ Jaj /liU- viLb Jljo ^ W^ cMai' (T-^^' i Km^^=>- o J^ IgJ^ S«>ot> d'or. Le palais du Maharadja domine un petit étang, qui com- munique avec le principal golfe du Zabedj ; le flux amène l'eau de mer dans ce golfe, et le reflux en enlève l'eau douce. Tous les matins, le trésorier du roi arrive porteur d'une barre d'or fondu pesant un certain nombre de livres, dont je ne puis évaluer le poids exact, et la jette dans l'étang en présence du roi. A l'heure du flux, l'eau monte et re- couvre cette barre avec celles qui y sont déjà déposées; mais la marée basse les laisse à découvert, et elles brillent aux rayons du soleil, sous les yeux du roi, qui est assis dans sa salle d'audience , située au-dessus de cet étang. On con- tinue ainsi, pendant toute la durée de son règne, à jeter chaque jour une barre d'or, et personne n'ose y toucher; mais à la mort du roi, son successeur fait retirer tous ces lingots , sans en laisser un seul. On les compte , on les fond , et on les distribue aux membres de la famille royale, tant aux CHAPITRE VII. 177 ^>yj^^ ^:>\^^ (^-^^j'^ |0^^^ fi-^^j ^ii-Ui c:-yo J^î tj^ ^_X-Li.j iLkAk, I JvS'yUpI (j^ yiiU viUiî ^j^Xi ^jl J^j <îsJ(X--« -Lî uy*>Où^l y-l J^J^J^jjiJî^ AJCjQuf J^;ù| (jvj Ajijj IàaSj i «x;^! J^L» /Jôfttj <î0l5^ i t^JJ! (^ ^ js,^ i!j^ *KÀ^I tî)jX« jX^si^^^-AjC^ULl iobvX^ c..o».L3 (^v^XJl î«Xi6 hommes qu'aux femmes et aux enfants, aux ofTiciers et aux serviteurs, en observant le rang et les prérogatives de chaque classe. Le surplus est distribué aux pauvres et aux infirmes. Le nombre et le poids de ces barres sont inscrits dans un registre, et l'on dit que tel roi a vécu tant d'années, et qu'il a laissé dans l'étang royal tant de barres d'or, pour être distribuées après sa mort entre ses sujets. C'est une gloire, à leurs yeux, d'avoir régné longtemps et d'avoir laissé un grand nombre de ces barres. Le plus puissant roi qui règne aujourd'hui dans l'Inde est le Balhara, souverain de la ville d'el-Mankir; la plu- part des chefs de l'Inde tournent leur visage vers lui en priant, et adressent des prières à ses ambassadeurs, quand ils arrivent à leur cour. Les Etats du Balhara sont entourés par plusieurs principautés. Quelques-uns de ces rois habi- tent la région des montagnes, loin de la mer; tels sont le Raya, maître du Kachmir, le roi de Tafen et d'autres chefs 178 LES PRAIRIES D'OR. ^b (jvA* (Sj-^^ ^'^ij^-i y. *^ 0-* Hs^i «3vv^i iiljX« iLAjUfi' ^-iiîj i^JsJLw làiî^ C:JVi^ *;-^'>***«j.^^5 C:!^'^^ ^-^ JJi iL.«w /rfvjill ItXJft^ r-^j-iJi-J ii-À_j*X-* ««.«-^-L-o ^J>>~^ viJJu »Ulj *>=?'^' **^ CJ^ *^-? «^ ^i^* *^^j(>J«^'j UaôJî^ AjkPj iXÀ^I^ JsJLnJ! Jy^jUÀ.1 (^ :5\J7: j^^J^A-^j *i *t1;^ jU^Jî b;-Si JsJsft t_>U^I IJsJfc (i^é à^ Uyi ^joji^l é^ (j^ ^^ydl ^Lj Uax5^(j^j-« \^ dUi UiX^I «Xi U3 yt^ kiUi indiens. D'autres Étals s'avancent sur la mer et dans le con- tinent. La capitale du Balhai-a est éloignée de la mer de quatre'vingts parasanges sinài, et chaque parasange vaut huit milles. Ses armées ej; ses éléphants sont innombrables; mais presque toutes ses troupes se composent d'infanterie, à cause de la nature du pays. Un de ses voisins, parmi les rois de l'Inde éloignés de la mer, est le maître de la ville de Kanoudj, le Baourah, titre donné à tous les souverains de ce royaume. Il a de fortes garnisons cantonnées au nord, au sud, à l'ouest et à l'est, parce que chacun de ces côtés est menacé par un voisin belliqueux. Nous donnerons plus tard de nouvelles notions sur les souverains du Sind, de l'Inde et d'autres rois de la ten-e, dans le chapitre relatif aux mers, à leurs particularités, aux nations et aux rois qui les environnent, etc. On trouvera aussi ces renseignements dans nos précédents ouvrages. Puisse Dieu nous aider ! en lui seul sonl la force et le pouvoir. CIIAPITUE VIII. 179 <_>^jLÎ)^ (J)--»**J' ^^^4^ ^À4>'^ JUwJl^ ^jj^l kiUi iX.lft l^jlj «^^-^4^ J^ (j^ U^ iaA^ l_^4Jt^ JAiJl CHAPITRE VIII. DESCRIPTION DU CONTINENT ET DES MERS; SOURCES DES FLEUVES; LES MONTAGNES; LES SEPT CLIMATS, ASTRES QUI EXERCENT SU EUX LEUR INFLUENCE; ORDRE DES« SPHÈRES, ETC. Les savants partagent la terre entre les quatre points car- dinaux, l'est, l'ouest, le nord et le sud; ils la divisent aussi en deux parties, celle qui est habitée et celle qui est déserte, cultivée OU inculte. La terre, disent-ils, est ronde, son centre passe par l'axe de la sphère , l'air l'entoure de tous les côtés , et, comparée à la sphère du zodiaque, elle estpelile comme un point mathématique. La portion habitée s'étend depuis un groupe de six îles nommées les îles Eternelles (Fortunées), et siUiées dans l'océan Occidental, jusqu'à l'extrémité de la Chine. Cette étendue correspondant à douze heures (de la révolution journalière du soleil), ils ont reconnu que le 810 LES PRAIRIES D'OR. p .. J^Ja _5-£&j (j<=)^' iJ^li uÀ-Aâj dlJij (JV>aJl ^^Aail ^ l^^AL (J^ 5^_^^^ tjl ^^>_ajL> jlfwJÎ iUi»-b til -pljjùiw^l laÀ. j-o^ soleil se lève pour les îles Eternelles, situées dans l'océan Occidental, quand il se couche à l'extrémité de la Chine, et qu'il se lève pour cette partie reculée delà terre quand il se couche pour ces îles. Cette portion est la moitié de la cir- conférence terrestre, et c'est l'étendue longitudinale qu'ils disent avoir observée. Si on l'évalue en milles employés pour la mesure du globe, on obtient un total de treize mille cinq cents miilles. Leurs recherches sur la latitude de la terre ont prouvé que la portion habitée s'étend, de l'équateur vers le nord, jusqu'à l'île de Toulé [QoijXr}) dans la (Grande-) Bretagne, oia la durée du jour le plus long est de vingt heures. Selon eux , l'équateur passe , entre l'est et l'ouest , par une île située entre l'Inde et l'Abyssinie, et un peu au sud de ces deux contrées. Ce point intermédiaire entre le nord et le midi est coupé par le point intermédiaire entre les îles Eternelles et CHAPITUE Vill. 811 (j*»*>w»»Ji !*Xi^ 4';-*=' ^•^^^ o^^^ *)-»ii CJ-* (j«'<^»-*« vj)jij ^'-y^ I..J-J»-* Jj^î pOwUi^ls (j*.vK^ ,jb)îj J-«o_^l_5 ji^j-iû^il^ (J^^^ (jl.^î^^-=w A-À^ J^L (jb)l ^j_t6 ^■*.A.»;Ua* j^vAi^t ë"/^^ A*VmJÏ tj^^ fjWojj**^\ ^jj^i o^ /s-fti iùJUuaJl^ A-JTA ■*M>Jt (j^j ub^' S-S^' «'IJUJl X:».Lmxj cjUXJI ç-jà^ ^^\X^ A;toj t5*>J! tîj*>Ji jjft^ ils trouvèrent, pour la circonférence du globe, continent et mer, vingt mille cent soixante milles. Cette circonférence de la terre , multipliée par sept , donne cent quarante et un mille cent vingt milles. En divisant ce produit par vingt-deux , on a, pour le diamètre de la terre, six mille quatre cent qua- torze milles et demi, plus un vingtième de mille environ. La moitié du diamètre de la terre est donc de trois mille deux cent sept milles, plus seize minutes trente secondes, soit : un quart, plus un quarantième de mille. I.e mille vaut quatre mille coudées noires; on nomme ainsi la coudée éta- blie par el-Mamoun pour la mesure des étoiles, des mai- sons et l'arpentage; elle se compose de vin^t-quatre doigts. Le philosophe (Ptoléniée), dans son livre intitulé Djo- grafia (rswypa^/a) , décrit la terre, les villes, les montagnes, les mers, les îles, les fleuves et sources (juclle renferme; il 184 LES PRAIRIES D'OR. iL.x-ij\ Uû:>«X-c (jî_5 «^UJî ^\yl^^ isôj>^M*X^ y^' ^-*^J3 ,j.^Uj«xJI jUi^ (j5_jJ' t-jUwî I jsjû àj^^^ c^^ (^sS ti '^js?»*^» U y^:» dUi (j-« jjL^îi^ iiiXi!l_5 ^j^i^î ^j^j^ *^' *^"^)^ iJ^ parle des villes habitées et des pays cultivés, évalue le nombre de ces villes à quatre mille cinq cent trente pour son époque, et les cite par ordre de climats. Il distingue, dans le même ouvrage, les montagnes de la terre par leur couleur rouge, jaune, verte, etc. et en porte le nombre à plus de deux cents; il mentionne aussi leur hauteur, les mines et les pierres précieuses qu'elles renferment. Ce phi- losophe compte cinq mers autour du globe, et parle des îles cultivées ou incultes, connues ou inconnues, qui y sont situées. La mer d'Abyssinie, par exemple, renferme, entre autres, un groupe d'un millier d'îles, nommées Dibaihat, qui sont toutes habitées, et à une distance de deux, trois ou plusieurs milles l'une de l'autre. D'après le même au- teur, la mer qui baigne l'Egypte et le pays de Rouu) sort de la mer des idoles de cuivre (Colonnes d'Hercule); les CHAPITKE Vll[. 185 _j,jb U jL_s^Ji ij^ L^XiL* j, ^ »j ibU «->«J xx**« l^jc« j<\A5î jLj^S-JI ^y^MiXi (j^ Jj^T (^ t-jboSl t«XJÛ (j>< :)^ l^po ^Ia^j cIxXa^ W^J (.IXûjÎ j^lwxa^ >-S-»-*^ iJ^^l*iJî ^jy*o ^ H^**^ O-w^ O^î «îi^^ -Aj^^xJÎ (^ dUi> (j^J ^ >-» «^^j O^^ U^'^' grandes sources de la terre, sans tenir compte des petites, sont au nombre de deux cent trente; deux cent quatre-vingt- dix fleuves coulent sans interruption dans les sept climats; chaque climat, comme on l'a vu plus haut, a une étendue de neuf mille parasanges carrés ; certaines mers renferment des êtres animés , tandis que d'autres , comme le grand Océan , n'en ont pas. Du reste on trouvera plus loin une descrip- tion détaillée de chaque mer en particulier. Dans la Géogra- phie (dePtolémée), ces mers sont enluminées de couleurs variées, et difterent par leur étendue et leur aspect. Les unes ont la forme d'un manteau couri [taïleçan,], les autres celle d'un harnais, ou celle d'un boyau; d'autres sont trian- gulaires; mais leurs noms sont en grec dans cet ouvrage, et, par conséquent, inintelligibles. Le diamètre de la terre est de deux mille cent parasanges , ce qui donne, en réalité (pour la tirconférence, à raison 186 LES PRAIRIES D'OR. y^^^-Affj "Ji-^-^j g/^ otî5 *!»^ j-if^'îî kiL^ yû'j c^f^î »j-)î:> L^r^tj IdSyU?! yiij W^j^ iC*-»«X£.j ^tj-iJl où^ j^ljJîj »;.-£&>JI eJli)!^ :>jlkjJ jIaJIj^'I dUi ^_^^ii; Jî ^}>_r»-^_AÎ ^_jL**Jt^ ^..AÀM^tJ j*.iU»Jlj J^jT^ 0*^"**^^ jj*v.u;\i*jS vi):sKjii! » jvrf» iuxtf»j z^y^ j^UJlj iijuliîî tj^jJû (j^liJlj dUÀJÎ ^^*.-w*j ^j^aJI viUii (ja*j Oiy=r i W^*^ jJ i'I iuA4^3 de 7 : 22), six mille six cents parasanges , chaque para- sange étant de seize mille coudées. La circonférence du cercle inférieur des astres, c'est-à-dire la sphère de la lune, est de cent vingt-cinq mille six cent soixante parasanges ; le diamètre de la sphère, depuis la limite de la tête du Bélier jusqu'à celle de la tête delà Balance, mesure quarante mille parasanges. Les sphères (ou cieux) sont au nomhre de neuf: la pre- mière, qui est aussi la plus petite et la plus rapprochée de la terre, est la sphère de la lune; la seconde, celle de Mer- cure; la troisième, celle de Vénus; la quatrième, celle du soleil; la cinquième, celle de Mars; la sixième, celle de Ju- piter; la septième, celle de Saturne; la huitième, celle des étoiles fixes, et la neuvième, celle du zodiaque. Toutes ces sphères ont la forme de globes renfermés l'un dans l'autre. Celle du zodiaque est nommée sphère universelle, et sa ré- volution produit le jour et la nuit; cardans un jour et une nuit elle entraîne le soleil, la lune et tous les astres de l'est CHAPITRE VIII. 187 (jjoti cylÀj t-Jai ^^ JU>iJt Jlj Itf \4 Jvm=».| (jviôb (jv-Jûi j^ j-f^ S-tH^' (J*^-J cKiSô^ t-JaS yûj ^ (J-:? ^ ^H^'^^J ^Ms\y.^ (Jij-jLJL^ *U>*"^Î «*>^ c^jJii s*o\y> ^ Leij dUiJi Uj Qo^JJ ^^♦-»- vy^=^ ti' JUw.il (j^ ijs^T JJàJI (j^ ^j\^ U JsjL» Ifrix^vy i (j^^j^lj u^-^' Jr^3^ ^ j^'>^' t$j ^^*ib iUa^sî^ à l'ouest autour de deux pôles immobiles, dont l'un, situé au nord, est le pôle arctique, et l'autre, le pôle austral, ou de Canope. Les signes du zodiaque ne sont autre chose que la sphère universelle, et leurs noms particuliers servent seu- lement à désigner la place que les étoiles y occupent. La sphère du zodiaque se rétrécit nécessairement vers les pôles, et s'élargit au centre du globe. La ligne qui coupe ce globe en deux moitiés, de l'est à l'ouest, se nomme ligne éqainoxiale, parce que , lorsque le soleil est sur cette ligne, le jour et la nuit sont d'une égale longueur dans tous les pays. La partie de cette sphère qui va du nord au sud est nommée latitude, celle qui se dirige de l'ouest à l'est, longitude. Les sphères sont rondes, elles entourent le monde et tournent autour du centre de la terre, qui se trouve au milieu d'elles, conmie le point central delà circonférence. Parmi les neul sphères, la plus voisine de la terre est celle de la Lune; au dessus est la sphère de Mer- 188 LES PRAIRIES D'OR. j^f-i} dwi>j ^4^^*^ i^xf^Ji iJliVs^ iikAwyL* j**..«\iJlj (jw.<\iJî JwSk.Jj dLX_i ^^^^ kJL» «>v».|^ <-^!^ XxamJI cî)^.^! StXjb i^.^s\^\ j^\Mi^ j*i»A (^^\ ^yjJ^^ *A* <3«>-Ji (j-«U]î viUxîl I jsjûj Uvww.î=- *Iàclj ^î yî> ^Ul dUiJIj 4^UJ! dUiJi ^j U-«*Xi <^i iixA-Jî d)^XiiJl UU Lsi'jSi» j.Jouil J^iil tj^ j-jU«5 lj*«>jûUij ^1 i<*:ijX\ <^S\^\j l^j 4,JaiI JpX) 2^ cure, puis celle de Vénus, et ensuite celle du soleil, qui est au milieu des sept sphères. Au-dessus de la sphère du so- leil est celle de Mars, puis les sphères de Jupiter et de Saturne. Chacune d'elles ne renferme qu'une étoile. Au- dessus de Saturne est la huitième sphère , qui renferme les douze constellations et les autres étoiles. La neuvième sphère est la plus élevée et la plus vaste; c'est la grande sphère qui enveloppe toutes celles que nous avons nommées, ainsi que les quatre éléments et toute la création. Elle n'a pas d'étoiles , et accomplit tous les jours une révolution de l'est à l'ouest, en entraînant dans sa course circulaire toutes les sphères inférieures. Les sept sphères (des planètes) tournent, au contraire, de l'ouest à l'est. Les anciens prouvent ce sys- tème par des arguments qu'il serait trop long de rappor- ter ici. Les étoiles ainsi placées el visibles à l'œil comme celles CHAPITRE VIII. 189 J3J0 cj^^Â^i y> <^*>Ji ^iU^Ji i*>^^ (j^^' ^iJJ^5 i 4-*5J^l L^_5 AJl*-Ia3 àSyS^ . \%M «Xi^-tj J^ iÏAXMji <îGî J^ô^^xs. A)Jô\ iXa-j Jl^wJi i jvi-i L^^ v.yU^ tl «j^^i tKi dUxîî jiaJij^ v.J»-waj^ (J^^ S-^^ "^ i^r-f-J' f»^ aàXaJ^ de la huitième sphère, et cette sphère elle-même, tournent sur deux pôles, qui ne sont pas ceux de la sphère générale. Pour prouver la diiïérence du mouvement entre la sphère zodiacale et les autres sphères, on montre que les douze constellations se suivent dans leur marche, sans quitter leur place respective, ni altérer leur mouvement, en se le- vant ou en se couchant. Chaque planète, au contraire, a son mouvement propre, qui n'est pas celui des autres, et ce mouvement est inégal, plus rapide, et tantôt dans la direc- tion du sud, tantôt dans celle du nord. Les astronomes définissent la sphère comme la limite de l'espace qui réunit les éléments supérieurs ou inférieurs. Considérée dans sa nature même, elle est ronde et la plus vaste des sphères, puisqu'elle renferme toutes les autres. Ces planètes ne se meuvent pas dans leur orbite avec la même rapidité. La lune séjourne deux jours et demi dans 190 LES PRAIRIES D'OR. j^^jùiJLî pUU^ U^ (J!>T*?j^^ x*«^ ^^ J^i gJli pUUj Ujj ^e^i^ ^iV^^ U^^^ <^Xw^ AjU <^J^Aié^ o^t iùcçw V^Ji^_^ l^AÏ?^ i tiUNiJi t^UaJJî clÂj;! !^ JvÀ»l As^jL JJi I^JOUvI Ul iLi^Jl iLkjtS^ JXoj -U*Jl_j ^]5|;J«Jî (:j:^ ^j^^ i ^pJl^^«XJ iL-i^l (jvj U I^^^H.x aÔ -^).=» ^ chaque constellation, et traverse la sphère eu un mois; le soleil demeure un mois dans chaque constellation; Mer- cure, quinze jours; Vénus, vingt-cinq jours; Mars, quarante- cinq jours; Jupiter, un an; Saturne, trente mois. Ptolémée, l'auteur de l' A Imageste, évalue la circonférence de la terre, avec ses montagnes et ses mers, à vingt-quatre mille milles, et son diamètre, c'est-à-dire sa largeur et sa profondeur, à sept mille six cent trente-six milles. Pour trou- ver cette mesure, on a pris l'élévation du pôle arctique dans deux villes situées sous le même méridien , la ville de Tad- mor (Palmyre) , située dans les plaines qui séparent l'Irak de la Syrie, et la ville de Rakkah. On trouva que cette élé- vation était à Rakkah 35° 7 et à Tadmor 3/i°, ce qui fait une différence d'un degré et un tiers; puis on mesura la dis- CHAPITRE VIII. 191 Xîs^y:si= iUufcj »*ki!ij t***^' '*^ «i ^^1^' ^>vs^ «5*-**j U^J^J5i j-i^ 4^ji)I ^Jjv^i AJCfwiJi*! *Xâ kilAiJl 1j«Xs.-j *-^^ P>^*A ^UaJLÎI^ »5^l Is^ ^^JJI Id\JÂ^j\^\ (Sjy^ *|>^. ^'^ ^jbp^l io^M^ t^ X.»...V-^»«fc* ^6 (j^ ^Ij (.AÀMkàl c:>^i (j>« Ub^jçf^ ^Ijj ti^jJl oUm A^toJ^ ^'^^ «^I^Lm CJi^JUwl I^JÛM^t Jai» tl^ Lji-aJT: ^_^J»4^ cJaxIt^ Jl^wJt c/Jaiil ^^1 j^j^^^:^! (jj \jXj9 ^^XaJIj yU>.jJt »i/V.il (j^ ?^J^-3 La configuration des mers a soulevé aussi des discussions. La plupart des anciens philosophes de l'Inde et des sages de la Grèce, à l'exception de ceux qui adoptent la révéla- tion, soutiennent que la nier suit le mouvement sphérique de la terre, et ils le prouvent par de nombreux arguments. Ainsi, quand on gagne le large, la terre d'abord, puis les montagnes s'efTacent graduellement, et leur sommet finit par disparaître ; au contraire, si l'on se rapproche de la côte, ces montagnes reparaissent insensiblement, et, quand on est près du rivage, on peut distinguer la terre et les arbres. Tel est le cas de la montagne de Donbawend (Detna- vend) , entre Rey et le Tabaristan. On aperçoit de cent para- sanges (cinq cents kilomètres) le sommet de cette montagne, qui se perd dans la nue; une épaisse fumée s'en échappe, et des neiges éternelles le couronnent. De la base sort une grande rivière, dont l'eau sulfureuse est jaune comme l'or; pour parvenir à la cime de la montagne, il faut monter I. i3 194 LES PRAIRIES D'OR. oiJi j^ x«Ji)l (jA.lj iC^.Lww« Os^»-^ AJCo ^jl^^ AxJt >\£ (^^ i ylj ij— fcj{ ij*>.-^j >l^_^| j Liûy«w^ rW **^'**^ jr^iaJi uyy'*: .» 'i w La.«j6j iixÀAaiJ ?5^î i çAj <-^-*«>vJi 2fJ^ yuoS Uj^-p cjUCàJI pendant trois jours et trois nuits; parvenu là, on trouve un plateau large d'environ mille coudées carrées, bien que, vu d'en bas, il ait une forme conique. Ce plateau est couvert d'un sable rouge, dans lequel le pied enfonce; les animaux sauvages et l'oiseau lui-même ne peuvent atteindre ce som- met, à cause de son élévation, du vent et du froid rigou- reux qui y régnent. On y remarque aussi une trentaine de fissures, d'où s'échappent une épaisse vapeur de soufre et des nmgîssements semblables au roulement du tonnerre le plus violent; ce bruit provient du feu qui s'enflamme. Celui qui expose sa vie pour gravir ce sommet recueille souvent à l'orifice de ces cavernes des morceaux de soufre , jaune comme de l'or, qui servent à l'alchimie et à d'autres arts. Vues de cette hauteur, les plus hautes montagnes environ- nantes ressemblent à des collines ou à des m-amelons. Le CHAPITRE VIII. 195 j-^i Ja4^ \^ (jo^ I^aA^ ojJjJ SS}^^ lj\jj \^\^ ic^UuJl '^^^y^î Jc^UJt ^^ \^ji U^ JoJI lioft ^X*! (^^.A^l ciJi ^ y«j-iJ! c>Jiï Ujj JOjUj:> J.AS.- jJ^i»- cjUJil I jsjft jj Donbawend est à vingt parasanges environ de la mer du Tabaristan [Caspienne). Les liâtinients qui s'avancent vers le large le perdent complètement de vue; mais à une ciis- tance de cent parasanges, et quand ils se rapprochent des montagnes du Tabaristan, ils voient d'abord une partie de la cime du Donbawend, qui devient de plus en plus appa- rent à mesure qu'ils s'approchent du i ivage. Ce fait prouve, dit-on , la thèse de la sphéricité de la mer. On peut faire la même observation sur la mer de Rouni (Méditerranée), nommée aussi mer de Syrie et d'Egypte, à l'égard du mont el-Akrâ , dont on ne connaît pas la hau- teur, et qui domine le territoire d'Antioche, de Latakieh, de Tripoli, de l'île de Chypre, etc. Il disparaît aux yeux de ceux qui naviguent, parce qu'en avançant en pleine mer ils se trouvent au-dessous de son point de vue. Nous aurons plus lard occasion de reparler du Donbawend, des légendes i3. 196 LES PRAIRIES D'OR. l^U^^ (jp;i)l -Ual (j^ JUI i (^f que racontent les Persans à ce sujet, et de Dohhaic sur- nommé Doul-Efivah, qui est enchaîné à la cime de cette mon- tagne (chap. XXI ). Le sommet du Donbawend est un des principaux volcans et l'une des merveilles de la ten-e. Les dimensions du globe ne sont pas moins controver- sées; l'opinion générale admet entre le centre de la terre, et les limites de l'air et du feu (l'atmosphère), une distance de cent soixante-huit mille milles. La terre est trente-sept fois et une fraction plus grande que la lune ; elle est vingt-trois fois plus grande que Mer- cure et vingt-quatre fois plus grande que Vénus. Le soleil a cent soixante (six) fois, plus trois huitièmes, la dimension de la terre, et deux mille six cent quarante fois celle de la lune; la terre n'est donc que le ytj c^u soleil. Le diamètre du soleil est de quarante-deux mille milles. Mars a soixante- trois fois la gi'andeur de la terre, et un diamètre de huit mille sept cents milles et demi. Jupiter a quatre-vingt-une CHAPITRE VIII. 197 yUSÎ »pai_5 v_À-uajj »js/o (jv.x**o^ ii»MO (jip^iil (j-« ^.Ingt cK»-Jj_5 iLjft^l tX«j «Xxji^ c)-S»* oui (j^^i^^ iLjL».xA.wj oUl iCjU %,m^ Joç« ii-jU «_>-wi^ L)LÎIj.Ais£ ~f^i«Jl *><■*? «^^-«J^^ ^jyUSj iCiXj p^3^t «Jow A>j tKv Otil M5>-*i**^ fois trois quarts la grandeur de la terre, et un diamètre de trente-trois mille deux cent seize milles. Saturne est quatre- vingl-dix-neuf fois et demie plus grand que la terre; son diamètre est de trente-deux mille sept cent quatre-vingt-six milles. Les étoiles fixes de première grandeur sont au nom- bre de quinze, et ont chacune quatre-vingt-quatorze fois et demie la dimension de la terre. Distance des astres à la terre. — La lune, quand elle est le plus rapprochée de la terre , en est éloignée de cent dix- huit mille milles, sa distance extrême est de cent vingt- quatre mille milles. La plus grande distance de Mercure à la terre est de neuf cent mille sept cent trente milles ; celle de Vénus, de quatre millions dix-neuf mille six cents milles; celle du soleil, de quatre millions huit cent vingt mille milles et demi; celle de Mars, de trente-trois millions six 198 LES PRAIRIES D'OR. ^^yum <>oo «^Jtjlj ig*5 J"'*-* k-AÎ! ibU o-wj J«A^ v_àJ| ^^I (_JiJt {jy^* if-i)îj iUuJiJi (j^ bySl> j^ l^j J«XjJ y_j»^À^l »*>»-'û CJ-* Sd bj5i ljci_j AA* j,:^i fc*Mj!j ^^^^|<^^ Uaa^ (^ uJLLm UsAi aU! bâlol ^«XAj l^ ^^J^ ^ ^ cent mille milles et une fraction; celle de Jupiter, d'un peu moins de cinquante-quatre millions cent soixante-six mille milles; enfin, celle de Saturne, d'un peu moins de soixante- dix-sept millions de milles. Telle est à peu près la distance extrême des étoiles fixes à la terre. C'est sur la division, les degrés et les mesures que nous venons de mentionner, que sont établis les calculs relatifs au temps et aux éclipses. Plusieurs instruments et astro- labes ont servi à cette étude, et un grand nombre de traités ont été composés dans ce but. Ce sujet est si vaste que nous ne pourrions le traiter, même partiellement, sans entrer dans de longs développements. Bornons-nous donc à ces explications sommaires, qui peuvent faciliter l'étude plus approfondie de ces sciences auxquelles nous avons donné une plus grande place dans nos ouvrages précédents. Le pré- sent livre ne doil présenter que des aperçus et des géné- ralités. Les Sai)éens de Harran , qui ne sont que les disciples gros- CIIAPITUE VlU. lyj ^jjli>_5^ eJLSJi^ k-.^! jUJij kJuoJl l^j:ii c:,UkJl ^\jX\ 3C-jL.A>»-ji^ iO^^yi ^^UmJI^ /M^.AwM*J» /Mk^Lskj ^V—^ luKJI^ v_AJL*x.yi (j-»L_A_J!j (..ji—Ji-^^t La:«! (j^ f^^'^ siers des Grecs, et la lie des philosophes anciens, ont établi dans leurs temples une hiérarchie de prêtres qui corres- pond aux neuf sphères; le plus élevé porte le nom de Ras Kouinra (chef des prêtres, ""NIDID tl?"'")). Les chrétiens, qui leur ont succédé, ont conservé dans la hiérarchie ecclésias- ti([ue l'ordre institué par la secte sabéenne. Ils donnent à ces différents degrés de dignité le nom (Xaliaat. La première est celle des as-salat [osliarius, portier) ; la seconde, celle des agsal [àvayvùxrlrjs, lecteur); la troisième, celle des yoiidaqoun (exorciste) ; la quatrième, celle des chcinas (acolyte) ; la cin- quième, celle des kasis (diacre) ; la sixième, celle des bardoui ( -srpeffêvTepos , prêtre); la septième, celle des hourasfdos [ar- chipreshyter) ou vicaire de l'évêque; la huitième est celle d'ashaf [episcopus) ; la neuvième, celle de mitran, ce qui veut dire chef de la ville (métropolitain). Enfin - au-dessus de tous ces grades est celui de balrik, c'est-à-dire le père des pères (patriarche) , ou bien de tous les dignitaires que nous venons d'cnuiiurer, et d'autres encore qui ont un rang infé- 200 LES PRAIRIES D'OR. ^^UajJl «X5 J^ iUiul <-*Ajjo iioij ^JUsj Jl Lio iCs-U»- "i ij-* "^^ t^^-^-a^JJ c:* Jviwl Lflj !^*x-w (>-^j^^ !,^■*^^*^ ^il^Ufc y* (j«L(U«j{^ ^jMkA^M^AJt^ iLA^LkâJi (j^ b^^^ U ^ <^[yiS s«x^ IjuLcS'^ Uxii jo^ (jvÀj^i cjI^pI m^j^ tiLL« ^^^ ^-^^^^j rieur. Telle est l'opinion des chrétiens instruits relativement à celte hiérarchie; mais le vulgaire a des traditions différentes à cet égard; il parle de l'apparition d'un ange, et raconte différentes choses que nous n'avons pas besoin de rapporter. Cette institution existe chez les Melkites, qui sont comme la colonne et la base du christianisme, tandis que les chrétiens orientaux , c'est-à-dire les Abadites , surnommés Nestoriens et Jacohites, se sont séparés d'eux et ont fait schisme. Il est hors de doute que les chrétiens ont emprunté l'idée première de cette hiérarchie aux Sabéens et que le hasis, lechemas, etc. sont dus à l'influence des Manichéens. Il faut en excepter cependant les Masdekites , les Ghemmaïtes , et d'autres sectes. Manès, le fondateur du manichéisme, vécut après le Mes- sie; il en est de même d'Ibn Daisan et de Markiou, chefs des Daisaniles (Bardéçanites) et des Aiarkionites; plus tard les Masdekites et d'autres partisans des doctrines dualistes se sé- parèrent de ces première sectes. On trouvera dans les Annales historiques et l'Histoire CllAPlTKE Vlll. 201 U (jj<^ iL-gn_JL-i^A4l c:>lj{«i^ u^ ^^^J^^ ^^ UjUS'i fc^tjsll ajsjft c^^^ -^1;^' »j^j.m5'^ »b^ U^j »*k_iû i^^.^ïJv_j l_xîj AjLoJl J_^! i AjLiil oldTj iryd! moyenne de curieux renseignements sur ces différentes sectes, les contes puérils et les inventions fabriquées par elles. Nous en avons parlé également dans notre ouvrage intitulé Discours sur les hases des croyances, et nous avons réfuté ces opinions et renversé ces théories dans un autre livre, qui a pour titre Explication des principes de la re- ligion. Ici nous ne pouvons traiter ces matières qu'inci- demment, et dans le rapide exposé que nous en donnons, nous cherchons à faire l'historique de la secte et de la doc- trine, pour que ce livre n'offre pas de lacunes; mais nous écartons toute espèce d'examen et de controverse. 202 LES PRAIRIES D'OR. iL^lsjJ! tji^'^î 2^1^* (j^^ iiÀjUw 1^1^ cyjUîî Uftj3^ *^^*J^ CHAPITRE IX. RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX SUU LES MIGRATIONS DES MERS, ET SUR LES PRINCIPAUX FLEUVES. L'auteur de la Logique (Aristote, Mcteorologica, t. I, ch. xiv) dit que les mais se transportent d'un lieu à un autre dans le cours des âges, et la suite des siècles. En effet, toutes les mers ont un mouvement constant; mais, comparé à la masse des eaux , à l'étendue de leur surface et à la profon- deur de leur lit, ce mouvement est insensible. Cependant il n'y a aucune partie de la terre qui reste éternellement humide ou sèche; mais elle change et se modifie sous l'ac- tion des fleuves , qui tantôt s'y déversent et tantôt s'en retirent. Telle est la cause de la transformation de la mer et du con- tinent; loin de rester constamment l'un et l'autre dans leur état primitif, le continent vient occuper la place envahie par la mer, et réciproquement. Ces révolutions sont détermi CIIAPITHE IX. 203 y-xJyJî^ i.jA.^io L^jJi t)'^ *^^^ ^/^ (J.?^^ '^ c:>UàjÎj yl^JI (^jv-«à)iiî i Igjl iijbUo Oc$)_j (j^oIaSÎ j.:s? yfc ,jt*A ljù\£.j^ Ji ^Ul jL^I kj W^ ii^î W^ u^ o^j^^ c^aUiwI U.i nées par le cours des fleuves; en effet, le lit des fleuves a ses périodes de jeunesse et de déclin, ou de vie et de mort; il se développe et dépérit comme l'animal et la plante, avec cette différence, toutefois, que dans ceux-ci la croissance et le déclin ne se manifestent pas partiellement, mais que toutes les parties de leur être dépérissent et meurent en même temps. La terre, au contraire, décroît et vieillit successive- ment sous l'influence de la révolution du soleil. L'origine des fleuves et des sources a soulevé des dis- cussions. Selon les uns, ils proviennent tou.s de la grande mer, c'est-à-dire de la mer d'eau douce, qu'il ne faut pas confondre avec l'Océan. D'autres prétendent que l'eau se trouve dans la terre, comme les veines dans le corps. D'autres font le laisonnement suivant : c'est une loi de la nature que l'eau soit toujours de niveau, mais à cause de l'inégalité de la terre, qui est élevée d'un côté et déprimée de l'autre, Teau s'est retirée dans les bas-fonds. Retenue dans ces pro- 204 LES PRAIRIES D'OR. owjils l^ji^3 O^j^l O^^ Ulj (j*Jik*«L (j*HsJ -^Ut yî^ viUUift ^Uii ^^^\ (^N-J^ï-*^;^ 3-*^ LT^^^J Os-i^Jî y{/^j U>*ÎV^ y'^J ^ ^^«XJI (j^iKi- j UÀ-b j-gj^ /<>Jàft j^ j.Aj iajLw »-^_j «XÂ^i (jbjL? fondeurs, elle tend à se répandre au dehors par suite de la compression que la terre exerce sur elle; des crevasses se forment dans le sol , et livrent passage aux sources et aux fleuves. Souvent aussi l'eau est le produit de l'air renfermé dans les entrailles de la terre; elle ne doit pas être considé- rée alors comme un élément, mais seulement comme en- gendrée par la corruption et les exhalaisons du sol. Nous ne citerons pas toutes les opinions auxquelles ce sujet a donné lieu, car nous cherchons à être bref et concis; nous ren- voyons donc, pour les détails, à nos autres ouvrages. On a cherché depuis longtemps la source , l'embouchure et l'étendue du parcours des grands fleuves, tels que le Nil, l'Ëuphrate, le Tigre, le fleuve de Balkh ou Djeihoun, le Mehran, qui arrose le Sind; le Gange, fleuve important de l'Inde; le Sabbato, qui n'est pas moins grand; le Tanabis (Tanaïs), qui se jette dans la mer Nitas (mer Noire) , etc. J'ai vu dans la Géographie (de Plolémée) une figure re- CHAPITRE IX. 205 ^j>^ »ji_j-gJi I«X^jl/o^ aaaJL*^ j^I tKî^ o^^ (j^ Iwiftlib tj_y>A« j»>-* ^^ *r*^ *X^^ il^ .y^ *^>^ j^ y^i t^^ ^ lyLAW^ *^':> • **^ (1^ '.^-f^ ''^■*^j /QiftAKJ lj\ ^i (J>ts*m (j>« iiJ^4>Jl t5*^»<*Jj iijuwljjJl aÎ^JJ! ItXJCx* i viUij ^^^j}\ j„:£^l\ présentant le Nil sortant du pied de la montagne el-Komr. Ses eaux, qui jaillissent d'abord de douze sources, se dé- versent dans deux lacs semblables aux étangs (de Basrah); elles se réunissent au sortir de là , et traversent des régions sablonneuses et des montagnes. Le Nil poursuit sa marche à travers cette partie du Soudan qui avoisine le pays des Zendj et donne naissance à un bras qui va se jeter dans la mer de Zendj. Celte mer baigne l'île de Kanbalou (Madagas- car?), île bien cultivée, et habitée par des musulmans qui parlent la langue des Zendj. Ils s'emparèrent de cette île en faisant captive toute la population zendjite, à l'époque de la conquête de l'île de Crète, dans la Méditerranée, par les musulmans, au commencement de la dynastie abbasside et vers la fin du règne des Ommiades. De cette ville à Oman il y a environ cinq cents parasanges, d'après ce que disent les marins; mais c'est une simple conjecture et non une 206 LES PRAIRIES D'OR. ««Xjç ^jljill Js« ^i ^^-kûx. J>A*>Ji «^l'j ^y^. (S^^ ciOjJt i Aib^^ i(4>^ (j^ XÀ^ X)til3 ^^.mOj ji.:âsJi l«X^ i^jJSf: -fLo JIvjUwu) jiXXaj )kA^ l^«X£ «.K^ CJ^ O*^^ X«^«X ;^[Vi J^^ (J-* 7TJ^ i tjUS'yfc^ ^IOsAaJI c-ol^^ jLcuoiJÎ V^^ Ty^ AjUS'i évaluation rigoureuse. Plusieurs patrons [nakhoda] de Si- raf et d'Oman, qui fréquentent ces parages, disent avoir observé dans cette mer, lors de la crue du Nil, en Egypte, ou peu de temps avant cette époque, un courant d'eau qu'il est difficile de couper, à cause de sa rapidité extrême. Ce courant, qui sort des montagnes du Zendj et s'étend sur un mille de largeur, est formé d'une eau douce et limpide, qui se trouble au moment de la crue du Nil en Egypte et dans le Sâid. On trouve dans cette mer le ckouhman, ou crocodile, si commun dans le Nil; on le nomme aussi el-waral. El-Djahez prétend que le Mehran [Indus], fleuve du Sind, provient du Nil, et donne comme preuve l'existence des crocodiles dans le Mebran. J'ignore où il a été chercher un pareil argument. Il a avancé cette thèse dans son livre des Grandes villes et des merveilles de la terre. C'est un excel- lent travail; mais l'auteur, n'ayant pas navigué, ni assez voyagé pour connaître les royaumes et les cités, ignorait que CHAPITRE IX. 207 tH "^r^- *>^-**-J^ uL)-t^ u' i^ ^J j^-»^*-*^'j JJlirî tjJu ^3 Lx*>w5 ci>jly:>» (jUJjXi ,_^i^lo JX«5 -«^ii^U i vilJJLî i^^yi^t iUCtf (j^ Ij^^iiXJLo ^A_^ c^U^skil (^jj^î '«^ u'>=^' le Mohran du Sind sort de sources bien connues, situées dans la haute région du Sind, le territoire de Kanoudj, le royaume de Baourah, les pays de Kachniir, de Kandahar et de Tafen, et qu'il entre ensuite dans le Moultan, où il reçoit le nom do Mehran d'or, de même que le mot Moul- tan signifie la frontière d'or. Ce royaume obéit à un Korei- chite de la famille d'Oçamah , fils de Lowayi , fils de Galib , et c'est le rendez-vous général des caravanes qui se dirigent vers le Khoraçan. Un autre Koreichite de la brandie de Habbar, fils d'el-Aswad, règne dans le pays d'el-Mansou- rah; la couronne du Moultan est héréditaire dans la môme famille depuis la naissance de l'islamisme. Le Mehran, après avoir traversé le pays d'el-Mansourah , se jette dans la mer de l'Inde, non loin du territoire deDeiboul. Les cro- codiles abondent, il est vrai, dans les adjwan ou baies for- mées par cette mer, telles que la baie de Sindiiboura, dans le royaume indien de Baguirah , ou la baie de Zabedj (Java) , 208 LES PRAIRIES D'OR. jUa^^I «Ia^ 4y<.AaJ iùiXifi U!>^ W li^3>.«i (^ ^«Aà^lj «Xa^( Jj^S^ ^^ iL>U *-»«*j ^_^^l *>^ t^ <4>^ *^' AJUw^Viîî *j^5i> (jy-i^-*w~it (jj-*-«< (:Jh->5 J*^*j1 «s iuîoAiàl (jXw K^l^ (:5>-^^^ dans les Etats du Maharadja, et la baie des Aguiab, dans le voisinage de l'île de Serendib (Ceylan). Les crocodiles vi- vent surtout dans l'eau douce, et les bras de mer que nous venons de citer dans l'océan Indien sont ordinairement formés d'eau douce, parce qu'ils reçoivent les eaux plu- viales. Revenons maintenant à la description du Nil. Les savants disent qu'il parcourt une éteu due de neuf cents , et , selon quel- ques-uns, de mille parasanges, à travers des contrées culti- vées et stériles, habitées ou désertes , jusqu'à ce qu'il arrive à Aswan (Syène) , dans la haute Egypte. C'est là que s'arrêtent les navires qui remontent le fleuve depuis Fostat ( vieux Caire ) ; car, à quelques milles d'Aswan, le Nil traverse des mon- tagnes et des rochers qui rendent la navigation impossible. Ces montagnes forment la ligne de démarcation entre la portion du fleuve parcourue par les bâtiments abyssiniens et celle que fréquentent les musulmans; c'est ce que l'on désigne sous le nom de cataractes (littéral, les pierres et les CHAPITKE IX. 209 -^^î ^1 (j^ (j_jift!!5^3î J^.? (j^-M^i J^l:*'^^ *XA*AaJi tiai A ylfl'v»,» Âjk otAw^ Ut*>sJ*J 4,M*-^ J^ iSj^^ c:A->AJi Lfiîji) ïjM*^ jLç iiÀA»Jî ô*Xiû jj ii', rochers). Le Nii arrive à Fostat, après avoir traversé la haute Egypte (Sâid), passé devant la montagne de Taile- moun et franchi l'écluse d'el-Lahoun dans le Faïoum ; cet endroit que le fleuve traverse est nommé Vile de Vhahitalioa de Joseph. Nous parlerons plus bas (chap. xxi) de l'histoire de l'Egypte, de ses districts et des monuments que ce pays doit à Joseph. Le Nil se partage ensuite en plusieurs bran- ches, qui se dirigent sur Tennis, Damiette et Rosette, jus- qu'à Alexandrie, et il se décharge dans la Méditerranée; il forme plusieurs lacs dans ces parages. Cependant le Nil s'est relire du territoire d'Alexandrie avant la crue de la présente année (332 de l'hégire). Je me trouvais à Antioche et sur les frontières de la Syrie, lorsque je reçus la nouvelle que le fleuve venait d'atteindre dix-huit coudées; mais je ne pus savoir si l'eau avait pénétré ou non dans le canal d'Alexandrie. 1. U 210 LES PRAIRIES D'OR. ^ «Xa£ <_>\.;JS! \ù\jb (j^ i^ v-« W^V^5 *)-A-^5 O JsJft til (j^uJt XAJ iÇ,yS^.^ »Ju^\^jJt*s. ii*jtp! ^UXî i o^j^ V^'^^«j (>J^5 (_^j»-U? (j-« ll*-Jl w5\XjL-u»^ ^^-AJÎ^-jiJL» ojj;-*iî j-^iaJî j-^-^ C:J>i*- j-*^ iLJLj)«Xjij bjJCÀxtj ^5^ tjlxMÎ tjsjû (j.^ i^ Un» (iJ^jdl jUi^l large. Il est navigable, et reçoit le fleuve de Ferganah et de Chach qui traverse le pays de Farab, la ville de Djedis, et quiest accessible aux bâtimentsjusqu'à son embouchure. Sur ses bords s'élève une ville turque nommée la Ville-Nouvelle [Yengui-Kent] , où vivent plusieurs musulmans. La plupart des Turcs qui habitent cette contrée, tant nomades que ci- tadins, appartiennent à la tribu des Gozz, qui se divisent en trois hordes nommées la grande , la petite et la moyenne. Ils se distinguent des autres Turcs par leur valeur, leurs yeux bridés et l'exiguïté de leur taille. Cependant l'auteur de la Logique (Aristote), dans le quatorzième et le dix- huitième livre de son Traité des animaux, parlant de l'oi- seau nommé grue [yépavos] , dit qu'il y a des Turcs d'une stature encore plus petite. On trouvera d'autres détails sur les Turcs dans divers passages de notre livre, et dans le chapitre qui leur est consacré. La ville de Balkh possède un poste [rihat) nommé d- Akhchehan , et situé à vingt jours de marche environ. En CHAPITRE IX. 213 S^'^ U^' .^'♦-fi-^ J^ j-s»'^ LT-*-^ i^^Liû (j^ (Jr^5 ^jl l^jj c^*i5 \S^ j, «-«(jc^i ^jJLa3.< (j^ -jJ» (j^ (j*^À-=?- fi^^ jy*^ »i)U\j iUktf y_^" *-iv^ (S^^ o^JSJ^' %»y^' QirV"^^' (ij^^^^ <^i uy'^^^ y^s é^j^ "h^ 4>^^^ face vivent deux tribus de Turcs infidèles, les Oukhan et les Tibétains, et à leur droite d'autres Turcs nommés Igan. C'est dans le territoire de ceux-ci qu'est la source d'un grand fleuve nommé aussi fleuve d'Igan. Plusieurs personnes ins- truites prennent ce fleuve pour le commencement du Djei- houn, ou fleuve de Balkh. liC Djeilioun a un parcours de cent cin(|uante parasanges, selon les uns, et de quatre cents parasanges selon ceux qui le confondent avec le fleuve des Turcs ou Igan. Quant aux auteurs qui avancent que le Djeihoun se jette dans le Mehran (Indus), ils sont dans l'erreur. Nous ne parlerons ni de l'Aracht noir, ni de l'Aracbt blanc, sur les bords duquel est le royaume des Keimak- Haigour (Ouigour?) , tribu turque originaire du pays au delà du fleuve de Balkh ou Djeihoun. Une autre tribu turque, les (jouriles, habitent les bords de ces deux fleuves, qui sont l'objet de récits détaillés, .l'i'^'nnrc et, par conséquent, je ne puis déterminer l'étendue de leur parcours. 214 LES PRAIRIES D'OR. wiJJUjû JU> (y^ iUAA^Ijytî (j^ 5\S JlS i>^(^ »î<>«-!à cyj^î :>^Vo jj Ajl»^>>jî«Xx«5 ^ JU (j^ 1»^ _5.^ (^ (j*i-s».i^î ^v:^L>^ jly^îj O-Aifcj c:>UjiJl ^^^^K^uL)^ i^s»^ ^ c^^vh^AJ ^^VmJI iCÀJtX^ (Ji ^qX.»; UT ^ -i iùU (j*ta^ o^'^' ""^^-î <^ ajIm.:?- jltXJU ijy^ Ja,*MÎ^^ ^^^iuo AjU (j-«^^JLSi/j c:>!yiîj (jl^ Joj j)Ji> (j^ jjt^jî tK**^ et en large. L'Euphrate arrive ensuite au pont de Manbedj , après avoir passé sous le château de Somaisat (Samosate), nommé aussi le Château de terre. Il continue sa course vers Balès, et Siffîn , signalé par une bataille entre les habitants de l'Irak et de la Syrie; il passe successivement devant I\ak- kah , er-Rahbah , Hit et elAnbar, où il donne naissance à plusieurs canaux, comme le Nehr-Yça, etc. qui coulent du côté de Bagdad et se jettent dans le Tigre. L'Euphrate se dirige ensuite vers le pays de Soura, le château d'Ibn Ho- beirah, Koufah, el-Djameeïn, Ahnied-Abad, en-Ners, et et- Tofouf, et se jette enfin dans l'étang qui est entre Basrah et Waçit. Son parcours entier est de cinq cents parasanges, ou davantage, selon d'autres. Le bras principal de l'Eu- phrate se dirigeait autrefois sur Hirah, où son ancien lit, encore visible aujourd'hui, est nommé el-Atil: (l'ancien); c'est là qu'eut lieu la fameuse bataille de Kadiçieh , entre les musulmans et Roustem. De Hirah, le fleuve se jetait dans 216 LES PRAIRIES D'OR. Ot^^i^ L>*ij*^ t^^^' ^ ♦^^'A^JJj-^^' ij^i t$>SAA:^j.i£»Ji i ^Àj^_jj|j ^^y^^aJI ^3 iL«L(?Jl jsiù» «Xxj (j.«jXj j;Î yUa^Aw i «y-Ail *>s?^ J^^ ^ j^j^^ ^L«wi StXfb^ iUXitS' (^ ^yaij iLjij)M^\ju\ y*ai^ (jàAj^i Ji ^'^î *Xxfc_^iûj iO>.AJij cs^^*^ jef et marcha en avant, à cheval et accompagné d'un célèbre cavalier arabe , Dirar, fils d'el-Azwar, l'Azdite. Parvenus sous le château des Beni-Tàlabah, ils furent assaillis par des ma- tières enflammées que leur lançaient les chrétiens abbadites, et le cheval de Khaled se mit à fuir. « Que Dieu te protège, dit Dirar à son compagnon, voilà le plus fort de leurs strata- gèmes. « Khaled retourna au camp et fit demander aux as- siégés de lui envoyer un homme mûri par l'âge et l'expé- rience, afin qu'il l'interrogeât sur ce qui les concernait. Ils lui députèrent Abd el-Meçih, fils d'Amr, fils de Kaïs, fils de Hayan , fils de Bokaïlah , le Gassanide. Ce Bokaïlah , qui avait construit le château Blanc, devait son surnom à ce qu'étant sorti un jour revêtu d'une étoffe de soie verte, les gens de sa tribu s'écrièrent en le voyant: « En vérité, il ressemble à un petit chou {bokaïlah)l » C'est Abd el-Meçih qui se rendit auprès du célèbre devin Satih, le Gassanide, pour l'inter- roger sur les songes des Moubed , sur les secousses du palais ou Eiwan (à Ctésiphon) , el sur le sort qui était réservé aux 218 LES PRAIRIES D'OR. ^j^ JUL* ^^AJi/» xJî AJ^\ ù<>ut> JL U Jb Jfcww Jo ii Jb k^M -1 e>^j»-l Jb rois sassanides. Ce même Abd el-Meçih , qui se présenta à Khaled, était alors âgé de trois cent cinquante ans. Khaled, en le voyant marcher lentement, lui demanda : « Vieillard, de quel lieu descends-tu? — Des reins de mon père, répon- dit le cheikh. — D'où viens-tu? — Du sein de ma mère. — Malheur à toi! sur quoi es-tu? (c'est-à-dire, pourquoi es-tu venu?) — Je suis sur la terre. — Que Dieu te confonde! où es-tu? — Dans mes vêtements. — As-tu perdu la tête? puisses- tu la perdre ! — Certes, par Dieu, elle est solidement atta- chée.— Le fils de combien es-tu? (c'est-à-dire quel âge as- tu?) — Le fils d'un seul homme. — Mon Dieu , s'écria Khaled, maudis les gens de ce pays, pour le trouble qu'ils nous causent! Je lui demande une chose, et il m'en répond une autre. — Non certes, répliqua le vieillard , j'ai répondu avec précision à tes questions. Interroge-moi à ton gré. — Etes-vous Arabes ou Nabatéens? demanda Khaled. — ■ Des Arabes devenus Nabatéens, ou des Nabatéens devenus Arabes. — Que préférez-vous, la paix ou la guerre? — La paix. — CHAPITRE IX. 219 dJ oiJ>l - i^****'*^ AaÀ^mJ! 1<&Ujvo ^Jj_«!^ ♦^j^l^ *XÀM<.il cUjc oL^I itX-i^ ,s luJl ^^j^.s^JI ^^ l^jwaxi L^AjJC« Ov«j^b »^xJI Jufil (j-« ijî^t *^^1;^ ^^-s^^ /• J w ..... w * ^p,a» AJ)«X£' (j[;«'^^^ *!0^^ J^^'J *>"*^ J*^'^ ^yMaJùo oLjj (->t:> ^i>^ ^*^ ^^I;-^ cx^S>«ol «>«^ [«^aJI \J>\j3^ «UmJI :>^j Pourquoi donc ces forteresses? — Nous les avons bâties pour y enfermer les fous jusqu'à ce qu'un sage vienne les dé- livrer. — Quel est ton âge? — Trois cent cinquante ans. — Qu'as-tu vu dans ta vie? — J'ai vu les vaisseaux arriver jusqu'à nous sur cette hauteur [nedjef) chargés de marchan- dises du Sind et de l'Inde, et les vagues se briser sur le sol que tu foules à tes pieds. Vois aujourd'hui quel espace nous sépare de la mer J Je me souviens d'avoir vu une femme de Hirah prendre son panier, le placer sur sa tête, et n'em- porter qu'un pain comme provision , parce que, jusqu'à son arrivée en Syrie, elle ne traversait que des villages floris- sants, des champs bien cultivés, des vergers couverts de fruits et arrosés par des étangs et des canaux d'eau vive. Tu le vois aujourd'hui , ce n'est plus qu'un désert aride. C'est ainsi que Dieu en use avec le monde et ses habitants. » Ces paroles jetèrent Khaled et tous les assistants dans un muet étonnement, car Abd el-Meçih était célèbre parmi les Arabes autant pour son extrême vieillesse, que pour sa sagesse con- 220 LES PRAIRIES D'OR. U «xJLsk. ^ JLxi <90Jj J «_a.^m«.jçJ( sommée. On prétend qu'il portait sur lui un poison fou- droyant, et qu'il le tournait entre ses mains. Khaled lui demanda ce qu'il tenait. « C'est un poison , dit-il , qui tue instantanément. — Quel usage veux-tu en faire? — En ve- nant près de toi j'ai résolu que, si tu prenais une décision favorable à mes compatriotes et à moi, je l'accepterais et j'en remercierais Dieu; sinon, ne voulant pas rapporter à mes compatriotes la honte et Taflliction, je prendrais ce poison et quitterais ce monde; je n'ai d'ailleurs que peu de temps à vivre. — Donne-moi ce poison » , dit Khaled , puis il le plaça dans la paume de sa main, prononça ces mots : • Au nom de Dieu, par l'aide de Dieu, au nom de Dieu, le maître de la terre et des cieux , par ce saint nom avec le- quel rien ne peut nuire! » et il avala le poison sans hésiter. Il s'évanouit sur-le-champ, et son menton se pencha sur sa poitrine; puis il revint à lui et reprit ses forces, comme un homme qui a brisé ses chaînes. Le vieillard, qui était Ab- badile , c'est-à dire chrétien nestorien , revint auprès des siens CHAPITUE IX. 221 ♦X-iJij ^(}vc «xJls». J-s»-^ ^jU«XdaJl _^^ ^^^ (^^ '>-*J^ *r>^ j^j*X_^JI_j (y^jy^\ ^ ^j,^j 45 =^ «X (J*jî^j * «l»\ rtf* ^ « < — =1_5 *^j — « (jv — ^ ^-^In et leur dit : « Peuple, je viens de quitter Satan ; il a avalé un poison qui tue sur l'heure, et il n'en a éprouvé aucun mal. Hâtez-vous donc de conclure la paix et de l'éloigner. Une influence supérieure veille sur cette nation; sa fortune va s'élever sur les ruines de la famille de Sassan. La croyance qu'elle apporte se répandra sur la terre et changera la face du monde. » Ils firent, en eflet, la paix avec Khaled , à la con- dition de payer cent mille drachmes, et de porter le saàj, ou turban (des chrétiens). Après le départ de Khaled, Abd el-Meçih récita ces vers : Devais-je donc, après le règne des deux Moiindir, voir un autre dra- peau flotter sur Khawarnak et Sedir, Et les cavaliers de toutes les tribus le fuir en redoutant la colère du lion , au rugissement terrible? Devais-je , après les exploits des guerriers de Nôman , voir les troupeaux brouter entre Marrah et el-Halir? 222 LES PRAIRIES D'OR, ï ^jMb.jÇ«J» ^1 tiLLcft iXjO \ij,*nà p jlxifcUj Uiuo^ U '^'J^Ajb J-05XÎ î«Xiû iyiM. IJs^A b^ Ul_5 Mais la mort d'Abou Kobaïs nous a dispersés comme des brebis dans un jour d'orage. Nous qui nous partagions librement les tributs de Mâdd, comme les membres d'un cbameau immolé, Nous payons un tribut aussi onéreux que celui du Kosroès, ou des en- fants de Koraizah et de Nadir! Ainsi le veulent les caprices de la fortune; un jour elle apporte la pros- périté, et le lendemain le malbeur. Nous n'avons rapporlé ici cette anecdote que comme une preuve évidente de ce que nous avons avancé relativement aux migrations des mers, et au mouvement des cours d'eau €t des fleuves, dans la suite des âges. C'est ainsi que, l'eau s'élant retirée de cette localité, la mer a fait place à la terre ferme, et qu'aujourd'hui une distance de plusieurs jours sépare Hirah de la mer. Quiconque a vu et examiné avec CHAPITRE IX. 223 (^ viXJ^^ 3>^ (^W? ^0^^ c:>jLo^ SiXaju X>Lwmw4 ^(Xr>-4>J| 4^v.4»»|^ljji ^•^ <^^ 6]/*^' ia*> XijjJtl,] ÏL)^^ ^>km}\ Ax>tXj«^ ^jl^ *XJ»^ J^j. !r>, '» cIai» ^j* kiUi »aPj (J?r*îu CJjj^jJ»!! fc«s>^lj soin le Nedjef sera convaincu de Texaclitude de notre as- sertion. Il en est de même du Tigre de Basrah [el-Aiurah) , qui a changé de place, et se trouve aujourd'hui à une grande dis- tance du Tigre. Il était nommé le ravin de Djoukha, et s'éten- dait depuis Badbin, dans le district de Waçit, jusqu'au ter- ritoire de Dour er-Raçebi, près de Sous (Chouster), dans le Khouzistan. Un fait analogue a eu lieu sur la rive orien- tale de Bagdad, dans une localité nommée Rakkah ech- Chemmaçieh, où le fleuve a quitté brusquenient le rivage occidental, les terrains cultivés entre Katrabbol et Bagdad, le bourg d'el-Kobb , el-Bochra, el-Ain et d'autres bourgades qui dépendent de Katrabbol. C'est ce qui a donné lieu à des contestations entre les habitants de cette rive et ceux de la rive orientale qui possèdent Rakkah ech-Chemmaçieh. L'af- faire fut portée devant le vézir Ali, fils d'Yra; la décision 224 LES PRAIRIES D'OR. iiJUM ^^^C-jl»^«XJ» jj ^La^ j.A>âj Ajli t^-M f'^'**' (J-* y^^^ 'r^*N> ^\aaaw *UI «x^j litj o^'^^ (j~* t**l>-* ^-i)^i voîj-* «-AiV»*" «jL>Lâî_5 iîUwJUJ ^S?>-4^ ««X-Û^ iijS^^U ^-«*>^ Sljaajl^ Xj^xài^jt IjbMÙwo Ijusi^ «^"^j ^>^ W'y*^ «Xxj! (j^ (jo;'^' dr* J^!^^ c^La^ cK-««*J tf^-^" ^j^ ïiSjii^ i^j-^ li *^5\^ iLiûyl (J-» iJwdSîLJî 4J.» ftA*w iLLwi ^^^ ^£yM*.^s 55 *U' «--wUaj »^-vaJ c:>Iàa,»(w-^^ f-jy^^^ djIjL^jtJI ^^ L«iai l»x_£& Luij »j j^U^aJ! ^^\y^ Jl ^ iLs^vJxJl uviumJI; ^^I c^AjLxio ^V_i (^.aaAj ^ »..^v.^U ^jjî^yJ^Jl ^l)""^ S^_j-^ ^b"^ (iJ*^ ^^ e ^k^ «À.'^i <^|vJI ^^J c,aj aJ) ,,^M4£>j.it iuLj«y..« cIx>«X;tI î«Xjb tj.^ i^Aa*)! fjXMi jjiS\ f^j^ Aa*^ ^jJaJjJl dessous de Kirkiçiah. Le Tigre passe ensuite à Moçoul , et en sortant de cette ville, au-dessus de l'endroit nommé Hadit-el-Moçoul, il reçoit le grand Zab, qui vient de l'Ar- ménie; l'autre Zab, originaire de l'Arménie et de l'Azerbaï- djan, se réunit aussi au Tigre, en amont de la ville d'es- Sinn. Le fleuve continue sa route vers Tekrit, Samarra et Bagdad , en recevant les eaux du Khandak , du Sorat et de Nehr-Yça, canaux qui partent de l'Euphrate pour aboutir au Tigre, comme nous l'avons dit plus haut. Sorti de Bag- dad, le Tigre reçoit plusieurs affluents, comme le Dialeh, le Nehr-Bin, le Nehr-Rewan (Nahrouan) , non loin de la con- trée de Djardjaraia, d'es-Sib et de Nômanieh. Après avoir traversé la ville de Waçit, il se partage en plusieurs fleuves (canaux) qui se dirigent vers l'étang de Basrah; tels sont le Nehr-Sabès, le Yahoudi, le Chami, ainsi que le bras qui se dirige vers Koutr, et que suivent ordinairement les bâti- ments qui, dp Bagdad et de Waçit, se rendent à Basrah. CHAPITRE IX. 229 J^S ^r* ^^ <^^" y^ (j^^^ *^j c^ iiKi>.i {jy.y^ AiL*^ «XJ» Lo il viUi j5i> /j_*. U^aI *ji.AaJi i!5Xj (jVJ_j ^4ÀAJ j^l ^j>:£vjj Qj^ xUwi ^^^ »;[;.^^ ^J>^"^' t*^>^' J-^^3 .nAj^II^ Le parcours entier du Tigre est de trois cents, et, selon d'autres, de quatre cents parasanges. Nous avons passé ici sous silence un grand nombre de fleuves, nous bornant à nommer les plus importants et les plus connus. Nous ren- voyons le lecteur, pour de plus amples détails, à nos An- nales historiques et à notre Histoire moyenne. Nous aurons encore occasion de revenir sur les fleuves nommés plus haut, et de parler de ceux que nous avons omis. La province de Basrah possède aussi plusieurs fleuves im- portants, comme leNehr-Chirin, leNehr ed-Deir et le fleuve dTbn Omar. Il en est de même de la province d'el-Ahwaz et du pays situé entre elle et le territoire de Basrah et d'Obol- lah; ce que nous en avons dit ailleurs nous dispense d'y revenir ici. Par la même raison nous ne parlerons pas de l'extrémité du golfe Persique vers Basrah et Obollah, ni du lieu connu sous le nom de Djerrarah, qui forme une baie non loin d'Obollah; c'est ce voisinage qui rend salée l'eau de la plupart des rivières de Basrah. En vue de cette baie. 230 LES PRAIRIES D'OR. iJbM Jl_» Vj: j.j£^\' ^ i ^^Js^ J«d>l JsJLc AXi^ (^ Jo^^xJl -Ui -Jvx! «yS'i (^r^^ CJ-* Si)-*-^^ À C5^5 j~:»j-^J5 (jiy' W-^ ^1^ ^J-^J^ sisjû «_oK.lt Vv^J /yi l ^ù^ jÀ.\ %.Ms^ lOsjfc yii XAJijjjl à l'est, c'est-à-dire de l'extrémité de l'Abyssinie aux limites de l'Inde et de la Chine, est de huit mille milles; sa largeur dif- fère selon les localités, et elle varie entre deux mille sept cents milles et dix-neuf cents milles. On donne encore, re- lativement à l'étendue de cette mer, dilTérentes évaluations que nous passerons sous silence, parce que, aux yeux des gens du métier, elles ne reposent sur aucune preuve satis- faisante. Quoi qu'il en soit, cette mer est la plus vaste du monde habité. Elle l'orme sur les côtes d'Abyssinie un canal qui s'avance dans la contrée de Berbera, portion du pays habité par les Zendjs et les Abyssins. Ce canal, connu sous le nom de Berhcri, a cinq cents milles de longueur, et sa largeur, d'une rive à l'autie, est de cent milles. Il ne faut pas confondre ce terriloirede Berbera avec le pays desBerbers, situé dans le pays nommé Ifrikiyah, pays bien distinct de celui dont Jious parlons, et qui n'a de commun avec lui que le nom. Les pilotes de l'Oman traversent co canal pour gagner l'île 232 LES PRAIRIES D'OR. AiUdl i ^j.a51 tJ^jÀrs- i^Xj^ l^jj^ J-^^ ^y^j^. A t^^_/-«Jl* ^^t —^ Ajî_5 ^3«f^l_J--iJ! JU^l^ (<>ià* a«>^^ «Uy»5i> L* de Kanbalou (Madagascar?), située dans la mer de Zan- guebar, et habitée par une population mélangée de musul- mans et de Zendjs idolâtres. Ces mêmes marins de l'Oman prétendent que ce détroit de Berbein, qu'ils désignent par le nom de mer de Berbera et de pays de Djafouna, est d'une étendue plus grande que celle que nous venons d'in- diquer; ils ajoutent que ses vagues ressemblent à de hautes montagnes, et ils les nomment des l'adules av^a^/es, sans doute parce que , après s'être enflées comme d'énormes montagnes , elles se creusent en forme de profondes vallées; mais elles ne se brisent pas, et ne sont jamais couvertes d'écume, comme on le remarque dans les autres mers. Ils leur donnent aussi le nom de vagues folles. Les marins qui fréquentent ces pa- rages sont des Arabes de l'Oman et de la tribu de Azd; lors- qu'ils ont gagné le large, et qu'ils montent et descendent au gré de celle mer agitée, ils chantent en cadence le re- frain suivant : Berbera et Djafouna, que vos vagues sont folles ! CHAPITRE X. 233 w^05 l«3sjû o«-»5^ *Xïj (j^il wu*Ji j^^vJi l- qj /i\s»-pi *X)bft t5j-=fc"i «X.«>û^5^^^^S^^^Î Cj^ »«Xft (j^ U^lo^lâAJ j-^S^Î '«^^ ^^^j ?-îj'i> ^^ *i^^ tjî dJ>.cu*.)î ^Uwî^^,lô..; li^gj tL*iJl^.iûj pçvIaxJî c.!5XJiJl^ y_j,jCjLi A_a_:*.\jv> A^-yJI Jl^ ij^jJiS] y ^ Ai] t^i£> js.A* AX,\ ^ *|»XxAaJi ^-s>3 cette mer. Lors de mon dernier voyage, l'émir de l'Oman était Ahmed, fils deHelal, fils d'une sœur d'el-Kaïtal. Certes, j'ai navigué sur bien des mers, la mer de Chine, de Roum, des Khazars, de Rolzoum et du Yemen, j'y ai couru des dangers sans nombre; mais je n'en connais pas de plus pé- rilleuse que cette mer de Zendj , dont nous venons de parler. C'est là aussi qu'on rencontre le poisson nommé el-owal (baleine), qui atteint quelquefois une longueur de quatre à cinq cents coudées omari, mesure usitée dans le pays; mais sa longueur ordinaire est de cent coudées. Souvent, par les "temps de calme, il sort hors de l'eau l'extrémité de ses na- geoires, qu'on peut comparer à la grande voile d'un navire; par intervalles , il dresse la tête et lance par ses ouïes une co- lonne d'eau qui s'élève au-dessus d'une portée de flèche. Les marins, qui nuit et jour redoutent son approche, heur- tent des morceaux de bois ou battent le tambour pour le tenir à distance. C'est à l'aide de sa queue et de ses na- geoires qu'il saisit et porte à sa gueule les poissons dont il CHAPITRE X. 235 i^jJi (^gi^- Am«JÎÀJ t_^Ai.J^jl^Sj5 Jl^j» »_^ÂiaAi jjc^Xifc. Aji>» y_J^:» iiJC^wJt o«X^ 0>^ ^JJ (' ^^laVii «_,*5\II (j^ lgJiU.I⣠%^ J!ji/I ^Jij j^vlâxi! i^jJl JJi comme le taïtawi, le haçani, le chamirek, etc. qui, habi- tués à le voir dans cette situation , dévorent tous les gros vers qui ont pris naissance dans le corps de cet animal. Le petit reptile, qui se tient en embuscade dans le sable, pro- fite de ce moment pour sauter dans son gosier et s'introduire dans l'intérieur de son corps. En vain le crocodile se heurte contre le sol et regagne le fond du Nil ; son adversaire , maître de la cavité où il s'est logé, lui déchire l'abdomen et sort par cette ouverture; il arrive souvent que le crocodile se donne volontairement la mort avant d'être délivré du rep- tile, qui sort ensuite de son corps. Ce reptile, qui n'a guère qu'une coudée de long , ressemble à la belette , et il est pourvu d'un grand nombre de pieds et de griffes. La mer de Zendj renferme encore plusieurs sortes de poissons, qui présentent les formes les ])lus variées. Sans la tendance qu'a l'esprit humain à nier ce qu'il ignore, et à rejeter tout ce qui soi't du cercle habituel de ses connais- sances, nous pourrions parler d'un grand nombre de mer- veilles qu'offre cette mer, des serpents et des animaux qu'elle CHAPITRE X. 237 (jwj l^^ÀAjj j,.*.^.<« j\jji (j^ kA*^^ iCÀJtX^ -^ jL^^ ^jf i^ÀJtX^ «''-^'^3 r*y^ XÂ^' )Jâw« Ull^^i *-^t _J-^J J^A^ ^U A.Ai^ ^J-^S <.^"i^ *!?^-<>*^'j ^-*^' *^^^ * »>JOjS- (j^ *-^-r?ï i^3 j^~^ CJ-* ^J^^ ^ tS^J *-iS» U^î/*^^ y* o' y'^3-***^'j jjibjl:*.^^! (_jbji (0^' *"î?yi iy=>j^^ y*^^^ t^j^uo renferme, et, en général, de tous les phénomènes que re- cèlent les mers. Mais revenons à notre sujet et décrivons les ramifications de la mer d'Abyssinie, ses détroits, les baies et les langues de terre qu'elle forme. Un autre canal, dérivé de la mer d'Abyssinie, pénètre jusqu à la ville de Kolzoum, sur le ter- ritoire égyptien , et à trois jours de Fostat (vieux Caire). Ce canal, qui longe la ville d'Eïlah, le Hedjaz, Djeddah et le Yemen, a une longueur de quatorze cents milles, sur deux cents milles de large dans sa moindre largeur et sept cents milles au point de sa largeur extrême. En face du Hedjaz et de la ville d'Eïlab , sur la rive occidentale de ce golfe, on rencontre le pays d'Allaki, le territoire d'Aïdab, situé dans la haute Egypte et dans le pays des Bedjab ; puis vient le pays des Abyssins et des nègres, jusqu'à l'endroit où le golfe rejoint l'extrémité inférieure du pays des Zendjs, non loin du pays de Sofalah. 238 LES PRAIRIES D'OR. jijikAâl ÎJs^j ^-v (ij^-***^^ ^^^ *^<»>*3 lY'y^ j'f'!*^. ^.jj tins-* ^ j-ûJi ^Jk.5> Ltf A-i" M^ itîKj (j.«jL^v«-iw iiAJiXX ^j\x« jfc-owfftj Un autre bras de la même mer forme la mer Persique, qui s'étend jusqu'à Obollah, les Barrages et Abbadan, dans la province de Basrah. Ce golfe a quatorze cents milles de long, et à son orifice il n'a pas moins de cinq cents milles de large; mais en dilférents endroits ses deux rives ne sont qu'à une distance de cent cinquante milles. La forme de ce golfe est un triangle, dont le sommet est situé à Obollah. A l'est il longe la côte du Fars, depuis la contrée de Dawrak el-Fours, la ville de Mahruban, Siniz où se fabriquent les tissus brochés et autres étoffes nommées siiiizi, la ville de Djennaba, qui donne son nom aux étoffes dites djennabi. la ville de Nadjirem, qui dépend de Siraf, et la contrée des Beni-Amarah. On rencontre ensuite la côte du Kerman, ou pays d'Hormuz , ville située en face de Scndjar, dans l'Oman ; en suivant toujours le bord oriental du golfe, on arrive dans le Mekran , habité par les hérétiques nommés Choral; ce CHAPITRE X. 239 /o*ji fj^jS^-* jXi ioo' J<^ (j^^ W^ ^»Xi^J at^-sJI m>^j ^^jS^^ ^!?*^' iCÀJ-^ pays abonde en palmiers. Après Tiz (capitale) du Mekran commence le littoral du Sind, où sont les bouches du Meh- ran (Indus), principal fleuve de cette contrée, dont nous avons fait mention précédemment (voy. p. 207). Dans ces parages s'élève la ville de Deïboul; c'est là que la côte in- dienne se joint au territoire de Baroud, où l'on fabrique les lances dites haroudi; enfin la côte se prolonge sans interrup- tion, tantôt cultivée, tantôt stérile, jusqu'en Chine. Sur la rive opposée aux côtes du Fars, au Mekran et au Sind, se trouvent le pays d'el-Bahreïn , les îles de Kotor, le littoral des Beni-Djodaïmah, l'Oman, le Mahrah jusqu'au promon- toire de Djomhamah, situé dans le pays d'ech-Chihret d'el- Ahkaf. Le golfe renferme plusieurs îles, telles que l'île de Kharek, nommée aussi pays de Djennaba, parce qu'elle fait partie de ce territoire et qu'elle est à peu de parasanges de Djennaba; c'est dans cette île que l'on pêche les perles con- nues sous le nom de khareki. Telle est aussi l'île d'Owal, ha- bitée par lesBeni-Maan, lesBeni-Mismar et plusieurs autres 240 LES PRAIRIES D'OR. tr* J>j»i J^ f»^ >"^ (:J;?/^^' J.j»»U« y*>w» (j>Jj ^-gjyu t^Jl j<»j>j y*L»Jl (j^ (3-J^-=*- ^4^j iL)UJI ««Xi& Jl &' iyi^^ 8«X_t& (^ c^^^^ iiXxsJCo w>ls^ yi^^ jXmSs^ X»*vxXi JU^ iOO >Lll «.^^^sljJLi <^l^l ^^JUno-J lil ,j*,jjLiJl l^À^ ?-y^ A-^io^VjO» ^i^lj Ul^« *Jia^ >^^^ tribus arabes-, elle n'est qu'à une journée ou mêmemoins des villes d'el-Bahreïn. Sur cette côte, qui prend le nom de côle de Hedjer, s'élèvent les villes de Zareh et d'el-Katif; à la suite de l'île d'Owal viennent plusieurs autres îles, entre autres celle de Lafet, ou île des Beni-Kawan, qui fut conquise par Amr, fils d'el-Ass, et l'on y voit encore une mosquée qui porte son nom; cette île est bien peuplée, couverte de vil- lages et de plantations. Dans son voisinage est l'île deHen- djam où les marins font leur approvisionnement d'eau; non loin de là sont les récifs désignés par le dicton Koçeïr, Owaïr et un troisième (récif) qui n'est pas moins funeste ; et enfin le Dordour (tourbillon) ou Dordour Moçendam, auquel les marins donnent le sobriquet d'Abou-Homaïr (?). Ces écueils sont formés par de sombres rochers, qui se dressent hors de l'eau; ils ne renferment ni végétation ni être animé, et sont entourés par une mer profonde, dont les vagues fu- rieuses frappent d'épouvante le navigateur qui s'en approche. CHAPITHE X. 2^1 tXo ^ o|hS-^J (J^'$ :>^Xb_> (^j^ %.Mà\yX\ a«Xit^ ^^^'C LJ<3jJ^\ ^■kflcv.3 IftiiAuj i Jj-sfc*xJlj l_g,_A_A_fi jUA>i)| (j-« <.j-.^>!jJfi aKo! *^j-LiLÎt jjA-Ls».^ ^gyw^ljLJl -J^^ t«Xi^ (J>^J iU.^^ fj^U P^Xilij jlzs!^ iui*AiL^ (j^'j (:^^/^^'j «jukâ-Jl^ u^*^ u*:;^^ Ces dangereux parages, compris entre l'Oman et Siraf , sont sur la route directe des bâtiments , qui ne peuvent éviter de s'y engager; les uns y périssent, les autres s'en retirent sains et saufs. Celte mer ou golfe du Fars, nommée mer Persique, baigne, ainsi qu'on vient de le voir, le Bahrein, la Perse, Basrah, Oman et le Kernian, jusqu'au promontoire de Djomhamab. Elle est séparée du canal de Kolzoum (mer Rouge) par Eïlah, le Iledjaz et le Yemen, c'est-à-dire par un continent dont la largeur est évaluée à quinze cents milles, et qui est formé par une langue de terre que la mer environne de presque tous les côtés ; nous en avons déjà parlé. Telle est la configuration des mers qui baignent la Chine, l'Inde, la Perse, Oman, Basrah, le Bahreïn, le Yemen, l'Abyssinie, le Hedjaz, Kolzoum, le Zanguebar et le Sind. Quant aux nombreuses populations qui vivent dans leurs îles ou sur leurs côtes, Dieu seul qui les a créées en connaît I. 16 242 LES PRAIRIES D'OR. ^â\jM »)Î^.A>^ So^j AJ^ :>^ ^^ iUài^ (_A^^ (jâljc« AAi^ ç.1^1 AAJi^ ylS (_jo;w 0*''"^J U^'V^' '*^ c^ ^ »X_j«X_». ^^^t^^ (j^ Li^*=^^ U jo ^l(^ ^1 .iOi^ X^!^^ J.AAâjb &i«>^i Jo ^« UjUoj u r -Jl? c^'»'"»-^ >^v" t^«^s? le nombre, et pourrait les décrire. Bien que chacune de ces mers soit distinguée par un nom particulier, elles ne forment, en réalité, qu'une seule mer sans aucune interruption. C'est là que sont les fameuses pêcheries de perles; on tire du lit- toral la cornaline, le madindj (alamandine) , qui est une des variétés du grenat, plusieurs sortes de rubis, le diamant et le corendon. Aux environs de Kalah et de Serirah, on trouve des mines d'or et d'argent; des mines de fer dans le voisinage du Kerman , et du cuivre dans l'Oman. Ces pays produisent aussi différents parfums , des aromates , de l'ambre , des plantes médicinales et des simples , le bois de teck, un autre bois nommé darzendji (Dracœna ferrea) , le jonc et le bambou. Nous aurons encore occasion d'énuméreravec plus de détails les localités qui dépendent de cette mer, et qui produisent des pierres précieuses, des parfums et des étoffes. Cette mer est donc connue sous le nom collectif de mer d'Abyssinie; mais ses subdivisions, qui ont des noms parti- CHAPITRE X. 243 -)-UJl jj*r^ ^J^\ j^^ jj*jU j^ Uyts» tj_*? I4À-4 .Xs^lj j-^j «îJé'jj*?^ jsjL^I ^^^ .XjuJi^^j ^l}\j^^ ^j^jfAjj^^ ^l_j--« (;j-» IflJLsS" U L^ÀîsL» Uj_jX> j*XxJi^ Ar»-^ (•■'^J'îîJ -XJkXxxi culiers, comme la mer du Fars, la mer du Yemen , de Kol- zoum, d'Abyssinie, de Zendj, deSind, de l'Inde, de Kalah, de Zabedj et de Chine, sont souoiises à des vents diflerents. Ici le vent qui sort du fond même de la mer gonfle et sou- lève les vagues, comme l'eau d'une chaudière placée sur des matières combustibles. Ailleurs le vent, si redoutable au na- vigateur, sort du fond et se combine avec la brise de terre. Eniin , en d'autres lieux le vent souffle constamment de terre . et ne provient pas du fond sous marin. Quand nous parlons du vent qui sort des profondeurs de la mer, nous entendons par là les exhalaisons engendrées par la terre, et qui, du fond de l'eau, montent à sa surface. Dieu seul connaît la réalité de ce phénomène! Tous les marins qui fréquentent ces parages rencontrent ces moussons dont ils connaissent parfaitement les époques. Cette science est chez eux le fruit de l'observation et d'une longue expérience , et ils se la transmettent par l'enseigne- ment et la pratique. Ils se guident d'après certains indices 16. 244 LES PRAIRIES D'OR. (j^ luçvM Uîj l^' et phénomènes particuliers, pour reconnaître l'approche d'une tempête, les temps de calme et les orages. Ce que nous disons ici à propos de la mer d'Abyssinie est également vrai des marins grecs ou musulmans qui parcourent la Mé- diterranée, et des Khazars de la mer Caspienne qui font la traversée du Djordjan , du Tabaristan et du Deïlem. Nous donnerons ailleurs de plus grands détails sur la théorie gé- nérale des mers, leur description particulière et leur his- toire. Puisse Dieu, en qui seul est la force, nous assister dans notre œuvre! CHAPITRE XI. OPINIONS DIVERSES SUB LE FLUX ET LE REFLUX; RESUME DES SYSTÈMES PROPOSES. Le flux est la marche naturelle et le cours régulier de l 'eau ; le reflux est le mouvement rétrograde de l'eau au re- CHAPITRE XI. 245 p^Juil ^^ JJl (ji»-îJI oU«ol iwlj ^ J^ oi^'i Jm L^À^ j^juî bours de sa marche régulière, et à l'inverse de sa route ha- bituelle. Ce phénomène existe sur la mer d'Abyssinie, au- trement dite mer de la Chine , mer de l'Inde, mer de Basrah , mer de Perse, et dont il a été question dans le chapitre pré- céilenl. Les mers se présentent, à cet égard, de trois ma- nières différentes : ou le flux et le reflux y régnent très-vi- siblement, ou l'action de la marée est occulte et invisible à l'œil, ou bien encore elle est absolument nulle. Dans les mers qui n'ont point de flux et de reflux, l'absence de ce phénomène est due à trois causes, d'après lesquelles ces mers se subdivisent elles-mêmes en trois autres classes. Pre- mièrement, celles dont les eaux presque toujours stagnantes s'épaississent , s'iniprègnent fortement de sel , et sur lesquelles les vents se chargent d'exhalaisons. Tels sont ces amas d'eaux (|ui, pour plusieurs raisons, forment comme des lacs dans certains endroits : leur baisse, en été, et leur crue, en hi- ver, dépendent évidemment du tribut plus ou moins consi- dérable qu'y apportent les fleuves et les sources qui s'y jet- 246 LES PRAIRIES D'OR. tent. Deuxièmement, celles qui sont trop éloignées du cercle que parcourt la lune clans ses révolutions , pour pouvoir en subir l'influence. Troisièmement enfin , celles dont les côtes sont coupées par de fréquentes interruptions; leurs eaux, n'étant pas resserrées par des barrières continues, pénètrent dans d'autres mers , ne forment plus une masse compacte et unie, et les vents qui viennent de terre, soufflant pro- gressivement, exercent sur elles une influence victorieuse. Ce phénomène se remarque surtout dans les parages où se trouvent des îles. Les opinions ne sont pas d'accord sur les causes du flux et du reflux. Les uns lattribuent à la lune et disent, qu'étant homogène avec l'eau, elle la chaufle et la dilate. Il en est exactement de même, ajoutent-ils, du feu, lorsqu'il chaufle et fait bouillir le contenu d'une chaudière. L'eau, qui n'occupait d'abord que la moitié ou les deux tiers de la chaudière, étant une fois en ébullition, se dilate, s'élève et monte jusqu'à ce qu'elle déborde. Son volume alors a dou- CHAPITRE XI. 247 j-^jûj r*XjJ^ 1^-*^ ^^*i*-' ^î^-^i li>îj.jjJî ^j!j AjJoû^ (j^ jSî^l jjà^ S-^*^^ ti' ^X**^ ^Hr^ CJ-* 'OC« blé à l'œil, tandis que son poids a diminué; car c'est uqe des propriétés de la chaleur de dilater les corps, et une des propriétés du froid de les contracter. Or le fond de la mer étant constanmient à une température assez élevée, l'eau douce qui s'y engendre se transforme peu à peu et s'échauffe, comme cela arrive dans les citernes et dans les puits. Cette eau, une fois chauffée, se dilate et augmente de volume, chacune de ses molécules se poussant et se pressant mutuel- lement ; puis sa nappe s'étend , sort des profondeurs de l'abîme et cherche un lit plus large que le sien. Gomme la pleine lune communique à l'air une chaleur excessive, l'augmen- tation de l'eau devient surtout sensible à cette époque; c'est ce qu'on appelle la marée du mois. Lamerd'Abyssinie, ayant son inclinaison de Testa l'ouest, se trouve sous le cercle de l'équateur; les sphères des planètes sont placées au-dessus d'elle, ainsi que les étoiles fixes. Soit donc que les planètes, dans leurs révolutions, se tiennent directement au-dessus de la mer pendant une partie de la nuit, soit qu'elles s'en éloignent en effet, leur déclinaison n'estjamais telle qu'elles 248 LES PRAIRIES D'OR. ajJI t-oAio U^ Ail^î (j^ UÂj «xJLI L^a» (jo)*j 4^t jl.<_>ii| ^ ^UJ! '-j *J^-*-^ tjt^)Ixc»l %f^y* Ax^kj Qo^'i'î (3-$ ^Lm tf«X^ iLX^ jM.(\«J{ c:aj\^^^ ïJy^ <>Jii\ ^mkh^wjIj ^Im ne conservent leur influence sur toute son étendue le jour et la nuit. Il faut noter, en outre, que l'augmentation de l'eau se présente rarement dans les régions correspondantes à cette mer dans l'autre hémisphère; et dans les fleuves où le flux a lieu d'une manière sensible, on ne le remarque que près des côtes, et à cause des affluents qui s'y déversent. D'autres disent au contraire : Si la marée était due à une influence semblable à celle du feu, lorsque chauffant le li- quide contenu dans une chaudière, il le dilate et augmente son volume; si l'eau, débordant, abandonnant les profon- deurs de la terre et y retournant ensuite, comme poussée par une force irrésistible, se comportait exactement comme l'eau qui, après avoir bouilli et s'être échappée sous l'im- pulsion incessante des molécules du feu, rentre dans le vaisseau qui la contenait; ce phénomène devrait surtout se produire sous la chaleur plus puissante du soleil : si le flux était déterminé par le soleil, il devrait commencer avec le lever de cet astre, tandis que le reflux coïnci- derait avec son coucher. Ils prétendent donc que le flux CHAPITRE XI. 249 \- «XJ^Jo JI^ ^ ^-(/-^^ l^jtufl'j ïbuii^ Jj^jj "Slu) jUîj kiUi Je*l cj^j>4 u^J J^^' 8^.-:^) j\.^ JJ^-sXMiO jMuJ <9lJ^ w.A*;> ^^ *^' Jj' ^»^y4? ^î^.^- diAj cytXJjJ »»JM Jl fr^3 <\ifeU^ «^li iiî j-iS^Jl yl iJJi>^ et le reflux doivent être attribués aux vapeurs qui s'en- gendrent dans l'intérieur de la terre, et qui, acquérant sans cesse plus de densité, exercent sur les eaux de celle mer une pression violente, et les chassent devant elles; ce qui dure jusqu'à ce que ces vapeurs venant à diminuer d'intensité, les eaux rentrent dans leur lit naturel; et c'est ce qui explique pourquoi le flux et le reflux ont lieu la nuit comme le jour, l'hiver comme l'été, que la lune soit cachée ou visible, au coucher du soleil aussi bien (ju'à son lever. Ils ajoutent : L'œil lui-môme peut s'assurer de la vérité de cette explication, puisqu'il est manifeste que le reflux n'a jamais atteint son ternie quand le flux com- mence, et que la fin du flux n'est pas accomplie quand le reflux reparaît déjà. C'est que , en effet , les exhalaisons se pro- duisenl sans interruption, et qu'à peine dissipées, d'autres s'engendrent à leur place; et il ne peut en être autrement, puisque toutes les fois que l'eau descend et retourne dans son lit ces vapeurs s'exhalent de la partie de la terre xjuiest 250 LES PRAIRIES D'OR. lot» ^ U Jo ^jî cybL»«>Jl J^\ (j^ fjjjÀ.) <-^^j LiKj*tXJ (Joli 4.» >-».Liwgj iylkâit <^.4s»L0 ^^ «^U KjUlaJl (jàxj (^^^^Sâ^* ^^C^- ^^^ ^^>^^ (j^^*^* (^' ow>^'<^ «Xaj if\j>- en contact avecl'eau. Ainsi chaque retour de l'eau engendre les exhalaisons, et chaque débordement en produit i évapo- ra tion. Des hommes religieux soutiennent, au contraire, que, pour toutes ces choses, qui dans la nature n'ont rien d'ana- logue ni rien de semblable, il faut reconnaître l'action di- vine, qui montre l'unité et la sagesse de Dieu; or le flux et le reflux n'ont ni cause ni analogie dans la nature. D'autres comparent le soulèvement des eaux de la mer à celui de certains tempéraments. Gomme vous voyez les tempéraments bilieux, sanguins ou autres s'agiter, puis en- suite se calmer; de même certaines matières, étendant suc- cessivement la nappe des eaux , lui donnent une force qui la fait gonfler; puis elle se calme peu à peu, et retourne dans son lit. D'autres encore, n'admettant aucune des explications que nous avons énumérées, prétendent que l'air qui plane sur la mer se transforme continuellement. Cette transformation CHAPITRE XI. 251 *>s«^ SJ.\ y^Y^ (jo^j^ '^l* "^^ «>Ovfi jUj j-jtfvJl -pL« aJo^ ^L-II (j^ <_^l«ji> ô^l^^jw* JotâJC^jjcÀj .^ Aijiâ j.<&j jv4> %i^^ UyS-Ji (jl jy-^. «XJ» Aj!^ *L« J.*rtfi*MO 1j^î_j î^ J>j<^LiM,j jLJô ii jJLI «^Jjf iLi-ft ^1 Uîj viUi Jyj» Ja.s^.-**j ^j\^ u augmente le volume de l'eau, qui bouillonne et ensuite dé- borde : c'est ce que l'on appelle le flux. L'eau , à son tour, ve- nant à se transformer par l'évaporation , se change en air, et l'eau retourne dans son lit; c'est ce que l'on appelle le reflux. Ces deux phénomènes se suivent sans interruption aucune, et tantôt l'eau se transforme en air, et tantôt l'air en eau. Or il est tout naturel que la marée soit plus forte pendant la pleine lune , puisque , à cette époque , les variations de l'atmosphère sont plus considérables que jamais. Ainsi la lune détermine une marée plus forte, mais non la marée elle-même, puisqu'elle peut bien se montrer pendant que la lune est en décroissance, et que, dans la mer de Perse, le flux et le reflux ont presque toujours lieu vers l'aurore. Plusieurs des nakhoda, ou patrons de Siraf ou d'Oman, qui naviguent dans ces parages et visitent alternativement tous les endroits habités par les tribus disséminées dans les 252 LES PRAIRIES D'OR. ^j^ùS ^jjLiwo i *Ul LJo viUi ^j\^ tils j^i iiL- JUûJL tj ^jl^ îiU j-^l iuU« ^^yXÀ^J "ùjS. UvJmJI j^^ i «J^ ^yi ^ sLaJLî Jjijj aaJ^ iU^Us JlcviJt v.y^ uAAAoli i vy^ <_*^_À-JI i (j*s<\iJl ciwl^liî JJJsJS^ iUJl^wJt j^js^Jt i^^s- îles ou sur les côtes voisines, prétendent que le flux et le reflux, dans la plus grande partie de cette mer, se divisent en deux saisons; l'une d'été, dansladirection du nord-est, durant six mois; alors la mer hausse dans les régions orientales, en Chine et dans les parages environnants où elle se con- centre, pour ainsi dire, à l'exclusion des régions occiden- tales; l'autre d'hiver, dans la direction du sud-ouest, durant six autres mois. De sorte qu'au retour de l'été, l'eau qui était très-haute dans les régions occidentales vient de nou- veau se concentrer dans les parages de la Chine. La mer obéit à l'action des vents. Lorsque le soleil prend sa course vers le nord, un courant d'air s'établit dans la direction du midi, pour des causes que la science explique; alors l'eau de la mer prend aussi celte direction méridionale; c'est ainsi que pendant l'été, sous l'influence du vent du nord, la masse des eaux de l'Océan s'accumule et s'élève dans le sud, tandis qu'elle diminue dans les mers septentrionales. De même, quand le soleil est au midi et que le courant de l'air a lieu du sud au nord, leau, suivant cette môme direc- CHAPITRE XI 253 ^jss* cjy» *I »X^ yl kiUi^ I Jw»5 l^j^ tr*^*^ V>M^5 JtoiuJl tjOl^l QOJt) ^j_iUI (3-»l^ (jlï vy*^jj^ JUw-Jl *><-«^ JlffuJl ii^4 Ji^^^i *U v^s*^' »jJ*>J «xx-i!^ I_^î ^J:kfr^ dJjJ tion, quitte les régions méridionales, poui venir aflluer dans les régions septentrionales. Or le déplacement des eaux de la mer, dans ces deux directions septentrionale et méridio- nale, est précisément ce qu'on appelle flux et reflux; car il est à remarquer que ce qui est flux au sud est reflux au nord, et que ce qui est flux au nord est reflux au sud. Quand la lune vient à se rencontrer avec l'une des planètes pendant l'un de ces déplacements, les deux actions, celle de la cha- leur et celle du vent, venant se corroborer mutuellement, le roulement des eaux de la mer sur le côté opposé à celui où se trouve le soleil en devient plus violent. Cette opinion, que la mer subit l'influence du mouvement des vents, est celle d'el-Kendi et d'Ahmed, fils d'et-Taib es-Sarakhsi. Voici ce ([ue j'ai vu dans l'Inde, sur le territoire de la ville de Gambaye, célèbre par ses sandales, nommées san- dales de Gambaye, qui y sont d'usage, ainsi que dans les 254 LES PRAIRIES D'OR. yl^ ijliy^y ^jI«Xa*m Jsmù^ J.a^ y «^5 (j^ U-^ ^y S-tJtS i^Uil? *J^ i*^-^ ^W^ yKîJ-*^^' «.j*j>i.\-o (SJ-^^^ cK*J» Cil-* (jvjj iCjlxio iujJ| jj^t «xJLI J-S>i «X_5^ î^-^î-ii^jU» «Xij -f^li! ^À* v-»^ *^* (S^^ villes voisines, telles que Sendan et Soufareh (Soufalali). J'étais à Cambaye dans l'année 3o3, alors qu'un brahme nommé Bania y régnait au nom du Balhara, souverain de Mankir. Ce Bania traitait avec la plus grande faveur les musulmans et les sectateurs d'autres religions qui arrivaient dans son pays. La ville de Cambaye est située sur une baie profonde, plus large que le Nil, que le Tigre, ou que l'Euphrate, dont les bords sont parsemés de villes, de mé- tairies, de champs cultivés, de jardins plantés de cocotiers, et où se trouvent des paons, des perroquets et d'autres es- pèces d'oiseaux de llnde qui habitent ces parages. Entre la ville et la mer qui forme cette baie il y a un peu moins de deux journées. Cependant le reflux s'y fait sentir avec tant de force, que Ton dislingue sans peine le saille qui est au fond, et qu'il ne reste que peu d'eau au milieu même du canal. Je vis un chien couché sur ce sable que l'eau avaii laissé à ser, CHAPITRE XI. 255 iS^^3 ^jUAij -ïfîS-^?^ *i <_o^ (j^ Xiy,_*_j %yiioyX\ I^X-fi^^ qJUwJI C-jL^ÛpI <ÎÙ^ ?-y-*~^. ()^^ ^^ ti' kiU^Ajft jiXwwj et qui ressemblait à la plaine aride du désert. Tout à coup le flux s'avança de l'ouverture de la baie, pareil à une haute montagne. Le chien, s'apercevant du danger qu'il courait, ramassa toutes ses forces pour gagner la terre ferme; mais le flot rapide et impétueux l'atteignit dans sa course et le submergea. Il en est de même de la marée entre Basrah et el-Ahwaz , dans les parages appelés el-Bacian el le territoire de Koun- dour (Condol). Là on a surnommé eclDib «le loup» les mugissements, les bouillonnements et les bruits terribles que fait entendre la mer, et qui effrayent les bateliers. Au surplus , cet endroit est connu de tous ceux qui le traversent pour aller dans le pays de Dawraq et la Perse. 256 LES PRAIRIES D'OR. iUJ»:>^(^ A^5uiJU iÙâJUâli^ »^i>\^ ^yJM^^ *^y\\ j^. UU o^iO»*.''*- ^^ wîXJi 0^ ,,^lj t^-A^ ? (jw« ^<-s? CHAPITRE XII. LA MER DE ROHM ( MÉDITERRANÉE ) ; OPINIONS DIVERSES SUR SA LONGUEUR, SA LARGEUR, LES LIEUX OÙ ELLE COMMENCE ET OÙ ELLE FINIT. La mer de Roum (Méditerranée) baigne Tarsons, Ada- nah, Massissah, Antioche, Latakieh, Tripoli, Saida, Sour (Tyr) et d'autres villes de la côte de Syrie, l'Egypte, Alexandrie et la côte du Magreb. Plusieurs auteurs des Tables, dans leurs ouvrages astronomiques, comme Mo- hammed fils de Djabir el-Boutani et d'autres, disent que la longueur de cette mer est de cinq mille milles, et que sa largeur varie de huit cents à sept cents et même à six cents milles et moins, selon que la mer est resserrée par le con- tinent ou le continent resserré par la mer. Cette mer com- mence par un bras qui se détache de l'Océan, et dont la CFIAPITKE Xll. 257 f^ (jvX=«-l » <5Ui7^j ^^a^*»*J *«-Jj>/*^^ t**J^' J^^ j.^5«xjL»uj ij**^'^'^ <-5^-^ *Ti^*^' ti' (_jyi tj-«j jjMJ«xj,yi ji 0\j ool^^^l g^^JL'Ot j.*a^ jUà-I i u>Uijl !«Xi£> jj^ iw) L^ (iJ-^ Jwxiidt }^ JOIi J^>û UW ^i «jL^j ^J*.U^JI jU.il u^Uil partie la plus étroite est située entre la côte de Tanger et de Ceuta , dans le Magreh, et la côte d'Espagne. Cet en- droit, connu sous le nom de Syta, n'a qu'une largeur d'environ dix milles, qu'il faut traverser pour aller du Ma- greb en Espagne et d'Espagne au Magreb. On le nomme 62- Zohik >' le détroit ». Dans la suite de cet ouvrage (quand nous traiterons de l'Egypte) nous parlerons du pont qui reliait les deux côtes d'Europe et d'Afrique, et nous dirons com- ment il fut submergé. Nous ferons aussi mention du passage qui existe entre l'île de Chypre et le territoire d'el-Arich, et qui était fréquenté par les caravanes. Au point de jonction de la mer de Roum et de l'Océan se trouvent les phares de cuivre et de pierre bâtis par Her- cule le héros; ils sont couverts de caractères et surmontés de statues qui semblent dire du geste : « 11 n'y a ni route ni voie derrière nous, pour ceux qui, de la mer de Roum, voudraient entrer dans l'Océan. » En effet, aucun navire ne 258 LES PRAIRIES D'OR. JUj j^Jjsjiil tK^Î (j^ kX=*^ («"fr*-^ ^5j 'j[; ^j *■*-* îj«i^Uï jy^Mt>ji SvAâk.^ iùcuit^ iO^Ux^ (^^i ^ i(tX^ <3uj olx* JaA-^>^ *i?;«ivAXwi/i tNJ^*-* u**^^ ^y^iy^^ T^y^'^i (•UïJi ^j».L*( ^-Ô^JLl i«XJÎ> (JSnS^ XAAÀaO v^ «XJLiU > iiAAJCtfi &w>\.>a /Mii^JiJ^Î pU.^s-t l^i^^LJi isjut jj^ t^J^ii (j^^t JW- b)5i JOv* tin. Au surplus cette histoire est connue de tous les Espa- gnols. Entre l'endroit où ce phare est établi et le point où com- mencent les deux mers, la distance est longue, tant qu'on reste dans ce détroit et qu'on est sous l'influence de son courant, parce que l'eau qui passe de l'Océan à la nier de Rouru a un courant sensible et un mouvement considé- rable. De la mer de Roum, de Syrie et d'Egypte se détache un canal d'environ cinq cents milles, qui va rejoindre la ville de Rome , et s'appelle dans la langue du pays Adras (Adria- tique). Dans la mer de Roum il y a beaucoup d'îles, comme celle de Chypre, entre la côte de Syrie et celle de Roum, Rhodes en face d'Alexandrie, l'île de Crète et la Sicile. Nous par- lerons de cette dernière lorsque nous traiterons de la mon- tagne el-Borkan (l'Etna) , qui lance des feux accompagnésde corps et de matières considérables. Iakoub, fils d'Ishak el-Kendi , et Ahmed, fils de Taib es- '7- 260 LES PRAIRIES D'OR. *Aij Jjs« i^>\— «^-A-i" J-»«^' i xo^^ J-*^ ^U^ i-aJÎ ^y^^ Sarakhsi, ne s'accordent pas avec ce que nous avons dit quand ils décrivent la longueur et la largeur de cette mer. Au surplus, nous en parlerons ci-dessous dans cet ou- vrage, et nous en donnerons une description d'après l'ordre et la disposition de ce livre. CHAPITRE XIII. LA MER NITAS (PONTDS), LA MER MAYOTIS ET LE DETROIT DE CONSTANTINOPLE. La mer Nitas s'étend du pays de Lazikah (Laz) jusqu'à Conslantinopie, sur une longueur de onze cents milles et une largeur qui , à son origine , n'a pas moins de trois cents milles. Elle reçoit les eaux d'un grand fleuve, connu sous le nom de Tanabis (Don), et dont nous avons déjà parlé. Il a sa source daus les régions septentrionales; ses bords sont habités par de nombreux descendants de Jafet, fils de Noé. Il sort d'un lac considérable situé au nord , et formé par des CHAPITRE XIII. 261 iùlxJl i£^i> (,j^ ^y3 ^-^j MN» yoJajU j^ (^.aîUaj i^^l» «xJ^ ^]â£. j^ J.^\ ijsJfcj ^J*JaaJ^^-^ JI i-A^aj (;^Ù5*. yl*i.iî I«X4j ^^.jisÀJ AÂ^^ Joy» *jU iîUàjXj J^yo ajUUo ^i^Is JjtS?^ *j-iS>; sources nombreuses et les eaux venant des montagues. Après avoir coulé l'espace cVenviron trois cent mille parasanges, au milieu d'une suite non interrompue de pays cultivés ap- partenant aux enfants de Jafet, il traverse la mer Mayotis, suivant l'opinion de plusieurs personnes versées dans ces connaissances, puis enfin se décharge dans la mer Nitas. C'est un cours d'eau considérable, dont plusieurs philo- sophes anciens ont fait mention. On y trouve différentes es- pèces de minéraux , d'herbes et de drogues. H y a des per- sonnes qui ne considèrent la mer Mayotis que comme un lac, ne lui donnant en longueur que trois cents milles sur cent milles de largeur. De la mer Nitas se détache le canal de Constantinople, qui se décharge dans la mer deRoum, après un cours d'en- viron trois cent cinquante milles. Con^itantinople est située sur ce canal dont les bords, dans toute leur étendue, sont couverts d'habitations. La ville se trouve sur le côté ouest et fait partie des pays de l'Occident, qui de ce détroit s'éten- dent jusqu'à ceux de Rome, de l'Espagne et autres. D'après 262 LES PRAIRIES D'OR. jl:^l » J^ i «-*5^ (j^^ (^^ JUo^tj /i^i (J-* UsUùsi^i l'opinion des astronomes qui ont dressé des tables, et d'autres savants anciens, la merdes Bulgares, cl es Russes, des Becljna? des Bedjnak (Petchenègues) et des Bedjgourd (Bachkird), dont les trois derniers sont des races turques, est la même que la mer Nitas. Nous reviendrons sur ces peuples, plus bas dans cet ouvrage, s'il plaît à Dieu, à l'endroit où nous croyons devoir les mentionner. Nous énumérerons alors tous leurs établissements, et nous parlerons de celles de ces tribus qui naviguent sur ces mers comme de celles qui n'y naviguent pas. Au surplus, Dieu seul possède la science, et il n'y a de force qu'en lui , l'être suprême et puissant. CHAPITRE XIV. mer de bab-el-abwab, des khazars et de djordjan ( mer Caspienne) ; de la place que les mers occupent sur le GLOBE. La mer des Barbares (Caspienne) qui ont couvert ces CHAPITHE \1V 263 j>-=^^ v'^^'^ t_>LJ!^.^Sj o3(^jcLl^4* *ijl4i3-^jLw ij^ ij*UJIj parages de leurs établissements, est connue sous le nom de mer de Bab-el-Abwab, mer des Kbazars , de Djil (Guilan) , de Deïlem, de Djordjau, de Tabarestan. Ses côtes, qui sontoc- cupéespar plusieurs tribus turques, se prolongent d'un côté jusqu'au pays de Kbarezm et du Kboraçan. Elle a une lon- gueur de huit cents n)illes, sur une largeur de six cents milles, et représente à peu près un ovale dans le sens de sa longueur. Nous donnerons ci-dessous , dans cet ouvrage , quelques dé- tails sur les populations qui entourent ces mers si fréquen- tées. Cette mer, que nous avons nommée mer des Barbares, renferme dans son sein des monstres qu'on appelle tenanin, dont le singulier est lennin. 11 en est de même de la Méditerranée, où les monstres marins sont en grand nombre, surtout dans les parages de Tripoli de Syrie, de Latakieh et de la n)ontagne el-Akra , qui fait partie des dépendances d'Antioclie. C'est sous cette montagne que se trouvent les plus grands amas d'eau de toute cette mer; aussi est-elle appelée par excellence le fondement 26/1 LES PRAIRIES D'OR. j._g_j Cj-vkâ.-* ^ Js_A_^^ iÙj4XAX.W^I ^^J^ ii3ljt.J!^ ^y^ (.K^^^^ du Magreb; puis viennent la région appelée Ifrikiyah, es- Sous, Tripoli de Barbarie, Kairowan, la côte de Barkah , er-Rifadeli, Alexandrie, Rosette, Tunis, Damielle, la côte deSyrie et de ses villes frontières, la côte du pays de Rouin, s'étendant juscju'aux terres habitées par les Latins, puis se reliant à la côte d'Es[)agnc, qui vient elle-infîme aboutir au rivage opposé à Tanger, sur le détroit de Ceuta, Sur tonte cette ligne, le continent et le pays habité, soit par des nuisidnians, soit par des Grecs, ne sont interrompus que par le cours des fleuves, par le canal de Constanii- nople, dont la largeur est d'environ un mille, et par quel- . ques autres canaux qui, se déchargeant dans la Méditerra- née, ne pénètrent pas bien avant dans les terres. Ainsi donc, toutes les contrées riveraines de cette mer forment une suite non interrompue de côtes, se reliant entre elles sans inter- ruption, sauf les échancrures que produisent les fleuves et le canal de Constantinople. La Méditerranée, avec les pays qui 266 LES PRAIRIES D'OR. iv.f-i&l6 -t'Ij^i! «i uaJIJax,miI /»>j «^UjJt^ iJv^^ /i&^ jUxJl l'entourent jusqu'à ce détroit qui sort de l'Océan, et où se trouve le phare, puis la côte de Tanger et celle d'Espagne, ressemble à une coupe dont le détroit sérail la poignée. En effet, une coupe figure assez exactement cette mer, qui ce- pendant n'est pas ronde, d'après ce que nous avons dit de sa longueur. On ne connaît point de monstres marins dans la mer de l'Abyssinie , ni dans les golfes qui en dépendent et que nous avons décrits; mais ils abondent du côté de l'Océan. Au sur- plus, les opinions varient sur leur origine et leur nature. Les uns pensent que le tennin est un vent noir qui se forme au fond des eaux, monte vers les couches supérieures de l'at- mosphère et s'attache aux nuages, semblable au zouhaah (trombe de terre) , qui se soulève sur le sol et fait tournoyer, avec lui la poussière et tous les débris de plantes des- séchées et arides. Ce vent s'étend sur un plus grand es- pace à mesure qu'il s'élève dans les airs, de sorte qu'en voyant ce sombre nuage accompagné d'obscurité et de tem pètes, on a cru que c'était un serpent noir sorti delà mer CHAPITRE XIV. 267 <^1; (j-* /••^À^.j r^^' Ls^^j-^^ *yaii t->l^i^ ijL:à**.Jl ii_j-*«J ^i^àS \^yi^^ U"-*^ ^;;^ tKSr* j'^>^ (J-* (^N^^ *^ (j-« ^^•(V^ D'autres pensent que le tennin est un reptile qui vit dans les profondeurs de l'Océan; devenu fort, il fait la guerre aux poissons, et alors Dieu lui envoie les nuages et les anges, qui le font sortir de l'abîme sous la forme d'un serpent noir, brillant et luisant, donl la queue renverse sur son passage les édifices les plus solides, les arbres , même les montagnes, et dont le soufile seul déracine une multitude de troncs vi- goureux. Le nuage le jette dans le pays de Yadjoudj et Ma- djoudj , où il fait pleuvoir sur lui une grêle qui le tue, après quoi sa chair sert de nourriture aux peuplades de Yadjoudj et Madjoudj. Telle est l'opinion qui est attribuée à Ibn Ab- bas. Il existe encore d'autres opinions sur le tennin. Les his- toriens et les compilateurs d'anecdotes fournissent à cet égard beaucoup de détails du même genre, que nous nous abstien- drons de mentionner ici. Ainsi les lennins seraient des ser- pents noirs, vivant d'abord dans les plaines et les mon- tagnes, où les torrents et les pluies, les surprenant, les 268 LES PRAIRIES D'OR. L^_LjJL> ^^ (j^-yUJi (j^ vAA^» L^lb jUil o*k^ jj jUi^-i^l^ iuî:> j-^.Ij ^^ ws^Jl j.A^^ a:cjI* liJ^ilj Jov^t i J'{ entraînent dans la mer. Là, nourris des nombreux reptiles qu'elle renferme, leurs corps deviendraient énormes, et leur vie d'une grande durée. Celui de ces serpents qui aurait atteint cinq cents ans serait le maître de tous les autres serpents de la mer, et alors arriverait ce que nous venons de rapporter d'après Ibn Abbas. Enfin il y aurait des ten- nins noirs et d'autres blancs comme le sont les serpents eux- mêmes. Les Persans, bien loin de nier l'existence du tennin dans la mer, prétendent qu'il a sept têtes et l'appellent adjdu- han. Ils y font souvent allusion dans leurs récits. Dieu seul sait la vérité dans tout cela. Au surplus, comme beaucoup d'esprits rejettent les histoires de ce genre, et que bien des intelligences ne les acceptent pas, nous ne nous risquerons pas à les rapporter. Telle est l'aventure d'Amran, fils de Djabir, qui remonta le Nil jusqu'à sa source et traversa la mer sur le dos d'un animal qu'il tenait fortement par la crinière. C'est un animal marin d'une telle dimension, qu'à le mesurer seulement jusqu'à une petite partie de ses jambes , CHAPITRE XIV. 269 U^ i^b ^J CA_)*X»iI c_>L=fip| i\jj^&. ci>lsîj-sfc. (J-» (iLJi> wA^j (J-» ^j^^ ^^j^ (^ j x^ j^ ^i ^.â^J! Ixiw^ i (_,u&*xJt (j^ xo (j'^M J» ij-* jàs.^^ijXto'^S^ ^t^J| ^î;.iî^ U^-^*^V=- «^^aJÎj U^'îStS*- â^i^ ^JL*AX}\ j\ôJl^ ^U l^i -PbL kiUi îj.XjiL«3 jj4^ ï? vée aux côtés différents du iittoral delà mer, cette eau forme le Nil, ailleurs le Sihan, en un troisième lieu le Djihan, et enfin l'Euphrate. Un autre conte du même genre nous re- présente l'ange chargé de la surveillance des mers, posant le pied sur l'extrémité de la mer de Chine; l'eau fuit devant lui en bouillonnant, et il en résulte le flux; lorsque l'ange retire son pied, l'eau, revenant à sa première place et ren- trantdansson lit , produit le reflux. C'est exactement comme un vase à moitié rempli d'eau. Si l'on y place la main ou le pied, l'eau monte jusqu'aux bords du vase; si on les re- tire, elle rentre dans ses limites. D'autres prétendent que l'ange met seulement le pouce de sa main droite dans la mer pour produire le flux, et qu'il l'en retire pour faire naître le reflux. Les choses que nous venons de raconter ne sont ni ab- solument impossibles, ni imposées à notre croyance, mais entrent dans la catégorie de ce qui est possible et admis- sible. Comme tradition elles proviennent de simples indi- vidus, et ne portent pas le caractère de ces histoires qui ont CHAPITRE XIV. 271 ^J\à JoUll i j«XjiW xnioUil J-^l^ (fcoiW &Ar>._^i jUiwiJI (J-. U Ji :>Ux>^i^ l^ j ^xi^li j_c /i^yiJ I4J J..««ikJIj xjjtjjMj\ j\j<À^^\ ^j^ UAs aM{ «...w-a-^I ^jU t^^Julî AÀ« «B-^^l^j Uj »j*Xiê. J^jiAwpi x).^>ui Uj *M*3 Ui^ JJi i (j-UIl »j5i> u Ujl UjUïj «XJii b^i U !«-) ^ U A^i Ut tJ^ y^j I^VIt^ (^ V^^ t_>UJiî \ùUb ^ b:>jjl été transmises par une suite non interrompue d'hommes dignes de foi, ni de celles qui se sont répandues sans con- testation parmi les musulmans, qui deviennent obligatoires dans la théorie comme dans la pratique, et qu'il n'est pas permis de rejeter. Lorsque des traditions de cette espèce sont accompagnées de preuves qui en démontrent la vérité, on doit les accepter avec soumission, et s'y conformer; quant aux récits contenus dans l'Ecriture et aux règles de conduite qu'ils nous tracent, il faut obéir à ce précepte du Koran (lix, 7) : b Ce que le Prophète vous apporte, acceptez-le ; ce qu'il vous refuse abstenez-vous-en. » Quant aux légendes que nous avons rapportées, quoique dénuées de preuves, nous avons voulu en faire mention afin de bien convaincre le lecteur ([ue dans ce livre, comme dans nos autres écrits, nous avons examiné scrupuleusement les faits que nous avons recueillis, et que les sujets que nous y traitons ne nous sont pas étrangers. Quant aux mers qui se trouvent sur la partie habitée de ce globe, on fixe généralement leur nombre à quatre; 272 LES PRAIRIES D'OR. ^•y, », ii j--AJt l^ijU iiKxoX,* w*i. ^xaiJL/o iow-w l^i ^^ ^w,« 8«X_iû jj^^w-A-Jj l.gj6\jç« jUa-jii l«X_.^-Î3 U—*? l*i*wj U U-^^ ^j*,JaA3 ♦.^S* (jA'-Î^J'^Sj J«Aa^ jfe^-*' ^'^ ^4^ (5^ ^j 2>Uii &Môt U iU.(v«A,3 (jw^j -#xUfc.i^ ^j^m (jjyj kiUi jUo^ KAbl^i d'autres en comptent cinq, d'autres six, d'autres, enfin, en reconnaissent jusqu'à sept, toutes bien distinctes les unes des autres et sans communication. Nous citerons d'abord la mer d'Abyssinie, puis la Méditerranée, puis la mer Nitas, puis la mer Mayotis, puis la mer des Khazars, puis enfin l'O- céan, dont on ne connaît pas les limites, et qui est aussi nommé mer Verte, mer Ténébreuse ou mer Environnante. La mer Nitas communique avec la mer Mayotis , et se joint à la Méditerranée par le canal de Constantinople qui s'y décharge. Comme nous l'avons dit, cette dernière tirant elle- même son origine de la mer Verte, toutes ces mers ne for- meraient, suivant cette description, qu'une seule et même masse d'eau, dont toutes les parties se relient entre elles. Toutefois ces mers ni aucun de leurs affluents n'ont de com- munication avec la mer d'Abyssinie. Le Nitas et le Mayotis ne doivent être qu'une seule et même mer, quoique le continent les resserre à un certain en- droit, et qu'il y ait un canal qui les réunit l'une à l'autre. Si CHAPITRE \IV. 273 ^j*»JaAj ^-tfuo o^u J^'i^ ^À^ (jj^ ^-? t_yob.>Lg s^U^jiAj^ xk* ..M •*" dans l'usage on a appelé Mayotis la portion la plus large de cetle mer, celle où l'eau est le plus abondante, el Nitas la partie resserrée et peu prolbnde, il n'en est pas moins cer- tain que chacune de ces dénominations les désigne toutes deux, et si dans certains passages de ce livre nous disons Mayotis ou Nilas , nous entendrons toujours par là aussi bien !a portion large de cette mer que celle qui est étroite. Bien des personnes ont avancé, mal à propos, que la mer des Rhazars communiquait avec la mer Mayolis. Quant à moi, parmi tous les négociants qui avaient parcouru le pays des Kbazars ou qui avaient traversé la mer Mayotis et la mer Nitas pour se rendre chez les Russes et les Bulgares, je n'en ai vu aucun qui prétendît que la mer des Khazars commu- niquât avec l'une de ces mers, ou bien avec l'un de leurs aflluents ou des canaux cjui les réunissent; elle n'a de com- munication qu'avec le fleuve des Khazars, ce dont nous par- lerons plus bas, lorsqu'il sera question du mont Kabk (Cau- case ) , de la ville d'el-Bab wel-abwab , du royaume des Khazars , 274 LES PRAIRIES D'OR. j^jjio (j^ ô^3li (jjI (j^ iJj dUi uÀ-9 <^^i5 c>-i*J5^^jya.jsS^o et de la manièredont les Russes, dans ieiv^siècle(derhégire), pénétrèrent avec des vaisseaux dans cette nier. Je sais aussi que la plupart des auteurs anciens ou modernes qui se sont occupés de la description des mers affirment que le canal de Constanlinople, qui se détache delà mer Mayotis, commu- nique avec la mer des Khazars; mais j'ignore comment cela est possible et sur quoi ils fondent cette opinion , si elle est le résultat de leurs propres observations, ou s'ils y ont été conduits par l'induction ou l'analogie. Peut-être aussi ont- ils confondu les Russes et les populations riveraines de la mer Mayotis avec les Khazars. J'ai fait moi-même le voyage par mer d'Abeskoun, port du Djordjan, au pays de Tabares- tan et ailleurs, et j'ai interrogé sans cesse à ce sujet tous les négociants un peu intelligents et les patrons de navire: tous m'ont affirmé qu'il est impossible d'arriver dans ces parages autrement que par la mer des Khazars et par la voie que les vaisseaux des Russes ont prise. Ces habitants de l'Azerbaidjan , d'Erran, de Beilakan, du territoire de CHAPITKK XIV. 27r) Berdah et des autres villes; ceux du Deilem, du Djebel (Irak persan) et du Tabarestan avaient fui de ce côté, parce que jamais, de mémoire d'homme, dans les temps passés un ennemi ne s'y était présenté, et que rien dans leur his- toire ancienne ne le leur rappelait. Ce que nous avançons est connu dans ces contrées et parmi ces peuplades, et d'une notoriété si manifeste, que personne ne songe à la contester. Au surplus, cet événement avait eu lieu dans le temps d'Ibn Abi-es-Sadj. Dans certains ouvrages attribués à el-Kendi et à son dis- ciple es-Sarakhsi, l'ami d'el-Moladed billah, j'ai lu qu'aux limites de la terre habitée, vers le nord , se trouvait un grand lac situé sous le pôle arctique, et près de ce lac une ville, la dernière des régions connues, et qui s'appelle Toulieh. Il est également faiL mention de ce lac dans l'un des traités des Béni Muneddjim. Dans son traité des mers, des eaux et des montagnes, Ahmed, fils de Taïb es-Sorakhsi, avance, d'après el-Kendi, 18. 276 LES PRAIRIES D'OR. aK-jI* JI silJj» (jj^ J^ Jo L>j>>*^ (O*^^ (3^1^"* '^ 4?^ w^^s-^ que la Méditerranée a six mille milles de long à partir de Sour, Tripoli, Antioche, el-Motakkab, la côte de Massissa, de Tarsous, de Kalamiyeh, jusqu'aux phares d'Hercule, et que sa plus grande largeur est de quatre cents milles. Nous avons rapporté en totalité l'opinion des deux écoles, et nous avons fait ressortir la différence qui existe à cet égard entre elles et les auteurs des tables astronomiques, telle que nous l'avons trouvée dans leurs ouvrages ou en- tendu exposer par leurs partisans. Mais nous laisserons de côté les preuves que chacun donne à l'appui de ses opinions, parce que nous nous sommes fait une loi dans ce livre d'être bref et concis. Il en est autrement pour les explications contradictoires qui ont été données par les anciens, tels que les premiers Grecs et les philosophes des temps passés, sur l'origine et la formation primitive des mers. Bien que nous ayons traité ce sujet avec étendue dans le second des trente livres qui composent nos Annales histo- riques, où nous avons exposé les différents systèmes, en CHAPITRE XTV. 277 jo^^Jjj (j^ xJi, :s[j— ~»i u^ ljUMI i *Xi^ Jjs? yti^ Mt.^j<^^ AiljJCï*-^ Jl^iLwiî -^yi^3l jj*»,<\i*.Jt ylj_j<>v t:^i^.Ji=».| li Àx^,3sJl (}^^\ iù^jIsjJl (jl Jl» ij-* ^ijî^_=*l (j^ W^Lij Li ^yoj:^\ ^^:iy^3 ^^_* jl^i ^ji ^^Ij (j^ ^À_) U_5_t^J.:^Jl y! ç^\j ^jjo (e»^-*-*3 ^^^-^ JUaJ^ jj«».Cu*-îî Jb A^Aiutv» .îUiJi. <\jjs.fij AÀjdaJ t^^ ^_j*.^«^yjrf bfe' les rapportant à ceux qui les avaient imaginés, nous ne pou- vonspasnousdispensercl'enprésentericiun résumé succinct. Les uns disent que la mer est un reste de rhumidité pri- mitive, dont la plus grande partie a été desséchée par le feu, et dont le surplus s'est transformé sous l'influence de la chaleur; d'autres soutiennent que l'humidité primitive tout entière ayant été soumise à l'action dévorante du so- leil dans ses révolutions, toutes les parties pures en ont été exprimées, et le reste s'est converti en une matière salée et amère; d'autres encore pensent que les mers ne sont que des sécrétions, qui découlent de la terre brûlée par la chaleur du soleil accomplissant autour d'elle sa révolution constante. Quelques-uns croient que la mer n'est autre chose que l'humi- dité primitive dégagée de tout principe terrestre et grossier, exactement comme l'eau douce mélangée avec de la cendre perd sa douceur et conserve un goût salin, même après qu'elle a été liltrée. On a prétendu aussi que dans l'eau les parties douces et salées étaient mélangées, que; le soleil vo 278 LES PRAIRIES D OR. MjSiji,^ aa* ^y*^^ «yJAS? tgtXit 5^3-1^ - (j,j^ ^î^5 *^ O^îl?^ ^J ^^y^^ (jt Jla (J-» (j*.\.àJÎ t^y*^ \j^ (J^î? *j1/^J Ijljjus»-^)! y-« 2*iuj H l^j^j^ (jbji^î j^ii jjÇr çj^^.^\ Jî (>a^ <^t>Ji pLJLÎ j^sST ^ \b>\ latilisait les parties douces à cause de leur subtilité, soit qu'il les absorbât lui-même, soit qu'une fois parvenues à de hautes régions où le froid les condense et leur donne , pour ainsi dire, une forme, elles se changent une seconde fois en eau. On a avancé que l'eau étant un élément, les molécules qui se trouvent dans l'air et sous l'action du froid ont une saveur douce, tandis que les molécules qui restent à terre contractent une saveur amère, sous l'influence de la chaleur qui les pénètre. Plusieurs savants ont soutenu que la masse d'eau qui s'écoule dans la mer , soit de la surface du sol , soit de ses entrailles, étant une fois arrivée dans ce vaste réservoir, sollicite partout, pour les absorber, les principes salins que la terre décharge sur elle. Les molécules de feu que renferme l'eau , et la chaleur qui la pénètre au sortir de la terre, en dégagent les parties les plus subtiles et les font monter en nuages de vapeurs; puis ces nuages, selon une loi rigoureuse et constante, retombent sous forme de pluie dont l'eau reprend une saveur amère. La terre lui don- CHAI>ITKE XIV. '279 *-»-* cMaX> il^ j^ .«^m (j^ J^*^:? u*HV^ J^' ^^•^ J' J-M^j' lil yî^^-A-sfc. ^UifiL -yi viUi <îu*»; à Jiî^ lUî _j.^^ xi» Joij u oaXii^j, iù Jocxit *Uifti/l J! nant un goût salé et le feu la dégageant de ses principes doux et subtils, elle revient nécessairement à sa première amertume. Il ne faut donc pas s'étonner si l'eau de la mer conserve toujours le même poids et la même mesure, puis- que les parties subtiles que la chaleur lui enlève se changent en rosée et en eau d'où naissent les torrents qui cherchent les rigoles, les étangs, et coulent dans les parties humides de la terre, jusqu'à ce qu'ils arrivent entin au vaste gouffre de l'Océan. C'est ainsi qu'il ne se perd absolument rien de celte eau, et que les sources sont comme les machines qui, puisant l'eau d'un fleuve, la versent dans une rigole d'où elle s'écoule de nouveau dans ce fleuve. On a comparé ce phénomène à ce qui se passe dans le corps d'un être animé au moment de la nutrition; sous l'influence de la chaleur, elle attire vers les membres les parties douces des aliments consommés, et laisse les parties lourdes imprégnées de sel et d'amertume, telles que l'urine et la sueur. Ces résidus sans douceur proviennent cependant de matières humides 280 LES PR/VIRIES D'OR. 8^UXt «>Jtj /w;( J^ ^ J\j)k iiw« «XX^ SwO CUJ«£^Ik ^^^w« C:jJsjt.» /.) l_f»,..w .^j *^^ jsÂ.1 ij\ Ajîj c^*) o^ <_>*>ot5l -pLIIj IoaJ^jJO J.Ut et douces que la chaleur a rendues amères et salées. Si la chaleur interne croissait outre mesure, l'amertume aug- menterait en proportion dans la sueur et dans l'urine, parce que tout ce qui a été soumis à l'action de la chaleur devient amer. Cette opinion a été émise par un grand nombre d'au- teurs anciens; mais on peut voir de ses yeux, par expé- rience, que toutes les matières humides et douées d'une certaine saveur, ayant passé par la cornue et l'alambic, conservent dans leur sublimé la même odeur et la même saveur, comme le vinaigre , le vin de dattes , la rose , le safran , la giroflée, excepté toutefois les matières salées qui changent de goût et d'odeur, surtout lorsqu'on les soumet deux fois à l'opération du feu et de l'alambic. L'auteur de la Logique (Aristote) est entré dansbeaucoup de détails à ce sujet. Ainsi, par exemple, il affirme que l'eau salée est plus pesante que l'eau douce, et il en allègue pour preuve que la première est trouble et épaisse, tandis que l'autre est pure et limpide. Il fait encore remarquer que si l'on fait un vase de cire dou» CHAPITRE XIV. 281 i Lj^^ *L>ii| J^^U lit Jcoj ^5*xJi *Ul J^Ji -_j-Lo ^ A.«ÀÀiî_j on bouche l'orifice, el qu'on le plonge dans la mer, on pourra constater que l'eau qui aura pénétré clans le vase sera douce et légère, tandis que l'eau qui entoure les parois extérieures du vase aura cru en amertume et en salure. Toute eau courante est un fleuve; l'endroit d'où jaillit l'eau est une source; un lieu où se trouve une grande quan- tité d'eau est une mer. On a longuement discuté sur la nature des eaux et sur leur composition. Dans le deuxième des trente livres dont se composent nos Annales historicpes, nous avons rap- porté tout ce qui a été dit sur la mesure et l'étendue des mers, sur l'utilité queprésente la salure des eaux de la mer, sur l'existence ou sur le manque de communications entre ces mêmes eaux. Nous avons expliqué pourquoi elles ne subissent ni augmentation ni diminution apparentes, pour quoi le flux et le reflux sont plus sensibles dans la mer d'Abyssinie que partout ailleurs. J'ai remarqué que les na- vigateurs d(> Siraf el d'Onian, qui parcoiirtMif Ic^ mers de 282 LES PRAIKIES D'OU. ^^j\jviivAM»-3l (j^ XA^ij ^^X%j\j (j-fr^^ if r^^^ ;lil jL ^^li ^^jiJ JXo ^y:^y 5 J^jls CJ.>^'^*^ *^^ eb!5\jiJi *X»j tiUi^ (^^«^ ^i».l^ (j>. •Xa£ i^tXs»^ i4>sJ& ^^ XytiMOj Ail^sÀ. ^'^^ \*o>S-^ (^3p^ la Chine, de l'Inde, de Sind, du Zendj (Zanguebar), du Yenien , de Kolzoum et de l'Abyssinie , n'étaient point gé- néralement d'accord avec les philosophes, dont nous avons retracé les opinions, sur l'étendue et la mesure de ces mers; ils soutiennent même qu'à certains endroits, l'im- mensité des eaux n'a pas de limites. J'ai fait la même ob- servation dans la Méditerranée, auprès des nawatieh, ou capitaines des vaisseaux de guerre et de commerce, au- près des officiers et des pilotes, enfin auprès de ceux qui sont préposés dans ces parages à la surveillance de la marine militaire, comme Lawi, surnommé Aboulharis, serviteur de Zorafah et gouverneur, vers l'an 3oo, de Tripoli de Syrie, sur la côle de Damas. Tous exagèrent la longueur et la largeur de la Méditerranée, le nombre de ses canaux et de ses ramifications. Au surplus, cette vérité m'a été confirmée par Abdallah ben Wezir, gouver- neur de la ville de Djebelah, sur la côte de Hems, en Syrie, homme qui passe aujourd'hui, en 332 , pour le plus CHAPITRE XIV. 283 XAJ ^«XJtli ^1^3 AjLtXJl QJ-» \jfXs. ySi> Uj (^ù^^jjauS[» 9^ «X.K_^ :>^^^jLui^ UaX^s (j^ uàXm l^ l^jo l^iXiftUw Uj ^jI?)^ dLJ«X-i y;Ï^AAM.iI (^ C;;>-^i^ «\jiAjl^ (.^*MaÀ}\ LJ^^M »\X\ ^x» 4XxJî Ju«i JJi l«X* U yt^j^il iiji (jJL *tll tj^ (^ *J>yi entendu et Je plus habile marin de la Méditerranée, puis- qu'il n'y a pas un capitaine de bâtiment de guerre ou de commerce, naviguant sur cette mer, qui ne se laisse gui- der par ses paroles, et qui ne rende hommage à la supé- riorité de son intelligence, de son habileté, à son jugement sain, à son expérience incontestable. Nous avons parlé dans nos ouvrages précédents des merveilles de ces mers, et nous y avons consigné les aventures extraordinaires et périlleuses que les personnes mentionnées plus haut nous avaient ra- contées comme témoins oculaires; plus tard nous donnerons encore quelques détails sur ce sujet. Parlons maintenant des signes indicateurs de la présence de l'eau dans certains endroits. C'est une opinion assez accréditée que partout où croissent des roseaux, des joncs et d'autres plantes flexibles, on n'a qu'à creuser à une profondeur peu considérable pour rencontrer l'eau. Dans toute autre condition il faudrait pénétrer très-avant dans la terre pour la trouver. Voici ce que j'ai lu dans le Livre de l'agriculture : « Celui qui veul savoir si l'eau est peu ou très- 284 LES PRAIRIES D'OR. .»X_i *X~=»-L! A— i' *-*-Jji ^i 9-j^^ iiSt^Xj j»Xi ij^'^' àj-^^^ UàAJ }f>iy*o «Xiâ. (jwwvwJI c;u.jlff lilr -o«Àj) *^*miI_5 j^ Aj^^MikX^ ikJZ^XM tf^jùï^ Juuwt i I^aS'a.j ^^jl (j^'Xj AXUÛà Jv»(^*>Jl dUi> Aj UXjw ^y»S' ^jlXJtjJSAaj^ *^»^ fy^^i ^aA** u.^^ ciyâ^i (jls j' (:j:!*i;^ ^' ^b^ J*^ *'^ 0*^^*-^ v|;^^' *^^' c^ tiw>-i LkS J^-sfc.î:> (j^ -«'bi'L UùaX^ <^>^)j (ji* -*'L>i'l ji;î^ *Àfi <-J^j-*-^^ éloignée de la surface du sol, doit creuser ia terre à une profondeur de trois à quatre coudées. Il choisira un vase de cuivre ou un bassin d'argile ayant un large orifice, et gar- nira ses parois intérieures d'une couche de graisse égale par- tout. Au soleil couché, il prendra de la laine blanche cardée et lavée, et une pierre de la grosseur d'un œuf qu'il enve- loppera de cette laine , de manière à lui donner la forme d'une boule. Ensuite il enduira les côtés de cette boule de cire fondue, la fixera au fond du vase qu'il aura graissé avec de l'huile ou tout autre corps gras, puis il descendra le tout dans la fosse ; la laine doit être bien attachée et fortement retenue par la cire, de sorte qu'elle enveloppe hermétique- ment la pierre. Alors il jettera de la terre sur ce vase, et l'enfouira à la hauteur d'une, deux, ou plusieurs coudées, et le laissera ainsi pendant toute la nuit; le lendemain, avant le lever du soleil, il ôtera la terre et enlèvera le vase. Si ses parois intérieures sont parsemées de gouttelettes nombreuses ef rapprochées les unes des autres, si la laine est impré- CHAPITRE XIV. 285 cjjUjdL» ^^ ^.«Oaïl» (jwyvîj e^jLiLo jJaJtJ î fj^ (jU ,.^ji yà>^ H^ i)^ i^HS-x.^^ ^i^ 5Uli î^ ^bili t:^j~>^ ^J\^ Jyotj *Ul ^jU Ail ^^vxll !*>Ji i .^XjiJt cjIaJ /w/fl ^^jJl (j«Xs»-^» Uà^V* J.^,!l *X»=3-3 yljtKtfJi i^yi liijJûjLJj jiJi J^£ ^>l^l y^ ^1 Q » ■< t-^Jj^ *Uiî (j''â-*'<*^ JJLj jtXi tj-*» c5***-^' ^^^J li'_^ ^^ l.-g-À-* ^Ul» (^JsO' :>l^.j ii t^vikii \KijjM J^î »X>j (jl^ (j^_X_J jli3i *tlLl_5 Uxis L>*X^ y_jio J_jiiî -«^lii^ Uiji (J>r«J;i gnée crhiiinidité, il laut en conclure que l'eau n'est pas éloignée. Si les gouttelettes ne sont pas groupées les unes autour des autres, si la laine n'est que médiocrement hu- mectée, c'est une preuve que l'eau n'est ni très-près ni très- loin; si les gouttelettes sont dispersées à de rares intervalles, et que la laine soit à peine mouillée, l'eau doit se tenir à une grande distance; mais s'il n'y a aucune trace d'iiumi- dilé. soitdans le vase, soit sur la laine, ce serait peine per- due que de creuser dans cet endroit pour y chercher de l'eau. » Dans quelques exemplaires du Livre de l'agriculture j'ai trouvé cet autre renseignement sur le même sujet : «Pour savoir si l'eau est à une distance plus ou moins grande, il faut examiner attentivement les fourmilières. Si les fourmis sont grosses, noires, peu agiles, l'eau est d'autaut plus proche qu'elles sont plus lourdes à se mouvoir. Si elles sont si lé- gères dans leur course qu'à peine peut-on les atteindre, l'eau doit être à une distance de (|uarante coudées. Autant dans le premier cas l'eau sera honne et douce, autant dans le second elle sera pesante et salée. C'est d'après cet indice 286 LES PRAIRIES D'OR. ^ij_j_ÀJ^ '4^'-? C:?^*^^ tyjXfljSi Ai^jL* »JwL5 j5tX3 jO-gjJVj C:J?r*^' cM^ tjL**j5 i jj*.IâJ| çjUj Q_> iJlj xwjj U ^_jj 0j '^^y (jJ J^.^-**» (j^ J^^ *^^ (J^ que se guidera celui qui veut trouver de l'eau. » Nous avons traité cette matière avec étendue dans nos Annales histo- riques. Nous nous bornerons, dans le présent ouvrage, à mentionner brièvement tout ce qu'il sera indispensable de faire connaître. Après avoir traité des meis en général , nous parlerons, s'il plaît à Dieu, de l'histoire de la Chine, et de tout ce qui concerne ce sujet. CHAPITRE XV. ROIS DE LA CHINE ET DES TURCS; DISPERSION DES DESCENDANTS D'AMOUR; HISTOIRE BÉSUMÉE DE LA CHINE, ET AUTRES DETAILS RELATIFS À CE SUJET. On n'est pas d'accord sur la généalogie et l'origine des habitants de la Chine. Plusieurs disent qu'à l'époque où Phaleg,fds d'Abir, (ils d'Arfakhchad,fils de Sam, fils de Noé, CHAPITRE XV 287 l^jLiw ^y^ (j^ f»^ (^ i*JÎ ocçw ^^ '.j^' *^|j CiT* fi-^^ f»^* t^'^ Ij/'**^^ *;-*«^ J«aJ^j ^-J*>Ji (O'-ÔJ»--* dUltf a^-J J~^^^ y^-»^'*'I^5j jjl^iAw ^.<,.À.«^ t}^=^ z*^-*^ jy»^'5 dlAi' jj îjjwiJLiî^ i>^^»AJÎ (iUj partagea la terre entre les descendants de Noé, les enfants d'Amour, fils de Soubil, filsde Jafel , fils de Noé, prirent la direcliou du nord-est. De là une partie d'entre eux, les des- cendants d'Arou, s'avancèrent vers le nord, où ils se ré- pandirent au loin et fondèrent plusieurs royaumes , tels quele Deilem, le Djil (Guilan), le Teileçan,le Teber, leMoukan, sans compter ceux fondés par les peuplades du Caucase, telles que les Lakz, les Alains, les Khazars, les Abkbazes, les Serirs, les Kosaks, et par les autres nations dispersées dans ces contrées, jusqu'à Tarrazzobdeh (Trebizonde), les mers Mayotis et Nitas d'un côté, et celle des Khazars de l'autre côté, jusqu'aux Bulgares, et aux peuples qui se sont réunis à eux. D'autres descendants d'Amour traversèrent le fleuve de Balkh (Djeïhoun) , et se dirigèrent pour la plupart vers la Chine. Là ils se répartirent entre plusieurs états, et s'établirent dans ces diverses contrées, comme les Khot- tals, qui habitent Khotlolan , Rouçan, el-Ochrousneh et le Sogd, entre Bokhara et Samaïkaiid; les Ferganides, les ha- 288 LES PRAIRIES D'OR. Jt>5 <^:>îyJ! î_j-Â.X««j t^ii^Ljt jAft y*,bl /B.^^ i^ij ^LuàJl^ iLXlU ^$^ tjU^ «joJ^x v^^' (^J >ijjikJl_5 ^^^-^^ 4)^^ tr (^ ^ -« «X-Âit ioL \jÔ\ iUjo^ d)yJ! dUU^LM dLU j^^ y((5 ^J*JU vilXo 4^ ^l*JI i^^SjjÙ\ 4_>UAy!^3 (jl^ (^iy^ 'iijU> l^^S^À^ ajv-I' i^' '*i^-'^ ^JJ^i i tiJ^—xJl ylili»- i'j Ajl^ (»4^j ^ili «XÀ^5 ^y^^ jy^^ s '^^ (i^j^ i^^j la^^i/î ^\^il \yi^3 4)^^ U^ ^"^^^ fV'-^^' v::>;U3i ^UJl viL-b Parmi ces khakans se trouvèrent Afrasiab le Turc, le conquérant de la Perse, et Chaneh. Aujourd'hui les Turcs n'ont plus de khakan auquel leurs autres rois obéissent, depuis la ruine de la ville d'Amat, dans les déserts de Sa- markand. Nous avons raconté dans notre Histoire moyenne dans quelles circonstances celte ville perdit la souveraineté. Une fraction des descendants d'Amour atteignit les fron- tières de l'Inde, dont le climat exerça une telle influence sur eux qu'ils n'ont plus la couleur des Turcs, mais plutôt celle des Indiens. Ils habitent soit dans les villes, soit sous la tente. Une autre portion encore alla se fixer dans le Thibet et se donna un roi qui était soumis à l'autorité du khakan; mais depuis que la suprématie de ce souverain a cessé, comme nous venons de le dire, les habitants du Thibet donnent à leur chef le titre de khakan , en mémoire des an- ciens rois turcs, qui portaient le titre de Khakan des kha- kans. 1. 19 290 LES PRAIRIES D'OR. ^IjJsJI dlAj ijjsJaS^ tUùJij i.:^*^! dLXj- jj î^^^yAX» (îjvjkiil j.^)^\ (,!.>■ Lw (j7--^_9 W^^^ î^^'-ft Ld|^.^w iLffJi£i£. iuoJv^ dlX^ c.L«uMiJl J^^ jlgjiii ^^.JUijjUoJl kiiXj ^ ^d^l ^3JjJ ^-ijy^ iiÀ*»» (j_j^_fi >i JUj *1 JsJj dlXà vilXiûj jUvii Ajtlsj jl:âEilî (;«;^_5 La majorité des descendants d'Amour suivit le littoral de la mer et arriva ainsi jusqu'aux extrémités de la Chine. Là ils se répandirent dans ces contrées, y fondèrent des habi- tations , cultivèrent la terre , établirent des districts , des chefs- lieux et des villes , et y prirent pour capitale une grande ville qu'ils nommèrent Anmou. De cette capitale à la mer d'Abyssi- nie ou mer de Chine, sur un parcours de trois mois de dis- tance, on rencontre une suite non interrompue de villes et de pays cultivés. Le premier roi de ce pays qui ait résidé à Anmou fut Nostartas, lils de Baour, fds de Modtedj, fils d'Amour, fils de Jafet, fils de Noé. Durant un règne de plus de trois cents ans, il répartit la population dans ces contrées, creusa des canaux, extermina les bêles féroces, planta des arbres et rendit général l'usage de se nourrir de fruits. Il eut pour successeur son fils Aoun. Ce prince , voulant té- moigner de sa douleur, et rendre hommage à la mémoire de son père, fit placer le corps dans une statue d'or rouge, qu'on posa sur un trône d'or incrusté de pierreries, et qui CHAPITRE XV. 291 JU«\JI JJi>:o3^ i y^i ''«HS?^ '>v^siV> lKaj'^ *Jj^ iuJ^ ^j^«XAxt >i JUL) Ai jJ^ JJi viUiû Aj iL^M (jv-*^^ ''^^^ 65S>^ s:^%) (j^-S^ »Jv=» A-v;-* (j^j'î» c-uûjJl (_j^ iuLc^ xu.U*«Jl 0->*«j*.|^ xJÛuf Joftl JJ Js5^ <îooL *:> Jj^l dominait son propre siège ; lui-même et ses sujets se proster- naient respectueusement matin et soir devant cette image qui renfermait la dépouille mortelle du roi. Après un règne de deux cent cinquante ans, il mourut et laissa l'empire à son fds Aitdoun. Celui ci enferma aussi le corps de son père dans une statue d'or qu'il plaça sur un trône de même métal , au-dessous du rang qu'occupait son grand-père; puis il avait coutume de se prosterner d'abord devant ce dernier et en- suite devant son père, et ses sujets l'imitaient. Ce roi gou- verna ses sujets avec sagesse, les traita en toutes choses sur le pied de l'égalité, et se montra juste envers tous. Par ses soins la population et la fertilité du pays s'accrurent dans une large proportion. Son règne dura près de deux cents ans; puis son fils Aitnan lui succéda. Ce prince, se con- formant à l'exemple de ses prédécesseurs, enferma le corps de son père dans une statue d'or, et rendit toutes sortes d'hommages à sa mémoire. Pendant son règne, qui fut d'une longue durée, il recula les frontières de son pays jusqu'à »9- 292 LES PRAIRIES D'OR. c:**)sjs?lj iiÀAw .\jUjïjjÎ (jiiUi \i ^j q.^ vil^ii ^^aj »:>^Xj JL>Pî U,Ai J..^_j dLUJî c:**Xi».l5 (jbî_j.r». ««XJ^ »«X*j dJXo ^^Ji ^ *Xxjj c^ Itf JJmî ^U« (Ji_5 J.jIj /fliii (j5 jj, kj »sj ijj^î U i_^«^ ^UU l^j'^j ^^' (j^ ^jl^ U ^^ »_jjl^J A^Ji^ !_J-A-jl^ J^ù^^ (Jt^~K.l U /S-^aJI lj<«lj5Î^ xJÔiJi Jdi>\ aaXc ?^:^ kiU.£ûj iU^é (JjiAv ^J^ \^ m^ 0jwJ| ^j-« cb»X_j>-!^ ^y-^iii À -UaawIî Jl»^j d).m itX-iÛ nA*,î exécutèrent les ordres qui leur avaient été donnés. Partout où ils abordaient, ces envoyés excitaient l'admiration des habitants par la beauté des échantillons qu'ils avaient ap- portés avec eux. Les princes dont les Etats étaient ])aignés par la mer firent aussi construire des vaisseaux qu'ils ex- pédièrent en Chine avec des produits étrangers à ce pays, entrèrent en correspondance avec son roi, et lui adressè- rent des cadeaux en retour de ceux qu'ils avaient reçus de lui. C'est ainsi que la Chine devint llorissanleet que le sceptre se consolida dans les mains de ce souverain. Il njourut après un règne d'environ deux cents ans. Ses sujets, inconsolables de sa perte, portèrent le deuil pendant un mois; puis ils confièrent leur sort à son fils aîné, qu'ils prirent pour roi. Celui-ci, qui s'appelait Toutal, renferma le corps de son père dans une statue d'or, et suivit, en fidèle imitateur, l'exenqjle de ses ancêtres. Durant son règne, (|ui fut pros- père, il introduisît dans l'Elal de sages coutumes, ignorées des premiers rois. Il disait que la seule base de l'enjpirc était 294 LES PRAIRIES D'OR. Oj^j U'^'^^ J»«^l (j *i>is?)Jî v« yLy>j».^l jj *il»;^t J«XxJi ^^H S-?"*"-? f*'^-^^ tA^ (**^-**J^ <*-â-f^ i (j*IaàjL l^lfi bc^àt^ d^^ "^S^sSi iX_a^ c^>-^^^ Ixas>^ iUuS «_JJ^c ^^ J^^j cM^'iSfr'î *XAAiJ (jiy^i iÙl^AJ^i jL^iiî i>\j\ (^^ b^A^ L^^AJ (_rt.jj io^Lwùwe Î^^^^mM (^IJ^ ^(^ Jots»^ Jj^jWI dl._À_j »^\_ftl i <_,vkaj aJU c.^-i Lu» SiU*Il* :>jÀji}\ l'équité, parce qu'elle est la balance du Créateur, et que l'ap- plication à faire le bien ainsi que l'activité incessante fai- saient partie de l'équité. Il donna à ses sujets des distinctions, créa des degrés de noblesse et leur décerna des couronnes d'honneur. Il les classa ainsi suivant leur rang, et leur ou- vrit à tous une carrière bien distincte. Gomme il se fut mis à la recherche d'un emplacement propre à la construction d'un temple, il trouva un lieu fertile, émaillé de fleurs et bien arrosé, où il jeta les fondements de cet édifice. II y fit apporter toutes sortes de pierres de différentes couleurs, dont on bâtit le temple au sommet duquel on éleva une coupole garnie de ventilateurs ménagés avec symétrie. On pratiqua des cellules dans la coupole, pour ceux qui vou- draient se consacrer entièrement au service de Dieu. Lors- que le tout fut achevé, le roi fit placer au faîte du monu- ment les statues qui renfermaient les corps de ses ancêtres, et dit : « Si je n'agissais pas ainsi, j'enfreindrais les règles de la sagesse, et le temple ne serait d'aucune utilité. » II or- CHAPITRE XV. 295 (•«X^ ^^i— « A-ils f»UaiJl l^j (^y!^*^Jj tK-c^i W-^ t*^^ Wa^^ iLvAJLfr (jà_>l^^ ïLKAy^ A_^Luw /o— (}-J <-:^J;<'» J^^-^^j ^sUt^iJi i.^]j^ L^Xi>^ çjUmJ^I aj ^o^ fj\^Mt^ju\ ^j ^Lomwo ^mi ^«J uy^-s? J^5y U-^^ W^ i uy^j-^ '^=ry> p;5_^ U-*^ l^AJ c.^ ^ J^iykX-o Ji i^yù /o-^xîli cjl_yA^ /o-^.*-^ c-A^jîj donna donc de vénérer ces corps placés au soniniel de la coupole. Ayant appelé auprès de lui les principaux personnages de rÉlat, il leur dit qu'il jugeait indispensable de réunir tous les peuples sous le joug d'une seule et unique croyance qui leur servirait de lien, et garantirait parmi eux l'ordre et la sécurité; qu'un empire où ne régnaient ni l'ordre ni les lois était exposé à toutes sortes de dommages et menacé d'une ruine prochaine. 11 institua donc un code destiné à régir ses sujets, et leur prescrivit comme obligatoires des règles de conduite fondées sur la raison. Il mil en vigueur la peine du talion pour les meurtres, les blessures, et il jironiulgua des règlements qui déterminaient la légitimité des alliances et Ijxaient les droits des enfants qui en étaient issus. Parmi les lois qu'il créa, les unes étaient obligatoires, absolues; on ne pouvait les transgresser sans crime; les autres étaient surérogatoires et iacultatives. Il prescrivit comme un devoir à ses sujets de se mettre en relation avec leur Créateur par des prières tju'ils lui adresseraient à certaines lieures du jour 296 LES PRAIRIES D'OR. !*XÂ=>- liJJJS CJLJ-^ bj^ (j'^^'^j' (^ CL?^ ^J *^^ (j^^ J^^lj (^j_4A*ÀAâj (jjJtVj^j 0..g_jl^^\i iù>b\ (j^ (jl^ Uj Ijokxtj <-Oij3 J.W J»*^J t_OÎ_jj3S *j.i^i_J 0_a^i_5 J^Ck^I (jnjl^ et de la nuit, sans toutefois s'incliner ni se prosterner. Il y avait d'autres prières annuelles ou mensuelles, dans les- quelles les inclinations et les prosternations étaient de ri- gueur. En outre il institua des fêtes solennelles. Il fit des règlements sur la prostitution, et astreignit à payer une taxe les femmes qui vivaient dans le désordre, en leur per- mettant toutefois de se racheter par le mariage ou par le retour à des mœurs plus régulières. Leurs enfants mâles ap- partenaient au roi comme soldats ou esclaves, et les lllles restaient auprès de leurs mères et se consacraient au même métier. Il ordonna aussi qu'on offrirait des sacrifices dans les temples, et qu'on brûlerait de l'encens en l'honneur des étoiles, en déterminant d'avance à quelles époques, et avec quels parfums et quelles plantes aromatiques on rendrait le culte à chacun des astres. Le règne de ce prince fut heu- reux; il mourut, entouré d'une nombreuse postérité, à l'âge d'environ cent cinquante ans. Ses sujets, très-aflligés de sa perte, placèrent ses restes dans une statue d'or incrustée de pierreries, et bâtirent en son honneur un temple magni- CHAPITRE XV. 297 y^^ (J-» ^îyi xxkm 5^£i i \^its^^ \^Jâ,^ "^^^^ *i îyv^ S^jAxs»-^ «_,«J&i tj-« ^_jJ X If^^iyKm^ If^jyjio ^^j_yo^ J^-^â-'' ^-^^ /yi ^KjL» dUjsj ^jjXaJ ^Uaji^l 5ÎwJ CiAAi*. ^j^ J^-A^l !i>w£i jj c_>l^_j| (^ »Ci^ya ^*i)^^>oj 5wçmJI '^j i4.MlA^)Mwj| ^ tftXx^ ^w> Lf-^XàJi A^Jl^^^ot ^jjil^si^ t-jUiJlj y«jAAJljjJSit»«>Jl i^J iUjJvit ^jJOl^^^^l iCSliXo (j-« ^^ w^Ol (J>^^ W*^^ ^y^^ iiÀjiXvO ^§^ iMrJof iubtX^ fi'~^3 ^^^ IjL««XJ9 U c^w^j». (^ tiUS (j^ fique, au sommet duquel ils mirent sept pierres précieuses dilTcrentes, qui représentaient la couleur et la forme du soleil, de la lune et des cinq autres planètes. Le jour de sa mort devint un jour de prières et un anniversaire où l'on se réunissait dans ce temple. Au somniet, en vue de tout le monde, fut fixée une table d'or sur laquelle étaient gravés l'image du défunt et le récit de ses plus belles actions, pour servir de modèle à tous ceux qui, après lui, se chargeraient de gouverner les peuples et de les policer. On grava aussi son image sur les portes de la ville, sur les pièces d'or, sur la menue monnaie de cuivre et de bronze, qui était très- abondante, et on l'imprima sur des étoffes. Le siège du gouvernement chinois fut définitivement fixé à Anmou, grande ville située, comme nous l'avons déjà dit, à plus de trois mois de marche de la mer. Il y a vers le couchant, dans la direction du Thibet, une autre grande ville appelée Med. Ses habitants sont conlinuellemenl en 298 LES PRAIRIES D'OR. Jyo k_i tii-^ ouùJl i!5V-j (jvj^ *X^ :>^ J^l (jo *T>=^^ ^o.^t^>lj iUia;^^ f^^^ *^^ ! Jviù «Xxj l^ ^jj^ dl^il jLsfv.J|^^!i :>3-U^ (^ yiJLp'j iC3^.iï^ (^y*^J ^^ f^J*^^ (^ v:i\y\^^ i\j \jSi^^ {jy^^y^-3 ^\k«o^\ ^^«Xaxj ^^\m^I ,yxi guerre avec les Thibétains. Les rois qui succédèrent à Toutal se virent sans cesse dans l'état le plus prospère ; l'abondance et la justice régnèrent dans leur empire, dont la violence était bannie, car ces princes observèrent fidèlement les lois que leur prédécesseur avait prescrites. Dans la guerre ils furent victorieux de leurs ennemis; la sécurité régna sur leurs frontières, la solde fut régulièrement payée à leurs troupes , et les négociants de tous les pays affluèrent par terre et par mer avec toutes sortes de marchandises. Le culte des Chinois , c'est-à-dire le culte ancien , n'était autre que le culte samanéen; il avait beaucoup d'analogie avec les pratiques religieuses des Koreïchites avant l'isla- misme, lesquels adoraient les idoles et leur adressaient des prières. Ces prières , il est vrai , étaient adressées d'intention au Créateur lui-même; les images et les idoles servaient seulement de Kiblah , ou de point vers lequel on se tourne en priant. Mais les ignorants et les gens sans intelligence associaient les idoles à la divinité du Créateur, et les ado- CHAPITUE XV. 299 -L^L-^oiJI A^jiU* ylj Ujçt U*)yut)j t^JLil iiAi^iJL j.UA3:iiI »i>Uc (j^t o'a*^»^' »^W*^' «î (*'€^J>^ u'^ (^J ^^ <^' (*^t/*^' «U/to^i SJs^ ^()^,:>Ia£ ^f^ .XjlixLw^ ^^l^gj AjJ!)\^ (0^-!^t A-aJuC UyMMj». ^^ J^'UUî «iUe^ J-^î^ ■«'|;>yi d J^ ilî Î^^^JàUjj Î^^JL^^ A^]|_yS».| ^^jjfjù^ A.^}ooijÀ.J «XÂ^Ji f»i_5i* (jM* Là.a)«XJ» L(yMb»- ^ j.£j)jUai) di.Juj( J^^oXj ^J(Lo^ l««XJiAXt l^^fe' iXJjj iCMiJl^ jyJL Jyiilj -JUjUii c-Ai£>*k-« -PiUu^l raient également. Le culte des idoles était une manière de s'approcher insensiblement de Dieu, et, bien que cette ma- nière de le servir fût une dérogation à la majesté, à la gran- deur et à la puissance du Créateur, le culte rendu à ces idoles n'était cependant qu'une marque de soumission et un intermédiaire pour s'élever jusqu'à la divinité.Il en était ainsi en Chine, jusqu'à ce que les théories, les systèmes des sectes dualistes et des innovateurs se fissent jour. Avant celte époque, les croyances et les opinions des Chinois, ainsi que le culte qu'ils rendaient aux idoles, étaient conformes aux idées et aux pratiques religieuses de toutes les classes de la population dans l'Inde. Quelque considérables que fussent les chan- gements qui s'opérèrent dans leur état social, quelque nom- breuses que fussent chez eux les discussions soulevées par l'esprit d'investigation, ils se conformèrent toujours dans leurs décisions juridiques aux anciennes lois qu'ils tenaient de la tradition. Leur royaume est contigu à celui des Ta- gazgaz, qui, comme nous l'avons dit plus haut, sont mani- chéens et proclament l'existence simultanée des deux prin- 300 LES PRAIRIES D'OR. A^^ Uy^ /e-gJ Oj-à.;^ iUjlAil (jvJaU^ (j-» yUa^^i ^e^ «j iL-^P^ *^^S=*"j c;yj-« (j^ /ui U^j ^\.*îl 5«XJÛ jj U iiUàj' Xaj JLxa-j'îj (jjl^^_A_iî_5 c.l.«\_>ij [«^iVJô^ ■*'^^_j ,)^J •ï^Llffj -Uaw^ «^î^ J-f^^J^J cK^^ f»*^^ ^y?'ii VJLJ^J OaH**-? J^-'-aiji^j Ak_jJi^ jlàJs!^ ^jo^-*-? u^ ^y^s (^jUoUîi tj^ (j'y^=^ cipes de la lumière et des ténèbres. Ces peuples vivaient dans la simplicité et dans une foi semblable à celle des races turques , lorsque vint à tomber parmi eux un démon de la secte dualiste, qui, dansunlangageplein de séduction, leur fit voir deux principes contraires dans tout ce qui existe au monde : comme la vie et la iiiort , la santé et la maladie, la ri- chesse et la pauvreté, la lumière et l'obscurité, l'union et la séparation, la jonction et la scission, le levant et le cou- chant, l'être et le néant, la nuit et le jour, etc. Puis il leur parla des incommodités diverses qui atteignent les êtres rai- sonnables, les animaux, les enfants, les idiots, les fous, et il ajouta que Dieu ne pouvait pas être responsable de ce mal, qu'il y avait là une contradiction choquante avec le bien qui distingue ses œuvres, et qu'il était au-dessus d'une pa- reille imputation. Par ces subtilités et d'autres semblables, il entraîna les esprits et leur lit adopter ses erreurs. Aussi longtemps que le prince régnant en Chine était samanéen et sac: ifiail des animaux, il était en guerre continuelle avec l'Ir CHAPITRE XV. 301 viLL* (jl< lil^ ^1^ U^^^ '^y^^ t-v=^Lo (j^^ \Àxj cjj^ iUJijIj t*^"^^ »Ia^JlÎI <_A^aj ^ J*XxH (;jJ»-*«j JJuJi iU-kaï /wC JoljJi^î cl^WjJj V>*^ (J^'*^^' J»^'^ ^-^ ^ khan, roi des Turcs; mais depuis qu'il est dualiste, ils vivent en bonne intelligence. Malgré la diversité de leurs opinions et de leurs croyances, les rois de la Chine ne cessaient de secon- lornier aux jugements de la saine raison dans le choix qu'ils faisaient des juges et des gouverneurs, et les grands comme les petits se réglaient d'après les principes de la sagesse. Les Chinois se divisent en tribus et en branches, comme les Arabes, et leurs généalogies présentent autant de ramifi- cations. Ils en font grand cas et les conservent précieusement dans leur mémoire, au point que quelques-uns remontent par près de cinquante générations jusqu'à Amour. Les gens d'une tribu ne se marient pas entre eux. C'est ainsi qu'un homme de Modar épouserait une femme de Rebiah, ou un homme de Rel)iah une femme de Modar, qu'un descendant de Kahian s'unirait à une fenune de Ilimiar, et un homme de Ilimiar à une femme de Kahhui. Les Chinois prétendent que le croisement des races donne une progéniture plus 302 LES PRAIRIES D'OR. ^l^-ûJl JS^\ IL) ovAaJùlj -UâjJî iXj Jî) J^t wilUl À ci>Jsj». kjj) \ju\i ^j\^ iùUOji^ (jvaXSj (:5^Àjit kkMi yJb^ \iyjb lÂXi»^ (jl À JLJLj (JV-AûJI y^5l> Jj4- -^J»^ iiXi^jjuJsJiJi vkj'j ^^^^ ^^j^JlûJlj saine, un corps plus solide, une vie plus longue, une santé plus robuste et d'autres avantages encore. La situation de la Chine resta dans un état de prospérité continuelle, grâce aux sages institutions des anciens rois, jusqu'à l'année 264- Depuis cette époque jusqu'à nos jours ( 3 3 2 ), il y est survenu des événements qui ont troublé l'ordre et renversé l'autorité des lois. Un intrus nommé Yanchou , qui n'était pas de la famille royale, et qui demeurait dans une ville de la Chine, surgit tout à coup. Homme d'une na- ture perverse, artisan de discorde, il vit la lie de la popula- tion et les malfaiteurs se grouper autour de lui, et grâce à l'obscurité de son nom et au peu d'importance de sa per- sonne, ni le roi ni ses ministres ne s'en préoccupèrent. Il en devint plus fort; sa renommée grandit, et en même temps il redoubla d'arrogance et d'audace. Les malfaiteurs, franchissant les obstacles qui les séparaient de lui , vinrent grossir son armée; alors il décampa et ravagea par ses in- cursions les pays cultivés du royaume, jusqu'à ce qu'il éta- CHAPITRE XV. 303 \jt>y^ jî *X>4>J| (^j^jj<^s\ ççiJâS'j^ (^ ïLffdûS' iiÀjJw« ^^^ j»l»! iixAw vJS^Ji (joj iuuJm »Ja^^^J^J^ (jv-koJ! »^ ^vi^ W^»^ ^ \..i y ,<, \^Xjt>\ (j^ J-J^J iyJ>S- oJs^ lybl:^ XVjtX^ f^^^^3 ^^jL^â-iJl^ i^^-g^t^ (j^-l^-Jbî CJ-« ^^Aa-a-lj /Oi-^J^jIM U>*^^ Lclj ^l\ IajU i_ÀA*Jl o^iw ci)^J t-^ (:J-* Lh^^^^J i5 })Ht son camp devant Khankou , ville imporlanle, située sur un fleuve qui est plus considérable, ou du moins aussi important que le Tigre. Ce fleuve se jette dans la mer de Chine, à six ou sept journées de Khankou, et les bâtiments venus dé Basrab, de Siraf, d'Oman, des villes de l'Inde, des îles de Zabedj, de Sinf et d'autres royaumes, le re- montent avec leurs marchandises et leur cargaison. Le rebelle marcha donc rapidement sur la ville de Khankou, dont la population se composait de musulmans, de chré- tiens, de juifs, de mages et de Chinois, et l'assiégea étroi- tement. Attaqué par l'armée du roi, il la mit en fuite et livra son camp au pillage; puis se trouvant à la tête de sol- dats plus nombreux que jamais, il s'empara par force de la place, dont il massacra une quantité prodigieuse d'habi- tants. On évalue à deux cent mille le nombre des nmsul- mans, chrétiens, juifs et mages qui périrent par le fer ou par l'eau , en fuyant devant l'épée. Cette évaluation peut être 304 LES PRAIRIES D'OR. X^ji^sXi é> LJ-* *^^l î«Xii cjUbi ^liTi w^^ X*^ jsi^j j^ JJî^yJl 5j«>J «. -iî J^==-i;_5 (J^^ ^^' ^^^ ci>!iVj; jj dlAil ji.:> ^j ijjsl xij«X^ UJUJI^ ^Uoîj-i^ (J-» AJW jJ.-J ^ U^^^ iùU ^,:^ ^ LilAiî ^«^î parfaitement exacte, attendu que les rois de la Chine font inscrire sur des registres les noms des sujets de leur empire et des individus appartenant aux nations voisines leurs tri- butaires, et qu'ils chargent des agents de ce recensement, qui doit toujours les tenir au courant de l'état des populations soumises à leur sceptre. L'ennemi coupa les plantations de mûriers qui entouraient la ville de Khankou et qu'on y en- tretenait avec soin , parce que les feuilles de cet arbi-e ser- vent de nourriture aux vers qui produisent la soie; aussi la destruction des mûriers arrêta l'exportation des soies de Chine dans les pays musulmans. Yanchou poursuivit sa marche victorieuse d'une ville à l'autre; des tribus entières, vouées à la guerre et au pillage, et d'autres qui craignaient la violence des insurgés, se joignirent à lui, et il se dirigea vers Anmou, capitale de l'empire, avec trois cent mille hommes, cavaliers et fantassins. Le roi marcha à sa ren- contre avec près de cent mille soldats d'élite qui lui restaient CHAPITRE XV. 305 Aj Ij^çr ^jUj^^i J.X40J j..|^ _5-^ «yLsi («-fr*^ 'r^^ c:^!^ jl^!^ XyUa ^ *.jVn*J| 3f;\i:l (:J-*^^^ ^j-ft^ ^j-jÎ »«>«-^lj AjU>i^j ki)«Ai5 ij^^jji i kiUi ^Ij ,^-9 Aji tK^-J'j |%*^y «XJii^ p>:\La.fi (^-A-i*. ^^jvA;?»jui (j-» IjlÀ-j^ dlii> vA-vwji.j j_j~«^j «K.A.'tfwj iCflUJl^ A-iLo (i! ilc^ <îoJ(ktf j!i) (^ iji:> ^3j*xjiil ^JuSAÀ ^..j j*XÀX^il( jLx* lui envoya son fils avec un secours d'à joeu près quatre cent mille fantassins et cavaliers contre Yanchou, dont les progrès devenaient menaçants. Pendant près d'une année , les deux armées eurent entre elles des engagements sans ré- sultat décisif, mais très-meurtriers. Yanchou disparut enfin , sans cjue l'on sache positivement s'il périt par l'épée ou s'il se noya. Son fils et ses principaux partisans furent faits pri- sonniers, et le roi de la Chine retourna dans sa capitale et reprit les rênes du gouvernement. Ce prince reçut de ses sujets le titre honorifique de Baghour (Fagfour) , c'est-à-dire fils du ciel. Toutefois le titre qui appartient aux souverains de la Chine, et qu'on leur donne toujours en leur parlant, est Tamgama djaban, et non pas Bagbour. Pendant cette guerre, les gouverneurs de chaque contrée s'étaient rendus indépendants dans leur province, comme les chefs des Satrapies après qu'Alexandre, fils de Philippe de Macédoine, cul tué Dara, fils de Dara, roi de Perse, et comme cela se passe encore aujourd'hui chez nous, en 332. CHAPITRE XV. 307 c^<L^UjùmI^ <\J[V^Î ^llaJCjl ^Jsjù \iSjij i^JiyJi ,ji^^! ^\ ^^.s^- jjf^^s c-Um) XXjO^ »i!^ (j>^ ^ -ifc v^gjul ^ijj Le roi de Chine dut se contenter de robcissance purement nominale que les gouverneurs lui accordaient, et du titre de roi qu'ils lui donnaient dans leurs lettres; mais il ne put pas se porter de sa personne dans toutes ses provinces, ni combattre ceux qui s'en étaient rendus maîtres. Il se résigna donc à n'exiger d'eux qu'un simple hommage , et, bien qu'ils ne lui payassent aucun tribut, il les laissa vivre en paix; il fut même obligé de permettre que chacun de ces nouveaux maîtres attaquât, selon ses forces et son pouvoir, ses voisins. Ainsi l'ordre et l'harmonie qui avaient régné sous les an- ciens rois cessèrent d'exister. Les anciens rois avaient un système régulier de gouver- nement, et se laissaient guider par la raison dans les juge- ments équitables qu'ils rendaient. On raconte qu'un mar- chand de Samarkande, ville de la Transoxiane, ayant quitté son pays avec une riche pacotille, était venu dans l'Irak. De là il .s'était rendu avec ses marchandises à Basrah, où il s'était embarqué pour le pays d'Oman; puis il était allé par 308 LES PUAIRIES D'OR. (jv«MaJ| jjbjl (j^ :>j_5 ^j^ %^ ^j_^^:^vi cujjJi I jsjû t^ (^iajUjJî^ ylxAaisL ,_X««JÎA-**0 (J^*a.i\^ Aj ,^JL) U^ai». iJOSiXi». ^j:Ay.i:>^ ^^J^ mer à Killah , qui est à peu près à moitié chemin de la Chine. Aujourd'hui cette ville est le rendez-vous général des vais- seaux umsulmans de Siraf et d'Oman, qui s'y rencontrent avec les bâtiments de la Chine; mais il n'en était pas ainsi autrefois. Les navires de la Chine se rendaient alors dans le pays d'Oman, à Siraf, sur la côte de Perse et du Bahrein, à Obollah et à Basiah, et ceux de ces pays naviguaient à leur tour directement vers la Chine. Ce n'est que depuis qu'on ne peut plus compter sur la justice des gouvernants et sur la droiture de leurs intentions, el que l'état de la Chine est devenu tel que nous l'avons décrit, qu'on se rencontre sur ce point intermédiaire. Ce marchand s'était donc embarqué sur un bâtiment chinois pour aller de Killah au port de Khan- fou. Le roi avait alors, parmi les serviteurs attachés à sa personne, un eunuque en qui il avait confiance. Les Chi- nois donnent aux eunuques des emplois, comme ceux de receveurs de contributions et autres; il y en a même qui font CIIAlM'l r»K XV. 'M)\) w-rs-uJi fs^fuo^ jXj^W wkir»-lj IkÀiLifc. ^Aj«X^ («iliaL jjt 45w:>- j_^^ (jXm J*Xxj Xi.^ isJCi w_>lxJl iljj AiùUS^Ij (^-Ià.X-11 Oisj.^ 0».ï_^ iiJsAii -Ji ^§j !_jjfi iUj*X^ 3 (j\,-4sI:àiL-l' CJ-* •^^ tj-* (^ (joAJi^ s|>-*^5 châtrer leurs enlanls, alin de les faire parvenir au\ cligiii- lés. L'eunuque du roi alla donc à Kliani'ou, où il fil appe- ler en su présence les marchands, et parmi eux celui de Samarkande. Tous lui présentèrent les marchandises dont il avait besoin. Après avoir mis de côté ce qui pouvait servir au roi, il offrit aa Samarkandien un prix dont celui-ci ne se contenta pas; de là une discussion qui alla assez loin pour que l'eunuque donnât l'ordre d'emprisonner el de maltrai- ter le marchand. Le Samarkandien, ayant plus de confiance dans la justice du roi, se rendit aussitôt à Anmou, la rési- dence royale, et se plaça à l'endroit où se mettaient les plai- gnants. Quiconque avait à se plaindre d'une injustice, (lu'il lût ou non d'un pays éloigné, se revêtait d'une sorte de tu- nique en soie rouge, et se transportait dans un lieu destiné aux plaignants. Là un des grands dignitaires des provinces, commis à cet etfet, le transportait par la poste à une dis- tance d'environ un mois. On en agit ainsi avec le marchand, 310 LES PRAIRIES D'OR. ri> Ufc^^.M o^^ià^jtj *X5 J^sa^yj] \^j) Jlïj AaLï cKaïI? bOi IX L« (^ wAiitp _j~£^ (jlj -c^Ls» tiAAj». (j.« tK**3 iyUiikà». iL>L» (-Jj-^ a^^Xj x^j Aj*^ (:J?rJ ^-**5^ vii-Ut SjAja^. XlàJÎ3 ii^Uiail é> i^-^^^j-e^^ ^-^-^o U»i s-ol^i (jàjo Ji Aj^^î 2f>'jjti:>^ ^^^i^ yl^TjjcJi aaJî b:> Uo et on le conduisit devant le gouverneur du pays chargé de ces fonctions, qui lui dit : «Tu entreprends là une grave affaire, où tu cours risque de la vie. Considère bien si tu es fondé dans ta plainte, sinon je regarderai tout comme non avenu et te ferai ramener au pays d'où tu viens. » Si le plai- gnant ainsi apostrophé baissait la voix, si on le voyait se troubler et se rétracter, on lui appliquait cent coups de bâton , et on le ramenait là d'où il était venu ; mais s'il per- sistait, on le conduisait au château royal, en présence du roi qui entendait sa réclamation. Comme le Samarkandien per-* sévérait dans sa demande, et comme on vit qu'il disait la vérité sans se troubler et sans mentir, on le mena devant le roi, auquel il raconta ce qui lui était arrivé. Lorsque le drogman eut fait comprendre au roi ce dont il était ques- tion, ce prince donna des ordres pour que le marchand fût logé dans un des quartiers de la ville et qu'il y fût bien traité. Ensuite il manda auprès de lui le vézir, le maître de la droite et le maître de la gauche. Ces hauts dignitaires, qui (;ii/\i»rrnE xv. 311 ^1 ^m /^-*lj ^^^ iiJti^ XJiAjy^ fi"\r^ «Xsfc.1^ Jo (Jj»-t «Xi^ 4j^ lj\,LaJl j.jU« ^ (j^-^ai! ui)_j.H5 *.^UJî 2s11j U >A.iNJo «XjjaJI S ^M>f c:Ajt_\J lojl^il^ iS^j^xii Lj[iii^\ iL»^.Uwwo Jbb ^llj^î «Xi^ juwIaw oXaj u-* ?r /-^ j j\i a.S" 2^aX£ connaissaient parfaitement leurs atlributions et leurs devoirs , exerçaient leur charge dans les circonstances critiques et en temps de guerre. Le roi leur ordonna d'écrire séparément à leurs représentants à Kliaulou; car chacun d'eux avait un agent dans toutes les provinces. Ils leur écrivirent donc pour leur demander un rapport sur ce qui s'était passé entre le marchand et l'eunuque. Le roi, de son côté, écrivit dans le même sens à son lieutenant. Cependant l'aflaire s'était ébrui- tée dans le pays, en sorte que les lettres apportées par les uiulels de la poste confirmèrent la déposition du marchand. Les souverains de la Chine ont sur toutes les routes de leurs provinces des mulets a longue queue ponr la poste et le transport des groups d'argent. Le roi lit aussitôt venir l'eu- nuque, lui ôta tous les biens qu'il tenait de sa munificence, et lui dit : « Tu as nui à un marchand qui venait d'un pays éloigné, et qui, après avoir traversé sans accident bien des royaumes et vécu sous la protection de plusieurs souverains de la mer et du contiuent, espérait arrivt:r sans encondjre 312 LES PRAIRIES D'OR. tj (♦^'^ «.^iwli iiî_5 t^>4»' (J-«^V i-i^^cU.* (j~» \jj jAjis%^\ U JtAAJ jUâ.! v-ÀjI^ (j^^ (^:>yt.»m Jlï J^jUi^U^ Jî *i>li=i <-^^-^^ dans ce pays, plein de confiance dans ma justice; mais, grâce à Ion iniquité, peu s'en est fallu qu'il n'ait quitté mes Etats en semant partout sur moi le blâme et le reproche. Sans tes services antérieurs, je t'aurais fait mettre à mort; mais je l'infligerai un châtiment qui, si tu le comprends, est plus sévère que la mort. Je te charge de la garde des sépulcres des anciens rois, parce que tu as été incapable d'administrer les vivants et de remplir la tâche que je t'a- vais confiée. » Le roi combla ensuite le marchand de bien- faits, le fit retourner à khanfou, et lui dit: «S'il te plaît de nous céder celles de tes marchandises qui nous con- viennent, nons t'en donnerons un bon prix; sinon, tu es le maître de ta fortune; séjourne ici tant que tu le vou- dras, vends à ton gré, et va où il te plaira. » Quant à l'eu- nuque, il fut préposé à la garde des sépulcres royaux. Voici encore une anecdote piquante sur les rois de la Chine, A l'époque où se passa à Basrah l'aventure du chef des Zendjs, dont tout le monde a eu connaissance, un Koraichite noble et riche, descendant de Habbar, fils d'el- CHAIMTUE XV. 313 <-^j /©.J /»-»Àj| cjUjÎj SwwaAJt -pLoi ^j>^ (J^ o|>-V**' xJwjtX^ (Jl (jV^t :>^^) Ji ^:oi (jl Jl *Kji4Jî dUU (^jJs^ JsJo «Xjtj dLLIÎ ^lî CJj-J«Jî Sj-AJ ovVJ Jw££>i CJ.4 AaJ! Aswad , se rendit à la ville de Siraf. De là il s'embarqua pour les mers de l'Inde, et, après un long voyage par eau et parterre, il arriva enfin à la Chine, et alla à Klianfou. Ensuite la fantaisie lui prit de visiter la résidence royale qui était alors Ilamdan , l'une des cités les plus considérables de ces pays. Le Koraichite se tint longtemps à la porte du pa- lais, en présentant des requêtes dans lesquelles il déclarait qu'il était de la famille du prophète des Arabes. A la hn le roi donna des ordres pour qu'on l'installât dans une maison où il ne manquerait de rien et où l'on pourvoirait à tous ses besoins. Il écrivit ensuite au gouverneur de Khanfou de lui comnmniquer le résultat de ses recherches et des in- forniafions qu'il aurait prises auprès des négociants sur la prétention de cet homme d'être un des parents du prophète des Arabes. Le gouverneur de Khanfou avant confirmé 314 LES PRAIRIES D'OR. ij^j.i>)^^ fjt*^<^ :>yjâ^\j lj\j.xX}\ iJiUfi (j^ ^ic (Oo-^l Civile yUr^xW Jlij Kfi tiU«x.j J u Jls /c»i ù»xs. ti^jAiî j.jLw aI^m) u d)^m d)X« btXÀf <\.omI (j^j ^? ^<^»^ cl)pJLi3 IajjJI \ûmu^ <\j^ par sa dépêche l'assertion du Koraichite sur sa parenté, le roi l'admit à son audience et lui donna des richesses consi- dérables qu'il rapporta dans l'Irak. Or cet homme était un vieillard intelligent qui racontait que le roi de Chine, après lui avoir accordé une audience, l'avait interrogé sur les Arabes, et sur les moyens par lesquels ils avaient détruit le royaume des Perses ; à quoi il avait répondu : « C'est avec l'assistance du vrai Dieu, tandis que les Perses adoraient, à l'exclusion du créateur, le soleil et la lune, et se proster- naient devant les deux grands luminaires. » i.e roi ajouta : « Les Arabes ont conquis le royaume le plus noble, le plus fertile, le plus riche, le plus remarquable par l'intel- ligence de ses peuples et le plus célèbre. Mais conmient classez-vous tous les souverains du monde?» — «Je n'en sais rien,» répondit le Koraichite. Là -dessus le roi s'a- dressant à son interprète: «Dis-lui que nous comptons cinq rois; le plus puissant de tous est celui qui gouverne l'Irak, car il occupe le milieu du monde et les autres puissances l'entourent; aussi le nommons-nous roi des rois. Après cet empire vient le nôtre; nous le regardons comme celui des hommes, parce qu'aucun royaume n'est mieux gouverné, (:ilAt>lT]\E XV. :^15 yib^ c.La*wJJ ii)_j,X« biX*_» (j-«j (J*.IàjI dJyk* Ly^X« bOs-ilc »— *«*^ CxXjij -cxLo ^^yJî 4^îjt> -î^ajL wels J-^t c>Ajii IfCi^^MS wJ^jl Ljfl I*XJÛ :>jI ^ Jb tM»^ j.£ (jl:?r\.xAî Jb_5 ^î*^^ -î^À-* J^UaJ -î^j^Xj (^jvj S*^i 7:r^^ iiÀMfcj ni plus régulièrement administré; nulle part aussi les su- jels ne sont plus obéissants, et voilà pourquoi nous sommes les rois des hommes. Apiès nous, vient le roi des bêles fé- roces; c'est notre voisin, le roi des Turcs, qui sont parmi les hommes ce que les bctes féroces sont parmi les ani- maux. Il est suivi du roi des éléphants, ou celui de l'Inde, que nous reconnaissons comme le roi de la sagesse, parce que la sagesse est originaire de ce pays. Le dernier enfin est le roi de Roum, que nous regardons comme le roi des fantassins, car aucun pays ne possède des hommes d'une laille plus parfaite et d'une figure plus belle. Tels sont les principaux rois; les autres sont au-dessous d'eux. » Le roi, ajouta le Koraichile, m'adressa ensuite cette question par son interprète : «Reconnaîtrais-tu ton maître, c'est-à-dire le Prophète, si tu le voyais? » — « Comment pourrais -je le voir, répondis-je, puisqu'il est avec Dieu? » — «Je ne parle pas de sa personne, reprit le roi, je parle de son portrait.» — «Très-bien,» dis-je. Le roi fit apporter une cassette ([u'on plaça devant lui. Il \ prit un cahier, cl dil 316 LES PRAiniES D'OR. JUi *ljWJ^I (^ J^-*»5 (.^icXjii ^Jl<»«Ai A..AAÀ-ii iSjy^ /w& A^AW W«^ -cLil cK^^ j^ 4WÎ j^l U AX^ qjC ^^^_ èoi* -.^ U! Jlïj kils-^i AXrO 0.jf 4MÎ *.Jt»Ag^ l^Ai yjf l^ iy=D^^ cN.»*fcJÎ_j tXÀgJÎj (^y^fia.1] j^\x^ (j'^* ^^^^aJi-^i 8*Xj(û ^j~» \^\.:^P à l'interprète : « Montre-lui son maître. » J'aperçus aussitôt dans le cahier les images des prophètes, et je les saluai à voix basse. Le roi, ne se doutant pas que je les reconnusse, chargea l'interprète de me demander pourquoi je remuais les lèvres. « Je salue les prophètes par une invocation, » ré- pondis-je. — « Comment les reconnais-tu? » dit-il. — « Par les traits de leur histoire qui sont ici représentés: voici Noé qui se réfugie avec les siens dans un vaisseau, lorsque Dieu, <[ui avait commandé à l'eau de submerger la terre tout en- tière, le sauva avec ceux qui l'accompagnaient, » Le roi se mit à rire et dit : « Pour le nom de Noé, tu es dans le vrai; mais quant au fait de l'inondation de la terre tout entière, nous ne le connaissons pas; le déluge n'a atteint qu'une partie de la terre et n'est pas arrivé jusqu'à notre pays. Si l'histoire que vous racontez est vraie touchant cette partie du monde, toujours est-il que nous autres habitants de la Chine, de l'Inde, du Sind et d'autres pays encore, nous n'en avons pas connaissance, et que nos ancêtres ne nous en ont rien légué par tradition; et cependant, un évé- CIIAPITHK W. 317 ^.^i)i A.\jiSJi OcU Ajr' ^Js.J »^i yW Ui iJ*xXi j.A/^3 ^j\^ *Xi iiAjj,lo iolxJj iJ;^.o Jo (Ji_5-9 (^5^ -^^^ jW^ (^l^ A-^\yl.AA«î^ J^l5'5^il.J"Lo^ A^jÎvXAj %M>\^^ ^^^\jimJ) jS i> nemenl tel que riuondaliou de la lerrc est assez imporlant pour frapper les esprits, se graver dans la mémoire, et pour <|ue les peuples se le transmettent par tiadilion. » Le Ko- raicliite ajouta : « Je craignis de le réfuter et d'exposer nos arguments, parce que je savais qu'il les repous.>>erait. Je continuai : « Voilà Moïse et son hâton, avec les enfants d'Is- raël. » Le roi dit ; « Oui, il fut prophète, malgré les limites étroites de son pays et les révoltes de son peuple contre lui.» — «Voilà Jésus, repris-je; il monte un àne, et les apôtres l'accompagnent. " — « Sa ])rophétie, dit le roi, dura peu de temps; elle ne dépassa guère trente mois. » Il passa ainsi en revue tous les prophètes et leur histoire, et dit heaucoup d'autres choses dont nous n'avons rapporté qu'une partie. Ce Koraichite, qui est connu sous le nom d'Ihn Ilab- bar, prétendait même avoir vu au-dessus de la figure de chaque personnage une longue épigraphe qui contenait une mention de sa généalogie, de son pays, de l'âge (|u'il avait atteint et de tout ce qui concernait ses prophéties et sa vie. " A la fin, ajoutait-il, je reconnus la figure de notre pro- 318 LES PRAIRIES D'OR. *_jL.^PÎj J— 5^ t^ aaLo «X_^ lÀJUkJ &jy£) iJJ^ ci^AjL» aj^^ />ft l)t«l> StXAJ jLiî «Xi /e>4A^ t^AÂJj ^UAJii5j^,o ooî^^ AjIâA^ jÎJou» ^ isJiAXii yî v-ÀAaj A,3\^ iuLLs.\^ <îcfll.§j5^ AajUau (j^ phète Mohammed, monté sur un chameau et entouré de ses compagnons qui porlaient à leurs pieds des chaussures dites iVAden, faites de peau de chameau , et des cure-dents suspendus à leurs ceintures formées de cordes en fdaments de palmier. Je pleurai. Le roi m'en fit demander la cause par son interprète. « Voilà mon prophète, répondis-je, mon maître et mon cousin Mohammed, fils d'Ahd Allah! » — «Tu dis la vérité, repartit le roi. Il a régné, et sur le plus noble de tous les peuples; seulement il n'a pas vu de ses yeux l'empire soumis à sa loi; ce bonheur a été réservé aux khalifes, ses successeurs, qui ont gouverné son peuple après lui. » En examinant les portraits des prophètes, j'en vis plusieurs qui, en joignant l'index avec le pouce en forme d'anneau, semblaient indiquer par la position de leurs mains que la création est comme un cercle; d'autres tour- naient l'index et le pouce vers le ciel, comme s'ils avaient voulu inspirer à la créature la crainte de ce qui est au- dessus d'elle. Le roi m'adressa ensuite des questions sur CHAPITRE XV. 319 Iaj«xJ| j^i /cJ Jli /©.s l^À^ c>-fcs^ Uj«Xi ^^ AJùkS^-là «oK-iJl /\>iAw o^i iLjUu Jyb (ja**i lilii jj ^jy^ >^J> oJJii a5«XJ^c <-:^iii (♦XAAJ 0-c dUi Jlx» Igjji Jyb jàhj^ ^^•^ Jy^ (>**^j _j.^si^ -XA^a:*' (jî A.f-A-w^ ijvjû jJv.:».ij 1>,J ^w**^ yû J^ Axi les khalifes, sur leur costume et sur un grand nombre de leurs institutions. Je lui répondis dans la mesure de mes con- naissances. Puis il dit : « Quel âge donnez-vous au monde. ^ » — «Les opinions diflerent à ce sujet, répondis-je; les uns lui donnent six mille ans, les autres plus ou moins. » — « Cette opinion vient-elle de votre prophète.^ » reprit-il. — « Oui, • lui dis-je. Il éclata de rire ainsi que son vézir, (jui se tenait debout, ce qui prouvait leur incrédulité; puis il ajouta : « Je ne pense pas que votre prophète ait émis cet avis. » Je revins à la charge et lui dis : « C'est le prophète lui-même. » Je vis alors l'incrédulité se peindre sur sa figure, et il ordonna à son interprète de m'adresser les pa- roles suivantes: « Fais bien attention à ce que tu dis, car on ne parle aux rois qu'après avoir eu la certitude de ce qu'on avance. Tu as prétendu qu'il existait parmi vous une dinérence d'opinion à ce sujet : ce désaccord tombe donc sur une parole de votre prophète. Cependant lorsqu'il s'agit de ce que les prophètes ont dit, il n'est plus permis d'avoir des avis dilTérents; bien loin de là, tout le monde doit se soumettre sans contestation. Prends donc bien ffarde 320 LES PRAIRIES D'OR. J Jli j^ ««Xil JjiaJ ,;^Lff 0».=-^ »«Xi£>jAi «^A^3 ^^S-it oi^A-ïj U*wkjj ljî:> \JL« dL^Jt t_>^l _5.-^^ dl.J(r,« Q* oJtX*^ 5^x5^ di.jj.A-ui ^j„*«*.s»-j lillLo ic^UjUwi i^yk (^Ji^J U dLllî Iw-jÎ vilUi 1>_)I kil.^-i o-**»-^ J»xxîi i Jvi5 -^3 i:5Xj| » Jviû iu^^ " U/ w C f I &jM*J tkV'5^ J^J <^"'^'^ (J"**"-=^ <-1>* J^.' J_^^3 AJij>X.i^ Si)^.^i *X^yAÎ5 ^^ ij~^ J"^^3 ^^-^^ ^•M*'J "^^-^ *>-jWr ^»M (.^v^-Lo LCwLxAM>j ^^ iL«yM*jL« Lgj|^ IgAjil HjJ^y ViJiLxMi J5j\.» \..i-jixjj I^ajLp^ ^^^lij^ *^^-? »i*-v!LU o^aJ)-C tVrî^» ^'-**' ^-J^2jo j\^\^ au gouvernement occupent la partie de droite située à l'o- rient; aucun homme de la basse classe n'habite parmi eux; on n'y voit pas de marchés, mais les rues sont sillonnées, dans toute leur longueur, de canaux bordés d'arbres plantés avec symétrie, et de vastes maisons. La partie gauche, à l'ouest, est affectée au peuple, aux commerçants, aux maga- sins d'approvisionnements et aux marchés. A la pointe du jour, je voyais les intendants du roi, ses domestiques, les esclaves et les agents des gouverneurs se rendre , soit à pied , soit à cheval, dans la moitié de la ville où se trouvent les marchés et les négociants; ils prenaient là les marchandises et les objets dont ils avaient besoin, et s'en retournaient sans plus remettre le pied dans ce quartier jusqu'au lende- main. La Chine est un pays charmant, à la végétation luxu- riante, et entr^ecoupé d'innombrables canaux; toutefois le palmier ne s'y rencontre pas. Les habitants de cet empire sont, parmi les créatures de Dieu, les plus habiles dans la CHAPITKK XV 32S ^ jU^t »ô]j 8«X^ V^^' (^^ jy^*^^ W^S^ lilXw aXauLm l^( J^«-»»l3 l^-jlxi <_j*Xr>.| S^j peinture et clans tous les arts. Aucune autre nation ne pourrait rivaliser avec eux pour quelque ouvrage que ce soit. Lorsqu'un Chinois a fait un travail qu'il croit inimi- table, il l'apporte au palais du roi et demande une récom- pense pour son chef-d'œuvre. Le roi ordonne aussitôt que cet ouvrage reste exposé au palais pendant une année, et si , dans tout ce temps, personne n'y trouve de défaut, le roi accorde à l'auteur une récompense et l'admet au nombre de ses artistes; mais si l'on découvre un défaut dans l'ouvrage , celui qui l'a fait est renvoyé sans salaire. Un homme avait représenté sur une étoffe de soie un épi avec un moineau perché dessus; telle était la perfection du travail que l'œil du spectateur s'y trompait forcément. Ce chef d'œuvro resta longtemps exposé. Un jour un bossu, en passant devant lui, se permit de !e critiquer. Introduit auprès du roi, ainsi que l'artiste, on lui demanda sur quoi portaient ses reproches. « Tout le monde sait, répondit-il, qu'un moineau en s'abal- tant sur un épi le fait plier; ici le peintre a représenté l'épi 21 . 324 LES PRAIRIES D'OR. Jcii^j »«>»-AJ «><«s»-tj !^ >^»laJi yàL«-«^ jj^Jsjiil jlx>sfc.l^ liJj-m t-ol^j ^ji i/i bjji U ^^ ^j^olXm jji^ l^Lç« A\-î_j-«5 j.aXj ^j*ijU^^y» viUij.AS^^ J^.À_^I j-rtf" ^^-^5 *>^~** Xiy^sj J^Mt^_^ XS!"]^] tMj_5 0*yls et d'autres ciixonstances encore. Ainsi la mer de Perse est houleuse et d'une navigation difficile quand la mer de l'Inde est paisible, très-peu agitée et très-facile à traverser. La mer de Perse, à son tour, est calme, presque sans vagues et d'un parcours facile, lorsque la mer de l'Inde est pro- fondément troublée, et que le choc de ses vagues et ses brouillards opposent de grandes difficultés aux navigateurs. La mer de Perse commence à devenir orageuse lorsque le soleil entre dans le signe de l'Epi . et à l'approclie de l'équi- iioxe d'automne; les vagues augmentent continuellement jusqu'à ce que le soleil se trouve dans le signe du Poisson; elles sont surtout violentes vers la fin de l'automne, quand il est dans le Sagittaire, et elles se calment ensuite, pour reparaître de nouveau, quand il revient à la constellation de l'Epi; les dernières vagues s'y montrent vers la fin du printemps, lorsque le soleil séjourne dans les Gémeaux. Quant à la mer de l'Inde, elle est très-grosse jusqu'à ce que le soleil entre dans l'Épi, seule époque où elle devient na- CHAPITRE XVI. 327 ^J,^,Jlî y^.^ (J-yiJ^ À (_fW-CW.il (J^ «XJvC (J_^r? ^ l♦Xi^\^ «XaÀXS»- U-M^JI yftj '&j\m*j^\ AAi ^j_jXj «Xà^Î jjS?^ tXÂ^I i^Vj (jî ^ij iJw éfiiS—À—S' oixo U«XÀ* joIa-Cw^^ U^°^ U^ i >i^' (•'^^.5 vigable; les plus grands calmes y régnent lorsque le soleil se trouve dans le Sagittaire. Sur la mer de Perse on navigue toute l'année d'Oman à Siraf pendant une traversée de cent soixante parasanges, et, de Siral à Basrah, distante de cent quarante parasanges; mais on ne dépasse pas ces deux lo- calités ou leurs alentours. L'astronome Abou Mâchar, dans son ouvrage intitulé Grande introduction à rastronomie, rapporte ce que nous venons de raconter sur l'agitation et le calme alternatifs de ces mers, selon la constellation dans laquelle séjourne le soleil. Aucun bâtiment d'Oman, saul" les bateaux qui se risquent avec une petite charge, ne tra- verse la mer de l'Inde pendant le tirmah (mois de juin); ces bateaux, qui ont osé se rendre à cette époque dans l'Inde, s'appellent à Onian tirniahyyeh. Or il faut savoir que pour les régions de l'Inde et la mer des Indes, le ie<^areh, c'est-à-dire l'hiver, et les pluies continuelles qui, chez nous, tombent pendant les mois de décembre, janvier et février, 328 LES PHAIUIES D'OR. ^-^XKMS^ /O.^»-*^ bjbLilO Lj]^jyji^ ub'd>'*" *^ J^ b*X»i* jj_jX> ^}.-^i-i *X-vg-5l (JC^Ij ^"*>*^'»^ li VJC-*i (^j w^SJ) î«Xi6 ^j-*»»? (iî jj*fc_çww_]| t_>yO dUij dUUjû b;^ ^^î «XÀ^I ijojif j.j*>-i {j^ ^jci^.xJÎ t*e>Î^^Lw (^ UajuS q>« (^jikiM L^fvi li-Ajl *xj>j l^Aj jjc^lifc yû^ lgjL9 py ^jlj^l (j^ ôi«X* U fj^ b,]j.^\ I jsJ^ i jj (j*iL»Jl cjUj} ppSÎ ^j_j.^j fi^fJuS^ [ij.^t>^j.^^ (j^ correspondent à Tété, de même que chez nous la chaleur se fait sentir pendant les mois de juin, juillet, août, en sorte que l'été règne chez eux pendant notre hiver, et récipro- quement. 11 en est de môme dans toutes les villes de l'Inde et du Sind et dans tous les pays limitrophes jusqu'aux ex- trémités de cette mer. On se sert du mot iaçara pour dési- gner le séjour d'hiverque quelqu'un fait dans l'Inde, tandis ([ue l'été règne dans nos climats. Cette différence de saisons provient du plus ou moins de distance ou de proximité du soleil. La pêche des perles, dans le golfe Persique, n'a lieu que depuis le commencement d'avril jusqu'à la fin de sep- tembre; elle cesse pendant les autres mois. Dans nos ouvra- ges antérieurs nous avons nommé tous les endroits de cette mer où il existe des pêcheries; car les perles se trouvent exclusivement dans lamer d'Abyssinie, au pays de Kharek, de Rotor, d'Oman, de Serendib, et sur d'autres points de ces parages. Nous y avons aussi parlé de la manière dont la perle se forme, et des différentes opinions émises à ce CHAPITRE XVI. 329 yî^jxs*- yûj *.^Jl^ o*>^>^' i t5*^^ (^-^'j tXAfJ^^ <-^J?/*^^ ^^il^ ^ iuaUiî Qjl^ C^y*^' i^AJU^s jii^i ^^ UjO''^ U>*xJ^ (iULi-tû (j^ (jwbAÀJÎ ^jjy*- /o-^jîiî J_^l ^3- Uj sujet; les uns la faisant naître de la pluie, et les autres lui attribuant une origine toute différente. Nous avons dit qu'on distinguait dans les perles les anciennes et les nouvelles, ap- pelées aussi el-niahar et connues sous le nom (Xel-halbal. Quant à l'animal lui-même, il se compose d'une agglomération de chair et de graisse qui se trouve dans la coquille; il redoute pour la perle l'approclie des plongeurs, comme une mère craindrait pour son enfant. Nous avons expliqué aussi la manière dont on plonge. Les plongeurs, ainsi que nous l'a- vons dit , ne se nourrissent que de poissons et de dattes, et d'autres aliments du même genre; on leur fend le bas de l'oreille pour laisser passage à la respiration, attendu qu'ils bouchent leurs narines avec un appareil taillé en fer de flèche, fait de zebel, qui est l'écaillé de la tortue marine dont on fiibri(jue les peignes, ou bien encore en corne, mais ja- mais de bois; ils portent dans leurs oreilles du coton im- prégné d'huile dont ils expriment une faible partie lorsqu'ils :i30 LES PRAIRIES D'OR. cyyaJî Oi)"^J c_»^i^j.^:Oi ».j« jj iLolxJî ^^a?j ii_j-wyJî (j-* lÀM^ Iaoxj ^.^A£SX^ ^«-^««0 ^f***^. (S^"^ Jjlj I^aJiL:^ (j-* v-i-^.Aw Ltfvi Ajlj^i oiU^^ <\jLcl^ X)U^Vi*5 yJiM£ll\j.^ ^- ^:>j.^,j.^ ^jj\yÂ^ A^, y.^. ylb^ )i'% j^ j^ yâ>^ (^jvAôJlj.^ ^\j JI^ ^AaJî iyJt cjt»^ -JuJI^ sont au fond de la mer, ce qui les éclaire comme une lu- mière. Ils enduisent leurs pieds et leurs cuisses d'une matière noire qui fait fuir au loin les monstres marins par lesquels ils craindraient d'être engloutis. Quand ils sont au fond de la mer ils poussent des cris semblables aux aboiements des chiens, et dont le bruit perçant leur sert à communiquer les uns avec les autres. Enfin nous avons encore rapporté d'autres détails curieux concernant les plongeurs et leur art, l'huître à perle et son animal, les qualités, le caractère distinctif, le prix et le poids de la perle. Cette mer commence du côté de Basrah, d'Obollah et du Bahrein , à partir des estacades de Basrah ; puis vient la mer Larewi, qui baigne les territoires de Seïmour, Soubareh, Tabeh, Sindan , Kambaye et autres , faisant partie de l'Inde et du Sind; puis la mer d'Herkend; puis la mer de Killâh ou Kalah et l'archipel; puis la mer de Kerdendj; puis la mer de Siuf , dont les côtes produisent l'aloès appelé de son nom sinfi, et enfin la mer de Chine ou Sindji, qui est CHAPITRE XVI. 331 *^*wÙwiLl> \iyka.M C:>U^^^C j^J 'iidC.ÀMlj OjJ^Jllî xXs^^ «^aoaJS j-i».î î*>aûj \jài:jÀ [jy**^ iUi^J^ u-l; J^ iaJu4î (jw«j U^i y^W (jbjl (,j^ (i)^^5 ^^^ J">^j^ J-*=* ^^••^4^ 0*1;^ '--^^^ u yi< liij '^^••'^^ o"!^-^ <>s/*^' <-^^ <^>— ci *Lii i aajI^ la dernière de toutes. La mer de Perse, ainsi que nous l'avons dit, commence auxestacades de Basrab, à l'endroit même connu sous le nom d'el-Kenkelà; ce sont des madriers enfoncés dans la mer et servant de signaux aux bâtiments. De là à Oman, en suivant la côte de Perse et du Bulirein , il y a trois cents parasanges.De l'Oman, dont la capitale s'ap- pelle Sohar, ou Mezoen, d'après les Persans, à Maskat, ville qui possède des puits où les marins viennent faire de l'eau douce, il y a une distance de cinquante parasanges. Il y en a autant de Maskat au cap el-Djomdjomali, limite extrême de la mer de Perse, dont la longueur est de quatre cents parasanges, ce qui est conforme, du reste , à l'évaluation des patrons (jui fré(|uentent ces parages. Le cap el-Djomdjo- mali est formé par une montagne qui va rejoindre le Yemen par le pays d'ech-Ghihr, d'el-Ahkaf et des sables, et qui se prolonge ensuite dans les profondeurs de la mer jusqu'à mie limite inconnue. Toutes les fois qu'une montagne s'é- 332 LES PRAIRIES D'OR. 4^^yij.^^.J! i (^^^ jj^\ c:a^ ff.M^ j^\ ^ J^Xi5j [•Jz—'I' 4^.»51^^jJL^9) <_^kft ViV^*^ ^^j4*iJ! ^^ iCÂXSJl^ (jjj.4^J! ^ (jJuJl A*kJb' LjCjj AAjUio lend ainsi au loin sous les eaux, on lui donne dans la Méditerranée le nom de Sofalah; tel est le Sofalah qui, de l'endroit connu sous le nom de côte de Séleucie, dans le pays de Roum, s'étend sous la mer dans la direction de l'île de Chypre, et sur lequel tant de vaisseaux grecs ont échoué et péri. Nous aurons toujours soin de rapporter les termes dont les navigateurs de chaque mer se servent entre eux et dont ils comprennent parfaitement le sens. — Du cap el-Djomdjomah les vaisseaux, quittant le golfe Persique, passent dans la seconde mer, ou merLarewi. On n'en con- naît pas la profondeur, et on n'en peut déterminer exacte- ment les limites à cause de l'abondance de ses eaux et de son immensité; bien des marins prétendent qu'il est dif- ticile d'en donner une description géographique, tant est grande la multitude de ses ramifications. Toutefois les vais- seaux la traversent communément en deux ou trois mois, quelquefois même en un mois , lorsque le vent est favorable CHAPITRE XVI. 333 /•^Jy» wiUi JX»^ o^XJI (j^ iivXj (jv-Jî u.?^*^ (*^' viLîi^ et l'équipage en bonne santé, bien que ce soit la plus con- sidérable et la plus orageuse de toutes les mers réunies sous le nom collectif de mer d'Abyssinie. Elle comprend dans son immensité la mer de Zendj , et baigne les côtes de ce pays. L'ambre est rare dans la mer Larewi, mais il se trouve en grande quantité sur les côtes de Zendj et sur le littoral d'echChihr en Arabie. Les habitants de ce dernier pays sont tous des descendants de Kodaâh , fils de Malik, fils de Himiar, mêlés à d'autres Arabes ; on les comprend tous sous le nom de Maharah. Ils ont une chevelure épaisse et tonj- bant sur les épaules; leur langage dilTère de celui des Ara- bes. Ainsi ils mettent le chin à la place du kef et disent, par exemple, hel lechjimn koulta U (as-tu le pouvoir de faire ce que tu m'as dit.^) , pour lek; ou bien , koultou lech en tedjâla ellezi mai filiez i mâech (je t'ai dit de mettre ce qui est chez moi avec ce qui est chez toi) , pour lek et ma/c;ils ont encore d'autres locutions étranges dans leur conversation. Ils sont pauvres et misérables, mais ils ont une race excellente de 334 LES PRAIRIES D'OR. «JJjJ OQgt^ «XJ» iXA^ft i^jSyi j,^^\ &i«Xj» 4X3 wAÀxjL 4^><>^0l jàUJl ^ij^ill j^*>m _5i_J&5 <îi_X_r».L*M^ j^jJl^î^s..^ iut^UJl (^ <^\^. ^ ^^ÀmJ^ chameaux, connue sous le nom de mahariieh, qu'ils mon- tent la nuit, et qui, pour la vitesse , égalent les chameaux du Bodja el les dépassent même, d'après l'avis de bien des per- sonnes. Ils se rendent avec eux au rivage de la mer, et aussitôt que le chameau aperçoit l'ambre que les flots ont rejeté , il s'agenouille, ainsi qu'il y est dressé, et le cavalier ramasse cette substance. Le meilleur ambre est celui qui se trouve dans les îles et sur les côtes de la mer de Zendj ; il est rond, d'un bleu pâle, quelquefois de la grosseur d'un œuf d'autru- che ou d'un volume un peu moindre. Il y a des morceaux qui sont avalés par le poisson appelé el-aoual, dont nous avons déjà parlé ; lorsque la mer est très-agitée elle vomit de son sein des fragments d'ambre presque aussi gros que des quartiers de roche. Ce poisson les engloutit, en meurt étouffé, et surnage ensuite sur les flots. Aussitôt des hommes de Zendj ou d'autres pays, qui attendent sur des canots le moment favorable, attirent à eux l'animal avec des harpons et des câbles, lui fendent le ventre et en retiient l'ambre; CHAPITRE XVI. 33.) U^ vXàJIj (j*)Wj (j|^_*_Jl» (jjjjliaxJl Ai^.*.j3 l^-^-M» (j^X) xÀiij ylaj jj AiJ 4yW»o-J>. 4^ IiX_rs- Ujij ^j\<' AjU CJ;^:^ j^ JJ _j^^ ^jliJl wS^Jl^ ù^SjJb y-Jb^ CivJLxJl w:^Jl yv-Jj CJ»_j.iI M^j^-^^5 Lr-» ^-'^^j ol^-v^^j (j^-«**^ (JV^»^-«**j5j (J^-**^^^^5 celui qui était dans les entrailles exhale une odeur nauséa- bonde, et les droguistes de l'Irak et de la Perse le sur- nomment neàà; mais les fragments qui se trouvent près du dos sont d'autant plus purs qu'ils ont séjourné plus long- temps dans l'intérieur du corps. Entre la troisième mer ou celle d'Herkend et la mer de Lar, il y a, comme il a été dit, un grand nombre d'îles qui en forment comme la séparation; on en compte deux mille ou plus exactement dix-neuf cents. Elles sont toutes très- bien peuplées et obéissent à une reine; car, depuis les temps les plus reculés, les habitants ont pour coutume de ne pas se laisser gouverner par un homme. L'ambre qu'on trouve dans ces parages, et que la mer y rejette, atteint le volume des plus gros quartiers de roche. Plusieurs naviga- teurs et bien des négociants de Siraf et d'Oman, qui ont fait le voyage de ces îles , m'ont assuré que l'ambre croît au fond de la mer, et s'y forme comme les différentes espèces 336 LES PRAIRIES D'OR. &L«m\^ ij-»»»ii!^ u^oill (jw«jiaxll c|^î Qj53;j y^Aj^j.^Jt ii^l lyUXvo I^^a:?: j^î>4 »*>»^ J-^î^ j^»^^ jki_j ^l^Ji)!^ yî^L^VI ^sfàû^i^ i^yj^ ^^*fiyL> (£fA 0-tf (j*.b! /o*S^ -^UJI de bitume blanc et noir, comme les champignons et autres substances du même genre; quand la mer est agitée, elle rejette de son sein des fragments de roche, des galets, et en même temps des morceaux d'ambre. Les habitants de ces îles sont tous soumis à un même gouvernement; ils sont très-nombreux, et peuvent mettre sur pied une armée innombrable. Chaque île est séparée de sa voisine par une distance d'un mille, d'une, de deux ou trois parasanges; les cocotiers y réussissent, mais on n'y trouve pas le dattier. Parmi les savants qui s'occupent de la re- production des animaux et de la greffe des arbres à fruit il en est plusieurs qui prétendent que le cocotier n'est autre chose que l'espèce de palmier appelé el-moM, lequel, sous l'influence du sol de l'Inde où il a été transporté, est devenu ce que nous le voyons aujourd'hui. Dans notre ouvrage qui a pour titre les Questions et les expériences, nous avons traité de l'influence qu'exercent sur les êtres doués ou pri- CHAPITRE \VI. 337 , ^-j! j— a_j;\jlS :>L«^r-l J.a^ -Iàj j^^J U_5 c:>UÀii (j^ t^UJl »j »X..=-j.j (j^aJj, b^-5iï U ^ J>_5 t_J^^)j |j^^.(im (J-» QojJ'l jol^ J,^_j!j^L Svkii J.î5i ^J^ i>;«^o v-Àkil j-^i jjl).> i iils ^Î_^A^ CJ-» f^^-J ^-^=*" ^^j""^* u^ ^ c.:>yl iUuî » jsJ^ J^-stf* oJJtM» (j-« l^>jc_ia-JLi j.j!jj.4i 5>>.^ cK-i'>S cj^i l^U Jo U ^j.v.^uJl (j^-=^ ^_J».L>mJÎ J^^ (_^ ^^lajj X-#.^S^J yi_j,Ai vés de raison chaque région et son climat, et nous avons parlé des effets que produit le sol sur les organiques comme les végétaux et sur les inorganiques comme les minéraux. C'est ainsi cju'on doit attribuer au climat habité par les Turcs les traits caractéristiques de leur physionomie et la petitesse de leurs yeux, et cette influence s'exerce jusque sur leurs chameaux, qui ont les jambes courtes, le cou gros et les poils blancs. Il en est de même pour les peuples éta- blis dans le pays de Yadjoudj et Madjoudj , et aucune de ces remarques n'a pu échapper à personne de ceux qui ont fait des observations sur les Orientaux et les Occidentaux. Pour en revenir à ces îles, il n'y en a pas d'autres dont les naturels soient plus habiles artisans, qu'il s'agisse de la fabrication des étoffes, des instruments ou d'autres objets, La reine n'a pas d'autres monnaies que les cauris , qui sont des espèces de mollusques. Lorsqu'elle voit son trésor diminuer, elle ordonne aux insulaires de couper des rameaux de cocotier avec leurs feuilles et de les jeter sur la surface de l'eau; ces 338 LES PRAIRIES D'OR. kiUi ij-t %^ àj^^ (j^ ^J» W^ ^^^^ ij^^ cj^y-^~^ (J-» i<^ s- OyJti ^«--9 0*-J' (^ $~^ J — '1^-^ «r^*^*"!^ O^"^ t_AjJs.3^^ 5»-Aji3 4^^i yiU^ Lg,-*.35 d)^_L^ ^"f,^ i>ji_j«*.JCo " (^y^\jj\j Jjii;yJl_5 o^^JUÎj oL.=>-jJI_5 ;3^j.aJ53 ^3^|yAÎI S^a^O ^^^ animaux y montent, on les ramasse el on les étend sur le sable (lu rivage où le soleil les consume et ne laisse que les coquilles vides que Ton porte au trésor. De ces îles , qui sont connues sous le nom de Dahihat, on exporte une grande quantité de zandj ou coco. La dernière de toutes est celle de Serendib. A une distance d'environ mille parasanges, se rencontrent encore d'autres îles, nomriiées er-Ramin, bien peuplées et gouvernées par des rois. Elles sont abon- dantes en mines d'or et voisines du pays de Kansour, cé- lèbre par son camphre, qui ne s'y trouve jamais en plus grande quantité que les années où il y a beaucoup d'orages, de secousses et de tremblements de terre. Le coco sert de nourriture aux habitants dans la plupart des îles que nous venons de nommer; on en exporte le bois de Bokkam (bois du Brésil), le bambou el l'or. Les élé- phants y sont nombreux, et quelques-unes sont habitées par des anthropophages. Près de ces îles sont celles d'Elen- CHAPITRR \V(. 339 j.AjbjjK.> ^o-^aXj^ jj \^ jM*.^=> «Xjj (jjtf (ft-^î l^-tï*^^ t*5 '^^ (*^ V^'L)'-* ^ «Lç ^xaJO (^v—ï*- ^^^jJo (jIk^ i<)é :>>\j (j??j^ *-<ïl| »»Xiû (jv.j^ ftvj^JI 4^-i«i (jiL-Xwo Ltiijt A-o^ <\aÏjUI ,j-» jl«»-^ (jàjo^i ^Lijpî i*>OÛ jls»- b^«*]i^ Jj-A^Jl <^\yJks\ t^ljjj^l -!j:> ^^ iijjJaJll ^^^^î ér« ;?^.J--* _j-.A3 (J^-J >*-f; kiU^ t*^*^ ^:? *H;-'»« ^/D"^ ^Ir^^ "iUi-tf ij^ *^i>^ ^iLLo ».^0l AJ v.jiJUaJl w^_j^^ (j*iL«Jl ^^jtfOi <_Ar».Lo_jiû^ A.U^^ (^■i?^ j_^S-J 0^:?J ^^ '-i»^ ^ i^ CJÎÎ^Ï J-^ ^J-'^^ X^ImJI île clans laquelle on entend continuellement résonner le bruit des tambours, des flûtes, des luths et de toute espèce d'instruments aux sons doux et agréables, ainsi que les pas cadencés et les battements de mains; en prêtant une oreille attentive on distingue parfaitement tous les sons sans les confondre. Les marins qui ont traversé ces parages préten- dent que c'est là que Dedjdjal (l'Antéchrist) a établi son séjour. Dans renq)ire du Maharadja est l'île de Serireh, (|ui est située à environ quatre cents parasanges du continent et entièrement cultivée. Ce prince possède aussi les îles de Zandj et de Ratnni, et bien d'autres encore que nous ne mentionnerons pas; au surplus, sa domination s'étend sur toute la sixième mer ou mer deSani. La septième mer, ainsi <\ue nous l'avons déjà dit, est la mer de (^hine, nommée aussi mer Sandji. Les lames y sont très-grosses, et il \j règne une agilation extrême, ([ue nous appellerons Kliibb, pour liiire connaître les termes dont les marins se servent entre eux. On y trouve iieaucoup de ro- 344 LES PRAIRIES D'OR. ««.vj^J ii-o'5Lfi J^_5_^l3 ylî »4XÀliJl lyouj dl-Ji (jA.Uil U; tX-iûL^ \.£>-» tJ^Ji yl^ liU Ul)t«j J^-^aÀ i^JtXJ y^4X*AM ^jj-^ «^LoJljJS i^ j\jiO^ }sSj£»' i>>S-jMt^ f-\X\ (j& (jUi liUj^^jî^ et la tourmente s'apaise; l'objet lumineux disparaît alors, sans qu'il soit possible de savoir comment il est venu, ni comment il s'est évanoui; mais c'est un signe certain que le péril a complètement cessé. Ce fait n'a jamais été contesté par aucun des marins et des négociants de Basrab , Oman, Sirai et autres villes, qui ont navigué dans ces eaux; au surplus, il n'est pas impossible, sans être absolument nécessaire, puis- qu'il est tout naturel que le Dieu tout-puissant retire ses serviteurs du péril qui menace leur existence. H y a aussi dans ces parages une espèce d'écrevisses longues, ou à peu près, d'une coudée ou d'un empan; elles sortent de l'eau et se meuvent rapidement; mais elles n'ont pas plutôt touché la terre que, toute fonction animale cessant, elles se changent en pierres que l'on emploie dans la composi- tion des collyres et des remèdes qui s'appliquent sur les yeux; ce fait est d'une notoriété incontestable. Celte sep- tième mer, connue sous le nom de mer de Chine ou Sandji , 340 LES PRAIRIES D'OR. ij-» J^ (i^ Là_a_5Î ^i iUxrS' jUiwî ^^Ua.j OjjjJïXi ^UM.Ji ^j^ i>j^_ \^ (JJ?^ CJ^3 (S^^^ 5^' i^Xj i)j Ôj-*J dlJlrf w^sJi (J-J \jtf (Jr*^î •^^^ '^^^^ c l^Xd>î^ ^;*LàJI (j^ j^I-àJI :iil U^jsà- *y>-^ W^iy^ *^y?-;> wvMkO- (^ dUlA^ S_^ÂX.M« ^t cX^ — *-*î?^ "^«^ (ji ljj>5»- ''^•M^ U-?^^'''^ cs*^*^^ La Chine est arrosée par des fleuves aussi considérables que le Tigre et l'Euplirale, et qui prennent leur source dans le pays des Turcs, dans le Tliibet et dans les terres des Sogds, peuple établi entre Bokhara et Samarkand, là où se trouvent les n)ontagnes qui produisent le sel ammoniac. Du- rant l'été , j'ai vu , à une distance d'environ cent parasanges, des feux qui brillaient la nuit au-dessus de ces montagnes; [)endant le jour, grâce aux rayons éclatants du soleil, on ne tiisliiigue que de la fumée; c'est dans ces montagnes qu'on recueille le sel ammoniac. Lorsque vient la belle saison, ((uiconque veut aller du Klioracan en Chine doit se rendre à cet endroit où se trouve une vallée qui se prolonge, entre les monlagnes, pendant quarante ou cinquante milles. A l'entrée de cette vallée il fait marché avec des porteurs qui, pour un prix élevé, chargent ses bagages sur leurs épaules. Us tiennent à la main un bùlon, avec lequel ils stimidenl des deux côtés le voyageur marchant devant eux, de crainte /CKjl^îj 348 LES PRAIRIES DO IV -o-ç^Àjl fjj^O'jJb.-ji-a I4J >^\xÂXjiu*,^^ i^b^s- d^i\À£>^ j^ii^-ii ^ilj, jSLwj-àJ! ^y-=»-_5 ljjm\ »*X-Ci (^ Ks^lii ùs'à U Ai\ v*i.]i ^ à5^-j ij-* :>j_5 cj>-« viLJjOj »;—=»" CJ-* [>j-^i> U ^^ L^^jjk.»© iJ (jwe _j— s^ (jv-'iaJî i^\_j tjî Uj^i> j^tSJj %^yi,\ ^^ ij\mi\j^ que, vaincu par ia fatigue, il ne s'arrête et ne périsse dans ce passage dangereux. Arrivés au bout de la vallée, ils ren- contrent des terrains marécageux et des eaux stagnantes dans lesquelles tous se précipitent pour se rafraîchir et se reposer de leurs fatigues. Les betes de somme ne suivent point cette route , parce que l'ammoniaque s'enflamme pen- dant l'été et la rend, pour ainsi dire, impraticable. Mais l'hiver, la grande quantité de neige qui tombe dans ces lieux et l'humidité éteignent cet embi'asement, de sorte que les hommes peuvent les traverser; mais les bêtes ne peuvent endurer cette insupportable chaleur. On exerce la même vio- lence avec le bâton sur les voyageurs qui viennent de la Chine. La distance du Khoraçan à la Chine, en suivant cette route, est d'environ quarante journées de marche, en passant alternativement par des pays cultivés et des déserts, des terres fertiles et des sables. Il y a une autre route, ac- cessible aux bêtes de somme , qui est d'environ quatre mois ; f CFIAPITI'.E W'I. o/il) la-S^r^JÎ w-a5j^ ^j SvAJL^a ijL.-^ (jN.Aa-'î cK=»-^ *X»_5 /o-ô-s^ i^ùA^Ail (_^ V_^ >X_À— ,>M.-Jîj yl_.4yK~.jiw ,i!^V.A.J ^Aj2JwO »Xa.^Î l^Ai_5 >iLA.S (^^î jj^â «nIT.*^ o^*-'" -^^-^wSj :>!5X.j ^^^ yl;Uw.Ajtj ç.JjUj «X-ï Ôv_aJC_j (»■— *i^ i^ÀAjCJ^ Ci>LxJ(5 i\xÀA^ ^•>-^-?' ç-li^^ 'vjyj /^ CIa-jU 4X_Jj,_J A.^À.ii. (J-» ««-JÀ,^ a^^La^JÎ jS (JaWI les voyageurs y sont sous la protection de plusieurs tribus turques. J'ai rencontre à Balkli un beau vieillard , aussi dis- tingué par son discernement que par son esprit, qui avait fait plusieurs fois le voyage de la Chine, sans jamais prendre la voie de mer; j'ai connu également, dans le Khoraçan, plusieurs personnes qui s'étaient rendues du pays de Sogd au Thibet et en Chine, en passant par les mines d'ammo- niaque. L'Inde se relie au Khoraçan et au Sind du côté de Man- sourah et de Moultan, et les caravanes vont du Sind dans le Khoraçan et de même dans l'Inde. Ces pays sont contigus à l'Aboulislan ou plutôt Zaboulistan , vaste contrée connue sous le nom de royaume de Firouz , fils de Kebk; on y trouve des châteaux d'une force merveilleuse, et elle est habitée par de nombreuses tribus parlant différents dialectes et dont la généalogie n'est pas connue d'une manière certaine, les uns la rattachant aux enfants de Japhet, fils de Noé, les autres la faisant xenionter jusc[u'aux anciens Perses par une longue série de générations. 350 LES PRAIRIES D'OR. CAAxiî i>V?^ J-!?y3 <-*-»*^ i, J^^i (J*1^W (^4*=* tr« (fr-^À-^^ i)j byJiS d)j*Xj i) tiLj -».^j>i)5_j.j^ jtKjj wkiars- *i^.Î3 ii*j\,XlJî %- f. Jljjj iij AK_»,i&-, aK^au^ ,ts_Àisw«v« )ji..«w J^_5 4;>^aJ5 i^J^ 4_>\juMÎ î-J5 (J^"^3 A-jI^S»- «X-Sa-Î ^j-« l^AÏJ^Î^ (JV.Ai2JÎ ii!i\-*J /6~afc.wL« iCxjc* c:>î^i ^îHS-*-^ J^^^J y*X^ (*"1r^3 ci^Aji iTjlAij ^jl,*g) wii^jj IaUj! \*xi A—^^X^ ijy.i\j,Ki ^UyJi /o^vXï ^ l_jjl^ «x*_j *y>5 celles qui ont été proposées. C'est ainsi que Dîbal, fils d'Ali el-Kliozaî, se vante de ce fait dans une Kacideh où, disputant contre el-Komaït, il exalte les descendants de Kahtan au- dessus de ceux de Nizar : Ce sont eux qui se sont signalés par leurs compositions à la porte de Merw, et qui étaient des écrivains à la porte de la Chine. Ils ont donné à Sainarkand le nom de Chemr, et ils y ont trans- planté les Thibétains. Dans le chapitre des rois du Yemen , nous donnerons ci- dessous quelques détails historiques sur les princes qui ont régné au Tliibet, et sur ceux d'entre eux qui ont fait de longs voyages. Le Thibet touche à la Chine d'un côté, et des autres côtés à l'Inde , au Khoraçan , et aux déserts des Turcs. On y trouve beaucoup de villes populeuses, floris- santes et bien fortifiées. Dans les temps anciens les rois portaient le titre de tolla du nom de Tobba, roi du Yemen. Puis, les vicissitudes du temps ayant fait disparaître le lan- CHAPITRE XVI. 353 ^Ulà yi U.-^j»X-=»-l ^^yXJi^Â. ^^v_A_AaJl ^^ (:^H>^Î >il.*-JLi Joiîi ?^ (JV»«^' ^Uis^ <îo_5lj^l tî_j>j|j 4»,v-AiiiJl Joù«t« ^J oy^iJl ç.i_j_3l (j^ &y.xs-^ r»*^y U^**^' <îVy*^^^ ^^j"*^' 3 354 LES PRAIRIES D'OR \^As\À& (♦X_»»l^ ^Ls^JI jî^_A_j| ^^^'^ A-T-Xm»»* ^ (jà»*l5 ^^i^ U AAjdai^ dLw^^ii ^J^'j (;^aJ\^ yl^jUa^^i (j^ vii.Js XÀ_& J5W C^'-*- w^) tJ-S*^ iO_j,^^^ AOC^I».] (.^jX*i *i|^*N? ^ des vases de verre hermétiquement bouchés, et qu'on le transportât ainsi dans les pays musulmans, tels que l'Oman , la Perse, l'Irak et d'autres provinces, il serait égal par sa qualité à celui du Thibet. Le musc le plus parfumé et le meilleur est celui qui sort de la chèvre au moment où il est arrivé à sa plus complète maturité. Nos gazelles ne se dis- tinguent des chèvres à musc, ni par la forme, ni par la taille, ni par les cornes; toute la différence consiste dans les dents, que ces dernières ont semblables à celles de l'élé- phant. Chaque individu en porte deux blanches et toutes droites, longues d'un empan environ, qui sortent des deux mandibules. Au Thibet on tend des lacs, des pièges ou des filets pour prendre les chèvres, ou bien on les abat à coups de flèches; on coupe la vessie, et le sang qui est dans le nombril, n'étant pas encore arrivé à maturité, est trop frais et nullement propre à être recueilli. Il s'en exhale une odeur désagréable et nauséabonde, qui ne disparaît entièrement CHAPITRE \V1. 355 Jl -^xJl :>!_^ 5"**^ iixAAlaii yl viJJisj 5iî_j-« -Ltj Ajl^yisr*. ^Lr^l^'^LS-^l dUo <^ Joo<«^^ ^^ÀAâ dlJ*>0 î JJa-mi-kwO 14^ _^_5 «^-.M-Ji iJ^Ji y>M*Xi^ (îOCjib 5 U è-jl liU 5*XJ w»A*j oyuuî JU>^ «.-.^vj )i*Xj Lj-JkXj ÀAjb <îùl_jjy5»- l»-i! ^ .y »-.-•»- i »x^ il^iii^ JsAàiî ^JtX_i ^Ljj0' (^«xJi tAjiXi A^K.^ il4XxAJMw« l^j:>ll;2A7f ^i ooJLÎij -Pi>!sV? cj^j:>UÎ| 4J jl^il Ak^j (*V^ sli^^^ o|^-A«« j^jUiwj -sriJI^ «XÀ^t^ liVjjJlj 0'%jkajî dj^X^ cyol *Xjj_j sanguines s'y portent comme la première fois. Les Tbibé- tains se mettent à la recbercbe des endroits où paissent les chèvres, au milieu des rochers et des montagnes, et ils trou- vent sur les pierres le sang qui s'y est desséché. Cette subs- tance est alors solidifiée, car la nature l'a nourrie de la vit! de l'animal, le soleil l'a séchée et l'atmosphère lui a fait subir son influence. Ils recueillent ce musc, qui est le meil- leur de tous , et le déposent dans des vessies préparées à l'a- vance et enlevées à des chèvres prises à la chasse. Leurs rois s'en servent pour leur usage personnel, et se l'envoient mutuellement en cadeau; mais les commerçants l'exportent rarement à l'étranger. D'ailleurs le Tliibet compte beaucoup de villes dont chacune donne son nom à une espèce de musc. Les rois de la Chine, des Turcs, de l'Inde, de Zandj et des autres parties du monde, reconnaissent tous la supré- matie du roi de Babel; ils avouent qu'il est le premier sou- CHAPITRE XVI. :Sbl Jiii! ! Jsjû ciijX» <..Juo^ (^*^-^ Uîy* c**AJLÎ5 iiJjjjL* ^LxJl ^j-« AJcJ^y-_\_-«j ci)^m d).X« (JJi wv*»*jL>^ >i)X« 8fti_A_A-^ iOiJ} 5^^JUI ^|.« aJ^ AvIaJi^ /jLmO.^1 Ù- (^ verain de l'univers, et qu'il occupe parmi eux le rang de la lune parmi les étoiles, parce que le pays qu'il gouverne est le plus excellent de tous , que lui-même est le prince le plus opulent, le plus riche en bonnes qualités, celui enfin dont le gouvernement est le plus ferme et le plus vigilant. Du moins en était-il ainsi autrefois; mais de nos jours, en Tan 332, on n'en peut plus dire autant. On lui décernait par excellence le titre de chahaii chah, c'est-à-dire roi des rois, et on conq)arait sa place dans le monde à celle du cœur dans le corps, ou au rang que la perle principale occupe au milieu du collier. Après lui vient le roi de l'Inde ou le roi de la sagesse et des éléphants; car il était reconnu parnji les Kosroùs de Perse que la sagesse sort originairement de l'Inde. Le troisième rang appartient au roi de la Chine. En effet, aucun prince ne s'applique avec plus de vigilance à bien gouverner ses sujets, soit uiiiitaires, soit civils; brave lui- 358 LES PRAIRIES D'OR. ii)w/Jl (j^Jj-^jiiaJl di.X^ .>-^^ yUij.5' iCÂJ.v»-U5 fci)^l jL^Î v«ÎW ^j^^ i Lr*^ ^5 J^=^ '■iJ^^ cIa*JI d)X« jjo ^1^ ^U«xJt jijUw (^ /e>ng,À» !^Lw.A>Uwl «X^l ^^ ^^-=r^ (j-* ^i^ yLwiL.i». j^Ux-^ (:JV*^-'Î ^^ (z^ ^^j.9 AJdXitf^ -l^ dj-Af-iS S^A lil^JCMj (jLi»-^î AiiSi)! pA*,i)lj ^^ ^^^«XJ ^«X-J ywib.J*>wii| «»^-.Sfc.U3j /|**»=»-»u> 4^«^J (JO des rois el des royaumes, et le rang qu'ils occupent, dans les vers suivants : Il y a deux palais : Eiwan et Goindan-, deux royaumes : Sassan el Kahtan. La terre, c'est la Perse; le climat [>ar excellence, c'est Babel; l'isiaiii, c'est la Mekkc; le monde, c'est le klioraçàn. Ses deux côtés durs et rudes sont Bokliara et Balkli, la résidence des rois. Beïlakan et le Tabarcslan sont les frontières du monde; Reï ou est le Clierwan, puis viennent Djil et Djilan. Tous les hommes sont divisés en plusieurs classes; il y a des satrapes , des patrices, des tarkhan. Les Perses ont leurs Kosroès; le pays de Roum , ses Césars; les Abyssi- niens, leurs Ncdjacliis; les Turcs, leius Ivliakans. Le maître de la Sicile el de l'ifrikiiah, dans le Magreb, avant l'islamisme, s'appelait Djerdjes; celui de l'Espagne, Loderik, ([ui était un nom commun à tous les rois de cette contrée. Certains auteurs prétendent que ces derniers liiaient 360 LES PRAIRIES D'OR. ^Jcii (^jv>. ^j.AA-i _j,^j ' (^jjwJî j-_^S-Jî Jt j.>jjJl IJv_A tt-vdoj ifsS^ji^]^ iÙ^JfSjo iCÀJ4>we (j^ fcSjEJ (^ AaA*^ ^1*JÎ jLr,jî /»-« ^jiymsy^ l.|Jwo oiA«M.J{ ilkiâÀ^ ^«X_j' ii.^vl⣠iù.iâÂJ» /e>'J'' 2(«.aaAI3 x«o«X,« «■.V^é-Î ^rJ^3 JIJ-J ^^I yUÀAJî ^ ^^ ')K-j^ /o (♦xii /jj (j-?-p5 «X^ff yo «XJ^ ^ <î cyjUsj l-^^iivjc*! Q_A->. i:i' (^À.Aw MMi fy^y}] «Xa^ /yj p^Lm»^ xjLjI l^Jilji «X.^ (J_j^ *X.j^ Qj Q_^«-^i «Xxt l,.<_«bSfcUo yi bj._Si U j_^ sept journées de marche, et de trois journées seulement de la Méditerranée, On doit encore citer Séville, qui est située à une journée de la côte. U faut près de deux mois pour parcourir ce royaume florissant, qui ne compte pas moins de c[uarante villes remarquables. Les princes Ommiades , qui y régnent, y sont traités de fils des khalifes, mais non pas de khalifes, parce que ce titre n'appartient qu'aux souve- rains des deux villes saintes. Toutefois on leur accorde le titre à'emir-el-moumenin (émir des croyants). Abd-er-Rahman , fils de Moawiah , fds de Hicham, fils d'Abd-el-Melik, fils de Merwan, était parti pour l'Espagne en iSg. Il y régna trente-trois ans et quatre mois; puis il moui'ut et laissa le trône à son fils Hicham, fils d' Abd-er- Rahman , qui l'occupa pendant sept ans. Son fils el-Hakem , fils de Hicham, lui succéda et tint les rênes du gouverne- ment pendant environ vingt ans. L'un de ses descendants, Abd-er-Rahman, fils de Mohammed, règne aujourd'hui. CHAPITRE XVI. 363 ij-f-Mé ^UJ! (♦x_^.l (♦x_il ^^xll C^vji^l kjIaJuJÎ c-w^ (j-«jÎ_j.*mI iixj-w ^-(,-*-^ ij^—ç^ IgJ JUo iJiJLitX^ (JJy.fcw*ii <^ Î_J-JU Lg-^i (ji /ftj' (^.^^ l .Q.À-^ f^^^3 -JiXAwl^ ainsi que nous l'avons dit plus haut. L'héritier présomptif de la couronne est son fils el-Hakem , le plus sage et le plus équitable de tous les hommes. Ce même Abd-erRahman, qui règne en Espagne, fit de nos jours, en 827, une expé- dition contre les infidèles. A la tête d'une armée de plus de cent mille soldais, il alla mettre le siège devant Zamora, capitale de la Galice. Cette place est entourée de sept mu- railles d'une construction remarquable , et que les anciens rois ont cherché à rendre inaccessibles, en établissant entre chacune d'elles des talus et de vastes fossés remplis d'eau. Abd-er-Rahman se rendit d'abord maître des deux premières enceintes; mais les habitants firent ensuite une sortie contre les musulmans, et leur firent subir une perte que les états officiels portent à quarante mille, et suivant d'autres, à cinquante mille hommes. Les Galiciens et les Basques prirent alors TofTcnsive et arrachèrent aux musulmans les villes situées sur la frontière de l'Espagne du côté des Francs, telles qu'Arbouna (Narbonne), qu'ils perdirent en 33o avec 364 LES PRAIRIES D'OR. ^l À. U AaXs t5 k.iU %.^S^ J,,-kaA^ ^-^ l«X-£û (jî l>~fft 4W!j t^^ij ^l.^vJi d'autres places et châteaux qu'ils avaient eus en leur pos- session. De nos jours, eu 332 , la frontière des musulmans, à l'est de l'Espagne, passe à Tortos:i, sur la côte de la Mé- diterranée, puis dans la même direction, en tirant vers le nord, à Afragah (Fraga), bâtie sur une grande rivière, et enfin à Lerida. C'est à partir de ce point, où l'Espagne est le plus resserrée, que commencent, ainsi que je l'ai appris, les terres appartenant aux Francs. Antérieurement à l'an 3oo, des vaisseaux portant des milliers d'honunes ayant abordé en Espagne, où ils com- mirent beaucoup de ravages sur les côtes , les habitants pré- tendirent que ces ennemis étaient des Mages qui venaient les attaquer tous les deux cents ans et pénétraient dans la Méditerranée par un autre canal que celui sur lequel sont bâtis les phares d'airain. Quant à moi , je pense (Dieu seid sait la vérité) qu'ils arrivaient par un canal communiquant CHAPITRE XVI. 305 il«X_j v_jLsWL iUsUiH LJ^I iXitf'lj KjuiMî:jiii jj:^\ é, j.xAm*X\ JL»AJÎ ^^ ^\ 4Mîj J*Xj îiX^i ïjyij]^ (N^^w c^AjJdrj 1^jL« avec les mers Mayotis et Nitas, et que c'étaient des Russes dont nous avons parlé dans cet ouvrage; car ces peuples étaient les seuls cjui naviguassent sur ces mers ([ue certains détroits relient à l'Océan. On a déjà trouvé dans la Méditer- ranée, du côté de l'île de Crète, des planches de bois de tek , percées de ti^ous et reliées ensemble par des attaches faites de filaments de cocotier; elles provenaient de vais- seaux naufragés qui avaient été le jouet des vagues. Or ce genre de structure n'est en usage que sur les côles de la mer d'Abyssinie. Les vaisseaux (|ui naviguent dans la Méditer- ranée et ceux des Arabes sont tous pourvus de clous ; tandis que dans la mer d'Abyssinie les clous de fer n'offrent aucune solidité, parce que l'eau les ronge, les fait fendre et les rend cassants , ce qui force les constructeurs à les remplacer, pour joindre les planches, par des filaments enduits de graisse et de goudron. Il faut donc conclure de tout cela que les mers conimuni([uenl entre elles, et que, du côté de la Chine et du pays de Sila, les eaux, tournant autour des régions 366 LES PRAIRIES D'OR. iiA.^! ^jmhjUïI yU^si». ijàjtj ^. <-jj*L\ i^j ^ ci)jJC3S A-5>«X_5 (J^ X^ «^^S^J ^ Cé*^î <^jV^ J-^VÎ d ^AA-Wl*it (J-0 »_Aa_* (iljjM.^_:s? j«vJ*XJi)î ^.^^o^yéAJLj w«,À«Jl^ dlji -xaÀaSo _^„_tfij j_jV-jb^ 5^...ÀM_x^ XXAJ»j) jjkâjÇ ^W>5 ^:>f«>NJ(AjU iixi^^\^ occupées par les Turcs, coulent vers le Magreb par l'un des canaux qui viennent de l'Océan. On a trouvé aussi sur les côtes de Syrie de l'ambre rejeté par la mer, et cependant la présence de cette substance dans la Méditerranée est inexplicable , puisqu'on ne l'y a jamais rencontrée depuis les temps les plus reculés ; elle n'a donc pu y arriver que par la même voie qu'ont suivie les planches des vaisseaux dont nous parlions tout à l'heure. Au surplus , Dieu seul sait comment tout cela s'est passé. Du reste, l'ambre est abon- dant sur la côte (occidentale) de l'Espagne, et on l'expédie en Egypte et dans d'autres pays ; on l'apporte à Cordoue des deux ports de Santarem et de Sidonia; il est d'une qualité infé- rieui'e. L'ocque de Bagdad se vend en Espagne trois mit- kals d'or, et en Egypte dix dinars. Il est possible que l'ambre qu'on a trouvé dans la Méditerranée y ait été porté de la mer d'Espagne par la communication qui existe entre elles. CHAPITRE XVI. 367 J^[>^ ^^ LiJLo (jjj^jUi^j ii-*Afa;^ Ajjlsiil ^y^i ^^à^)i\^ ji^\^ ii_s»v»^A^5_j ijjyJi^ i^_jj)^:sij JtXÀAaJî^j ,_K-*-J^J5^ J.AA**]! t;^»»ï»-j !_j-jJL^Jl_j iùUMtj iiXiUii^ i^jtîî^ Ai^iJij ^j,j}]^ J^^^tj jljUài'ij kiA^iJl^ U"Jp'j <»Â:^ii^ y^UJij ^ci^i »i>l^l^ àj^j*xJ! c;^^a-ij JyuJvJiJ!^ ^*Ait^ (j^"^^'^ V^^^ L'Espagne possède des mines considérables d'argent et de vif-argent; les produits , qui sont de qualité inférieure, sont expédiés dans tous les pays musulmans et infidèles. On en exporte aussi le safran et la racine de gingembre. Les cinq parfums principaux, le musc, le canjphre. l'aloès, l'ambre et le safran, viennent de l'Indi; et des contrées limitrophes, sauf le safran et l'ambre qui se trouvent aussi dans le pays de Zendj, dans l'ech-Chibr et l'Espagne. Quant aux aro- mates, on en compte vingt-cinq espèces principales : la ja- cinthe, le girofle, le bois de sandal, la muscade , la rose, la casse, le salix œgyptiaca, la canelle, le karnoua, le carda- mome, le cubèbe, le cardamome vulgaire, la graine de nienchem, la racine du nymphœa, le mehJeb, le wars (safran du Yemen), le costus, Vazfar, le bernedj (drogue médici- nale), la gomme de lentisque, le ladanum ou ciste, ie sty- rax, la graine du satonicum, le jonc odorant et la civette. Nous avons déjà donné une description des mines d'argent, d'or et de vif-argent, ainsi que de toutes les espèces de par- 368 LES PRAIRIES D'OR. -^ liLii (^-^^ (jUvjÎ jL* j— >L-wj »,Mitj jSi> *X-=».!j ^s» j.*fl-« M^"' {j^3 i^*"^ ^^r*^ ^y-^r'**^ \^)é ^\:>ym^\ f^,jic\s\ «.K-'tâ-JC-jj jL.^ CaAS^ \j^uité-*j^ iSjl^ t^Joj (j|^5 yl*»*^ ù)"^ g^ (^J.i^\ IjOj] ^j^ <_JUi. J,î (J:? (i^ (:J^ (Ji^**^ fums, dans nos Annales historiques, ce qui nous dispense de nous étendre sur le même sujet dans cet ouvrage. La mer du Magreb, dans le voisinage des côtes du Sou- dan et de l'extrême Occident, offre beaucoup de particulari- tés remarquables. Un savant qui s'est adonné à l'étude de la géographie prétend qu'il ne faut pas moins de sept ans de marche pour parcourir l'Abyssinie et tout le Soudan; que l'Egypte n'est que la soixantième partie du Soudan, qui n'est lui-même que la soixantième partie de la terre; enfin qu'on ne peut mettre moins de cinq cents ans pour parcourir la terre, dont un tiers est cultivé, un tiers désert et sans habitations, et un tiers couvert par les eaux. Les confins du pays des nègres qui vont nus touchent au royaume d'Idris , fils d'Abd-Allah, fils de Haçan, fils de Hoçein, fils d'Ali, fils d'Abou Taleb, dans le Magreb, savoir : les territoires de Tiemsan, de Tahart et d'el-Fas. Ensuite vient le pays de Soiis- el'Adna, qui est distant de Kaïrowan d'environ deux mille CHAPITRE XVI. ^m (j\._j_j tK-^-« XjI^Ajj JsA^ \l\ y^ ^î»wSXÎi ^^ icJ^r^i (j-^^'' ,£MyA lg.x)l _;Us> 4^1 (jrl.«oy I v^*.^ ,J-.lJS^J! ÀÀj<>.jf iCiçoiil Jv-A_i J^Jjj (j^Ui *i^iJsJC_> cjUo jj viUSjSi «Xï^ t^lisS^Ji «J-tS-aJII (jb;ii! i§^ j^JtKjiil i>X.AJ J-«AXJ" )^bU i JJi> y! >iLA_j'j-jf yLA-Awiii L»Uj (j^ (0.^! cKaï tXij ,^j\y=L c^^»x^ trois cents milles, et tVenviron vingt journées de marche de Sous-el-Aksa, sur un parcours constamment fertile et cultivé; mais au delà de ce dernier point on arrive au Wadi-er-Re- mel, puis au château Noir et aux déserts de sable dans les- quels se trouve la ville connue sous le nom de Medinet-en- Nouhas (la ville de cuivre) et les coupoles de plomh. C'est à cet endroit que se rendit Mouça, fds de Nossaïr, du temps d'Abd-el-Melik, fils de Merwan, et qu'il y vit toutes les mer- veilles dont il a donné la description dans un livre que tout le monde connaît. D'autres disent que cette ville se trouvait dans les déserts qui avoisinent l'Espagne et que l'on appelle la grande terre. Meimoun, fils d'Abd-el-Wahhab, fils d'Abd er-Rahman , fils de Rustem le Persan , qui était Ibadite et avait propagé dans ce pays la secte des Kharedjites, qu'on dit être des restes des Echban , avait le premier rendu ce pays florissant, bien qu'il eût eu plusieurs guerres àsoutenir I. 2 4 370 LES PRAIRIES D'OR. iLjL_>Js « J^JLwo iijj. rs. (Jo Ltf^j^j iUJutMj-JUJ (j«X«^ W^3 ^^^' jLajjwJ LoLcJ i bj5i> «X»3 JL^ (s^J^ 't'J-^J iijM-J<Â. i^AJ iuuoU^!^ ^ y^^^ (J-* l^À^^ ^^^ l^«X^^ ^ri;^^ J'^^ U^^ iL-A_J^_jj ^^^ jO^iJI s^3 ^ ^«Xj UJU>3 Jsj»->*Jt lil^Xx) (j-.jUfcJs^ l-^Jl-s-s-^ *XjLs*JI ^^ (j^ S! r^ iù.*.»^ (j^j.^3 lojA^&jJl ,l-jCi>^_ÀJLJi i^j j^3 Jc5j-s£&^Jl i^-SJ '}^^i d^^s*)-^ 0>*? core Karen ou Ben-Karen. Celui de l'Inde s'appelle Balhara ; celui de Kanoudj, dans le Sind, Baourah, et c'est là le nom que portent tous les princes de ce pays; on y trouve aussi la ville de Baoura qui, aujourd'hui, est dans le giron de l'islamisme et est dans les dépendances du Moultan. C'est d'elle que sort un des fleuves dont la réunion forme le Meh- ran du Sind, dérivé du Nil, suivant el-Djahiz, et du Djeïhoun du Khoraçân, suivant d'autres écrivains. Le roi de Kanoudj Baourah est l'adversaire du Balhara, roi de l'Inde. Le roi de Kandahar, l'un des rois du Sind et de ses montagnes , porte toujours et généralement le nom de Hahadj ; c'est de son territoire que coule le Raid, l'un des cinq fleuves dont la réunion forme le Mehran. Kandahar est connu sous le nom de pays des Rahpout. Un troisième fleuve sur les cinq sort de la montagne appelée Behatil, dans le Sind, et traverse le CIIAI'ITKE XVI. 37.^ w* kiLLo^ wxcwwi i^^Xo (j-« ^ —à? Xwwto^iïfc (^ >^J (J*^'^'***-^ (j^ I tX^ j.A.«\::U^^ ^^yk^ yX*HJ /o-C'^l /«*.^l |Jsj5 (^^IJ 0/*t> Hj.-^^ »^,:>^\s A-A-» J-f-=?- ^ l»^j-<^^ ^t W*«^ -^j Ld>^Aij Ub^.JÇ.é'j yLyliiÀ. ^_y?jl> j^g*w t tX-S^* î*>^ A**^ tj^ lAji Uj territoire des Rahpout ou le Kandahar. Le quatrième fleuve prend son origine dans les montagnes de Kaboul, sur la frontière du Sind, dans la direction de Bost et de Gaznin , de Deroun, de Rokhedj et du pays de Dawer, du côté du Sedjeslan. Le cinquième prend naissance dans le Kachmir, dont le roi porte généralement le nom de Raï. Kachmir fait aussi partie du Sind ; c'est un pays montagneux, formant un grand royaume, qui ne renferme pas moins de soixante ou soixante et dix mille villes ou villages. Il est inaccessible , ex- cepté d'un côté, et l'on n'y peut pénétrer que par une seule porte. En effet, il est renfermé entre des montagnes escar- pées et inabordables, que personne ne saurait gravir, puisque les bétes fauves même n'en atteignent point le Koinmet, et (|ue les oiseaux seuls peuvent y parvenir. Là où les mon- tagnes cessent, il y a des vallées impraticables, d'épaisses forêts, d'js jungles et des fleuves dont le cours impétueux est 374 LES PRAIRIES D'OR. i^X^ift} Jo45 '<>w^ JW*i *^^^' ^/^' iùOOuM g-i^ l^Ax« ^ -xjU f-xKO i}^^ oui «JijU» fAi*»' (j*!ys^ J* ^j^^ rkn' vW"* kiUi tj ! liûb:>I^ /o~ftj (•bj (j«;lî o^î if-^^^ ,}.s>^J^Y Ig-A^C J^'S-j Zf^3 S^^^ U*j^ CJ'^J ioM*^ ^JI^ c^U ^j-j 4^^ ;^jj iULwî jJ^ i di.m yl UAï «XJb yUJjIÎ prairies. Ce prince ne possède que peu deléphants en com- paraison des autres rois; il en a deux mille dressés pour le combat. Un éléphant agile, attentif, courageux, monté par un bon cavalier, la trompe armée d'une espèce de sabre ap- pelé kartal, et recouverte d'une cotte de mailles, le corps garni d'une armure de corne et de fer, flanqué de cinq cents hommes qui le défendent et le protègent par derrière, peut lutter contre six mille cavaliers; il n'en est point qui, avec une semblable escorte, ne puisse en attaquer au moins cinq mille, pénétrer dans leurs rangs, en ressortir et les harceler de toutes paris, exactement comme pourrait le faire un honmie maniant un cheval; c'est ainsi que ces peuples font manœuvrer les éléphants dans toutes leurs guerres. Quant à la royauté duMoultan , nous avons déjà dit qu'elle appartenait aux descendants de Orama, fils de Lowai, fils de Gaieb , qui commandent à une puissante armée. Moultan est , pour les musulmans, une place frontière, autour de Ia(|uelle 376 LES PRAIRIES D'OR. ^j J^i^iL^ ^jjwa.*! (j^ Js,Â^lj j îiîj <îuJi J<^ j^JJl 4^jI:^I e^* ^i>j.Ai._5 liLJ^ «X_À»£ ^■^S- ^JiyJfJL ^y^»'y^^À }iyJyX3^ rtfVtâj) \ li>jb jj*tS>J on compte officiellement cent vingt mille bourgs et villages. Nous avons aussi parlé de l'idole qu'elle renferme dans ses murs et qui est connue sous le nom de Moultan. On y vient des parties les plus reculées du Sind et de l'Inde, pour dé- poser à ses pieds de riches ex-voto, en argent, en pierres pré- cieuses, en bois d'aloès et en toute espèce de parfums; des milliers de personnes font ce pèlerinage. Le roi du Moultan tire la plus grande partie de son revenu de l'aloès pur de Komar, le premier de tous en qualité, qu'on apporte à celte idole, dont un man vaut deux cents dinars, et qui reçoit l'empreinte du cachet, comme la cîre, sans compter les autres merveilles dont on lui fait présent. Toutes les fois que les rois infidèles marchent contre Moultan, et que les musulmans se voient hors d'état de leur résister, ils les me- nacent de briser l'idole ou de la mutiler, ce qui suffit pour décider les ennemis a ia retraite. Lors de mon arrivée dans cette ville après l'an 3oo, le prince régnant s'appelait Aboiil CHAPITRE XVI. 377 UXcj I«x_4^ xxÀj]^ ^yj *ji)j W^ *-^bj ^^ ^ ^j *>-^ ojj/*iî yt^^ ^-^^^ ^.*O^J A_jÎ^^ ^^^UjI CJ>j\yj!M,i\ jî Jîj *J_JiX2xlLî li)_j.X^ (J^'^J c53-*^' u'^^ (:^>>>^^' *^^^ {J^J^>^ U^'^^ iS^J-^^ yj*^^ Leliab el-Munebbih, fils d'Açad le Koreïchite, descendant de Orama. C'était à la même épocjue que je visitai le territoire de Mansourah. Abou'l-Moundir-Omar, fils d'Abd- Allah, y ré- gnait alors; j'y vis son vézir Riiah ainsi que ses deux fils Mohammed et Ali. J'y connus encore un seid arabe, d'un très-haut rang , appelé Hamzah. Un grand nombre des descendants d'Ali, fils d'Abou-Taleb, par Omar et Moham- med, Y avaient fixé leur résidence. Entre les rois de Man- sourah et la famille du kadi Abou-ech-Chewarib il y a une parenté étroite et une origine commune; en effet, les princes qui occupent aujourd'hui le trône de ce pays des- cendent de Habbar, fils d'el-Aswad, et ils sont connus sous le nom de fils d'Omar, fils d'Abdou'1-Aziz, le Koreïchite, (ju'il ne faut pas confondre avec Omar, fils d'Abdou'i-Aziz, fils de Merwan, l'Ommiade. Lorsque les cinq fleuves que nous avons nommés ont dépassé lu porte de la maison d'Or, ou Moultan, ils se réu- 378 LES PRAIRIES D'OR. I jsJÛ <;j^ (jv-^wJiîi y^ 4-^.>âj_5 (^.fu*J> jC^wJiÀJ A.5 y^)^ dlJlÀ^ ^j^ Xj- *=^1. -'I^ iooJ«wo jj *X_i_-*Jl (jtj,.^ Oj5;.*iî jfNlôxJî -«'Uî ft w y- g^^-Aa-,A. .U sJLi^ ^WxJI (j^ l^xSi ^.^.AasI \jS y vient de Mansour, fils de Djemhour, que les Ominiades y avaient placé comme gouverneur. Le roi possède quatre- vingts éléphants de guerre. Il est d'usage que chaque élé- phant soit entouré de cinq cents fantassins, et qu'il com- batte ainsi des milliers de cavaliers, comme nous l'avons déjà expliqué. J'ai vu chez ce prince deux éléphants d'une taille colossale, et qui étaient renommés chez tous les rois du Sind et de l'Inde pour leur force, leur courage et leur intrépidité dans le combat. L'un s'appelait Manfaraklas et l'autre Ilaïdarah. On raconte du premier des traits remar- quables et dont tous les habitants de ces contrées et des pays environnants ont entendu parler. Une fois qu'il avait perdu un de ses cornacs, il resta plusieurs jours sans vouloir pren- dre aucune nourriture ; il s'abandonnait à sa douleur et pous- sait des gémissements comme un homme profondénienl ainigé; les larmes coulaient continuellement de ses yeux. Une autre fois, Manfaraklas, suivi de Haïdarah et du reste des 380 LES PRAIRIES D'OR. c:»-^..(fe:> X^ c;^.*^jÇ%XMé.« cjIànJI (jb;-«J oi-*_5 (j*pJi^.AJL« dUi ^^ij Uo (^oyJaJl (J*.);i> ^ yUj.JI jUi-l \jo\jiS' ^ 4^*11 ΫXjû »j y*UJl J_^^>lj Jj^_j«Jl ^JL^i «.^S^^jUI ciJUs Uî -\3l tjyî)-> (;jv.fc»*m JjclS'^iU c^vo 4j^ :>_j-*4^ ^jj_jj kil-^ yt»^ (:J>-4S^5 cun ne coule du midi au nord, excepté le Nil de l'Egypte, le Mehran du Sind et quelques autres encore; le reste se dirige du nord au midi. Dans nos Annales historiques nous avons expliqué les causes de ce phénomène, et nous avons rap- porté les différents systèmes qu'ont imaginés les géographes pour en donner la raison ; nous y avons aussi parlé de la dépression ou de l'élévation des divers plateaux du globe. Parmi les rois du Sind et de l'Inde, aucun ne traite les mu- sulmans avec plus de distinction que le Balhara. Dans son royaume l'islamisme est honoré et protégé ; de toutes parts s'élèvent des chapelles et des mosquées spleodides où l'on peut faire les cinq prières du jour. Les souverains de ce pays régnent jusqu'à quarante, cinquante ans et plus ; leurs sujets attribuent cette longévité aux sentiments de justice qui les animent et aux honneurs qu'ils rendent aux musulmans. Le roi entretient les troupes à ses frais, comme le font les princes musulmans. Leur monnaie consiste en drachmes appelées tahiriyeh, pesant chacune une drachme et demie des nôtres; CHAPITRE XVI. 383 iJxS^ i^iojs^ iJ if^y^ ^'^^i (t-^*^^ i^J^ **^ *A>A»( ouaj^ /*.-*>-» ^ ^.y-*-4j Jj'^î^ Jjjsii ^^AiS' dlA^ yfi^ AjJ^ *^W=^ ^_£ù^ JoL jtîvllil (»,v»-Lfi> iil <5iJi-« J.=?-I >«JljJt *i)_jXo ^ (j^ iô\ j^L^ f^ '^yia^ »jJ^ ji viUiî l*N-tf> yî dlJij Ô*!^^ |rf\^^i .kIC»^ ^(XaàJI >^^s ^^ (^}^>jm}^ {Jolxm iJJi> K^ ^3 vil^AX^ *i.^I*jU.*j iu^xli^ c^jJI jj^ilit* «îuiyî jj i^j^^ ij-* tj^* i_5-^ ^UûJî tiLLs kiLUi l*XJ> (J>j /e-j l^ (J-* Uj-^»i CJ-» U^.,J-^^ 'î'-^"*^ c:*^w>..vîj (^.^^»*JS fV^"* tyjAiî j-A-^i iJ^ <6^L«J (j^ (:^'**=*-' Jl_j iytJi ««xXj i^ «XA>Jl j^«X_Ji ^.-«^jiaJL oj— »»_^15 j-«^5 J^-^ »«>Jo 4j^^ iCij^ Ai:> yU*jJL o_y-*Jli (jiyv^ »*>^ ^j ^-«J''-s: i J_^il (j*.jj <^ pes en carrés de vingt mille hommes, chaque côté pré- sentant, de front, cinq mille combattants. Les transactions commerciales se font avec des cauris, qui sont la monnaie du pays. On y trouve i'aloès, l'or et l'argent; on y fabrique des étoffes d'une finesse et d'une délicatesse supérieures. On en exporte le crin nommé ed-Domar, dont on fait des émouchoirs à manches d'ivoire et d'argent, que les domes- tiques tiennent sur la tête des rois pendant leurs audiences. C'est dans ces contrées que se rencontre l'animal appelé en-nichan (marqué) , nommé vulgairement eZ-/ier/fcc?e;i (rhino- céros); il porte une corne sur le front. Plus petit de taille que l'éléphant, il est plus grand que le bufile; sa couleur tire sur le noir, et il rumine comme les bœufs et les autres ruminants. L'éléphant fuit devant lui, à ce qu'il paraît, comme devant le plus fort de tous les animaux. La plupart de ses os sont comme soudés ensemble, sans articulation 386 LES PRAIRIES D'OR. «XàmJ)^ *^i-J^ O^^ ^^ (J*^'A-*'[54^jjJ^J5 U-* 9-y^ ^^ (iJ^-fc*-»**!^ ut ^LA_«kJt dU^ (j^ l:>^i.^ ^>^ ^dxM^ ^ O^Ajl Aj^ ^I ^j^-»^ ji aKw^-aw^ AlaAja-'Sv.j ^^^Lis ^9-*^ ^> ^UmjI J|jf» iitf> \ÙyS-Ji il>M*jdjiâ iut£2jUl^ «^.UbvXJt (j^ ^^aX^ ^.^-^ ^^>^'j ^^r* "^'-^ "^'-•' '"'^*-^ J^ (^ ''^'^ ..r»j^^^^»^ met bas exactement comme la vache et le buffle: et ji^nore d'où ei-Djahiz a puisé ce conte, et s'il est le résultat de se? lectures ou de ses informations. Le royaume du Bahma s'étend à la fois sur le continent et sur la mer. Il est limitrophe d'un antre Etat situé dans les terres, et qui s'appelle royaume de Kamea. Les habitants sont blancs et ont les oreilles fendues: ils possèdent des élé- phants, des chameaux et des chevaux. Les individus des deux sexes y sont généralement beaux. Vient ensuite le royaume de Firendj , dont la puissance est à la fois continentale et maritime. B est situé sur une langue de terre qui s avance dans la mer. d'où il sort une grande quantité dambre. Le pays produit du poivre en pe- tite quantité: mais on y trouve beaucoup d'éléphants. Le roi est brave , superbe et orgueilleux : mais , à dire \Tai . il a plus de fierté que de force, et plus d'oigueil encore que de bra- Toure. Ensuite vient le royaume de Mondjah , dont les habitants sont blancs, généralement beaux, et nont pas les oreilles fendues. Ds possèdent beaucoup de chevaux et une armée CHAPITRE XVI. 389 X«UkO iL«^l otXifii^ c->UMi i «Xit> (^ ot-^-Aw U ^ AjUIb olLo*k Jb>— x-j -^ (j<^A-) i^^iftl^^ iCxAÀ^ J^:»"^^ ^.^^IrJ (j (^ tj'>^ ^^ «xjUI hS^ -î^^i «ii«^ J^j /oô s^l> yLwaial j.JsJaI J»*j«Xa*«J ^o^-^^S^L^^ i^Jôft ^^^3 iijt*»(!j »jljjj U^HS^^ ^Ij^yi^ Jl^^l iùU>-_5 (j:>Uil cj-, -?*X)^J c:>iiU i -B-^ÀiO^ UtX^Ju /6.^-Uj uJiAxi^ J-wjJi^j (j>AnJl ' |rfv-ûj (ij!sX-i*.l /ft-^^î (^ ^j^3 (:JV*^5^ *>vÀ4Jî (j-4 bj5i> ^Ij JCJL iLjj:>iJlj ^:5>^-*-l5j (j*-J^5^ £^'j 'rlH^b ^^^ «^ deux souverains s'envoient réciproquement des ambassa- deurs avec des présents. Les habitants de Mand joignent une grande force à beaucoup de courage et d'audace; aussi, lorsque leurs envoyés viennent en Chine, on leur donne un surveillant, et on ne leur permet pas de se promener libre- ment dans le pays, de peur qu'ils ne fassent des observations sur les routes et les parties faibles du royaume; tant est grande l'idée que les Chinois se font delà puissance de leurs voisins. Tous ces peuples nommés plus haut , soit de l'Inde , soit de la Chine, soit d'autres pays, ont des usages et des coutumes à eux concernant les repas, les mariages, les vêtements, le traitement des maladies et l'emploi des remèdes, tels que la cautérisation, etc. Plusieurs de leurs rois, dit-on, ne pensent pas qu'on doive garder les vents dans le corps, parce qu'ils regardent cette contrainte comme pouvant oc- casionner une maladie dangereuse; aussi ne s'imposent-ils aucune gêne à cet égard, dans quelque circonstance que ce soit. Tel est aussi l'avis de leurs médecins, qui soutiennent que cette violence faite à la nature est nuisible à la santé, CHAPITRE XVI. 391 ij*fj-> ^j iy ><**' » {j^j i^i*? ^j ÏsXdjjio ^jyM-^aP (jMuAA* J^^zBJLi AillaXIt AAi *-^^ c^Jo^l »jtjua «S ^^«XJuJLt «XJ»^)^ Ua£ dJ^ y*.UI i^j^jj^jS i, viUi i J^jJlIî xwUx^L «XÀ4JI (^ »\X». ^■:>)j,ÀJt^ jL»-À.^ij ^is-^JI i /o»^fi dUijOi ^^Cj*. m^ y-^^ Jlil cyt«Xj Aijjjjtlt que rien n'est plus salutaire que de se soulager en pareil cas, et que ceux qui souffrent de coliques dans la consti- pation , ou sont affligés de maladies de la rate, en éprouvent du bien-être. C'est pour cela qu'il n'est point incivil , chez eux , de lâcher un vent quand on est en compagnie. Il est du reste à remarquer que les Indiens se sont appliqués de bonne heure à la médecine, et qu'ils l'ont cultivée avec beaucoup d'art et d'intelligence. Le même auteur qui nous a donné ces renseignements sur l'Inde ajoute : Chez ces peuples il est plus incivil de tousser que de lâcher un vent; l'éruc- tation peut s'assimiler à l'émission de ces vents qui s'échap- pent sans bruit; le son qui accompagne un vent bruyant n'est autre chose que le retentissement de l'air chassé au dehors par un travail intérieur. L'auteur prouve la vérité de ce qu'il rapporte sur les Indiens, par des témoignages aussi nombreux que répandus, et qui se retrouvent dans les récits, les contes, les anecdotes et les poésies. C'est ainsi qu'Aban, fils d'Abdoul-Hamid, dans une Kacideh connue sous le nom de Choses licites, a dit : 392 LES PRAIRIES D'OR. ^4X_Â_ft L.g-A-i :>Lrs-J is3UL« ^^«XÀ^! ^jaJ^\ k«il ji Jt» «Xi .>. >lj ^\ M — )LJ| (^ A-JL-X-j^ ^X-^La» :êL-w*._À-i ^î iY 4^ Uî ^ .t-.4M <,^A.Jft ^5-<^ S^\i^ d iixùaJI^j jJi i iC«.kWI ^il ic«Ja.>î!j iUÀAâJl Jyù U^ U&5L.çwl oouXjLi-l Wlj *Xc^îj cr^^ Ujlîlj (_j*,l^t j.ii^^ Un Indien, instruit et sage, a dit une parole que j approuve complète- ment : N'empi'isonne pas un vent lorsqu'il se présente; laisse-le libre et ouvre- lui l'issue qu'il recherche. Le retenir est le plus grand des maux; le chasser, c'est se donner repos et tranquillité. Il est incivil de tousser et de se moucher; éternuer est de mauvais au- gure, mais non pas lâcher un vent. L'éructation n'est qu'une émission de l'air vers le haut du corps ; mais l'odeur en est plus fétide que celle du vent qui s'échappe sans bruit par le bas. Les vents qui sont clans le corps n'ont qu'une seule et même nature , mais leurs noms diffèrent suivant les issues par lesquelles ils s'échappent; ceux qui sont chassés par en haut sont nommés djechâ, ceux qui s'échappent par en bas sont appelés /efa. U en est de même pour les coups ; on se sert du mot latmah pour ceux qui sont portés sur la figure, et du mot safâh pour ceux qui sont appliqués sur la nuque; l'espèce est la même, mais le nom varie suivant les parties CHAPITRE XVI. 393 ^Jt^_iU\<' X>oSj-^i oJ^aj)^ ^^'^^^ ovJ:>Lj^ A}si£ c:^piâ> du corps qui sont lésées. De tous les animaux l'homme est le plus exposé à de nombreuses maladies et à des affections qui se suivent et s'enchaînent, pour ainsi dire, sans inter- ruption, telles que les coliques, les douleurs d'estomac et autres incommodités accidentelles; cela vient de ce qu'il emprisonne, en quelque sorte, le mal dans son corps, et qu'il néglige de l'expulser au moment où il se présente, et où la nature lutte vigoureusement pour le rejeter au dehors. Les autres animaux, privés de raison, ne sont pas exposés à toutes ces incommodités, parce que, bien loin de retenir dans leur corps les maladies qui y ont fait irruption, ils les laissent sortir promptement. Les anciens philosophes et les sages de la Grèce, comme Démocrite, Pythagore, Socrate, Diogène, ainsi que les sages des autres nations , n'étaient pas d'avis qu'il fallût retenir au- cun gaz dans le corps, parce qu'ils savaient combien de soufl'rances et d'accidents pouvaient résulter de cette con- trainte; ils pensaient que tout être doué de sensations était 394 LES PRAIRIES D'OK. JJi> ^jûUm\ Wi^ JJix)t 'ij*fjMa-i àjj>^ Ç^fJ^i; |U» kiU^ (jl^ ciotiwoj *jL*îJI *j «^^j ^ 'r^'j %j\jJitj\ <_>l:^f=! jj-« jj*,y| jL*.i^î^i c^Uaj-î JJj^S^ ia^^iJîj yUyijUiwI lubLS'i ^l)-4^ &js^ Job Ltf JU4 _j V?)3'' P^'" '^"^ altération analogue à celle du nom de Bathséba ou Bctsabé, transformé par Ta- bat-i en * P. 11 4 (1). Dans deux manuscrits, on lit ^J^Ks^J] , qui n'est peut-être que la forme abrégée de D^î"13. Garizim. [Deuiéron. xxvii, 12.) P. 1 15 (1). Les manuscrits L et L^ donnent distinctement 00 W )9^> et la copie de Cambridge (j{j jAi. (Sprenger, p. n5. ) Dans le Modjem el-bouldan et son abrégé le Meraçid el-ittila, on trouve seulement JL«^ NoJ?. S. de Sacy a lu Caj o % Js «la montagne bénie». Ibid. (2) De Sacy a donné les variantes de ces noms dans la traduction de ce passage de Maçoudi, qu'il a publiée dans sa Chresfomathie arabe. 400 VARIANTES ET NOTES. 2° édit. I, p. 343. (Cf. Munk, Palestine, p. 481 , collection de Ylhivcrs pittorescjue.) P. 1 16 (i). Le traducteur anglais a déjà signalé le ridicule anachro- nisme que présente ce passage , et il est porté à croire que Maçoudi a été induit en erreur par Tabari , qui place la fondation de Byzance sous le règne de Manassé. Nous ajouterons, si c'est une excuse en faveur de Ma- çoudi, que le verset du livre des Chroniques (11, 33), d'après lequel le royaume de Juda aurait péri sous une nouvelle invasion assyrienne, est considéré comme interpolé et apocryphe par de graves autorités. P. 126 (1). Cette citation poétique est si défigurée dans la copie de Leyde , que nous aurions mauvaise grâce de reprocher au traducteur an- glais de rendre ainsi le second vers : «le châtiment infligé à la tribu de « Kahtan soumit à la volonté de Dieu ceux qui s'étaient révoltés contre « elle. » Sur les Ashab er-rass, voyez Koran, xxv, Ao , et l'explication qu'en donne Yakout [Dictionnaire ijéocjraphique de la Perse, p. 281 et suiv.). P. iSg (1). Manuscrit B, ^(yjj. La copie de Cambridge porte ^ o^*^ j, jjj . [sic], Sprenger, p. 262. Enfin, dans ie manuscrit de l'Inde, on trouve ^^j^j^^- P. 235 (1). Manuscrit L, (A^\; manuscrit B, (Jx«Jf. M. Et. Quatre- mère, qui a traduit ce passage dans ses Mémoires sur l'Egypte, a lu sal. D'après ie D' Roulin , le poisson décrit ici par Maçoudi n'est autre que le rémora. (Voyez Relation des vojacjes , etc. t. II, p. 86.) P. 236 (1). Au lieu de j; „ U .. -k> , le manuscrit ^4 écrit ^J^.^, et j_5La.2k au lieu de j,LLo; manuscrit B, (^\j^- Ce nom se trouve souvent écrit /jL 4s*l^ dans les éci'ivains arabes, et en particu- lier chez l'auteur du Modjem el-Bouldan. P. 287 (1). Le manuscrit de l'Inde donne la rédaction suivante : ijjJf y^\^ QUXyJf. (jjJ^y Le D' Sprenger a luyjjf; mais il ajoute en note (p. Sog) que cette leçon lui paraît suspecte, et qu'il préférerait le nom JsJ I , tel qu'il est écrit dans une géographie arabe conservée au BrUish muséum. P. 3o2 (i). Ce personnage est appelé Banschoua dans la Chine de M. Pauthier, p. 329, collection de Y Univers pittoresque. P. 335 (i). Il s'agit encore , dans ce passage, des îles Laquedives et Maldives. Ptolémée n'en comptait que treize cent soixante et dix-huit. (Voy. Relat. des voyages, etc. Discours préliminaire, p. lv.) P. 338 (1). Sur les différentes orthographes de ce mot et sur sa signi- fication, on peut consulter l'ouvrage de M. Reinaud, déjà cité, p. 55 et suiv. Ibid. (2) Le manuscrit B porte v^^v^îytLi. Ces îles qui, peut-être, cor- respondent à Sumatra, sont encore appelées Al-Uamy et Al-Ramnj. (Voyez le même ouvrage, p. 68 et suiv.) Ihid. (3) Le manuscrit B porte n. Jt>JLa.; le manuscrit L, ^ JL.4.I. Le marchand Soieïman les appelle Lendjebalons. [Oper. sup. laiid. p. 72.) P. 359 (1). Le quatrième vers présente des difficultés; nous ne l'avons VARIANTES ET NOTES. 403 traduit que par conjecture. Le traducteur anglais rend ljiLjL^_i par «frontière militaire « , et il omet l'expression si obscure (j^XÔ^ (Uat^ (P-369). P. 36o (i). Les manuscrits B et L* portent ovol «Ebre». L'origine dans la Galice et l'embouchure dans la Méditerranée ne sont applicables qu'à ce fleuve. Cependant les villes nommées sont situées sur le Tage. Il y a donc confusion de la part de l'auteur entre ces deux fleuves. 36 1 (i). Le manuscrit B porte {jjj^; le manuscrit L, (js'jil, ce qui est une faute manifeste. P. 867 (1). Nous n'avons pu réussir à déterminer d'une manière pré- cise toutes les espèces de drogues mentionnées dans ce passage. Dans ce cas, nous avons préféré transcrire simplement, en caractères européens, le mot arabe qui nous offrait des doutes. La nomenclature donnée par la version anglaise (p. 376) diffère un peu de la nôtre, ce qui provient sur- tout de l'imperfection des manuscrits en cet endroit. P. 378 (i). Le manuscrit U porte o^i]. P. 382 (i). Le manuscrit L* porte ijJhXh. Dans Ibn-Haukal, la mon- naie de la vallée de l'Indus est nommée kandahari et thatheri. (Cf. M. Rei- naud. Mémoire sur l'Inde, p. 235, et le recueil de M. Gildemeister, p. 28.) P. 384 (1). Ce passage n'est pas très-clair. Peut-être vaut-il mieux tra- duire l^ijJ ils» par II et ne peuvent rester longtemps dans cette situa- tion 1) , en prenant ces mots comme complément du membre de phrase précédent : ^jCJuJi ^J^c (J;>^i r-^^ «-Ifti. P. 388 (1). Le manuscrit L porte -• ajuuf. Dans l'ouvrage déjà cité, t. I", p. 3o, M. Reinaud a lu Ai-Kyrendj. Tome II, p. 21 , il pense que c'est la côte de Coromandel. P. 39/1 (1). Le manuscrit L porte (JnjJiX*, le manuscrit L^ v^-a-à.^ ^o/ CORRECTIONS. Page 3, ligne 8 du texte, au lieu de y£>\XaJ] , lisez w^LiiJi. P. 1 1 , i. 6 de la traduction , au lieu de Ibn Abid Onimarah , lisez Ibn Abid; Ommarah. P. 1 1 4, 1. 2 du texte, substituez «J à AJ. P. iSg, 1. 7 de la traduction, au lieu de les, lisez le. P. 177, 1. 8 du texte, au lieu de yA^JU,] , lisez ^y^X-jU,\ . P. 178, 1. 5 du texte, au lieu de ^ oÀaJ , Ixsez j^aÀJLJ). P. 208, 1. 1 du texte, au lieu de c_>Li^l, lisez cjUc<^l; et 1. 1 de la traduction , au lieu de baie des Aguiab, Usez baie des Gobbs (vallée large et étendue qui s'avance dans la mer). Même page, 1. 1 1 et 1 3 de là traduction, remplacez Aswan par Oswan. P. 261 , 1. 2 de la traduction, au lieu de trois cent mille, lisez trois cents. P. 286, 1. 7 (titre), au lieu de i_)^\ , lisez cjUjÎ- P. 288 , 1. 1 du texte, au lieu de c^l^Oiu^] , Usez <_>LsiJuui , et 1. 1 de la traduction, Esfidjab, au lieu de Istidjab. P. 3o2, 1. 9, p. 3o3 et 3o4 et passini, au lieu de IJui:», lisez \^sù^, et dans la traduction de ce passage, substituez Khanfou à Khankou. /Od- TABLE DES PRINCIPALES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME PREMIER. Pages. Avant-propos des éditeurs ' Préface de Maçoudi Coup d'oeil sur ses autres écrits , p. 8. — Énumération et examen des sources auxquelles il a puisé pour les Prai- ries d'or, lo. Chapitre II. Table des chapitres que renferme cet ouvrage. 24 Chapitre III. Du commencement des choses; de la création et de ia génération des êtres ^O Création du monde , d'après le Koran, p. 46. — Les génies et Iblis, 5o. — Adam, 5i. — Mohammed, 56. — Abel et Caïn, 62. — Seth, 68. — Énos, 69. — Enoch ou Édris, 73. — Noé, 74. — Dispersion des races, 77. — Kahtan, 79. — Yaktan, 80. Cliapitre IV. Histoire d'Abraham, l'ami de Dieu; des pro- phètes et des rois d'Israël qui ont vécu après lui ..... . 83 Abraham, 83. — Ismaïl, 85. — Isaac, 87. — Esaû et Ja- cob, 88. — Job , 90. — Moïse, 93. — Le Jourdain et la mer Morte, 96. — Balam, 99. — Différents chefs des Israélites , 1 00. — David , 1 06. — Lokman , 110. — Sa- lomon ,111. Chapitre V. Règne d'Arkhoboam, fds de Salomon, fds de David; rois d'Israël ses successeurs; aperçu de l'histoire des prophètes " - Abya, Ailan, Amadia, etc. p. ii3. — Schisme des Sama- ritains, i i4. — Hizkiel (Ezéchias), 1 15. — Micha (Ma- nassé), 116. — Invasion de Nabuchodonosor, 117. — 406 TABLE DES MATIERES. Pages. Opinion des Samaritains , 118. — Les prophètes , Jéré- mie, Daniel, etc. 120. — Jean, 121. — Marie et Jé- sus, 122. Chapitre VI. Des hommes qui ont vécu dans l'intervalle, c'est-à-dire entre le Messie et Mohammed 124 Hanzalah, p. laS. — Dou'l-Karnein , 126. — Les apôtres Pierre et Paul, 128. — Les hommes de la fosse, 129. — Khaled , 1 3 1 , — Koss , 1 33. — Zeid et Omayah , 1 36. — Warakah, i42. — Odaçah, Abou-Kaïs Sormah, i44. — Abou Amir el-Awsi, i45. — Bohaira le Moine, 1 46. Chapitre VII. Généralités sur l'histoire de l'Inde, ses doc- trines et l'origine de ses royaumes 148 Brahman le Grand, p. 1/19. — Hezarwan ou période de sept mille ans, i5i. — Bahboud, fils de Brahman, 1 67. — Lejeudunerd, 167. — Zaman (Rama?), i58. — Dab- chelim , 1 Sg. — Le jeu des échecs , 1 69. — Korech ,161. — Sindbad, 162. — Races nègres, i63. — Mœurs des habitants de l'Inde, 167. — Anecdote sur un roi de Ko- mar, 169. — Etang des Barres d'or, 175. — Le Bal- hara, 177. Chapitre VIII. Description du continent et des mers ; sources des fleuves; les montagnes; les sept climats; astres qui exercent sur eux leur influence ; ordre des sphères , etc . 1 79 Notions générales sur le globe terrestre, p. 179. — Les sept climats, 181. — Théorie de Ptolémée, i83. — Nombre des sphères, 186. — Circonférence et diamètre de la terre, 190. — Révolutions de la sphère, 191. — Confi- guration des mers, 193. — Dimensions du globe, 196. — Distance des astres à la terre, 1 97. — Hiérarchie des Sabéens, 199. Chapitre IX. Renseignements généraux sur les migrations des mers et sur les principaux fleuves 202 Opinion d'Aristote, p. 202. — Origine des fleuves, 2o3. — Le Nil, 2o5. — L'indus, 206. — Encore le Nil, 208. — L'Oxus , 2 11. — Le Gange et l'Euphrate , 2 1 4. — Le château blanc ,216. — Bokailah ,217. — Le Tigre ,223. — Estacades d'OboHah, 23o. Chapitre X. Renseignements généraux sur la mer d'Abys- TABLE DES MATIERES. 407 Pago». sinie ; opinions diverses sur son étendue , ses golfes el ses détroits 230 kanbalou, p. 232. — Mer de Zendj , 282. — Pays de So- falah, 233. — El-Owal (le cachalot), 234. — Le croco- dile et la mangouste, 235. — Mer Rouge, 237. — Golfe persique, 2 38. — Les moussons, 243. (Chapitre XL Opinions diverses sur le flux et le reflux; ré- sumé des systèmes proposés 2kll (Chapitre XIL La mer de Roum (Méditerranée); opinions diverses sur sa longueur, sa largeur, les lieux où elle com- mence et où elle fmit 256 Colonnes d'Hercule, p. 267. — Mer des Ténèbres, 258. Chapitre XIII. La mer Nytas (Pontus) , la mer Mayotis et le détroit de Constantinople 260 Le Don, p. 260. — Le canal de Constantinople, 261. Chapitre XIV. Mer de Bab-el-Abwab, des Khazars et de Djordjan (mer Caspienne) ; de la place que les mers occu- pent sur le globe , 262 Le tennin, p. 266. — Amran, fils de Djabir, 268. — Com- munication entre la mer Mayotis et la mer des Kbazars , 273. — Formation des mers, 277. — Indices de la pré- sence des sources, 283. — Extrait du Livre de l'agricul- ture (des Nabatéens), 283, 285. Chapitre XV. Rois de la Chine et des Turcs; dispersion des descendants d'Amour; histoire résumée de la Chine, et autres détails relatifs à ce sujet 286 Afrasiab, p. 289. — Descendants d'Amour, Nostartas , Aoun , 290. — Aïtdoun, 291. — Aïtnan, 291. — Haratan, 292. — • Toutal, 293. — La ville de Med, 297. — Culte des Chinois, 298. — Yancbou, 3o2. — La ville de Khan- fou, 3o3. — Gouvernement des rois de la Chine et anec- dote à ce sujet, 307. — Autre anecdote concernant Ibn- Ilabbar, 3i 2. — La ville de Hamdan, 32 1 . — Habileté des Chinois dans les arts, 323. Chapitre XVI. Rapide exposé des mers; leurs particularités; les peuples et les dilTérentes puissances; renseignements 408 TABLE DES MATIERES. Page». sur l'Espagne ; îes contrées d'où proviennent les parfums ; leurs différentes espèces , etc 3"25 Pêche des perles, p. 828. — Mer de Perse, 33 j. — So- falah,332. — Mer Lare vi, 332. — Arabes Maharah , 333. — L'ambre, 334. — Mer de Herkend, 335. — Mer de Kalah, 34o. — Mer de Kerdendj , 34o. — Mer de Sanf, 3/ii. — Le Maharadjah, 3Ai. — Mer Sandji, 343. — Phénomènes particuliers à cette mer, 344. — Route du Khoraçan à la Chine, 347. — Le Thibet, 35o. — La chèvre à musc, 353. — Classification des rois du monde, 356. — Rois indigènes d'Espagne, 359. — Rois musid- mans, 362. — Productions de l'Espagne, 367. — Mer du Magreb, 368. — Sous el-Aksa, Medinet en-Nouhas, 369. — Des différents rois de l'Inde, 872. — Kanoudj, 874. — Moultan ,375. — Mansourah ,877. — Anecdote sur deux éléphants célèbres, 879. — Le Sind, 38 1. — Roi de Tafen, 383. — Le Rahma, 384. — Le rhinocé- ros, 385. — Usages particuliers aux Indiens, 390. Variantes et notes 397 Correclions 404 FIN DU TOME PREMIER. < 1 BÎNBING SECT. Mr^^ Hnîversily of Toronto Lîbrary DONOT REMOVE THE CARD IFROM THIS POCKET Acme Ubrary Card Pocket LOWE-MARTIN CO. UMITED